lundi 15 avril 2013

Jospin 2002 DSK Cahuzac : Stéphane Fouks Le Conseiller Qui Tua Le Parti Socialiste et Hollande avec...



Euro RSCG, du lobbying politique au désastre de l’affaire Cahuzac

Le premier épisode restant gravé à jamais dans la mémoire collective des citoyens est celui de la défaite cuisante de Lionel Jospin en 2002. Sûr de lui, conseillé activement par Stéphane Fouks, le premier ministre de l’époque ne voit pas se profiler à l’horizon un résultat qui mettra un terme définitif à sa carrière politique. Avec la présence de la droite et de l’extrême-droite au second tour, le coup sera terrible pour la gauche, qui mettra dix ans pour s’en relever. Le PS est politiquement en ruine, et devra se résoudre à vivre, en opposant, dans l’ombre d’une UMP renforcée par l’accession au pouvoir de Nicolas Sarkozy en 2007.
Malgré ce premier échec, Stéphane Fouks reste curieusement en odeur de sainteté parmi les milieux socialistes. L’histoire étant un éternel recommencement, un deuxième coup de tonnerre s’abat sur un parti qui avait, deux ans avant les autres, misé gros sur un candidat : Dominique Strauss-Kahn. Héros des sondages, poids lourd de la politique, aussi crédible à l’international (en tant que dirigeant du FMI) qu’au point de vue national (considéré comme l’un des meilleurs économistes), ce dernier se verra refuser tout retour en politique, suite à une affaire de viol présumé sur une femme de ménage, Nafissatou Dialo. Dans la gestion de cette « crise du Sofitel », c’est encore Stéphane Fouks qui est aux commandes.
Enfin, dernier volet d’une triste série, et nouveau cataclysme politique : le mensonge d’Etat de Jérôme Cahuzac. Là encore, l’ombre d’Euro RSCG plane derrière une gestion de crise reposant sur un conseil : nier, encore et toujours.
Libération va plus loin puisque le journal voit là une stratégie de l’aveu à « l’américaine ». Ainsi, « « Cet aveu abîme la fonction politique. Et érige la com en stratégie du mensonge », analyse Denis Pingaud, président de Balises, société de conseil en communication ».

Malgré toute la démonstration de cette incapacité à gérer des troubles politiques majeurs, l’agence gardera-t-elle la confiance du Parti socialiste ? Tout est possible tant les liens sont étroits entre dirigeants.

Euro RSCG : une amitié étroite avec les ténors du Parti socialiste
Ce n’est un secret pour personne : Stéphane Fouks est un ami historique de Manuel Valls. Selon Slate, François Hollande se méfierait, quant à lui, de l’agence. Pourtant, malgré l’accablant historique de celle-ci, les « fantômes » continuent à déambuler dans les couloirs l’Elysée.
Aquilino Morelle, plume de François Hollande est lui même un ancien d’Euro RSCG. Conseiller très spécial du président Hollande, son influence n’a cessé d’être grandissante au sein du pouvoir.
Nathalie Mercier, elle aussi ancienne d'Euro RSCG, s’occupe à présent de la communication de Valérie Trierweiler, après avoir géré celle de Manuel Valls.
« Tout comme « Sacha Mandel, conseiller en communication du ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, ou Viviane Nardon, son alter ego auprès du président de l'Assemblée, Claude Bartolone »poursuit Le Monde.
Mais plus troublant, et nos doutes devenus fantasmes peuvent à présent s’exprimer librement : la sphère d’influence d’Euro RSCG ne s’étend pas seulement à la gauche. En effet, Marion Bougeard, ancienne directrice associée, conseillait auparavant Liliane Bettencourt, au moment de l’affaire Woerth. Selon Mediapart, elle serait également très proche du banquier Matthieu Pigasse, influent ami d’Arnaud Montebourg.
En août 2012, Stéphane Fouks affirme :
« Douze personnes de l'agence travaillent aujourd'hui à l'Eysée ou dans les ministères. Rien qu'à la présidence de la République, ils sont cinq ! »

En sus de ces liens avec le Parti socialiste, le patron de l’agence voit grand. Conseiller la gauche, certes, mais si on peut également s’occuper de la droite, pourquoi pas. Ainsi, s’est-il rapproché de Xavier Bertrand (qui lui a remis la légion d’honneur, récompense pour bons et loyaux services au vu d’une carrière plutôt favorable à l’UMP ?).
Nombreux sont les anciens ou actuels d’Euro RSCG ayant eu ou continuant d’avoir des relations avec l’opposition : Bernard Sananès, l'un des bras droits de Fouks, a ainsi conseillé l’ancien secrétaire général de l'UMP, Xavier Bertrand, ainsi que deux anciens ministres (Laurent Wauquiez et Valérie Pécresse). Une précision qui, à ce stade, n’étonnera plus le lecteur déjà abasourdi par le nombre de liens invraisemblables entre des élus opposants et la même agence de communication : le pôle santé de Euro RSCG est dirigé par Michel Bettan, ancien directeur de cabinet de Xavier Bertrand, lui-même ancien ministre de la Santé…
Le lundi 8 avril, Xavier Bertrand s’exprime sur la crise actuelle causée par l’affaire Cahuzac : « Cette affaire montre bien que chacun des hommes et des femmes politiques doit prendre conscience qu'il y a une exigence absolue d'exemplarité ».

Une question continue d’animer les passions de chacun : quelle est la place d’EURO RSCG vis-à-vis du pouvoir, et quels intérêts lient gauche et droite vis-à-vis d’un 5ème pouvoir encore méconnu du public.


Quand Des Ouvriers Envahissent Le PS Ayrault Et Moscovici s' Enfuient




Le ministre de l'économie Pierre Moscovici a été apostrophé par des salariés de PSA qui se sont invités au conseil national du PS, samedi matin.

"Pour une fois, il y a eu des ouvriers présents au conseil national du PS", glisse un membre de la direction ce samedi matin après l'irruption pendant la réunion des socialistes au centre des congrès de la Villette à Paris, d'une délégation de manifestants de l'usine PSA d'Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis).

Il est un peu plus de 11 heures. Jean-Marc Ayrault vient à peine de terminer son intervention devant le parlement socialiste. Le chef du gouvernement a notamment rappelé qu'il ne sera "pas le premier ministre d'un tournant de l'austérité", et défendu son "nouveau modèle social français pour faire face à la crise". Peu après son discours, des cris se font entendre dans les sous-sols du centre des congrès. Beaucoup imaginent alors que des opposants au mariage pour tous sont venus perturber la réunion socialiste.

Mauvaise pioche, c'est une cinquantaine de grévistes de PSA qui débordent le service d'ordre et envahissent la scène. Jean-Marc Ayrault a été préventivement exfiltré. Le ministre de l'économie, lui aussi présent, s'échappe en catimini. Pierre Moscovici reviendra tout aussi discrètement quelques minutes plus tard quand la situation se sera calmée.

Les PSA au conseil national du PS, samedi matin.

"Le changement c'est maintenant !", scandent les manifestants. Dans la panique, Harlem Désir, le premier secrétaire du PS, décide de leur donner la parole et annonce qu'il les recevra en privé dans la foulée. Jean-Pierre Mercier, leader CGT de PSA, prend le micro : "Nous sommes les salariés de PSA Aulnay en grève depuis treize semaines, en lutte depuis vingt et un mois", lance-t-il. "On défend notre peau, nos familles, nos emplois, notre combat est juste ! On est venu vous interpeller", ajoute-t-il.
Quelques applaudissements de militants socialistes fusent dans l'amphithéâtre. Jean-Pierre Mercier réclame la nomination d'un médiateur qui "a toujours été refusée par le ministère du travail""Avec Cahuzac, vous avez eu le sentiment de vous faire trahir. A PSA, nous savons ce que c'est. Nous aussi partageons ce sentiment de trahison parce que le gouvernement n'est pas intervenu", assène-t-il.


Au premier rang de la salle, le ministre Benoît Hamon applaudit. "C'est une interpellation forte, réagit le ministre de l'économie sociale et solidaire qui a récemment critiqué la politique de rigueur. La responsabilité de la gauche est d'empêcher la casse sociale", affirme M. Hamon.
Pour les tenants d'une autre ligne économique, comme les figures de l'aile gauche du parti, "cette irruption du réel nous rappelle de ne jamais oublier notre base sociale", estime son leader Emmanuel Maurel. "Rendons-nous compte à quel point les salariés et les Français sont en colère", ajoute la sénatrice de Paris Marie-Noëlle Lienemann, qui dit "l'extrême urgence" de voter "la loi contre les licenciements boursiers et celle sur la reprise des sites viables".
Le conseil national du PS, programmé aux lendemains de l'affaire Cahuzac, devait être un rendez-vous de mobilisation pour la moralisation et la transparence de la vie politique. L'action ce matin des ouvriers de PSA, premier recul notable du quinquennat de François Hollande, a rappelé les socialistes à leur bilan économique et social.