samedi 30 novembre 2013

François Hollande et Jean-Marc Ayrault Organisent Une Cohabitation Interne à la Majorité



Zizanie au Bas Pays  : François Hollande mis en échec à l'Elysée, boulverse l'équilibre des institutions de la Ve République

Serge Federbusch 

Couacland pays des cacophones


L'exercice gouvernemental n'est plus désormais qu'une longue litanie d'annonces fumeuses et inapplicables. Réformes concrètes et textes de loi révolutionnaires se font attendre au gré des couacs à répétitions qui sont autant de signes d'une fracture idéologique béante qui traverse l' exécutif de l' Elysée à Matignon.
Désormais, chacun au gré de ses humeurs ou difficultés ponctuelles de son parti respectif, sera libre de dire tout et n'importe quoi, sans  aucun souci de cohérence.
C'est l'action ministérielle réduite au lancer de ballons-sondes.

Ayrault "cohabite" Hollande


On vit donc, ces derniers jours, nombre de tabous institutionnels brisés et des figures inédites apparaître.

Tout d'abord, celle du Premier ministre - président. Alors que Lui-chef de l'Etat était en goguette israélienne, Lui-chef du gouvernement annonça soudain une fameuse et fumeuse réforme globale du système fiscal français, sans que son patron ait été mit dans la boucle, comme on dit désormais. Même en temps de cohabitation, la chose eût paru offensante pour le locataire de l'Elysée. Mitterrand aurait publiquement tancé Chirac, si ce dernier s'était avisé d'annoncer pareil bouleversement et d'y convier les partenaires sociaux sans l'en informer préalablement. Hollande se contenta de faire "gulp" en soulignant que ce vaste programme prendrait bien ce qu'il lui reste de quinquennat.

C'est à croire que, perdu pour perdu, Ayrault a décidé de pousser les feux. Trop d'humiliations sans doute... Il y a trois semaines à peine, Stéphane Le Foll, ministre de l'Agriculture et proche du président, se permettait d'ironiser : "Il y a un problème de cohérence dans l'expression du gouvernement". Mais voilà soudain un Ayrault vengeur prêt à lui clouer le bec.

Bercy contre Matignon


Ce triomphe risque toutefois d'être de courte durée. Face à ce Premier ministre - président, un contre-pouvoir inédit est en effet aussitôt apparu : le Ministre - Premier des finances.

Ulcéré d'être lui aussi écarté de l'incroyable annonce sur la réforme fiscale, furieux d'apprendre qu'à Matignon on envisageait de changer les principaux directeurs de son ministère sans lui demander son avis, Moscovici déclara que, naturellement, le grand sujet du moment était de son ressort. Il faut dire que la pilule est amère : jusqu'au 5 novembre dernier, il en était encore à asséner que le sujet fiscal était désormais tabou et "qu'il n'y avait pas de volonté de bouleverser le système". 
Il lui fallait reprendre ostensiblement la main.


Ecotaxe, Bonnets Rouges, Manif Pour Tous : La Faillite Des Syndicats Agréés par Le Système



Il y a le feu dans la maison syndicale



Si CFDT et CGT consentent de nouveau à s'allier, alors qu'elles avaient refusé l'idée même de faire un 1er mai unitaire (le syndicat réformiste CFDT s'était estimé « insulté » lors du congrès de la CGT à Toulouse), c'est qu'il y a le feu dans la maison syndicale. Les jacqueries sociales et fiscales dignes des siècles passés  secouent la France, la grande manifestation de Quimper qui a rassemblé plus de 20 000 personnes le 2 novembre a particulièrement marqué les esprits, entremêlant salariés licenciés et patrons au bord du dépot de bilan , elle a révélé combien les organisations syndicales étaient hors jeu, souvent incapables de canaliser ces colères atomisées, débordées par leurs bases. 

 Cette panique au sommet des confédérations syndicales n’a pas échappé au gouvernement. C’est d’ailleurs une des raisons pour lesquelles Jean-Marc Ayrault a réactivé la réforme fiscale promise par François Hollande pendant la campagne présidentielle. « Cette initiative politique (...) remet dans le jeu les partenaires sociaux », s’est félicité Ayrault dans le Journal du dimanche. « Il fallait réarmer le dialogue social, les partenaires sociaux ont besoin de débouchés », indique un interlocuteur fréquent de François Hollande. 


 L’échec de la mobilisation contre la réforme des retraites, véritable camouflet pour les syndicats qui y étaient opposés (CGT, Solidaires, FSU, FO etc.), ne peut d’ailleurs qu’encourager le gouvernement à poursuivre dans cette voie. « Le gouvernement enferme les syndicats dans le syndicalisme institutionnel. Il prône la concertation, la négociation mais au fond, c'est bidon, s’inquiète Annick Coupé, de Solidaires. Nous allons de réunions en réunions qui ne servent à rien. Et cela contribue à faire croire aux salariés que nous sommes d'accord avec tout ce qu'il décide. » la gestion erratique du pouvoir ces derniers mois a dérouté les syndicats. « Nos militants disent qu'ils ont fait les manifs contre l'accord emploi, contre la réforme des retraites, tout ça sans que le gouvernement cède. Par contre, 2 000 personnes qui s’en prennent à des portiques écotaxes, ça suffit à faire reculer l'exécutif ! Pas étonnant que certains se disent qu’ils n’ont qu’à casser pour faire entendre nos revendications... ou qu’ils choisissent de s’exprimer dans les urnes, y compris en votant pour le Front national », explique Stéphane Lardy de FO. 


 Dans l'histoire sociale, « les syndicats n'ont jamais sifflé le début d'une fronde populaire » et cite les exemples de « 1936, 1968, 1995 ». « Depuis la "Manif pour tous", la droite et l'extrême droite deviennent plus mobilisatrices que les syndicats », s'inquiète tout de même Annick Coupé, porte-parole de Solidaires. FO, qui a manifesté seule à Rennes samedi 23 novembre, boudera la réunion, préférant organiser (en solo) un meeting le 29 janvier prochain. « Nous ne sommes pas là pour aider la CFDT, courroie de transmission du gouvernement socialiste, à se refaire une virginité auprès des salariés. Et contrairement à la CGT, nous avons une cohérence dans notre positionnement », justifie Stéphane Lardy. Mais la centrale de Jean-Claude Mailly est elle aussi très tiraillée : certains de ses militants d’usines bretonnes en difficulté ont coiffé le fameux bonnet rouge et elle n’a désavoué le mouvement que très tardivement.

Débordés, les syndicats tentent de rebondir | Mediapart

Chômage Inversé : Un Mensonge Démonté en 24 heures Chrono!



Vendanges et radiations MASSIVES...


Le chiffre (partiel, arrangé), du chômage est souvent le seul cité, chaque mois (le CAC 40, plusieurs fois par jour). Jamais celui du nombre de gens sans emploi et radiés de pôle-emploi. 
Ce chiffre n'est plus "visible" ni crédible. Terminé. Circulez ! 

la classe politique - droite et gauche confondues - dénonce une manipulation des chiffres...

"c'est une bidouille de plus (...) le chômage recule dans la catégorie A (-0,6%, ndlr) et augmente dans la catégorie B et C (chômeurs ayant réalisé une activité courte au cours du dernier mois, ndlr). Au total c'est 40.000 chômeurs de plus !" (FdG)

"Je ne crois pas que l'on soit, loin de là, dans l'inversion de la courbe du chômage" (PC)

la baisse du chômage en catégorie A "n'occulte pas la forte progression des demandeurs d'emploi (+ 39 600) en catégories A,B,C, malgré un recours massif aux contrats aidés, ce qui témoigne d'une précarisation accrue du marché du travail" (UMP)


Variation saisonnière due aux vendanges! (et pour les fêtes de fin 2013 ça sera pareil!)


Si le chômage en France a reculé de 20 500 demandeurs d’emploi. Le champagne, à lui seul, en explique les deux tiers ! Cette analyse est d’autant plus pertinente que, si l’on prend les chiffres de l’Oise ou de la Somme, où on ne trouve pas la moindre vigne, les chiffres de l’emploi sont étals. Surtout, l’ensemble des catégories A, B et C, qui excluent les contrats saisonniers, sont à la hausse dans ces régions.
Comme au mois d’août, l’essentiel de la baisse est donc dû à un bug. Ce n’est plus celui de SFR, c’est celui du champagne.






183 400 RADIES NETS


183 400 RADIES NETS SUR LES STATISTIQUES DU CHOMAGE DU MINISTERE DU TRAVAIL DU MOIS D'  OCTOBRE...

1°)- Radiations des listes A,B,C,(D,E) de Pôle Emploi par motifs, Octobre 2013 :

1.1°) - Défauts d'Actualisation : 185 500, 41,4 % des sorties des listes.
1.2°) - Radiations Administratives (les punis) : 52 600, 11,7 % des sorties.
1.3°)- Autres Cas ( les morts, suicidés, emprisonnés .. ) : 47 800 et 10,7 % des sorties.

TOTAL : soit 285 900 défauts d'actualisation, radiés, morts.... 


2°)- Reprises d'emploi déclarées : 92 500, ne représentent que 20,7 % des sorties des listes de pôle emploi.

3°)- En net : 285 900 - 92 500 = 183 400 chômeurs radiés nets....



183 400 RADIES NETS

LE CHIFFRE DU CHOMAGE PROGRESSE DE +19 100

Remise à plat de la fiscalité : l’austérité sans fin jusqu’à la... défaite finale !



François Hollande avait annoncé que l’austérité ne durerait que deux ans, et qu’ensuite interviendrait la seconde étape de son quinquennat. Le pain noir d’abord, le pain blanc ensuite... (c'était un mensonge).

source : Le blog de Brigitte pascall 

La seconde étape promise par Hollande est oubliée 


Car, derrière le tohu-bohu et les manifestations qui ont lieu depuis plusieurs semaines autour des impôts, il y a une autre réalité qui a beaucoup moins focalisé les attentions et qui est tout aussi décisive : l’Élysée et Matignon ont bel et bien décidé de négocier un tournant, majeur celui-là, dans la conduite de la politique fiscale, en décidant que la cure d’austérité qui sera imposée au pays ne durerait pas deux ans, en 2013 et 2014, mais du début jusqu’à... la fin du quinquennat ! 

On se souvient en effet qu’initialement, François Hollande avait annoncé que la politique d’austérité ne serait que passagère. Pour justifier les mesures impopulaires prises dès l’alternance, il avait fait valoir que cela ne durerait que deux ans, et qu’ensuite interviendrait la seconde étape de son quinquennat, plus faste. Le pain noir d’abord, le pain blanc ensuite... 

Or, un ministre s’est récemment cru autorisé, en l’occurrence il s’agissait de celui du budget, Bernard Cazeneuve, à piétiner la belle promesse présidentielle. Dans un entretien au journal Les Échos, le 6 novembre, il a fait mine de parler de son propre chef : « Nous devons aux Français la vérité sur les enjeux budgétaires : il faut mettre le cap sur les économies, jusqu’à la fin de la législature. Nous avons déjà décidé de 15 milliards d’économies pour 2014, ce qui est sans précédent, comme l’a reconnu d’ailleurs mardi la Commission. En 2015, il faudra porter notre ambition encore plus loin, et continuer en 2016 et en 2017. Il y a là un chemin exigeant, mais c’est celui qui nous sortira de la crise. Je suis prêt à l’emprunter en prenant les risques nécessaires. Le ministre du budget n’est efficace que s’il s’expose.» 

Sur le coup, on a pu penser que le ministre avait en effet commis un invraisemblable dérapage. Car, en quelques mots, il s’est permis de fouler au pied un engagement fort du chef de l’État et de promettre au pays l’austérité sans fin. L’austérité jusqu’à la fin du quinquennat. L’austérité, sans doute jusqu’à la... défaite finale ! 

Mais, comme on s’en doute, Bernard Cazeneuve est homme trop avisé pour parler à la légère ou de sa propre initiative. Car sur ce point au moins, il y a consensus dans les sommets de l’État, et le ministre du budget ne faisait que s’avancer en éclaireur : c’est bel et bien une austérité sans fin qui est désormais le nouveau cap de la politique budgétaire française. C’est Jean-Marc Ayrault qui l’a lui-même confirmé dans son propre entretien aux Échos : «Nous avons aussi besoin d’un véritable débat sur le niveau de la dépense publique (56,6 % de la richesse nationale), qui est élevé aujourd’hui. Nous allons réaliser 15 milliards d’euros d’économies en 2014, mais il faudra continuer au moins au même rythme en 2015, en 2016, en 2017 », affirme le premier ministre au journal patronal. Lequel Jean-Marc Ayrault avait bataillé avec une formidable énergie contre la politique d'austérité de Nicolas Sarkozy et la hausse inégalitaire de la TVA, comme en témoigne le florilège de tweets qu'il a publiés dans le courant du premier semestre de 2012, au plus fort de la campagne présidentielle: 



Du coup, tout s’éclaire... Et si toute cette agitation médiatique autour d’une remise à plat de la fiscalité, sans engagement précis sur une véritable réforme progressiste, n’était qu’un leurre ? Car il coule de source qu’une réorientation de la politique économique et sociale serait nécessaire. Pour faire rendre gorge à la finance, comme l’avait promis le candidat Hollande. Pour suspendre la hausse de la TVA, que Nicolas Sarkozy avait le premier annoncée sous les critiques justifiées de la gauche. Pour engager enfin une véritable « révolution fiscale » et procéder à une nouvelle « Nuit du 4- Août », comme s’y était engagé le même candidat François Hollande. Mais pour l’instant, ce n’est assurément pas la voie choisie...

SOUS L' EMBROUILLE FISCALE L'AUSTERITE A PERPETUITE...!!!

Le Monde crée le « Prix Erik Izraelewicz » la récompense des grands patrons

Un prix de l’enquête économique décerné, grâce au Monde, par des patrons


par David Garcia, le 28 novembre 2013 via Acrimed | Action Critique Médias

Le Centre de formation des journalistes, l’école des Hautes études commerciales et Le Monde viennent d’annoncer la création du « Prix Erik Izraelewicz » de la meilleure enquête économique. Attribué par un jury composé en partie de grands patrons, il récompensera chaque année un étudiant et un journaliste chevronné.

« Un an après sa disparition brutale le 27 novembre dernier, Le Monde, le CFJ et HEC, trois institutions qu’il a marquées de son empreinte, ont souhaité honorer sa mémoire et faire vivre les valeurs d’indépendance, de rigueur et d’exigence éditoriale qu’il a fait siennes durant toute sa carrière  », détaille un communiqué commun des « trois institutions » daté du 26 novembre.

« Valeurs d’indépendance » ? 

À la lecture de la suite du communiqué, on peut en douter. Outre des représentants des directions du Monde, du CFJ et d’HEC, le jury de la première édition sera constitué des journalistes Emmanuel Chain (ex-présentateur de l’émission « Capital » sur M6), Sabine Delanglade (Les Échos), Alain Frachon (Le Monde), et de personnalités « du monde de l’entreprise » :

- Xavier Fontanet, PDG du groupe Essilor ;
- Denis Kessler, numéro un du réassureur Scor, ancien vice-président du Medef ;
- et Nicole Notat, ex secrétaire générale de la CFDT, devenue elle-même chef d’entreprise [1].
Autrement dit, trois patrons de multinationales, dont deux se sont succédé à la tête du Siècle [2], institution dont on sait la valeur qu’elle accorde à l’indépendance de la presse puisqu’elle a pour vocation de « fluidifier » les relations entre journalistes dominants, milieux d’affaires et personnel politique.

 Cette association organise en effet, une fois par mois à l’hôtel Crillon, le palace de la place de la Concorde, « un dîner de personnalités venues de tous les horizons (politique, économie, presse, social...)  », comme le résumait Le Figaro.fr au moment de la nomination de Nicole Notat.
Les Échos, HEC, le Medef, le Siècle : la composition du jury a au moins le mérite de suggérer assez clairement l’arrière-plan idéologique du futur « Prix Erik Izraelewicz ». En toute indépendance...

David Garcia

Notes

[1] Elle préside l’agence de notation Vigeo.

[2] Nicole Notat a remplacé Denis Kessler à la présidence du Siècle le 1er janvier 2011.

Un prix de l'enquête économique décerné, grâce au Monde, par des patrons - Acrimed | Action Critique Médias