mercredi 29 mai 2013

En Asie du sud-est, l’arrimage au Yuan a déjà remplacé l’arrimage au dollar


Cette première victoire que le yuan vient de remporter sur le dollar


Tandis que la parité euro/dollar reste relativement stable depuis quelques semaines, il semblerait que ce soit au tour de la parité yuan/dollar d’être chahutée. L’élargissement des écarts autorisés par rapport au dollar devrait permettre à la monnaie chinoise (renminbi) de coller un peu plus à la tendance du marché.
 La spéculation sur les marchés de changes anticipant le fait que le yuan puisse détrôner le dollar comme monnaie mondiale de réserve est bien trop prématurée. Le yuan n’est toujours pas librement convertible et le marché obligataire chinois n’a pas du tout la liquidité du marché américain. Les Etats-Unis demeurent la plus grande économie du monde.

 La Banque populaire de Chine est loin d’avoir la liberté de décision nécessaire à la banque centrale d’un pays gérant la principale monnaie de réserve mondiale. Ce manque flagrant d’indépendance pourrait être l’une des raisons pour laquelle la banque centrale chinoise, en dépit de ses réserves de change extrêmement élevées (3 400 milliards de dollars) a pu faire traîner aussi longtemps la réévaluation de sa monnaie.

 Cependant, à l’heure actuelle le taux de change yuan/dollar semble être à l’aube d’une nouvelle hausse. C’est au milieu de 2010 qu’une lente et hésitante remontée du yuan par rapport au billet vert a vu le jour, remontée qui vient d’atteindre un nouveau record et semble bien vouloir continuer sur cette lancée.
Différence avec le yen.

L’évolution du yen par rapport au dollar est tout à fait différente. Le gouvernement d'Abe est fermement engagé à poursuivre sa politique visant à stimuler l’économie à coup de politique à taux zéro, d’assouplissement monétaire et de dévaluation du yen.
 Dans l’est de l’Asie, cette politique suscite la méfiance et un bloc "yuan" s’est déjà formé : six des 10 pays de la région (Corée du Sud, Indonésie, Taiwan, Thaïlande, Malaisie, Singapour) ont d’ores et déjà fixé leur taux de change plus par rapport à la monnaie chinoise qu’en fonction du dollar. Seuls Hong Kong, le Vietnam et la Mongolie continuent de suivre le dollar.

 La part du commerce de la Chine avec l’Asie du sud-est est passée d’environ 2% en 1991 à 22% actuellement. Pour les voisins de la Chine, la République populaire est devenue le plus grand partenaire commercial. Ainsi l’arrimage de leur monnaie au yuan leur assure l’équilibre des relations commerciales avec le plus grand exportateur du monde dont ils profitent considérablement.
 Dans l’Asie du sud-est, l’arrimage à la monnaie chinoise a donc déjà remplacé l’arrimage au dollar.

 Conclusion : la fragile structure du système monétaire d’Extrême-Orient est de nouveau secouée par la tourmente. Toutes les banques centrales de la région n’ont officiellement qu’une petite part d’or dans leurs réserves.

Cette première victoire que le yuan vient de remporter sur le dollar, par Eberhardt Unger

Affaire Tapie : Christine Lagarde a Laché la Sarkozie

democratie-reelle-nimes.over-blog.com



Au lendemain des deux jours d’audition de Christine Lagarde par les magistrats de la Cour de justice de la République (CJR), les langues se délient et les raisons pour lesquelles la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI) n’a pas été mise en examen pour « complicité de faux » et « complicité de détournement de fonds publics », mais placée sous statut de témoin assisté, apparaissent plus clairement.
D’abord, Christine Lagarde aurait infléchi sa stratégie de défense et aurait admis que des instructions ont été données dans ce dossier, venant de l’Elysée.
Et puis surtout, selon de très bonnes sources, la déclaration du ministre des finances, Pierre Moscovici, en défense de la patronne du FMI, a lourdement pesé sur la réfléxion des magistrats qui n’ont pas osé prendre une décision de mise en examen pouvant avoir des répercussions planétaires et, éventuellement, entraîner une éviction de Christine Lagarde de ses fonctions à la tête de l’institution financière.


 Le placement de Christine Lagarde sous statut de témoin assisté ne signifie, certes, en rien que la directrice générale du FMI, contrairement à ce qu’elle a suggéré vendredi soir à la sortie de son deuxième jour d’audition, soit tirée d’affaire. Comme nous l’écrivions à la fin des auditions (Lire Lagarde en sursis, Tapie en danger), la différence de situation entre un placement sous statut de témoin assisté et une mise en examen n’est pas considérable.
Le fait que les magistrats aient placé Christine Lagarde sous le premier statut signifie que la justice dispose d’indices suggérant qu’elle aurait pu être complice d’un faux ou d’un détournement de fonds publics. Et s’ils avaient choisi le second statut, cela aurait signifié qu’ils disposaient d'indices, qu’ils estimaient, selon la formule consacrée, « graves et concordants ».
Le placement sous statut de témoin assisté ne marque donc pas la fin des ennuis judiciaires de Christine Lagarde. C’est même tout le contraire : il révèle que des soupçons pèsent bien sur elle et que les magistrats entendent les vérifier. Car, en parallèle à cette procédure judiciaire, trois juges d’instruction enquêtent également sur le scandale Tapie, et les investigations qu’ils conduisent, émaillées de nombreuses perquisitions, viennent alimenter aussi les dossiers de la CJR – paradoxalement, il n’est pas sûr, soit dit en passant, que les magistrats de la CJR renvoient l’ascenseur à leurs collègues qui conduisent cette instruction et les informent des pièces dont ils disposent. Il ne faut donc pas exclure que dans les prochains mois, si les soupçons des magistrats se confirment, ils décident finalement de mettre Christine Lagarde en examen.
Voici donc la première raison de la décision des magistrats de placer la patronne du FMI seulement sous statut de témoin assisté : ils ont du temps devant eux et ont choisi de poursuivre leurs investigations avant de préciser ou non les charges qu’il retiennent contre l’ancienne ministre des finances.

Divergences de vue au sein de la Commission d'instruction

Mais il y a une deuxième raison qui explique leur choix — et c’est celle-là, selon de très bonnes sources, qui a été déterminante : les magistrats ont définitivement renoncé à mettre Christine Lagarde en examen à la suite des propos de Pierre Moscovici en sa défense.
Concrètement, Christine Lagarde a été interrogé pendant ces deux jours par les trois membres titulaires de la Commission d’instruction de la CJR, le président Michel Arnould, assisté deux autres magistrats, Didier Guérin et Dominique Guirimand  - toute l’organisation de la CJR et sa composition est présentée ici sur le site de la Cour de cassation. Elus à ces fonctions par la Cour de cassation dont ils sont membres, ces trois hauts magistrats sont sans étiquette politique ou syndicale connue et instruisent collégialement, un peu à la manière de juges d’instruction co-désignés.

Or, selon nos informations, ces trois magistrats n’avaient pas tous le même sentiment sur le sort judiciaire qu’il fallait réserver à Christine Lagarde. Avant que les auditions ne commencent et sous réserve que les réponses de Christine Lagarde ne modifient pas en profondeur leurs premières intuitions sur le dossier, le président de la Commission d’instruction était favorable à ce que l’ex-ministre des finances soit placée sous statut de témoin assisté, alors que les deux autres magistrats pensaient qu’ils disposaient assez d’indices graves et concordants pour la mettre en examen.
Le mercredi 22 mai en milieu de journée, c’est-à-dire la veille du premier jour d’audition de Christine Lagarde devant la CJR, le ministre des finances, Pierre Moscovici, s’est cru autoriser à dire par avance dans Le Monde (daté du lendemain, 23 mai) qu’il apportait son soutien à Christine Lagarde, quoi qu'il arrive (Lire Christine Lagarde, au mépris de la démocratie).
Sans même se soucier de savoir les charges précises que les magistrats pourraient retenir contre la patronne du FMI, sans prendre le temps d’en apprécier la gravité, il a fait la déclaration que l’on sait : « Mme Lagarde garde toute la confiance des autorités françaises dans ses fonctions à la tête du FMIJe le redirai si nécessaire, par moi-même ou par l'intermédiaire du représentant de la France au board du Fonds. ».
Cette déclaration a eu deux effets. L’un public, l’autre confidentiel. L’effet public est connu : les propos de Pierre Moscovici ont suscité de légitimes politiques car ils ont suggéré que la France n’entendaient en rien défendre les règles éthiques qui codifient le fonctionnement du FMI et qui ont été consignées dans le contrat de travail de Christine Lagarde.
L’effet confidentiel s’est déroulé dans l’enceinte feutrée de la CJR et de sa Commission d’instruction : son président a ainsi été conforté dans sa position et a fait valoir qu’après des propos aussi tranchés du ministre des finances, il était vraiment difficile de prendre le risque de déstabiliser le FMI. En quelque sorte, la sortie inopinée de Pierre Moscovici, à quelques heures du début des auditions, a été interprétée par les magistrats comme un rappel à l’ordre solennel ; et les magistrats n’ont donc pas finalement osé défier l’éxécutif.
Pierre Moscovici va donc s’exposer à une deuxième controverse : pourquoi a-t-il jugé opportun de faire cette déclaration juste avant que les auditions ne commencent ? Et n’était-elle pas faite délibérément pour appeler les magistrats à la modération ? En clair, le ministre des finances n’a-t-il pas tenté, d'une certaine manière, de faire pression sur la justice ?

Claude Guéant dans le collimateur

Et puis, une troisième raison aurait pu peser sur la décision des magistrats. Selon des informations de très bonnes sources — mais que nous ne sommes pas encore parvenus à recouper, un source évoquant une « information sans fondement » —, Christine Lagarde aurait aussi légèrement infléchi sa stratégie de défense.
Jusqu’à ces derniers jours, elle a en effet toujours juré ses grands dieux qu’elle n’avait jamais reçu la moindre instruction dans le dossier Tapie et qu’elle avait toujours pris de son propre chef les décisions qui lui semblaient les plus sages. Or, cette version de l’histoire est contredite par de très nombreux indices – nous en avons fourni de nombreux dans nos propres enquêtes, établissant le rôle joué en particulier par Claude Guéant, à l’époque secrétaire général de l’Elysée (Lire Scandale Tapie: pourquoi Guéant est visé par l'enquête)


Selon une très bonne source, Christine Lagarde aurait donc fini par admettre que des instructions ont été données dans ce dossier, et pas seulement les siennes. Elle aurait rappelé que ce n’est pas elle, mais son prédécesseur à Bercy, Jean-Louis Borloo, ancien avocat de Bernard Tapie, qui a lancé l’arbitrage, et cela dès le premier jour de son arrivée au ministère. Mais surtout, Christine Lagarde aurait admis que les véritables décisions venaient de l’Elysée, et tout particulièrement du bureau de Claude Guéant.

Or, pour que des charges de complicité de faux ou de complicité de détournement de fonds publics puissent, en droit, être retenues contre Christine Lagarde, il faut que l'intentionnalité du délit soit établie. Ce qui n’est à l’évidence pas le cas si les instructions venaient de plus haut que Bercy. Et ceci aurait donc pesé aussi dans la décision des magistrats de placer Christine Lagarde sous le statut plus clément de témoin assisté.

Ce changement de stratégie de défense de la patronne du FMI, son avocat, Me Yves Repiquet l’a d’ailleurs suggéré d’une phrase révélatrice vendredi soir. Prié de dire, sur BFM-TV si sa cliente agirait aujourd’hui de la même façon qu’en 2007 ou 2008, il a eu cette formule elliptique : « Compte tenu des éléments dont elle disposait à l’époque, oui » ; en revanche, à la lumière des éléments dont elle dispose désormais, « pas forcement maintenant ».
Ce changement de ton de Christine Lagarde pourrait avoir deux explications. D’abord, elle considèrerait qu’il n’y a aucune raison qu’elle endosse des responsabilités prises par d’autres. Et puis aussi, il y a une explication psychologique : selon une personne qui connaît très bien la patronne du FMI, celle-ci a très peu apprécié une déclaration publique passablement cavalière de Claude Guéant voici quelques semaines, assurant qu’il n’avait joué strictement aucun rôle dans l’affaire Tapie et que tout avait été décidé à Bercy.

On peut d’ailleurs observer que Stéphane Richard, l’ancien directeur de cabinet de Christine Lagarde et actuel patron de France Telecom, a lui aussi opté pour une même stratégie de défense. Pourtant longtemps très proche de Nicolas Sarkozy, il n’entend pas endosser d’autres responsabilités que les siennes. En quelque sorte, on devine donc deux camps qui se dessinent : le camps des anciens de Bercy sous le quinquennat précédent ; et le camps de l’Elysée, avec Claude Guéant, et en arrière-fond, Nicolas Sarkozy.

Et cette possible fracture est peut-être prometteuse de révélations futures et d’avancées de la justice.




Notre Dame des Landes : Putain six mois !



Nous sommes heureux d’être là dans un lieu chargé d’histoire, où des hommes se sont engagés et battus pour refuser l’inacceptable et pour construire un autre avenir.
Lors de la grève de la faim, nous nous sommes installés place de la résistance à Nantes, puis quand nous l’avons quittée, nous y avons laissé une couronne de fleurs où était écrit « résister se conjugue au présent ».


Oui, nous nous opposons à un projet de déplacement d’aéroport qui conquerrait 1 650 hectares de terres dont les deux tiers sont de la surface agricole.
En trois mots, ce déplacement n’a rien à voir avec l’aéronautique : l’aéroport actuel fonctionne très bien et n’est pas près d’être saturé, et la DUP est une escroquerie.
Ce plateau de terres humides en tête de deux bassins versants est stratégique sur le plan environnemental. Ce projet serait un gouffre financier, les études ont été bidouillées et le financement public atteint 48%, investis à fonds perdus ; seule la multinationale Vinci est certaine de gagner de l’argent.
Nous ne nous battons pas pour défendre notre jardin et notre tranquillité, mais, nous voulons conserver des terres agricoles avec leur bocage et un potentiel d’emploi agricole par des circuits courts en périphérie de ville.
Nous nous battons pour un avenir meilleur qui ne soit pas une course au bétonnage et laisse une place à la nature.
Les agressions d’octobre-novembre 2012 ont marqué l’actualité.
Les gardes mobiles sont venus vider la zone, raser les maisons et les cabanes alors que le projet n’est pas démarré.
Les jeunes expulsés ont su résister de manière diversifiée, originale, utilisant la course, la ruse, mais aussi l’art et la musique contre la force brutale.
Les associations de lutte, comme elles l’avaient toujours dit, ont participé à la résistance, fournissant un local pour le repos et les repas et ont assuré l’accueil et l’acheminement des soutiens.
La manifestation de réoccupation du 17 novembre a réuni 38 000 citoyens venus pour apporter des matériaux et reconstruire dans les bois.
L’erreur fatale du Préfet fut l’attaque du vendredi suivant pour détruire ce que cette foule avait construit, car la foule est revenue le week end ; Nantes et Saint Nazaire ont été bloquées et le dimanche, cinquante tracteurs sont venus protéger les constructions dans les bois.
Notre réussite, c’est cette union de tous : occupants illégaux, mais légitimes, citoyens, associations et paysans. C’est ce qui a contraint Jean Marc Ayrault à mettre en place des commissions pour calmer le jeu avec quelque chose qui sans le dire fut un moratoire.
Fin janvier, le COPAIN, comité d’organisations paysannes a enlevé ses tracteurs de la châtaigneraie pour occuper le ferme de Bellevue. Ceci afin d’éviter la destruction programmée pour cette ferme qui était devenue libre.
Avec cette nouvelle action forte, les paysans se posent comme un acteur de cette lutte : soutien aux jeunes occupants, sauvegarde des fermes et de leur foncier, c’est à dire, préparation d’un avenir sans aéroport.
Des paysans sont partis en retraite, mais les autres sont restés et ont été expropriés en 2012 ; cinq fermes soit dixpersonnes sont toujours là et comptent bien y rester. Ils sont protégés par l’accord politique dit « de la grève de la faim ».
L’opération Séme ta ZAD a mis en place une vingtaine de projets pour cultiver les terres de Vinci et s’inscrire dans la durée. Cette résistance concrète crée du lien entre tous les opposants et reçoit leur soutien.
La chaîne humaine du 11 mai a montré notre capacité à rester mobilisés, à motiver de nouveaux militants et à innover dans l’action. Que les porteurs du projet ne s’y trompent pas, même le temps ne nous usera pas.
Notre richesse est la diversité de notre lutte : d’un côté les associations, syndicats et partis politiques regroupés en une coordination de quarante membres, de l’autre, les nouveaux habitants installés depuis 2009 en collectifs d’occupation.

Derrière cela deux stratégies se côtoient :

Celle des jeunes met en avant un fonctionnement horizontal, un engagement par l’action directe sur le terrain en surveillant toute action qui irait dans le sens du projet.
Parallèlement à cela, ces jeunes expérimentent un mode de vie basé sur la mise en commun des savoirs et des besoins et qui refuse la société de consommation.
La stratégie des associations est citoyenne, elle se bat par de l’argumentation, de l’expertise et vise des mobilisations ouvertes à tous. Elle est très soucieuse de l’opinion publique. Elle se déploie sur 3 piliers qui sont la mobilisation citoyenne, parce que notre refus est massif et populaire, le politique, car la décision d’arrêt sera une décision politique, et enfin le juridique car du point de vue de la loi sur l’eau, ce projet est illégal. Cette diversité de nos modes d’action est une de nos garanties de succès.
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Et aujourd’hui

Nous avons su résister de façon efficace cet automne-hiver parce que toutes les composantes de l’opposition se sont soutenues et aidées face aux forces du désordre.
Les porteurs de projet n’ont pas pu vider la zone, ils se sont jetés dans une impasse politique et le soutien citoyen, votre soutien, a été formidable.
Une quinzaine de maisons ont été vidées puis détruites, de même que de nombreuses cabanes, mais aujourd’hui, il y a encore plus d’habitations dans les bois. Des réinstallations sont en cours dans les hameaux détruits.
Parallèlement, il reste toujours des paysans, ils ont été expropriés, mais cultivent toujours leur ferme en attendant la chute du projet. Le mouvement paysan est l’âme de la lutte.
Aujourd’hui, avec le rapport des commissions, les porteurs de projet se donnent deux mois pour répondre, mais ils oublient la condamnation catégorique du dossier loi sur l’eau par les scientifiques et le suivi soupçonneux du dossier par la commission européenne.
Nous avons marqué beaucoup de points, mais le projet n’est pas mort. Nous poursuivons la lutte. Vous nous avez déjà apporté votre soutien, nous vous en remercions, mais nous en aurons encore besoin !
Nous pouvons vous donner deux rendez-vous :

- si reprise des hostilités, nous vous appelons à agir chez vous : c’est de toute la France que les porteurs du projet doivent entendre notre indignation et notre résistance.
- nous vous attendons les 3 et 4 août pour des rencontres-débats et soirées festives.

Mali : L' Impossible Synthèse De François Hollande Entre le MNLA et Bamako

source : diktacratie.com

François Hollande et récemment sa concubine ont beau parler de pays uni, le Mali a mal à Kidal, cette ville du nord du pays où l’armée malienne reste interdite de séjour. À moins de deux mois d’une improbable élection présidentielle, le fief de toutes les rébellions touarègues est une source de cauchemar pour le pouvoir central de Bamako, à 1 500 km de là.


Dans la foulée du pu-putsch opéré en mars 2012 par le capitaine Sanogo, les indépendantistes touaregs du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), avaient, non sans précipitation, prononcé la sécession du nord du pays. Avant de se faire proprement dégager de toutes les cités du septentrion malien par leurs alliés d’Aqmi (al-Qaïda au Maghreb islamique) et d’Ansar Dine, qui n’avaient plus besoin d’eux.


Une fois les narco-bandits du Qatar ventilés à leur tour par les forces spéciales françaises et tchadiennes, Kidal est repassé l’air de rien sous le contrôle du MNLA, avec bien sûr l’assentiment de François Hollande. Pas question de se passer du talent des Touaregs  pour se mouvoir dans le massif de l’Adrar des Ifoghas, siège de la mortelle partie de chat-bite menée contre les derniers résidus barbus par la France.


Parfaitement conscient du soutien de la France de "Papa Hollande", le MNLA n’a pas hésité à narguer Bamako, en interdisant aux soldats maliens de pénétrer dans Kidal. Un affront, sachant que c’est précisément le MNLA qui a entamé les hostilités dès  janvier 2012, provoquant quelques semaines plus tard la fanfaronnade de Sanogo et de ses bérets verts.


Le souvenir, à Kidal, des massacres qui ont systématiquement suivi toutes les tentatives de soulèvement touareg depuis «l’indépendance» du Mali en 1960 reste bien sûr un élément non négligeable du contentieux.


La tenue du scrutin présidentiel, à Kidal et ses environs, en juillet prochain, offrait deux options au gouvernement de transition de Dioncounda Traoré : cogner ou négocier. Une intervention militaire aurait signifié un glissement vers la guerre civile, tandis que la négociation a au moins l’avantage d’alimenter le statu quo, ce qui peut en fin de compte arranger beaucoup de monde dans l’histoire. À commencer par françois Hollande, qui en son Elysée, jure d’être « intraitable » sur la question de la tenue de l’élection présidentielle malienne, et qui dans le même temps, ménage le MNLA à Kidal.


Le président Traoré a donc opté pour la négociation, qu’il n’hésite cependant pas à polluer avec des déclarations franchement agressives, promettant la foudre à Kidal. Souffler le chaud et le froid, où comment s’assurer que rien ne bouge.