Pour Merkel c'est tout sauf Bruxelles; pour Hollande c'est tout sauf l'UMP |
La chancelière allemande soutiendrait Christine Lagarde pour remplacer José Manuel Barroso
Ainsi donc Angela Merkel a sorti de sa manche, sa carte maîtresse. Selon Reuters, elle aurait demandé à François Hollande s’il souhaitait soutenir la candidature de Christine Lagarde à la présidence de la Commission européenne.
La directrice générale du FMI a tout pour faire une « très grande coalition » : Verts et socialistes apprécieront de voir une femme modérément critique de l’austérité à la tête de la Commission, conservateurs et libéraux applaudiront au profil anglo-saxon de la Française. Bref, Christine Lagarde pourrait emporter une plus large majorité que l’ancien premier ministre luxembourgeois.
Hollande est contre!
François Hollande, en difficulté sur le plan intérieur après avoir vu le Parti socialiste laminé et le Front national triompher, n'a pas l'intention de pousser cette éventuelle candidature française d'autant qu'il faudrait dans ce cas céder la direction du FMI pour rapatrier l'ex-ministre des Finances de Nicolas Sarkozy.
Mais Angela Merkel place également François Hollande dans une position délicate. Choisir Christine Lagarde comme représentante de la France à la Commission, c’est perdre sa capacité de choisir « son » propre candidat. C’est accepter le choix de Berlin. Mais comment refuser ce poste si important pour la France ? Comment ne pas se dire que l’ancienne hôte de Bercy ne fera pas preuve de « compréhension » vis-à-vis d’un gouvernement français qui peine toujours autant à atteindre ses 3 % de PIB de déficit public en 2015 ? En fait, un refus est impensable pour l’hôte de l’Elysée.
Peut-on imaginer qu’il refuse le poste de présidente à Christine Lagarde pour permettre à Pierre Moscovici de devenir commissaire ? Il serait une nouvelle fois la risée de la France et de l’Europe.
Quant à Angela Merkel, elle évite ainsi de voir un « socialiste » français prendre un poste important à la Commission. Le fait n’est pas secondaire, car à Berlin on ne goûte guère les voix « discordantes » à Bruxelles. Les propositions bancaires de Michel Barnier ont beaucoup agacé et l’on redoute qu’avec un commissaire PS, ce genre de mésaventure se reproduise.