lundi 2 septembre 2013

François Hollande pitoyable bushiste à l'abri des missiles de croisière américains


Cessez le fou!

Barack Obama se retrouve bel et bien isolé, excepté le pitoyable soutien de François Hollande, dans sa volonté de « punir le régime syrien ».

Il est scandaleux de voir que François Hollande puisse en être arrivé là, à jouer sur des émotions entretenues par la sphère merdiatique pour justifier une politique bushiste à l'abri des missiles de croisière américains.

La nécessité de protéger les syriens suppose un pouvoir criminel s’en prenant à un peuple sans défense, qu’on aurait la capacité de neutraliser. En Syrie, le chaos qui règne, l'infréquentable opposition et ses meurtres et tortures démontrent que cette approche est une tromperie. Nous ne sommes capable de protéger personne car c'est une guerre civile qui continuerait de plus belle après notre "intervention".

François Hollande, comme Barack Obama son mentor, penche pour une intervention limitée et précisement ciblée, tout deux se déclarent  « hostile à une intervention qui viserait à libérer la Syrie ou à renverser le dictateur ». Jurer "la main sur le coeur et les yeux dans les yeux" qu'on en restera là, c’est prendre les citoyens pour des demeurés et faire preuve d’un suivisme à l’égard de Barack Obama qui confine à l' humiliation nationale.

Après le rejet par la Chambre des communes de la motion de David Cameron qui défendait l'intervention militaire en Syrie, le premier ministre anglais a immédiatement annoncé  « qu’il tirerait toutes les conséquences de ce vote sanction. » La Grande Bretagne laissera donc en cas de frappes punitives, les Etats-Unis de Barack Obama et la France de François Hollande faire le sale boulot.

Encore plus fort dans son attitude atlantiste, François Hollande, dans l’interview qu’il a donné au Monde , n’exclut pas une intervention avant le 4 septembre, sans mandat de l' ONU ni vote de notre Parlement. 

Ce manque de respect total pour nos institutions que François Hollande dénonçait chez Nicolas Sarkozy est devenu la marque de son quinquennat en violation complète de ses promesses dont chacun sait désormais ce qu'elle valent.


Hollande Obama Piégés : Le Monde Entier Uni Contre l' Aventure Militaire En Syrie



De l’Egypte à l’Iran, en passant par la Russie, l’Amérique latine, les anti-guerre haussent le ton




L’Egypte contre toute intervention militaire en Syrie

Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Nabil Fahmy, sans doute sur instruction du général Al-Sissi, a haussé le ton jeudi 29 août en affirmant que son pays s'opposait avec force à toute intervention militaire contre la Syrie. La différence de ton avec l’ère Moubarak est radicale. Et surtout avec l’ère Morsi qui avait déclaré, deux semaines avant sa déposition, le « djihad contre la Syrie ».

« L'Egypte ne participera à aucune frappe militaire contre la Syrie et s'y oppose avec force, conformément à sa position de principe contre toute intervention militaire étrangère dans ce pays », a souligné M. Fahmy dans un communiqué.

Il a appelé le Conseil de sécurité des Nations unies à « tout faire pour vérifier les faits (d'une utilisation présumée d'armes chimiques) et de prendre les mesures adéquates face à ce crime horrible ».

Le 20 juillet M. Fahmy avait promis de "réexaminer" les relations diplomatiques avec la Syrie, rompues en juin sous la présidence du président déchu Mohamed Morsi.


Le nassérien Sabbahi : « Une agression contre l’Egypte débute par une frappe contre la Syrie »


De son côté, le chef du courant populaire égyptien, Hamdeen Sabbahi, s’est dit opposé à toute agression contre la Syrie. « L’histoire prouve que toute agression contre l’Egypte débute par une frappe contre la Syrie », a-t-il écrit mardi sur son compte Twitter. Sabbahi a qualifié de « barbare toute agression contre le peuple syrien ». Et d’ajouter : « L’agression occidentale contre la Syrie détruit et ne libère pas.

Pour Sabbahi, « il est nécessaire qu’il y ait une position gouvernementale et populaire arabe unie en défense à notre sécurité régionale ».


Tamarrod réclame la fermeture du canal de Suez


Pour sa part, le mouvement Tamarrod, à la base de la chute du régime des Frères musulmans, a appelé l’Egypte à prendre une position ferme face à une éventuelle frappe américaine contre la Syrie.

Le porte-parole de Tamarrod, Hassan Chahine, a réclamé la fermeture du canal de Suez face aux destroyers et navires de guerre destinés à frapper la Syrie.  

« Le soutien de l’armée syrienne arabe est un devoir national », a-t-il souligné. Et de poursuivre : « Il est temps que les peuples arabes se révoltent après le dévoilement des plans de l’ASL et de ses alliés terroristes visant à déstabiliser la patrie arabe toute entière ».

Tamarrod a en outre annoncé vouloir très prochainement lancer une campagne appelant les peuples arabes à boycotter les marchandises US et de tout pays qui participe à une frappe contre la Syrie.

Diplomate russe : pas de guerre contre la Syrie, ni aujourd’hui ni demain

Selon un diplomate russe, cité par le quotidien libanais alAkhbar «  il n’y a pas de guerre ni aujourd'hui ni demain », indiquant que « l'administration d'Obama a décidé d'épuiser toutes les voies de la légitimité internationale avant de prendre une décision unilatérale d'agir contre  la Syrie » .

Le diplomate russe, qui a souhaité garder l’anonymat, a expliqué que « la prochaine étape consiste à réunir le Conseil de sécurité. Une réunion qui promet d’être houleuse entre les différents cinq membres permanents du Conseil, et dont l’issue est connue d’avance : trois votes contre deux. Washington, Londres, Paris, contre nous et Pékin ».« Cette phase à elle seule risque de s’étendre pour une semaine. 

L'administration d’Obama cherche en fait à gagner du temps, il veut que le Congrès lui accorde une autorisation lui permettant d’entreprendre une action militaire unilatérale. Pourquoi ? Peut-être pour des calculs politiques américains internes. A savoir un échange de transactions entre l'administration d’Obama  et ses adversaires. A vrai dire, il n’a pas de politique étrangère américaine. Tout ce qui se passe dans le monde est une affaire intérieure américaine pour les Etats-Unis ».

Et de poursuivre : « Selon nos informations, le Congrès américain ne compte pas trancher la question cette semaine ou la semaine prochaine. Il y a donc plusieurs jours d’attente. Et cette attente ne sera pas stérile. Nous avons ouvert depuis Moscou nos lignes avec les Américains. Notre ministre des Affaires étrangères Lavrov est en communication permanente avec son homologue américain Kerry soit par téléphone soit par message.. 

Et ce dans le but d’éviter tout malentendu ou manque de communication. Il en va de même avec les Européens mais  à un rythme plus faible. D’où une baisse de la tonalité dans les déclarations politiques cette fin de semaine. Cela ne signifie pas pour autant qu’une frappe militaire contre la Syrie n’est plus inscrite sur l’agenda américain.  Mais,  nous assistons au cours de ces dernières heures à une tendance à la baisse dans le ton. Et nous parions sur la continuité de cette tendance  et nous comptons l'investir sérieusement ».

Le diplomate russe a précisé que «  l’annulation de la réunion de La Haye, qui était prévue le mercredi 28 août ne nous a guère affectés. Cette réunion était consacrée à des experts qui travaillent sur l’organisation de  Genève 2 . Son annulation est une réponse  naturelle de la part de Washington à nos positions concernant les armes chimiques et notre détermination à rejeter leurs accusations que nous avons dirigés contre leurs alliés à Ghouta-Damas. Il faut savoir que ce genre de messages diplomatiques est tout à fait naturel dans nos relations ».

Et de souligner : «  Nous ne sommes pas pressés à organiser la deuxième Conférence de Genève. Ce sont eux qui sont pressés. Depuis longtemps,  ils  essaient par tous les moyens de faire avancer les choses et de gagner du temps. Nous pensons donc qu'une autre date sera déterminée prochainement. En fait, ce sont les médias occidentaux qui ont versé de l’ancre sur un imminent raid américain dont le but serait d’accélérer  Genève 2 . Quoiqu’il en soit,  nous sommes persuadés à Moscou que la deuxième phase du dialogue syrien est possible cet automne voire entre Octobre et Novembre ».

Interrogé sur  la position russe en cas d’une attaque américaine contre la Syrie, le diplomate russe a répondu : « les paroles de M. Lavrov concernant le refus  de la Russie de participer dans une guerre contre qui  que ce soit  sont des déclarations purement diplomatiques.  Elles s’inscrivent dans le cadre d’une réponse directe à une question posée lors d'une conférence de presse. Dans la réalité, les faits sont tout autres. Ainsi,  il y a environ 17 mille citoyens russes en Syrie actuellement. Ce sont des experts  qui travaillent  dans toutes les institutions étatiques de la Syrie. Nous disons à tout le monde et à nos citoyens que Moscou s'est engagée à garantir leur protection et leur sécurité physique. Point à la ligne. 

Il n’y aura pas de grandes opérations d'évacuation dans les prochaines heures. La dernière évacuation en date a concerné une centaine de familles qui ont préférées quitter Damas. Ces familles ont été rapatriées depuis Beyrouth. Les 17 000 russes  qui sont restés à Damas sont des experts et nous comptons les défendre par tous les moyens possibles ».

Cette réponse de la part du diplomate russe  pose  une autre question de nature militaire à savoir quel est l’équilibre des forces militaires en Méditerranée, au large de la Syrie ?

Et de répondre : « la mobilisation américaine n’est pas  le résultat de l’agression chimique de Ghouta. Selon nos informations sûres et certaines,  la mobilisation militaire américaine a commencé depuis un mois. En revanche, notre présence militaire en Méditerranée est connue de tous et s’est renforcée depuis près de deux ans. Depuis que vous avez écrit le 29 Novembre 2011, que la bataille pour la Syrie est devenue une bataille de la Russie ».

Et de conclure : «  En fait,  toutes les options sont ouvertes. Ce qui se passe aujourd’hui est comparable à la crise des missiles de Cuba . Le président Obama admire John F. Kennedy, et Poutine semble l’hériter du dirigeant soviétique Khrouchtchev. Et donc tout est possible. Ce qui est important de savoir c’est que nous estimons que cette semaine rien ne se passera » ...


L’Amérique latine contre une intervention militaire en Syrie


La majorité des pays d'Amérique latine se sont prononcés mercredi contre une intervention militaire en Syrie, au moment où les Etats-Unis et certains de leurs alliés européens envisagent de mener des frappes contre la Syrie.

"Une agression contre la Syrie aurait des conséquences extrêmement graves pour le Moyen-Orient, une région qui est déjà en proie à des troubles", a déclaré dans un communiqué le ministère cubain des Affaires étrangères.

"Elle constituerait une violation flagrante des principes de la Charte des Nations unies et du droit international et accroîtrait les dangers pour la paix et la sécurité internationales", a estimé le ministère cubain.

Le président de l'Equateur, Rafael Correa, a exprimé "le rejet de toute ingérence, à plus forte raison militaire, dans le problème syrien".
Son homologue bolivien, Evo Morales, a lui aussi condamné les menaces de frappes. "Nous rejetons, nous condamnons" toute intervention militaire étrangère en Syrie, a-t-il déclaré au palais présidentiel à la Paz.

M. Morales a mentionné des informations de presse selon lesquelles des armes chimiques auraient été utilisées près de Damas non par le pouvoir mais par la rébellion, afin de susciter une intervention internationale.

"Nous n'acceptons pas l'utilisation d'agents chimiques qui, selon ces informations, sont utilisés par des groupes qui déstabilisent la démocratie et le gouvernement" syrien, a déclaré le président bolivien.

Le Brésil ne soutiendra pas une intervention militaire en Syrie sans l'aval du Conseil de sécurité de l'ONU, a déclaré mercredi le nouveau ministre des Affaires étrangères Luiz Alberto Figueiredo. Selon lui, il s'agirait d'une violation du droit international et de la charte de l'ONU.

Maduro évoque un lien entre les complots d'assassinat contre lui et l'intervention en Syrie

De même le président du Venezuela, Nicolas Maduro, a condamné les menaces occidentales de frappes contre la Syrie, au cours d'une visite à Tachira, dans l'ouest du pays.

Et il a affirmé que les autorités vénézuéliennes avaient déjoué un complot qui visait à l'assassiner au moment où auraient lieu d'éventuelles frappes occidentales contre la Syrie.

M. Maduro a rappelé l'arrestation au Venezuela, annoncée lundi par les autorités, de deux Colombiens qui seraient impliqués dans ce projet d'assassinat. "Le plan était de m'éliminer au moment de l'attaque contre la Syrie", a-t-il affirmé.

« Le projet des Occidentaux était de les faire coïncider (dans le temps), tout comme ils avaient tenté de le faire en 2002, lorsqu'une tentative de coup d'Etat contre Chavez avait précédé l'agression de l'Irak par les Etats-Unis », ont rapporté les médias vénézuéliens.
Le secrétaire général de l'OEA "opposé" à une intervention en Syrie

Dans ce contexte, le secrétaire général de l'Organisation des Etats américains (OEA), le Chilien José Miguel Insulza, s'est déclaré mercredi "profondément opposé" à une éventuelle intervention militaire en Syrie.

"Je suis profondément opposé aux interventions militaires. Il n'y a pas beaucoup d'exemples dans le monde d'interventions de ce type qui ont été positives", a indiqué M. Insulza à la presse.


Attaque contre la Syrie : Triple messages iraniens aux Occidentaux


Les messages iraniens aux Occidentaux ne connaissent pas de répit. Presque toutes les instances politiques et militaires en République islamique d’Iran sont montées au créneau pour se solidariser avec la Syrie, menacée d’une attaque occidentale.
En résumé, l’essentiel de leurs messages atteste que l’intervention occidentale ne sera pas sans riposte, et laissant présager la possibilité d’une intervention iranienne pour assister le pouvoir en Syrie.

Une triple équation est privilégiée par Téhéran
Elle prédit entre autre qu’Israël ne sera pas l’abri de la riposte à l’éventuelle attaque. Dans la nuit de mercredi à mardi, la Commission de la Sécurité nationale au parlement iranien a assuré que «  chaque missile américain abattu sur la Syrie sera répliqué par un missile syrien sur Tel Aviv ».

Même son de cloche de la part du chef d’Etat-major des forces armées iraniennes le général Hassan Fîrûzâbâdî qui avait assuré que les flammes de l’éventuelle agression militaire contre la Syrie brulera l’entité sioniste. Et de la part du commandant des gardiens de la révolution le général Mohammad Ali Jaafari, selon lequel «  les Israéliens devraient savoir que le déclenchement d’une guerre dans la région par les Américains va aboutir à l’éradication d’Israël prochainement ».

Un deuxième Vietnam


La deuxième équation propagée les Iraniens est que la guerre contre la Syrie sera un deuxième Vietnam pour les Américains. 
«  Les Américains et malgré le feuilleton des défaites qu’ils ont essuyées en Irak et en Afghanistan poursuivent obstinément sur cette voie et auront à gouter encore plus l’amertume de leurs prochaines défaites, car la Syrie sera le cimetière des conquérants, sa bataille est plus dangereuse que celle du Vietnam, elle sera un nouveau Vietnam », a poursuivi Jaafari.  

Une déclaration similaire et aussi sulfureuse a été lancée par le commandant de l’Unité AlQuds chez les gardiens de la révolution, le général Kassem Souleïmani.
«  Le pays du Levant est le site de notre ascension vers le Ciel, et sera le cimetière des Américains », avait-il tenus en huis clos, avant d’être relayé par les medias iraniens. 
Et d’assurer que «  chaque soldat américain qui débarquerait de son avion ou de son navire devrait porter son cercueil avec lui ».


L’Iran s'impliquera


Ces positions sont venues compléter celle du guide suprême l’Imam Ali Khamenei, lequel a assuré qu’une frappe contre la Syrie provoquera un embrasement dans toute la région, laissant entendre que son pays ne restera pas à l’écart de ce qui se passe en Syrie. Et qu’il a entre les mains tous les plans et les choix à adopter en cas d’attaque.

Ces propos d’une grande importance, surtout lorsqu’on sait à quel point  Washington s’emploie pour écarter Téhéran.

En plus de son influent politicien aux Nations Unies Jeffrey Feltmann, elle a dépêché vers la capitale iranienne l’un de ses alliés dans la région, le monarque de l’émirat d’Oman, Sultane Kabouss. Selon des sources iraniennes ayant côtoyé la visite de trois jours ayant eu lieu la semaine passée, ce dernier a demandé aux Iraniens de lever la main de la Syrie, en échange d’une reconnaissance américaine des droits nucléaires iraniens et d’une suspension des sanctions imposées contre la RII.

Parallèlement, Feltmann s’efforçait de faire croire aux Iraniens que l’attaque occidentale dont il leur a révélé la date pour dimanche prochain serait limitée, mettant l’accent qu’elle n’a pas pour but d’éliminer le régime, mais de l’affaiblir pour aller à Genève 2 avec une vision qui garantisse son succès.

Ces propos arabes et américains ne semblent pas avoir persuadé les Iraniens. Sans tarder, Téhéran a répondu à l’hôte onusien que la Syrie est une ligne rouge, ne peut être substituée à aucun autre dossier. 
Selon AlAkhbar, elle lui a même signifié que quand bien même l’offensive serait limitée, rien n’empêchera la riposte de ne pas l’être.

Justement, Téhéran évoque beaucoup un embrasement de toute la région.  C’est surtout l’avis du commandant des Gardiens de la révolution selon lequel la guerre ne se limitera pas à la Syrie mais atteindra tous les instigateurs à la guerre et leurs protecteurs.  

29 août 2013

Afrique Asie et agences

Comment lancer une attaque chimique en Syrie et en attribuer la faute à Assad

Un titre bien explicite du Daily Mail : 

 

"Plan soutenu par les USA pour lancer une attaque aux armes chimiques contre la Syrie et en attribuer la faute au régime d’Assad."
source : legrandsoir.info

http://web.archive.org/web/20130130091742/http://www.dailymail.co.uk/news/article-2270219/U-S-planned-launch-chemical-weapon-attack-Syria-blame-Assad.html

Le titre en question remonte au 29 janvier 2013. L’édition online du Daily Mail a publié une histoire intéressante -sous la signature de Louise Boyle- susceptible de projeter la lumière d’une enquête pertinente sur les tragiques attaques au gaz qui ont eu lieu en Syrie sept mois après, en août 2013.

De temps en temps, la grande presse rapporte un fait important qui fait entendre un son de cloche totalement différent du récit de fond - mais, quand cela arrive, c’est un feu de paille aussitôt éteint.
Naturellement, quelques jours après la publication, l’article avait déjà disparu des archives online du journal, mais, heureusement, il n’est pas aussi facile de faire disparaître l’information d’internet une fois qu’elle y a pointé le bout du nez. Aussi nous sommes en mesure de vous reproposer l’article et d’en exposer ici les traits saillants.

L’écrivain Roberto Quaglia parle de "Loi des Premières 24 Heures". A l’époque des mass media, des informations réelles et significatives sont occasionnellement rapportées au public par des journalistes de bonne foi pendant les premières heures qui suivent un événement. Puis, une invisible chaîne de commandement s’active de façon évidente et les informations vraies, mais dérangeantes, disparaissent rapidement et pour toujours de la scène des medias. Seules les informations "arrangeantes" -peu importe qu’elles soient vraies ou fausses- restent en circulation.

Pour comprendre le monde, il devient donc particulièrement intéressant de s’arrêter justement sur les informations supprimées." Il en est ainsi du texte de Louise Boyle. Heureusement qu’il y a Webarchive.

Le sous-titre de l’article de L. Boyle se présente ainsi :
"E-mails filtrés à partir d’un fournisseur de la Défense, traitant d’armes chimiques et disant que ’l’idée est approuvée par Washington’ ".


Le récit commence ainsi :

"Selon Infowars.com, l’e-mail du 25 décembre a été envoyé par le directeur du secteur développement des affaires de la Britam, David Goulding, au fondateur de la société, Philip Doughty. On y lit :

"Phil... nous avons une nouvelle offre. Il s’agit de nouveau de la Syrie. Les Qataris proposent une affaire intéressante et je jure que l’idée est approuvée par Washington.

Nous devrions livrer de l’armement chimique (CW dans l’original, NdT) à Homs, une g-shell (bombe à gaz, NdT) d’origine soviétique provenant de Libye, semblable à celles qu’Assad devrait avoir.

Ils veulent que nous déployions notre personnel ukrainien qui devrait parler russe et réaliser un enregistrement vidéo.
Franchement, je ne crois pas que ce soit une bonne idée, mais les sommes proposées sont énormes. Quelle est ton opinion ?
Saluts cordiaux, David."

Comment interpréter ce message ? Dans l’article, on résume ainsi : "L’e-mail aurait été envoyé par un officier de grade élevé à un fournisseur de la Défense britannique au sujet d’une attaque chimique en Syrie, "approuvée à Washington", qu’on puisse attribuer au régime d’Assad."

Bref, le classique casus belli qu’on peut faire éclater grâce à un acte méprisable "sous faux pavillon", qu’on puisse attribuer à l’ennemi. Une chose impensable pour la presse amie, mais bien présente aux niveaux élevés de la planification guerrière.
Nous avons vu par exemple avec quelle candeur un habitué de ces niveaux élevés, Patrick Lyell Clawson,exprimait la nécessité d’un prétexte semblable, dans ce cas pour attaquer l’Iran :
"Franchement, je pense qu’il est très difficile de déclencher une crise. Et j’ai beaucoup de mal à imaginer comment le président des Etats-Unis pourrait vraiment nous conduire à une guerre contre l’Iran. Cela m’amène à conclure que si l’on ne trouve pas un compromis, la façon traditionnelle dont l’Amérique entre en guerre serait au mieux des intérêts des Etats-Unis."

C’est-à-dire par un casus belli entraîné par une provocation. "Nous sommes en train de jouer une partie secrète avec les Iraniens, et nous pourrions, en le faisant, devenir encore plus méchants", concluait le faucon de Washington.

Le pouvoir ne se révèle pas toujours de façon aussi effrontée et explicite. A l’époque de Wikileaks et d’Edward Snowden, les révélations passent plus souvent à travers des canaux électroniques et contre la volonté du gouvernement. L’article du Daily Mail précisait que "les e-mails avaient été diffusés par un hacker malais qui a même obtenu les curriculums des hauts dirigeants et les copies de leurs passeports à travers un serveur des Finances non protégé, selon ce que rapportait Cyber War News."

Et pour faire comprendre à quel point les rebelles syriens alliés des Etats-Unis et du Qatar peuvent être dénués de scrupules (et, en outre, bien entraînés) dans l’utilisation des armes chimiques, l’article incluait aussi une vidéo dans laquelle ils testaient leurs effets sur des lapins. (La vidéo a depuis été retirée)

Il est pour le moins curieux, pour ne pas dire pire, qu’aujourd’hui la grande presse ne revienne pas sur l’information du quotidien londonien pour l’approfondir. Au contraire, on constate que tout est emporté par les tambours de la propagande guerrière.

Les pages online des 28 et 29 août 2013 de tous les principaux quotidiens italiens, par exemple, titrent que "La Syrie menace de frapper l’Europe avec les armes chimiques", déformant en toute mauvaise foi une phrase d’un homme politique syrien qui disait tout autre chose. 

Le vice-ministre des affaires extérieures Fayçal Maqdad critiquait en fait les pays qui ont aidé "les terroristes" (c’est-à-dire les rebelles jihadistes) à utiliser les armes chimiques en Syrie, les alertant sur le fait que les mêmes groupes ennemis de Damas "les utiliseront bientôt contre le peuple européen". Traduction : "attention, Europe, tu réchauffes toi-même des serpents dans ton sein." 

- Obama : "Il y aura une intervention limitée, mais Assad recevra un signal dur."
- Menace syrienne : "Les gaz frapperont l’Europe".
- Vidéo : père retrouve fils ayant échappé à l’attaque.

Le président des USA revient sur la question : "Aucune décision n’a été prise." La Syrie : "Les terroristes utiliseront des armes chimiques contre l’Occident". Khamenei : "Attaque catastrophe pour le secteur" (vidéo). Bonino : "Participation italienne non automatique". Bloomberg : "Frère d’Assad derrière attaque avec armes chimiques".


Etranger.

Syrie : attaque USA-GB se profile.
Assad menace : "Nous utiliserons les gaz".
L’Italie freine quant à l’action de l’ONU.
Bonino : "Notre participation n’est pas automatique"
Obama :"Nous ne voulons pas un autre Irak". Voici le plan...

La Stampa attribue précisément la phrase à Assad (justement pour fabriquer l’énième Hitler à massacrer). Assad lui-même, dans une interview à un journal russe ignorée par les rédactions italiennes, déclarait deux jours auparavant :

"Je voudrais expliquer à ces hommes politiques que le terrorisme n’est pas une carte maîtresse qu’on puisse sortir et abattre à n’importe quel moment, pour ensuite la remettre dans sa poche comme si de rien n’était. On ne peut pas être pour le terrorisme en Syrie et contre lui au Mali."

Il n’en faut pas davantage pour comprendre que les journaux italiens offrent une couverture de la crise syrienne totalement manipulée et inacceptable. En Italie, aujourd’hui, il est impensable qu’un journaliste mainstream puisse produire un article à contre-courant comme celui du Daily Mail.

Aujourd’hui encore, ce journal britannique, parmi, certes, des distorsions et des omissions, exprime néanmoins, dans un de ses plus récents articles, le très fort soupçon que l’attaque chimique puisse ne pas être l’oeuvre de ceux que les gouvernements voudraient nous faire croire.

A Londres, les journaux veulent encore vendre quelques exemplaires auprès de ceux qui ne se contentent pas de la propagande. Chez nous, les journaux ne font pas même le minimum syndical pour être achetés. Et le lecteur se retrouve en guerre sans même savoir pourquoi.

Pino Cabras
Note :
*Le journal du M5S, le parti de Beppe Grillo.

Traduction : Rosa Llorens
* http://www.sinistrainrete.info/estero/3005-pino-cabras-syrialeaks-come...

Syrie Et Fiasco Diplomatique : François Hollande Piégé Par "Les grandes consciences de la presse française"


Hollande se retrouve piégé par Obama sur le dossier syrien. Piégé, la faute à qui? Parti sabre au clair pour « punir » Assad après une attaque à l’arme chimique qui reste à prouver François Hollande peut remercier sa presse va t en guerre. 
Le parlement britannique vote contre la guerre ; Obama se souvenant qu’il existe aussi un Parlement aux USA et voilà notre cher "moi Président" ridiculisé aux yeux du monde entier.
La punition attendra donc le 9 septembre, au plus tôt, ce dont Obama a l’obligeance de prévenir Hollande. Lequel, donc, se retrouve « piégé », dans la position doublement inconfortable de celui qui a dégainé avant d’avoir un fusil, et du seul Président des « démocraties occidentales » à pouvoir s’asseoir sur son Parlement, ce qui est tout de même un peu voyant.

Feu sur les « grandes démocraties »

Croit-on que Legrand et Guetta vont saluer la sagesse d’Obama et la grandeur de la démocratie britannique ? Mais non. Legrand part dans de grandes explications sur la Ve République : elle est ce qu’elle est, et qu’elle a toujours été, aujourd’hui davantage d’ailleurs que demain.
Guetta est plus net : feu sur Obama, cet « intellectuel », cet « observateur » (deux des défauts les plus épouvantables dans l’échelle Guetta). Feu sur ces « grandes démocraties », qui « paraissent se coucher devant un dictateur ». Que Hollande se soit « piégé » tout seul, en dégainant plus vite que son ombre, en utilisant un vocabulaire qui trahit le flou des buts de guerre (« punir » Assad) n’effleure l’esprit d’aucun des oracles du matin.
S’ils sont pris à contrepied, c’est bien parce que les grandes consciences de la presse française sont parmi les premières à avoir « piégé » Hollande, en le sommant d’aller bastonner Assad, sans se soucier particulièrement du Parlement.
Aux avants-postes, Le Monde qui, en multipliant reportages et éditoriaux, tente depuis des mois de chauffer l’opinion française, en déguisant Assad en Hitler, et les rebelles syriens soutenus (notamment) par le Qatar en dépenaillés en sandales. Sans grand succès apparemment, sauf sur Harlem Désir, le seul à ce jour à avoir brandi à la droite l’inusable fantôme de la capitulation de Munich.

Les médias ignorent davantage qu’ils ne savent

La presse est-elle dans son rôle en dénonçant des crimes de guerre ? Oui, incontestablement. Est-elle dans son rôle en rapportant de Syrie des échantillons pouvant concourir à la preuve de ces crimes (on en parlait dans une de nos émissions du printemps) ? Oui encore. Doit-elle donner ces échantillons au gouvernement français ? Ça se discute. Ce travail de reportage l’autorise-t-elle moralement à sommer le gouvernement de partir en guerre ?
C’est à cet instant qu’elle devrait se souvenir de tout ce qu’elle ne sait pas, c’est-à-dire l’essentiel. A quel niveau du commandement de l’armée syrienne a été donné l’ordre d’utiliser les gaz ? A quelle échelle ont-ils été utilisés ? Les rebelles ont-ils riposté avec les mêmes armes ? Entre Obama et Hollande, qui a poussé qui, qui s’aligne sur qui (tiens, cet article du New York Times vous a peut-être échappé en août. Lecture impérative) ?
Autant de points sur lesquels les m« dias, avec les outils forcément imparfaits qui sont les leurs, ignorent davantage qu’ils ne savent.