samedi 6 avril 2013

Mariage Pour Tous : François Hollande N'y Tient Pas Mais Il N' A Pas Le Choix...


De la prudence à la peur

On ne le dit pas ouvertement, mais l’atmosphère est à la prudence au Gouvernement. Prudence évidemment dans le ton adopté : les ministres font profil bas. En séance publique, au Sénat, ils défendent une optique minimale. Ce jeudi 4 avril, ils ont été peu enthousiastes. Si peu que l’on se demande où sont passées les envolées du mois de février… Les parlementaires de gauche essayent de rappeler aux ministres qu’ils ne doivent pas reculer. Un signe ? Peut-être. Prudence aussi dans la portée du dispositif que l’on veut instaurer. Exit la GPA ou la PMA, repoussée au motif que ce n’est pas l’objet du projet de loi Taubira. La réalité est bien là : comme la saisine du Comité national d’éthique, il s’agit bien de portes de sortie. Certes solennelles et apparemment objectives, mais bien commodes pour éviter de s’aventurer dans des sentiers douteux.

les simples citoyens se contrefoutent des promesses sociétales

François Hollande est conscient de l’impopularité du projet de loi en question ; il sait que les manifestations ont été tout, sauf dérisoires ; il se rend enfin compte que les Français ne sont pas emballés. C’est le moins qu’on puisse dire. Mieux : le président de la République sait que les ministres, dans leur déplacement, rencontrent ces Français excédés, jusque là silencieux, mais bien déterminés à se faire entendre depuis le 24 mars dernier. Ils se rendent compte que les simples citoyens se contrefoutent des promesses sociétales. Au fond, ils ont peur de voir les années à venir ternies par ces manifestants excédés. Sont-ils prêts à endurer tout cela ? Il y a bien un après 24 mars, et ce peu importe les divergences entre les organisateurs de la Manif pour tous ou les récriminations de Civitas. Au fond, cette opposition d’une partie notable du pays n’a pas besoin de chef identifiable. Bien au contraire, cette relative dispersion démontre que le refus du mariage dit pour tous est un mouvement profond. Un mouvement aussi profond que la désagrégation de ces 40 dernières années…

Il n'a pas le droit de reculer


Il semble pourtant improbable que le chef de l'État annonce un revirement. Sur ce sujet délicat, François Hollande procède depuis des mois par petites touches, accordant une parole encourageante d'un côté, concédant un rendez-vous de l'autre. Avançant de biais, il a oscillé entre réserve et soutien, affichant plus de petites réticences que de grandes convictions. Les exemples de ses valses-hésitations ne manquent pas.
Alors que les médias distillent des confidences sur les «réserves» du président sur le mariage gay, François Hollande souligne à la mi-novembre qu'il ne veut pas «en faire un texte de division». Le 20 novembre, quelques jours après le premier gros rassemblement de la Manif pour tous à Paris, le chef de l'État reconnaît devant le congrès de l'Association des maires de France la «liberté de conscience» des élus qui ne voudraient pas appliquer la future loi. Sa déclaration fait grand bruit.

«Mariage pour tous» : le début du recul de François Hollande ? - 

Mariage pour tous : l'embarras de François Hollande


Quand Guerini prédisait Cahuzac : "Si je parlais, certains ne seraient plus ministres"


Passé inaperçue le 23 fevrier 2013 , cette discrète menace de Jean Noël Guerini prends aujourd'hui tout son sens après la déflagration Cahuzac.

Quand Guérini menace des ministres socialistes dans le JDD

Nouveau sondage sur les prochaines municipales à Marseille dans le Journal du Dimanche ce matin. Rien de bien neuf : Gaudin est prenable, les candidats socialistes sont dans un mouchoir de poche, avec néanmoins la confirmation que Samia Ghali et Eugène Caselli n'ont pas décroché et restent dans le groupe maillot jaune, le FN sera très haut, et l'hypothèse Tapie semble plutôt plus efficace pour vendre le papier dont on fait les journaux que celui dont fait les bulletins de vote. Tout ça étant évidemment à lire avec les précautions d'usage sachant qu'à Marseille , les choses sont d'autant plus compliquées que l'élection se fait par secteur, et que le JDD n'a publié que des extraits de son sondage, mais vous pouvez aller le lire ici.

En revanche, Jean-Noël Guérini s'est lui aussi invité ce dimanche matin, à l'heure de la messe, sous forme d'une interview à l'eau bénite au vitriol. Première rafale , la menace :  

Je comprends ceux qui m'accablent, surtout au PS. Car ils n'ont pas de leçons d'éthique à me donner. Si je parlais, certains ne seraient plus ministres.

Comme d'habitude avec JNG, des propos lourds de sous-entendus, mais pas de noms, pas de preuves. On lui rappellera quand-même au passage l'article 40, mais il promet de "dire sa part de vérité, sans doute dans un livre", déjà évoqué lors de ses voeux à la presse. Deuxième rafale pour celui qui dit ne pas vouloir "se mêler des primaires socialistes", Guérini explique en revanche qu'il ne restera pas inactif pendant l'élection, qu'il prendra part au débat, via une mystérieuse "association" et qu'il est même prêt à soutenir un candidat qui ne serait pas de gauche : "Vous pourriez soutenir un non-socialiste, être candidat ?" l'interroge le journaliste du JDD : 

J'ai traversé des épreuves terribles, j'ai été sali, ma famille a été atteinte, alors je ne m'interdis rien.

Bon, bon, bon. Enfin dernière confession dominicale du sénateur-président du conseil général, il va être de nouveau convoqué dans les prochains jours par le juge Duchaîne en vue d'une nouvelle mise en examen, cette fois pour "licenciement abusif". Il s'agit donc vraisemblablement du dossier concernant le départ de Jean-David Ciot, et qui pourrait lui aussi être mis en examen. Les deux hommes avaient été convoqués la semaine dernière mais compte-tenu des ennuis de santé du juge Duchaîne ils avaient obtenu un délai de grâce. Si effectivement, le patron du PS local des Bouches-du-Rhône était lui aussi mis en examen, au moment même où va se tenir le procès de Sylvie Andrieux, la rue Mongrand pourrait de nouveau faire la une des journaux. Va y avoir du sport.      

Par pierre boucaud, le 24 février 2013

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