Portugal : Le président de la Cour suprême pour une sortie concertée de l’euro
Le président de la Cour suprême du Portugal, le juge Luis Antonio Noronha Nascimento, a endossé, lors d’une interview du 12 mai dans le journal en ligne In Verbis, spécialisé dans les questions de droit, l’appel de l’économiste Joao Ferreira do Amaral (voir encadré) à quitter l’euro en bloc (pour les pays du sud de l’Europe comme l’Espagne, l’Italie, la Grèce, le Portugal et même la Slovénie).
« Nous assistons à la destruction lente de la cohésion sociale... Notre société ne crée pas de richesse ; elle crée des riches », a-t-il fait remarquer en décrivant la situation économique actuelle. Le processus a commencé avec Margaret Thatcher et Ronald Reagan, et « lorsque nous nous sommes mis à chercher la richesse des autres et que nous sommes devenus des parasites, avec l’immobilier et les spéculateurs financiers. Et nous avons cessé de produire de la richesse ».
Le juge a également fait part de son amertume à l’égard des pays d’Europe du Nord, en particulier l’Allemagne, mais il a déclaré qu’il n’y avait aucun doute pour lui que la crise finirait par les atteindre également. « Je suis très pessimiste concernant la survie de l’Union européenne », a-t-il ajouté, tout en faisant part de sa crainte de voir un jour la « vieille Prusse » tenter d’imposer une structure fédérale à toute l’Europe afin de mieux la contrôler.
Ce sentiment anti-allemand, tel qu’exprimé par le juge Noronha Nascimento, qui a pris sa retraite le 12 juin, se répand malheureusement très largement au Portugal et au reste de l’Europe.
L’appel de Joao Ferreira do Amaral fait fureur au Portugal
Quant à l’appel de Ferreira do Amaral à quitter la zone euro, le livre qu’il a publié à ce sujet se retrouve à la tête des ventes dans le pays et est devenu le principal sujet de discussion. L’économiste a été invité à s’exprimer partout.
Ferreira do Amaral enseigne à l’Université technique de Lisbonne et est un ancien responsable du ministère des Finances dans les administrations socialistes de Mario Soares et de Jorge Sampaio. Il s’était fortement opposé à l’adoption de l’euro dès le départ, mais comme il l’a confié au Wall Street Journal, « heureusement, la question n’est plus tabou, et aujourd’hui il y a de nombreuses discussions ici et à l’étranger » .
Cette interview dans le WSJ a été publié le 27 mai dernier, le jour où la Fondation Mario Soares organisait un débat sur « L’Europe et l’euro » entre Ferreira do Amaral et un jeune parlementaire socialiste en vue, Joao Galamba.
La seule chose que peut décider le Portugal, a déclaré Feirrera do Amaral, est quand et non pas si le pays doit quitter l’euro. Une sortie contrôlée de la zone euro, coordonnée avec l’Espagne et la Grèce, doit être négociée avec la Commission européenne et la BCE, avec une période de transition de six mois pour la réintroduction de l’ancienne monnaie nationale. Cette solution, dans la mesure où elle suppose la continuation de l’euro pour les autres pays et la stabilité du système financière actuel, ne marcherait pas bien entendu, mais elle a le mérite de mettre la question sur la table.
Ferreira do Amaral insiste toutefois, avec justesse, sur le fait que le pays va exploser politiquement, ou bien mourir démographiquement, et se verra forcé de se mettre en cessation de paiement puis de quitter l’euro, si aucune solution négociée n’est trouvée.
Son livre a également soulevé l’attention des médias en Espagne. Dans une entrevue au quotidien El País le 23 avril dernier, il a expliqué que l’euro avait détruit la substance productive du pays, avec une activité industrielle ne représentant pas plus de 13% du PIB du pays aujourd’hui, contre 25 % au milieu des années 1990. Les programmes d’austérité n’ont aucun sens, a-t-il déclaré, avant de comparer la situation avec le Plan Marshall. Que serait-il arrivé si les Etats-Unis avaient demandé aux pays européens d’équilibrer leur budget comme précondition à tout aide accordée dans le cadre du Plan Marshall ?, a-t-il demandé.
Portugal: Le président de la Cour suprême pour une sortie (...)
Face à l'essor la cigarette électronique dite e-cigarette, l'office français de prévention du tabagisme s'est penché sur la question des e-joints. Certains fabriquants d'e-cigarette proposent à la vente des e-liquides aromatisés au cannabis ou au chanvre. En Californie ou au Canada, le cannabis étant vendu comme médicament sur ordonnance, des sociétés commercialisent des liquides contenant le stupéfiant, transformant de facto la e-cigarette en e-joint. Les patients américains qui disposent d'une prescription médicale peuvent donc utiliser ces e-joints.
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http://www.cannaweed.com/topic/70168-cigarette-electronique-pour-fumer-du-cannabis/
traduction française de forum.grasscity.com
E-joint ? Reportage 66 minutes - Produits dérivés du cannabis - CannaWeed
Cigarette electronique pour fumer du cannabis ? - Page 9 - Produits dérivés du cannabis - CannaWeed - Page 9
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Philippe Dessertine : "L’économie mondiale tutoie la zone de krach"
Posted on 12 juin 2013 par Olivier Demeulenaere
Un article d’un pessimisme justifié, qui critique avec raison les folies monétaires des banques centrales. On aurait aimé cependant que Ph. Dessertine définisse exactement ce qu’il appelle "problèmes structurels d’économies en déclin"…
"L’économie mondiale approche d’une zone de krach majeur ; des signes avant-coureurs l’indiquent : effondrement brutal (et toujours inexpliqué) du marché de l’or ; décrochage spectaculaire (et temporaire) du marché japonais ; conditions aberrantes du marché des obligations pourries (junk bonds) aux Etats-Unis ; financement à taux réels négatifs de pays comme la France, pourtant en récession, avec chômage en explosion, déficit commercial abyssal et compétitivité perdue. L’ouragan approche, il pourrait balayer à nouveau la planète Finance.
Cette crise historique commencée en juillet 2007 a déjà connu plusieurs phases de répit. Elles furent présentées, l’une après l’autre, comme la fin du tunnel, le début d’une reconquête de la croissance perdue, avant que le tocsin ne se remette à sonner et que les ennuis ne recommencent, toujours là où personne ne les attendait. A chaque fois, l’arrêt de la spirale récessive a résulté de mesures vigoureuses prises par les autorités politiques. Leur particularité a été de s’attaquer aux symptômes du mal, jamais à son origine première : l’accumulation historique de dettes par l’ensemble des richissimes démocraties d’Occident.
Ce furent la relance fiscale de George Bush du printemps 2008, la garantie des dettes bancaires par les Etats fin 2008, les plans de relance à la suite de celui d’Obama début 2009, la garantie des dettes des Etats faibles par les Etats forts en 2010-2011, puis, « last but not least », à partir de fin 2011, l’émission massive de monnaie par les propres banques centrales des États surendettés.
Cette ultime solution est la plus délirante, quand on y songe. S’il suffisait de créer de la fausse monnaie pour résoudre les problèmes structurels d’économies en déclin, on se demande pourquoi avoir perdu tant de temps et n’avoir pas lancé depuis longtemps, à plein régime, la planche à billets. La vérité est que ce que l’on qualifie en termes pudiques de « politique non conventionnelle » est la dernière cartouche, dont on sait désormais qu’elle pourrait faire long feu. L’énorme afflux de liquidités artificielles détruit les équilibres, interdit toute projection rationnelle dans le long terme, fausse l’ensemble des statistiques sur lesquelles devraient s’appuyer les décisions économiques. Entendons-nous bien : ce remède de cheval fut bienvenu, quand se profilait le spectre d’un effet domino commençant par les faillites de banques européennes ; il devient mortifère s’il est appliqué sans limitation de temps ni de quantité.
Ce moment approche. Deux bulles inquiétantes se sont créées : l’une sur le marché de la dette avec des taux d’intérêt tellement bas, l’autre sur les marchés d’actions qui battent records sur records. La fièvre s’est emparée de Wall Street, comme dans les années 1920 de « Gatsby le Magnifique », annonçant l’effondrement d’un certain « jeudi noir ».
Le sentiment de fragilité devant cette fuite en avant est partagé par un nombre croissant d’acteurs financiers. La question n’est plus de savoir si le krach aura lieu mais quand et l’ampleur qu’il prendra. Le détonateur est connu : ce sera la remontée des taux à laquelle devra se résoudre la Federal Reserve, un jour ou l’autre. Plus on attend, plus la déflagration sera forte, plus les effets seront importants ; ils prendront la forme de faillites retentissantes des grands fonds n’ayant su se dégager à temps. Quand commence une panique boursière, le perdant est celui qui se dégage trop tard ; et là, l’erreur fatale peut se compter en secondes.
Dès lors, en cet étrange printemps 2013, bien hétéroclite apparaît la coalition en faveur d’une poursuite, voire d’une accentuation de la politique d’intervention des banques centrales. On y trouve les fanatiques d’une croissance à n’importe quel prix, par tradition, de très nombreux économistes ou politiques américains ; on y trouve aussi les ennemis de l’austérité, les extrémistes et populistes de tout poil ; et par extension, les opportunistes qui sentent à quel point la population souffre de la correction des erreurs passées. Pour le coup, la baguette magique des banques centrales risque d’être la pire. Quand la foudre touchera les indices boursiers, elle apparaîtra pour ce qu’elle était : une bombe à retardement."
Philippe Dessertine, Sud Ouest, le 8 juin 2013