jeudi 28 mars 2013

La Manif Pour Tous va T Elle Se transformer En Printemps Français ?


 Vers la Révolution Française 2.0 ?













Non, ce n'est pas une incatation auto-suggestive, mais une analyse politique réflechie de la situation pré-révolutionnaire dans laquelle notre pays, la France, se trouve désormais, quatre jours après la manifestation historique du 24 mars 2013, et à quelques heures de l'intervention télévisée du président de la République dont personne n'attends rien. En particulier pas les 51 % de Français qui pensent que François Hollande est un mauvais président, selon un sondage CSA pour BFM TV.

Dimanche, 300 000 Français - selon l'estimation des commissaires politiques de la Stadt Sicherheit (Stasi) parisienne, 1,7 million selon les organisateurs bénévoles improvisés de la Manif pour tous - 1 million si l'on accepte le principe d'un compromis en faisant la moyenne des deux, sont "montés" à Paris pour défendre... non pas des intérêts catégoriels mais un principe, une vision de la Société.

Retenez bien ceci : pour la première fois, un mouvement populaire, assis sur une myriade de structures associatives embryonnaires, dont aucune n'a été conçue pour organiser et piloter un mouvement de cette ampleur, a su lever une armée d'hommes, accompagnés de leurs femmes, enfants et parents puisque la manifestation était prévue et présentée comme "familiale".

Une armée qui, jusqu'au 24 mars 15h00, était effectivement totalement pacifique, bien que déjà considérablement échauffée par le camouflet de Valls Mielke (Erich Mielke était ministre de la sécurité intérieure de la RDA en 1989, NDLR) qui a fait interdire les Champs-Elysées, mais aussi la moitié de la place de l'Etoile, pourtant promise par le préfet de police de Paris, moins de quatre jours avant la manifestation.

La suite ? vous la connaissez. On peut dire ce que l'on veut sur les médias, ils ont fait le job. En insistant lourdement sur les "débordements", les télévisions ont fait ce qu'elles savent le mieux faire, à savoir montrer des images en mouvement, plus attractives qu'une foule statique. Mais surtout, ils ont prouvé ce qu'était la Manif pour Tous, et ceux qui y ont participé : le Peuple. Le vrai peuple français. Des hommes, des femmes, des enfants, des personnes âgées, dont 9 sur 10 ne sont jamais allé manifester de leur vie dans la rue.

Compilation de scènes des forces de l'ordre, en pleine action de neutralisation de "casseurs"


Or, ce peuple n'est pas descendu dans la rue pour défendre l'universalité des allocations familales. Ni non plus les droits à la retraite des femmes au foyer ou la retraite à 55 ans pour les travails pénibles. Le jour de carence dans la fonction publique. La semaine de 4 jours à l'école. La prime de charbon. 

Ce peuple est descendu, entendez bien Messieurs Hollande Honecker et Vals Mielke, pour défendre un principe absolu : la liberté de penser différemment, et la liberté de pouvoir l'exprimer. Aujourd'hui, dire que le mariage pour tous n'est pas forcément la meilleure solution, tant pour les couples homosexuels que pour les enfants qu'ils souhaitent convevoir (ou qu'ils ont conçus parfois dans l'illégalité) n'obtient qu'une réponse : homophobes. Fachos. 

Nous sommes bien en RDA, nous sommes bien en octobre 1989, à Leipzig. Le 8 octobre, la Stasi attend tout au plus 25 000 personnes dans la deuxième ville du pays à la marche pour les droits totalement improvisée. Internet et le téléphone mobile n'existent pas. La police controle les moyens de transport. Et pourtant, 75 000 personnes se déplacent et inondent la ville. Les 5000 policiers (vopos), qui auraient pu contenir 25 000 manifestants (1 pour 5), ne peuvent rien contre 75 000 personnes, et les laissent passer et se répandre dans la ville.

Dimanche, Valls Mielke avait mobilisé, ou bien son préfet.... 2000 policiers et gendarmes. Face à 1 million de manifestants, ou plus, ou moins. Comprenez bien ce qui est en train de se passer ! La France compte en tout et pour tout 130 000 gendarmes, et autant de policiers. Qui sont répartis sur l'ensemble du territoire, et ont donc déjà de quoi faire. Si demain, un mouvement de plusieurs centaines de milliers de manifestants devait se radicaliser, comme c'est sans doute le cas depuis dimanche dernier, aucune force de maintien de l'ordre ne pourrait l'endiguer. (lire ici)

Ce qui est arrivé en Tunisie, en Egypte, en Lybie, dans des pays où la police et l'armée n'ont pas les états d'âme qu'auront forcément policiers et gendarmes français, est en train de se produire en France. Sur Facebook, un internaute m'a interpellé en me lançant "et la Syrie alors ?". Oui, en Syrie, le pouvoir fait tirer sur la foule. Assassine les femmes et les enfants. 

Le gouvernement en place depuis moins de 10 mois est face à un choix : laisser se cristalliser un mouvement radical et déterminé : C'est l'état d'urgence sous 15 jours, et plus personne ne pourra plus répondre de rien. Autant, en 2005, les heurts qui opposaient une "certaine France" aux forces de l'ordre se déroulaient loin de "La Ville", la capitale. Les forces de l'ordre n'avaient pas d'état d'âme à intervenir. Autant, en 2013, si l'état d'urgence est décrété, ce sera dans "La Ville". Dans chaque immeuble se cacheront un ou des résistants. Toutes les portes s'ouvriront pour accueillir les traqués. Le tout, sous les yeux du monde entier, comme en Tunisie, en Egypte, en Libye, même en Syrie.

Et les forces de l'ordre ? Quelle sera la limite à leur loyauté ? J'ai déjà la réponse. La plupart des manifestants que j'ai croisés dimanche ont le même "logiciel" que les officiers et sous-officiers qui leur faisaient face. La fraternisation sera facile.

Gendarmes et policiers : des réactions bien différentes face aux manifestants venus protester pacifiquement.


Ou bien, le gouvernement recule. Taubira et Valls démissionnent, ou sont limogés. Le projet de loi sur le mariage pour tous enterré. Cela suffira. Peut-être. Aujourd'hui, 28 mars 2013, à à quelques heures de l'intervention de François Hollande, je ne vois qu'une seule chose qui pourrait sauver sa tête (au figuré) : l'annonce d'une dissolution de l'Assemblée Nationale. Avec, si possible, l'appel à la constitution d'une Assemblée constituante pour poser les bases d'une VIe République.


Oui, la France de 2013 est dans la même situation que la France de 1789. Louis XVI, acculé à une situation économique catastrophique, se résoud à convoquer les Etats-Généraux les 4 et 5 mai 1789. On connaît la suite.


Merkel Déclare La Guerre Pour l' espace vital économique




En Espagne un économiste a publié une Tribune sur le site du plus grand quotidien El Pais.

Oui comparer Angela Merkel à Adolf Hitler est très malheureux car cela nuit complètement à la compréhension des problèmes actuels, cela discrédite totalement les idées pourtant pertinentes avancées et bien sûr Angela Merkel n'est pas Hitler, ce qui est une évidence. Mais ce n'est pas tout à fait ce qu'a voulu dire cet économiste lorsqu'on lit bien son texte.

Par Juan Torres López, économiste, professeur à l'Université de Séville
« Il est très significatif qu'on parle habituellement de « punition » pour désigner les mesures que Mme Merkel et ses ministres imposent aux pays les plus touchés par la crise.

Ils disent à leurs compatriotes qu'ils doivent punir notre irresponsabilité afin que les Allemands ne payent pas notre gaspillage et nos dettes. Mais le raisonnement est faux, car les irresponsables n'ont pas été les peuples que Merkel s'obstine à châtier, mais les banques allemandes qu'elle protège et celles d'autres pays auxquelles elles octroyèrent des prêts, avec une irresponsabilité cette fois réelle, pour obtenir des profits multimillionnaires.

Les grands groupes économiques européens ont réussi à établir un modèle d'union monétaire très imparfait et asymétrique qui a aussitôt reproduit et élargi les inégalités initiales entre les économies impliquées. En outre, grâce à leur capacité d'investissement énorme et la puissance de leurs gouvernements, les grandes compagnies du Nord ont pu s'approprier de nombreuses entreprises et même des secteurs entiers des pays de la périphérie, comme l'Espagne. Cela a causé d'importants déficits commerciaux dans ces pays et des excédents, en Allemagne surtout, ainsi que dans d'autres pays dans une moindre mesure.

Parallèlement, les politiques successives des gouvernements allemands ont concentré davantage encore les revenus au sommet de la pyramide sociale, ce qui augmenta son niveau d'épargne déjà élevé. De 1998 à 2008, la richesse du 10% le plus riche d'Allemagne passa de 45% à 53% du total, celle du 40% suivant de 46% à 40% et celle du 50% le plus pauvre de 4% à 1%.

Ces circonstances mirent à la disposition des banques allemandes des sommes énormes. Mais au lieu de les consacrer à l'amélioration du marché intérieur allemand et de la situation de ceux disposant des revenus les plus bas, elles s'en servirent (à raison de quelque 704 milliards d'euros jusqu'en 2009, selon la Banque des règlements internationaux) pour financer la dette des banques irlandaises, la bulle immobilière espagnole, l'endettement des entreprises grecques ou pour spéculer, ce qui fit bondir la dette privée dans la périphérie européenne et les actifs toxiques des banques allemandes (900 milliards d'euros en 2009).

L'éclatement de la crise perturba gravement les banques allemandes, mais elles obtinrent que leur insolvabilité, plutôt que d'apparaître comme le résultat de leur grande imprudence et irresponsabilité (à laquelle Merkel ne fait jamais référence), soit présentée comme la conséquence du gaspillage et de la dette publique des pays abritant les banques auxquelles elles avaient octroyé des prêts. Les Allemands retirèrent rapidement leur argent de ces pays, mais la dette demeura dans les bilans des banques débitrices.

Merkel s'érigea en défenseur des banquiers allemands et, pour les aider, elle lança deux stratégies. L'une est celle des sauvetages, vendus comme destinés à sauver les pays, mais qui consistent en fait à octroyer aux gouvernements des prêts que payent les peuples pour les transférer à des banques, dont une prompte récupération permettrait ensuite de rembourser les Allemands. L'autre stratégie est d'empêcher que la Banque centrale européenne stoppe d'emblée les attaques spéculatives contre la dette de la périphérie, la hausse des primes de risque des autres pays permettant alors à l'Allemagne de se financer à moindre coût.

Merkel, comme Hitler, a déclaré la guerre au reste de l'Europe, cette fois pour s'assurer un espace vital économique. Elle nous punit pour protéger ses grandes entreprises et ses banques et aussi pour faire oublier à son électorat le modèle honteux qui a fait que le niveau de pauvreté de son pays est le plus élevé des 20 dernières années, que 25% de ses salariés gagnent moins de 9,15 euros/heure ou qu'à la moitié de sa population ne correspond, comme je l'ai dit, qu'un misérable 1% de toute la richesse nationale.

La tragédie, c'est l'énorme collusion entre les intérêts financiers paneuropéens qui dominent nos gouvernements et que ceux-ci, au lieu de nous défendre avec patriotisme et dignité, nous trahissent en agissant comme de simples comparses de Merkel. »

 son article a été très vite censuré et supprimé du site d'El Pais !



« Je regrette l'interprétation selon laquelle la thèse de cet article serait la comparaison de Mme Merkel avec Hitler. Je crois même que l'interpréter ainsi ne sert qu'à détourner l'attention du fond de mon article, qui est clairement tout autre. Il est vrai que dans l'article j'affirme qu'à mon avis l'Allemagne a déclaré la guerre économique au reste de l'Europe et que je compare cela avec la recherche de l'espace vital qui conduisit Hitler à déclencher la guerre, mais je crois qu'il faut y voir la comparaison de deux faits historiques lamentables, quoique de facture inégale, mais non la mise sur le même pied de deux dirigeants politiques ».

Partout en Europe (et c'est particulièrement valable pour la Grèce) le sentiment anti-européen et anti-allemand est de plus en plus fort. Dire que ce n'est pas bien, ne changera strictement rien à ce problème.

C'est pour cette raison que l'euro va exploser
Encore une fois nous n'avons pas le droit moral d'aller faire les poches de nos amis allemands et de leur demander de payer nos erreurs. Ils n'ont pas plus le droit moral de nous demander de payer pour sauver leurs banques. Ils n'ont pas plus le droit moral d'exiger de nous une rigueur qui conduit à la destruction de nations entières sur le plan économique et social.

Arrêtons l'angélisme béat! Les allemands ne sont pas nos amis (et réciproquement). Ils sont un partenaire. Et dans les partenariats tout est question de rapports de forces. Les allemands vont actuellement beaucoup trop loin et il n'y a pas d'axe européen suffisamment fort pour contre balancer leur influence.

Ne remboursons pas les dettes et nous pourrions nous rendre très vite compte que c'est l'Allemagne qui est toute nue (ne parlons pas d'Angela cela pourrait prêter à confusion et la police de la pensée vieille).

Alors comme l'euro est une monnaie allemande qui ne convient pas au reste de l'Europe, que nous ne pouvons pas demander aux allemands de payer pour nous et que nous ne deviendrons jamais allemands nous serons sans doute forcés de constater tôt ou tard l'échec de la monnaie unique car cela est insoluble dans le cadre actuel (ce qui ne veut pas dire que le retour des monnaies nationales sera une promenade de santé).

Pour Moody's, les autorités de la région surestiment leur capacité à contenir la crise
L'agence d'évaluation financière Moody's dans un entretien accordé à l'agence Reuters a indiqué que: « la gestion confuse du dossier chypriote par la zone euro renforce la pression sur les notes souveraines de l'union monétaire, et prouve que les autorités de la région surestiment leur capacité à contenir la crise ».

Et de poursuivre en disant que: « les décideurs politiques semblent très confiants dans le fait que les conditions sur les marchés sont apaisées et qu'ils disposent des outils permettant d'éviter une contagion à d'autres économies périphériques et à leur système bancaire. Nous pensons que cette confiance pourrait bien être malvenue ».

C'est une autre façon pour Moody's de vous dire que non seulement la crise n'est pas finie mais qu'elle va empirer. Après les économies périphériques et la mise en place de faux systèmes de sauvetage qui ne sauveront jamais rien, c'est le cœur même de la zone euro qui rentre en crise et cela va être dévastateur.