jeudi 1 août 2013

Egypte : Quel Avenir Pour les Frères musulmans ?



Les Frères musulmans devant un dilemme


Ou utiliser la force pour revenir au pouvoir par la rue ; ou passer un "pacte" avec l’armée qui les a éjecté des affaires. 
 Poursuivre les manifestations et les sit-in armés risque de causer des préjudices définitifs à la réputation des Frères musulmans. Se retirer de la rue sous conditions négociées avec l’armée pourrait transcender la méfiance solidement installée dans les deux camps. 

Depuis la destitution de Mohamed Morsi, les affrontements ont fait presque 400 morts tous "camps"  confondus (partisans et opposants au président déchu et forces de l’ordre). 

Or si la violence devait continuer à s'exprimer avec une telle intensité beaucoup d'observateurs en Egypte pensent que cela signerait la mort politique (et peut-ètre même physique) des Frères musulmans.

 Des habitants expriment déjà ouvertement et souvent avec véhémence leur colère devant les blocages d'avenues des partisans du président déchu : sous peu, les pro-Morsi risquent de se voir évacués manu militari. 





Conflit de génération au sein des Frères musulmans

La jeune génération des Frères musulmans dénonce la gestion calamiteuse de la crise économique puis politique du guide suprême : cette nouvelle génération de Frères musulmans serait prête à négocier avec l’armée moyennant quelques concessions. 

Les Frères musulmans "à l'ancienne" n'entendent pas négocier, même pour ramener la paix civile et faire cesser le désordre quotidien qui règne en Egypte. Elle a donc décidé de se poser à nouveau en victime de la tyrannie comme lors de la révolution du 25 janvier, sauf que cela ne passe plus du tout auprès d'une considérable partie des Égyptiens. 



La force du coté de l' Armée

Les Frères musulmans refusent d’accepter le renversement militaire de Mohamed Morsi, mais Ils ne sont pas assez forts pour défier durablement le nouveau régime en place au Caire. 

Ce scénario suicide des Frères musulmans est de plus contraire aux intérêts de l’Egypte, confrontée à une insécurité alimentaire et à une pauvreté en forte hausse depuis le début de "la grande crise de 2008" (élement clé à ne jamais oublier)

A l'époque de Nasser dans les années 1950 les Frères musulmans avaient déjà refusé tout accord avec le président. 
Les manifestants pro-Morsi morts sous les balles de l’armée le 8 juillet devant le complexe de la Garde républicaine montre bien celui qui l’emportera si la force devait perdurer. 

l'Austérité N'a Jamais Eu Pour But De Réduire La Dette mais De Mettre Fin Aux "Social Démocraties"

Les pays qui ont appliqué l'austérité ont vu leurs dettes publiques exploser by William J Greenberg


Contrairement aux idées reçues, aucune analogie ne peut être faite entre l'économie d'une nation et celle d'un foyer ou d'une entreprise. Aucune. Moins l'état dépense, moins il aura de recettes. Cela peut vous surprendre à priori si vous n'avez aucune formation en économie, mais c'est le B.A BA d'une économie nationale. Nos dirigeants font ces derniers temps semblant de l'ignorer, ou de le (re)découvrir, mais je crois plutôt qu'ils savent ce qu'ils font

L'endettement public peut ainsi servir de prétexte à la précarisation de la masse salariale et la mise en faillite des budgets sociaux hérités de l' après guerre et avaient pour but de "concurrencer" le marxisme et l' URSS. 
Aujourd'hui la "menace collectiviste venue du froid" a été vaincue idéologiquement.
Le principal but des politiques menées dès lors depuis les années 90 est désormais limpide : empêcher l'inflation (qui dévalue la fortune des fortunés et des entreprises) à tout prix, y compris au prix de la casse des sociétés.