mercredi 20 mars 2013

Chypre : Le début de la fin de l’ Euro et de ses illusions


greek crisis

Les postes de télévision tous allumés à bord du ferry entre Syros et le Pirée et réglés sur un magazine d’information exceptionnel par sa durée et aussi par les circonstances du drame... heureux à Chypre, ont fini par lâcher la grande nouvelle : « le Parlement chypriote a rejeté le plan de l’Eurogroupe ». De nombreux passagers ont laissé éclater leur immense joie : « C’est bien fait pour ces Allemands et leur 4ème Reich qui règne sur l’Europe finissante. Les Chypriotes se sont montrés plus patriotes que nous, en tous cas, plus patriotes que nos politiciens vendus et dociles », a lâché une femme d’un certain âge, tandis que deux jeunes hommes poussaient des cris de joie à n’en plus finir.



Les Allemands sont nés pour initier des guerres et ensuite les perdre par les Russes

C’est vrai que d’Eurogroupe en Eurogroupe depuis trois ans, nous Grecs et les autres peuples au Sud de l’eurozone nous nous sommes transformés en êtres déboussolés, dociles et surtout tristes. Cette immense joie a alors gagné les deux tiers des passagers du navire comme une délivrance. Seuls les voyageurs sceptiques, d’ailleurs sceptiques et inquiets de tout âge il faut dire, n’ont pas prononcé un seul mot. Psychologiquement (et indéniablement), ils ont été les vaincus de la soirée. 


Ce matin à Athènes même climat. Devant le « Parlement » place de la Constitution les passants commentent la nouvelle, formant... enfin les cercles des citoyens retrouvés. Dans un café du centre la géopolitique populaire est à l’honneur : « Les Allemands sont nés pour initier des guerres et ensuite les perdre par les Russes. [Nous préférerons] mille fois les Russes, voire les Américains que les Allemands, c’est clair ». Nos radios rediffusent en boucle les déclarations de la rue et de la doxa chypriote (grecque) : « Il n’y a que le svastika qui manque [aux institutions] de Bruxelles », « Nous disons non au nouveau nazisme allemand, nous disons non à leur nouveau colonialisme, après avoir dit non à celui des Anglais » (reportage depuis les rues de Nicosie, Real-FM 20/03). 


Yorgos Trangas sur Real-FM (20/03) boit du petit lait : « Résistez, ne collaborez pas avec les forces occupantes allemandes, celles qui contrôlent nos ministères (…) N’obéissez pas aux lois mémorandaires (…) Ne l’oubliez pas, Schäuble est le nouveau Gauleiter de l’Europe (…) Le directoire de l’Euroland a tout fait pour imposer aux parlementaires chypriotes son dictat, comme en Grèce, sauf que cette fois-ci, ils ont perdu la partie. Il n’y a pas eu un seul parlementaire sur l’île pour dire oui mais en Grèce c’est différent. La différence c’est que Siemens et les services secrets allemands tiennent bien nos politiciens corrompus par la barbichette, tellement ils les ont engraissés par des pots-de-vin depuis des années (…) Les listes des noms existent, elles sont prêtes (…) ». 

C’est alors depuis Chypre que l’hégémonie des élites allemandes (et de leurs alliés) sur la défunte construction européenne entamera sa descente aux enfers, voilà en tout cas pour la partie visible de l’histoire immédiate, car évidemment dans un monde déjà « funderiste » et bancocrate les enjeux sont certainement plus complexes. Ce qui est certain c’est que les politiques nationales reviennent en force, après la dissipation du brouillage européiste, savamment entretenu par certaines élites, mais pas par toutes les élites désormais. Quant aux gauches (ou « gauches ») européennes, elles devraient urgemment retrouver le bon dosage entre le devoir patriotique et la défense des intérêts des peuples, leurs peuples, surtout lorsque la guerre économique actuelle se transforme déjà en guerre contre les sociétés (classes populaires et classes moyennes) avant de prendre les allures d'une guerre sociale tout court. 


Je pense d’ailleurs que les gauches européennes (et non pas européistes) n’ont guère plus que cinq ans devant elles pour se réveiller au risque de disparaitre, (et) au profit prévisible de l’extrême droite, nazillons de type Aube dorée compris. Et quant aux élites politiques et « paramédiatiques » de l’euroland, le temps est proche où elles devront expliquer (dans l’urgence) à leurs peuples combien les (bonnes ou mauvaises) politiques nationales existent bel et bien, sous le manteau déchiré de la mythomanie européiste. 

Et pour preuve, ces déclaration sans langue de bois d’un parlementaire chypriote interviewé ce matin (20/03) sur Real-FM : « Nous avons rencontré les représentants de tous les partis politiques allemands. Tous, mais vraiment tous, (nous) ont fait signifier, certes poliment, la même chose : ils souhaitent notre esclavage sous un nouveau joug néocolonialiste », donc à Chypre au moins on le comprend, l’Allemagne parlerait alors d’une seule voix, ce que les Italiens, les Espagnols ou les Portugais finissent par comprendre également. On comprend également que les dix plaies d'Égypte ne frapperont pas les Chypriotes, ce qui ne signifie en aucun cas que la situation soit bonne, non elle est plutôt mauvaise, sauf que pour s’en sortir, on peut ne pas emprunter le sens unique de l’Eurogroupe et d’Angela Merkel. 



Ce qui est clair tient également du retour flagrant de la géopolitique, ce que le « bourrage de crâne » européiste tente encore à dissimuler. Déjà, d’après l’économiste grec Costas Lapavitsas, professeur d’économie à la School of Oriental and African Studies, University of London, joint mardi soir par téléphone (Real-FM), « (…) c’est déjà le début de la fin de l’euro et de ses illusions et peut-être bien de l’UE (…) ». 


On tourne alors une page en Europe 


En géopolitique la seule morale existante (et jamais démentie par les faits historiques) c'est la loi du plus fort, « il n’y a de justice qu’entre égaux » écrivait déjà Thucydide. Et comme les Chypriotes sont petits, ils ont fait appel aux Russes, voilà pour les premières apparences en tout cas, car l’île possède des ressources naturelles immenses, ainsi qu’une place financière intéressante et jusque là juteuse. C’est justement ces deux richesses des Chypriotes que l’Eurogroupe sous l’impulsion des élites Allemandes et de leurs alliés a voulu hypothéquer à sa seule manière passant outre de la souveraineté des intéressés eux-mêmes. Sauf que les Chypriotes pensent qu’il devient préférable (pour leurs intérêts) que de ne pas ignorer la géopolitique et donc la Russie. 

C’est ainsi que l’argumentaire que l’on découvre souvent en lisant la presse du vieux continent sur «l’immoralité de certains investissements russes » à Chypre et sur la « lessiveuse chypriote » perd toute sa pertinence si on se place du côté de l’analyse géopolitique qui elle, ne connait pas de morale autre que les intérêts et les alliances de circonstances, heureuses et parfois dramatiques. Ailleurs aussi on sait « lessiver », Yorgos Trangas a même prétendu hier (19/03) sur la chaîne Kontra-TV que « les banques allemandes sont les plus grandes lessiveuses d’argent salle en Europe, nous n’avons à recevoir aucune leçon de morale de leur part », j’aimerais voir des journalistes si possible indépendants mener une telle enquête pour enfin comprendre, car Trangas ne cite pas toujours ses sources. 

Ce qui ne veut pas dire que le modèle économique chypriote soit forcement durable et disons philosophiquement acceptable, sauf que ce n’est pas à Wolfgang Schäuble de décider à la place des Chypriotes, comme le faisait remarquer hier sur la chaîne Rik-1 (Chypre), un parlementaire. Joint aussi par téléphone, Yorgos Lillikas, candidat perdant aux récentes élections chypriotes (AKEL, gauche) a aussi rappelé l’évident (chaîne de télévisons Kontra-TV, 19/03) : 


Les russes entrent en scène

« (…) Les Russes ont montré qu'ils sont concernés par notre problème et veulent y participer à sa solution. Non sans contreparties. Nous étudions la mise à la disposition de la Russie d'une partie de notre zone d’exploitation pour ce qui est du gaz naturel, [en liaison avec] la recapitalisation des banques chypriotes mais également [avec] l’aide des Russes pour ce qui est des infrastructures nécessaires à l’exploitation des gisements de gaz naturel. La partie russe pourrait également nous accorder un prêt de 5 à 10 milliards d’euros à 2,5%, tout cela est à l’étude (…) Tout un processus est en route pour que Chypre échappe à l’esprit et à la lettre du mémorandum, tout en restant fidèle à la défense de ses intérêts nationaux. D’ailleurs, les capitaux nécessaires sont plus petits que ceux prétendument annoncés et surévalués par les experts allemands et leurs alliés finlandais, il ne s’agit pas de 17 milliards (d'euros) mais de 5 à 7 milliards. Merkel (sic) ne doit pas ignorer la voix de Chypre, d’ailleurs ils ne peuvent pas nous faire expulser de l’Eurogroupe rien que par esprit de vengeance (sic). 



Chypre a osé dire "non" à l'Allemagne


Cet esprit de vengeance des Allemands ne passe pas. Ainsi, nous comptons reprendre nos échanges et réunions (non officielles) entre responsables des pays du sud de l’Europe, il est grand temps. Nous devons revendiquer notre souveraineté, ce que Wolfgang Schäuble fait et dit, c’est du chantage, je note également que l’Allemagne devrait se montrer plus prudente car son comportement réveille en ce moment la mémoire tragique des autres peuples à son égard. Les Allemands doivent se rappeler que l’histoire ne s’écrit pas par un seul pays. L’Allemagne doit aussi savoir que la crise du Sud arrivera à sa porte et que son jeux géopolitique de la mise à l’écart de la Russie a échoué (…) ». 


« Chypre, un exemple à suivre »

C’est certain, la géopolitique et la politique sont de retour. D’où la panique chez les politiciens de la baronnie athénienne. Visiblement déstabilisés hier soir, les cameras les ont montrés sous le visage de la peur : « Nous avons dit que la position de l’Eurogroupe sur Chypre était intenable et injuste », ont déclaré Venizélos (Pasok) et Kouvelis (« Gauche » démocratique), tandis que les députés Nouvelle démocratie dépêchés hier soir (19/03) sur les plateaux de télévision avaient le visage bien pâle, fin de règne ?



Entre-temps, la BCI a bien fait marche arrière et désormais, elle se dirait prête à « poursuivre le programme de financement de Chypre »… en attendant le « Plan B ». Des experts et émissaires chypriotes de haut rang sont dépêchés à Moscou (d’après les médias de Nicosie), tout comme le ministre d'économie, Mikhalis Sarris, lequel en arrivant à Moscou, il a aussitôt démenti les rumeurs sur sa démission. Depuis Nicosie, des voix font connaitre les idées du moment et de l’instantané historique : « Mettre en place une sorte d’emprunt national non obligatoire, indexé sur la réalité des gains futurs de l’exploitation de notre gaz naturel, c’est une affaire de psychologie et de confiance entre nous, puis entre nous et nos autres pays partenaires. D’ailleurs, nous ne sommes pas fermés à d’autres participations mais sur la base des accords bilatéraux en non pas sur la logique de l’Eurogroupe. Des pays comme le Luxembourg pourraient participer tout en y trouvant leur intérêt… main certainement pas l’Allemagne je crois (…) » (télévision chypriote Rik-1, 19/03). 



Déclaration de guerre de l’Eurogroupe  à Chypre


Nous avons l'impression que les experts de l’Eurogroupe ainsi que les conseillers de l’élite politique allemande (et de leurs alliés) ont largement sous-estimé le facteur psychologique, autrement-dit, ce… psychisme de masse réveillé par le choc provoqué par la déclaration de guerre de l’Eurogroupe fait à Chypre. Après l’autre choc des élections en Italie, la prochaine étape devient alors inéluctable. C’est une affaire de temps et de géopolitique et cela ne sera pas toujours "automatique" ni rapide. 

Espérons au moins que le peuple chypriote sera... sauvé (comme tous les autres), et non pas seulement « leurs » banques. Même si ce n'est qu'une illusion, l’air (déjà doux) à Athènes est déjà plus léger, même si une certaine presse pensante, insiste toujours à comparer notre situation à celle de la République de Weimar. Je ne suis pas d’accord, je crois que c’est un court (?) XXIe siècle qui commence tout juste, et nous serions plutôt en 1914. 

 Les « certitudes » mémorandistes (« la seule voie possible c’est l’austérité ») sont mortes hier soir au profit… des incertitudes ouvrant enfin la porte au seul Chaos créateur et dramaturge. En somme, à l’histoire. 


En mer Égée - 19/03 greek crisis: Chypre et fin… de l’euro

Affaire Cahuzac : Pas De Panique Dreyfus Le Demi Frère De Sarkozy Sait Tout !

Le Monde se réveille bien tard pour commencer une enquête sérieuse sur les dérives fiscales de certains " grands" de ce monde. Mediapart soulevait , avec cette affaire un problème de transparence fiscale , qui dépassait le cas Cahuzac. Le Monde , comme l' immense majorité des médias et des hommes politiques , a fait preuve d' une grande frilosité. Encore une fois on ne peut compter, comme en Italie, que sur la justice pour éclairer sur le comportement de la nomenklatura française.


Dreyfus sait tout

Pour gérer son importante fortune personnelle, constituée pour partie d’avoirs non déclarés, abrités pendant des années dans un compte en Suisse, Jérôme Cahuzac s’est adjoint les services d’un homme de confiance, dont Mediapart est en mesure de révéler l’identité. Il s’agit de Hervé Dreyfus, gestionnaire de fortune. Il est celui qui connaît les secrets financiers de l’ancien ministre du budget.


Hervé Dreyfus, gestionnaire de fortune et homme de confiance de Jérôme Cahuzac. C'est lui qui aurait aidé le ministre à "gérer son importante fortune personnelle, constituée pour partie d’avoirs non déclarés". Ce même Hervé Dreyfus figurerait sur la fameuse conversation téléphonique enregistrée, au cours de laquelle Jérôme Cahuzac aurait mentionné l’existence d’un compte en Suisse.


Le Demi Frère de Sarkozy

Hervé Dreyfus a donné son nom à la société Hervé Dreyfus Finance. Au capital de celle-ci figurait, à sa fondation, "un influent financier suisse, Dominique Reyl, fondateur de la Compagnie financière d’études et de gestion, devenue Reyl & Cie en 1988". Avant d'être à la tête d'une banque, était donc un gestionnaire de fortune en Suisse. C'est ces liens qui renforcent l'éventualité que Jérôme Cahuzac a pu disposer d'un compte dans ce pays, et ainsi pratiquer l'évasion fiscale.

Le quotidien suisse met à jour les relations de Hervé Dreyfus, auquel il prête des liens forts avec Nicolas Sarkozy, et Dominique Reyl. En effet, les deux hommes seraient demi-frères. Une nouvelle piste, dans ce qui ressemble de plus en plus à la première affaire d'Etat du gouvernement Hollande ?

source : LeTemps.ch | Actualité

Notre dossier: le compte Cahuzac | Mediapart



Affaire Cahuzac : L'exil fiscal serait-il devenu en France une institution ?


Séisme à l' Elysée

Benêt 1er le Nullissime a mis "fin aux fonctions" de Cahuzac: autrement dit, il n'a pas accepté la démission de Cahuzac. Pourquoi ? Parce que ça chauffe pour ledit Cahuzac - côté parquet - et qu'il aurait déjà dû démissionner à la première alerte.

Ça aussi c'est une info; notre pépère a pété les plombs et a piqué sa grosse colère. D'ici qu'il nous fasse une crise cardiaque, il n'avait pas besoin de cela, lui qui doit désormais faire face à une crise ministérielle de 1ère catégorie. Mais où va s’arrêter le foutoir ?

"selon que vous serez puissant ou misérable...."

"Pensée très amicale"... "grand ministre"... "talent de M. Cahuzac"...
De qui se moque-t-on ?
Si un citoyen ordinaire fraude les services fiscaux pour ne pas payer mes impôts, voire ouvre des comptes offshore pour dissimuler des revenus pas trop avouables... et qu'il mente comme un arracheur de dents alors.... 
Il arrive des huissiers, des saisies, des amendes ...et éventuellement de la prison (et pour des sommes mêmes modestes)
Et personne ne le trouvera sympathique ou compétent.


Comment demander aux Français des efforts sans précédent - en plus d'être inutiles - quand ils découvrent qu'un ministre cache des comptes dans des paradis fiscaux ?
Au fil des "révélations", nous découvrons des pratiques ahurissantes. 
L'exil fiscal serait-il devenu en France une institution ?


Eric Woerth : La raison de la gêne de l' UMP


L'ancien ministre du budget Eric Woerth était dans son droit lorsqu'il a autorisé la vente des 57 hectares de l'hippodrome de Compiègne pour 2,5 millions d'euros. C'est en tout cas ce qu'affirme Philippe Terneyre, professeur agrégé de droit public à l'université de Pau, dans un rapport d'expertise remis le 12 juillet à Jérôme Cahuzac. "L'analyse du professeur Terneyre laisse peu de place à ce stade à une remise en cause de la cession", indique M. Cahuzac.
L'expert indépendant avait été désigné par Bercy, dès la prise de fonctions de M. Cahuzac, au mois de mai. 

Cette curieuse démarche de Monsieur Cahuzac visant à dédouaner son prédécesseur au ministère du Budget, explique t’elle la bienveillance de l’UMP dans cette affaire, alors que l'enquête en cours de la Cour de Justice de la République établit que la vente de l'hippodrome a été, tout au long de son processus, parsemée d'anomalies, voire d'irrégularités ?



Singapour Rollex and cie...

Jérôme Cahuzac avait été fermer ses comptes UBS avant de prendre ses fonctions, sans oublier de faire mettre au placard le contrôleur fiscal qui avait levé le lièvre sur ses transactions immobilières doûteuses. 
Mais toujours pas de lien établi entre son retour de Suisse, avec des montres aux poignets qu'il avait demandé à Julien Dray de négocier ensuite à Singapour, pour y déposer leur contrevaleur en dollars.
 Quel aplomb dans le mensonge et le déni ; vraiment Normal 1er s'est bien entouré de ses 40 voleurs. Les premiers fonds dérobés ne sont que les prémices de ce qui attend chaque français.
Là on verra tous que ce n'est pas un cheveu, mais toute la perruque, que nous a arraché le Chirurgien capillaire !