samedi 9 novembre 2013

Affaire Snowden : des informations pour causer en une minute aux États-Unis plus que ce qu’il a subi dans son histoire



La menace (à peine) voilée du Guardian


Dedefensa.org : La menace (à peine) voilée du Guardian

A propos de l' affaire Snowden, les journaux  ont été très prudents et très attentifs à ne publier qu’un minimum de documents, en choisissant ceux qui font le moins de dégâts. («Together with the New York Times and Washington Post, we have worked carefully and responsibly (in consultation with governments and agencies) to disclose a small proportion of what he leaked.») Si des mesures sont prises contre ces journaux (voir ce seul journal, le Guardian), alors l’on peut craindre ce qui arrivera à ce moment, c’est-à-dire la véritable dimension catastrophique que représente le fonds Snowden pour le Système ... Cette “catastrophe” pour “les services” qui a été évitée jusque là («The intelligence agencies were saved from true catastrophe by only one thing: the fact that Snowden didn't dump the material on to the web, but handed it instead to journalists.»), – cette catastrophe pourrait bien survenir : «Be careful what you wish for. Kick newspapers by all means, but, without them, be prepared for something much worse.»

Cela nous ramène à un texte antérieur du plus grand intérêt par l’hypothèse qu’il était conduit à évoquer, ce texte du 15 juillet 2013. Le texte avait été suscité directement par une interview de Greenwald au journal argentin La Nacion du 13 juillet, où Greenwald précisait que Snowden n’avait autorisé la publication que d’une part très faible des documents du fonds Snowden, qu’il laissait inexploité notamment dans le chef de documents plus politiques que techniques, dont le contenu est littéralement explosif (selon Greenwald : “assez d’informations pour causer au gouvernement US en une minute seulement plus de dommage que tout ce qu’il a subi dans toute l’histoire des États-Unis”). Nous écrivions à ce propos, ce 15 juillet-là :

«L’on comprend désormais, si Greenwald dit vrai et s’il est bien informé, – et il n’y a vraiment aucune raison pour que ce ne soit pas le cas tant cet homme nous a donné de preuves de sa droiture et de son expérience professionnelle, – que l’enjeu est d’une extraordinaire importance et d’une puissance considérable. Les révélations qu’évoque Greenwald sont d’un calibre colossal (“...enough information to cause more damage to the U.S. government in a minute alone than anyone else has ever had in the history of the United States”), et dans cela qui a figuré dans les publications déjà faites à partir du ‘fonds Snowden’ rien n’approchant leur volume supposé de puissance et d’effets politiques. Dans l’actuel climat d’infrastructure crisique, de crise générale de confiance du public, d’impuissance et de division des directions-Système, on comprend que leur révélation causerait un choc qui pourrait avoir des répercussions difficiles à imaginer et, surtout, hors de tout contrôle... Et le Système, dans sa fureur d’hybris, est capable d’effectivement provoquer cela en continuant à poursuivre Snowden jusqu’à une situation où l’activation des révélations de la partie cachée du ‘fonds Snowden’ serait possible.»

“L’on comprend”, effectivement, qu’il y est question du sort de Snowden, mais en vérité du sort de ses révélations qui implique toutes sortes de situations de pression et de contraintes de la part du Système, contre les USA comme le précise Greenwald, mais aussi contre les autorités et le gouvernement britanniques, éventuellement contre Cameron, qui traînent tous un nombre considérable de casseroles du type qui sont évidemment répertoriées dans les archives des “services” ... Si, effectivement (suite), des mesures d’interdiction et de censure sont prises contre les journaux relayant le fonds Snowden, on retrouverait dans d’autres termes la situation évoquée par Greenwald : une situation où l’un ou/et l’autre journaliste(s), ou/et Snowden lui-même, estimerai(en)t que les entraves faites à la publication des documents choisis dans un sens restrictifs ôtent toute raison de continuer à agir dans ce sens restrictif, ce qui conduirait à décider, à partir de tel ou tel centre antiSystème, la publication sans restrictions, avec les pièces explosives évoquées. Comme on le précisait dans le texte cité, cela n’impliquerait même pas Snowden directement vis-à-vis de ses conditions d’asile politique en Russie, puisque le fonds Snowden dans tout son entièreté est dupliqué et également réparti vers divers relais, dont Greenwald bien sûr. (Au reste, on a pu constater l’interprétation très souple que font les autorités russes des conditions de l’asile politique du whistleblower : Snowden s’agite beaucoup, se montre, parle, va peut-être donner son témoignage officiel à des délégations parlementaires de pays concernés par ses révélations, sans la moindre interférence de ces autorités...).

D’une guerre jusqu’ici suivies cahin-caha selon des règles, une sorte de gentlemen’s agreement qu’on dirait établi de facto, impliquant une certaine retenue de chaque côté, on passerait à cause de l’attitude du Système (les “services” britanniques dans ce cas, et l’autocensure générale), à une guerre totale. La crise Snowden/NSA, qui évolue encore de manière contrôlée malgré l’ampleur des dégâts causés, déboucherait sur l’explosion sans retenue, tout contrôle sur ses conséquences et ses effets étant définitivement écarté. C’est pour le cas que le Système sentirait toute la puissance du choc à la possibilité duquel il est confronté. C’est une bien difficile situation du Système, entre son acceptation contrainte d’une dégradation continuelle sous le coups des révélations contrôlées mais distillées selon une tactique de dissolution, et le risque d’une explosion catastrophique provoquée par son propre durcissement brutal.


Mis en ligne le 8 novembre 2013 à 07H13

La Guerre Autour Des Archives Du Quinquennat Sarkozy


Cabinet noir de l’Elysée : le scoop de “ Valeurs actuelles ”


Et puisqu’on parle de décider, ou de ne pas décider, “ Valeurs actuelles ” nous balance ce jeudi un scoop à sa façon… En juillet dernier, souvenez-vous, le magazine nous informait de l’existence à l’Elysée d’une “ cellule officieuse (veillant) à orchestrer les affaires judiciaires contre Nicolas Sarkozy ”. Cette semaine, le journal publie le témoignage de “ l’ex-chef du service des télécommunications et de l’informatique ” du palais présidentiel, Bernard Muenkel, qui s'est "fait évincer pour avoir refusé d'exécuter des ordres illicites". D’après Muenkel, “ le commandant militaire de l’Elysée Eric Bio-Farina ” l’aurait chargé “ de faire une recherche sur l’ensemble des supports informatiques, fichiers, etc., auxquels (il avait) accès ” sur “ des personnalités issues, pour la plupart, de la précédente majorité ou en lien avec elle ”. Parmi elles, Bernard Tapie, Christine Lagarde, Claude Guéant, ou encore Maurice Lantourne, avocat de Tapie…

 

Comment Muenkel sauve les données du cabinet Sarkozy


Arguant qu’il n’est “ pas habilité à faire ce genre de recherche, que notre système a été reconstruit, qu’on ne trouvera rien sur les disques et serveurs ”, Muenkel est prié aussi sec par Bio-Farina “ d’(aller) dans les archives de la précédente présidence (…) ”. “ Bref, résume “ VA ”, “ de violer le protocole d’accord signé par Nicolas Sarkozy avec les Archives nationales afin de régler l’accès aux archives de son quinquennat, dont l’ancien président reste le seul propriétaire ”. Bien décidé à les protéger, Muenkel “ s’assure qu’il n’existe aucune sauvegarde des données du cabinet de Sarkozy ” et, surprise, se “ rend compte que le disque dur de l’ancien cabinet n’a pas été remis aux archives ”. Résultat, indique le journal : “ Le 10 avril, Muenkel décide, de son propre chef, pour empêcher que ne soit violée la procédure, d’emmener ce disque au service des archives de l’Elysée ”. 

 

Le mensonge de Bio-Farina


Comme l’article est long, on vous résume la suite… Apprenant la remise du disque dur au service des archives, Eric Bio-Farina pique une grosse colère contre Muenkel qui est convoqué chez Sylvie Hubac (directrice de cabinet de François Hollande, ndlr) le 15 avril : “ Le 15, raconte-t-il, je me présente dans son bureau, je suis seul face à elle et à M. Zabulon (ancien directeur adjoint de cabinet de Hollande, actuel coordonnateur national du renseignement, ndlr). Ils m’adressent une quantité de reproches, mais ne me parlent à aucun moment de mon refus de fouiller. Mme Hubac dira, en revanche : “ Heureusement que M. Bio-Farina a remis le disque dur aux Archives nationales ”. Là, je comprends qu’on change la vérité. Elle me dit : “ Vous vous rendez compte dans quelle situation vous mettez le président de la République, surtout dans le contexte politique actuel ? ” Je rétorque que ce n’est pas lui qui a remis le disque, mais bien moi. Ce qui me dérange, à ce moment-là, c’est que je sais que M. Bio-Farina a menti ”. Effectivement, si c’est vrai, il y a de quoi être “ dérangé ”…

 

Les archives Guéant et les factures du quinquennat Sarkozy utilisées ?


Bio-Farina a-t-il agi sur ordre ou de son propre chef ? “ Valeurs actuelles ” ne se pose pas la question. “ L’Elysée orchestre-t-il le rythme des affaires qui touchent la droite, et plus précisément l’entourage de Nicolas Sarkozy ? Deux anecdotes suffisent à répondre à cette question, affirme l’hebdo. Le 8 avril 2013, (…) six cartons d’archives de Claude Guéant, secrétaire général de l’Elysée entre 2007 et 2011, doivent être remis aux Archives nationales. Durant leur transfert entre le “ stock tampon ”, à l’Elysée, et les Archives, le colonel Bio-Farina s’interpose. (…) Problème : quelques semaines après cette date du 8 avril, “ Le Point ” publie, sous le titre “ Cet e-mail qui compromet Claude Guéant ”, le fac-similé d’un message adressé par ce dernier, en 2009, à l’époque où il était à l’Elysée, à l’un de ses amis, l’oligarque russe Oleg Deripaska. Or cet e-mail ne peut provenir que des archives de Guéant lorsqu’il était à l’Elysée ”. La deuxième anecdote, enfin, concerne l’utilisation qui aurait été faite des factures du quinquennat Sarkozy, conservées par l’ancien directeur des services financiers du palais, Bernard Trichet, dont le journal indique qu’il a “ été “ remercié ” en février 2013 ”. Sûr que ces infos, si elles s’avèrent exactes, ne sont pas du meilleur effet… On avait bien besoin de ça, je vous jure !


Finance Folle : Nous sommes dans une super bulle pharaonique de 1 million de milliards

Jusqu'Ici Tout Va Bien!


"L’encours global est actuellement de 750.000 milliards de dollars. Autrement dit, nos 65.000 milliards d’économie réelle, dans laquelle vivent les vrais gens, c’est totalement subalterne au regard des 750.000 milliards qui tournent autour de nos têtes sous forme de positions virtuelles. Le moindre petit décalage dans les flux monétaires qui permettent de tenir et de faire gonfler cette bulle, c’est-à-dire le moindre abaissement des injections monétaires peut tout faire éclater. Si l’on fait confiance à la BCE et à la Fed jusqu’à mars prochain, je pense qu’on pourrait atteindre en 2014 la somme pharaonique de 1.000.000 de milliards d’encours sur les dérivés. Voilà l’enjeu… ce n’est pas dans l’économie réelle".

 

L'Arabie Saoudite sur le point d'acheter des armes nucléaires au Pakistan ?


Riyad pourrait obtenir très rapidement des armes nucléaires auprès du Pakistan selon diverses sources rapportées par la BBC. Le Pakistan a démenti fermement ces informations.
  • L'article de la BBC est signé par Mark Urban et débute ainsi : "
    "Saudi Arabia has invested in Pakistani nuclear weapons projects, and believes it could obtain atomic bombs at will, a variety of sources have told BBC Newsnight.
    While the kingdom's quest has often been set in the context of countering Iran's atomic programme, it is now possible that the Saudis might be able to deploy such devices more quickly than the Islamic republic.
    Earlier this year, a senior Nato decision maker told me that he had seen intelligence reporting that nuclear weapons made in Pakistan on behalf of Saudi Arabia are now sitting ready for delivery. [...]"

    Je renvoie à sa lecture.
     
  • L'information a été reprise par quelques sites d'informations depuis :
    1° "The program’s producers spoke to an unnamed “senior Pakistani official” who allegedly confirmed in general terms the secret agreement between Saudi Arabia and Pakistan. The pact is said to require the Pakistanis to build and maintain a nuclear arsenal for use by the oil kingdom" (Intelnews.org)
    2° "Le mois dernier, Amos Yadlin, ancien chef du renseignement militaire israélien, déclarait lors d’une conférence en Suède que si l’Iran a la bombe , « les Saoudiens n’attendraient pas un mois. Ils ont déjà payé pour la bombe, ils iront au Pakistan et s’empareront de ce dont ils ont besoin ». Depuis 2009, le roi Abdallah d’Arabie saoudite avertit les Etats-Unis que si l’Iran franchi le seuil,  « nous obtiendrons des armes nucléaires »." (Israël Actu)
    3° "L'une de ces sources, Gary Samore, ancien conseiller d'Obama pour la non-prolifération de l'arme nucléaire, a notamment déclaré que "Riyad est convaincu qu’il existe un accord avec le Pakistan prévoyant la mise à disposition de l'arme nucléaire pour les Saoudiens en cas de nécessité.
    Une autre source, cette fois anonyme et proche du commandement de l'Otan, affirme que selon les services de renseignements les ogives nucléaires pakistanaises seraient déjà prêtes à être envoyées en Arabie saoudite.
    Selon Roudik Iskoujine, expert du Moyen-Orient, les services de renseignement saoudiens et pakistanais travaillent en étroite collaboration depuis plusieurs décennies et le riche Etat arabe aurait très certainement pu financer le programme nucléaire d'Islamabad." (RIA Novosti)
    4° "Le Pakistan a réfuté jeudi comme étant "entièrement sans fondement et mal intentionnée" une information de médias occidentaux faisant allusion à une coopération nucléaire entre le Pakistan et l'Arabie saoudite." (Chine Radio Internationale)
  • Néanmoins l'information est à prendre au conditionnel dans la mesure où il est délicat de cerner les intentions du royaume et de distinguer ce qui relève d'une potentialité ou d'une capacité avérée.

Bruno Gaccio Dénonce le Système Hollande : Une Politique Qui n’a Plus de Socialiste Que le Nom



source : Petit manuel de survie à l'intention d'un socialiste dans un dîner avec des gens de gauche : Bruno Gaccio

Un livre vraiment drôle et sérieux en même temps, par l’ancien auteur des guignols de l' info. Des propos piquants et acerbes. 

Le trublion engagé et médiatique nous livre ici le récit décapant d’un véritable homme de gauche participant à un dîner de socialistes. Son but : démontrer comment sur les questions économiques et sociales (réforme des retraites, écologie, politique de santé, hégémonie de la finance etc.) les socialistes sont devenus le mol appendice du système dominant. 

À travers des scénettes désopilantes, il pointe une gauche en manque de repères et ne sachant plus où elle va, allant jusqu’à renier ses valeurs fondatrices. 

Dans cet essai à la fois politique et hilarant, l’auteur dénonce un socialisme qui s’est coupé de sa base populaire pour se complaire dans un social-libéralisme dans lequel le "peuple de gauche" a de plus en plus de mal à se reconnaître. 

Bruno Gaccio se fait fort d’appliquer la préconisation Orwellienne  selon laquelle "Pour défendre le socialisme il faut commencer par l’attaquer" en mettant face à leurs contradictions des politiques qui n’auraient plus de socialistes que le nom.