jeudi 21 février 2013

Valérie Trierweiler : La Leïla Trabelsi française a encore frappé

Les "photos de merde de ton journal de merde !"

POLEMIQUE - La First Lady à la française, Valérie Trierweiler aurait signifié son mécontentement au directeur de la rédaction de Paris Match, le journal qui l'emploie. Le point de discorde ? Un article paru le 7 février dernier montrant le couple présidentiel, main dans la main dans les jardins du Luxembourg. CRIME DE LÈSE CONCUBINE !

Épouse en Inde concubine royale à Paris


Le quotidien indien Asian Age a raison de surnommer la Trierweiler "la femme redoutable de l'Élysée". Elle qui voulait être traitée en tant qu'épouse (ce mot épouse vient directement des services de l'Élysée) et reçue comme première dame de France...
 Je me demande comment Madame Trierweiler veut être considérée comme Madame Hollande ou comme la Pompadour des temps modernes  ? 
Impossible de concilier les deux,  Sauf si MOI, JE décide de changer le Code Civil français.
Comme elle n'était que "l'hôtesse officielle" (official hostesse, une sorte d' "escort girl" ) selon le protocole indien, il est normal qu'elle n'a pas la couverture médiatique réservée à "l'épouse" d'un Président de la République.
 D'où ses colères de fille gâtée, pourrie. Avez-vous déjà été poursuivis ou menacés des crocs d'un Rottweiler ?

La Leïla Trabelsi française en action


Cette Valérie Trierweiler n'a rien d'une femme de classe, elle nous le prouve depuis l'entrée de François Hollande à l'Elysée.
Elle existe uniquement parce qu'elle est la compagne de F.Hollande, pour Paris Match elle ne représente pas une référence puisqu'elle était inconnue avant l'entrée de son compagnon à l'Elysée et en plus comme elle n'intéresse personne en France on ne lit pas ses articles.
Et voilà maintenant une Valérie Trierweiller vulgaire, mais çà n'étonne personne, çà colle très bien au personnage, capricieuse on le savait déjà car c'est une "m'as tu vu" qui essaie de se fabriquer une belle image à travers des opérations de communications, mais les français ne sont pas dupes on sait qui est Valérie Trierweiller une petite journaliste qui ne sera jamais un atout ni pour son journal ni pour François Hollande ni pour la France.
Elle ne représente rien pour les français, mais elle devient par l'image qu'elle donne de plus en plus pesante pour notre Président déjà pas très populaire.

Premier "Atout coeur" de merde !


Si Paris-Match est un journal de m.... comme elle le dit, pourquoi continue-t-elle d'y publier sa prose ? Pour le fric ?

"Valoche" n'a  rien d'une première dame. C'est une profiteuse comme il y a en mille.
J'attire votre attention sur une petite phrase :"Valérie Trierweiler, journaliste à Paris Match depuis 1989, ne se rend plus à la rédaction du magazine depuis les dernières élections présidentielles et envoie sa chronique littéraire tous les quinze jours."
C'est ça, une journaliste ? elle est payé combien pour faire cela ? 
A part être la compagne non certifiée de Hollande, elle n'a aucune qualité.

Le pouvoir appartient in fine aux lecteurs. Boycotter ce magazine de m...., dixit, tant que "la Pompadour" y aura sa rubrique.

Vous verrez, si les ventes diminuent, les choses changeront. 
Mais ne rêvons pas, les français sont des veaux disait avec pertinence Charles de Gaulle. 
Lui au moins voyait les choses avec une hauteur rare.


Valérie Trierweiler : une vie de luxe et d'excès comme marie Antoinette ?

Valerie Trierweiler : Si tu te grilles avec elle, tu te grilles avec François

La presse étrangère choquée par les méthodes de Valérie Trierweiler

Hollande Trierweiler en vacances : les bourrelets de la colère



Humour : Florilège des grimaces de François Hollande

La collection de grimaces de François Hollande


François Hollande inspire les faiseurs de l’humour poil-à-gratter. Comme son prédécesseur Nicolas Sarkozy, le président de la République est l’objet de toutes les railleries d’internautes particulièrement polissons. Et pour le leader de la gauche socialiste, on peut dire qu’ils ont là une muse de choix, car prompt à la blagounette et à la grimace malicieuse. Inespéré pour un chef d’Etat! Une personnalité gentiment boute-en-train que les mauvaises têtes, comme moi, s’amusent à collectionner les instants choisis.
Je vous propose malicieusement une collection non-exhaustive des meilleures « poses » prises par notre Président. Sans méchancetés aucune bien sûr.





La grimace la plus connue et la plus reprise. Sympathique et « jovial », le Président est tout aussi attachant qu’il perd en crédibilité.




Au cours de sa première intervention dans un J.T en tant que Président, François Hollande a jugé bon de détendre l’atmosphère avec une grimace étonnante. Pas de bol, un photographe était là pour graver l’évènement dans le marbre.





Quand on lui fait remarquer que sa cravate est toujours de travers, le Président fait les gros yeux.





Face à un exposé d’une remarquable pertinence, François Hollande ne peut qu’acquiescer et cela donne un superbe smiley pour les forums!





François Hollande vient de péter et tient à faire savoir qu’il est fier de son exploit.





Normalement, cette photo aurait dû traduire un sentiment guerrier d’un Président bravant les intempéries. Malheureusement, les gouttes d’eaux font mirage d’un léger strabisme fauchant toute crédibilité sur son passage.






François Hollande imite tout ce qu’à fait Nicolas Sarkozy, jusqu’à porter les mêmes Rayban de la collection « Cap Nègre ».





François Hollande ne prend pas l’amitié à la légère et il croise un pote, il le salut avec toute la déconnade qu’il le caractérise.




Voilà quand François Hollande prend la pose du français « normal » un peu trop au pied de la lettre, ça devient un peu « beauf ». Image sensiblement truquée bien sûr.




Quand on est Président et qu’on a pas le temps de se faire un rail, voilà ce qui arrive…


François Hollande partage avec son ami Jacques Chirac la passion pour les sumos… et la bière, avec ses dommages collatéraux.




A l’époque de cette photo, tout le monde était loin d’imaginer François Hollande un jour en tant que Président… Qui a dit que ça étonnait toujours ?

La Grèce va (encore) faire Defaut selon Jacques Sapir

Jacques Sapir envisage le défaut partiel de la Grèce:



C’est Jacques Sapir qui pose la
question dans un récent papier
alors même que les Grecs viennent de
manifester en masse dans
une nouvelle grève générale pour dénoncer les politiques d’austérité
, juste
après la venue de François Hollande dans leur pays.

L’horreur
économique

Il commence ainsi son papier :
« les nouvelles qui parviennent de
Grèce sont chaque jour plus tragiques. S’il fallait un exemple de la faillite
des politiques d’austérité, ce pays nous en fournirait un éclatant. Mais ce pays
n’est pas un ‘exemple’. Il est constitué de 10 millions de personnes qui
souffrent dans aucun espoir de secours
 ». L’économiste a bien raison
de parler de la sorte car on mésestime la somme de souffrances par lesquelles
ce pauvre pays passe depuis 2010.

L’explosion
du chômage (27% aujourd’hui), la baisse des salaires, les coupes drastiques
dans les dépenses publiques, au mépris de la santé et de la sécurité de la
population. Ce
qui est fait ici est une honte absolu
, une forme de crime économique commis
contre un peuple par des fous dont la pensée est coincée dans des dogmes qui
passent avant la vie de la population. J’ai profondément honte des politiques
menées dans ce pays, que
nous sommes beaucoup à dénoncer depuis 3 ans
.






Dans ce papier, Jacques Sapir
rappelle l’effondrement économique du pays, l’effroyable baisse du PIB depuis
le second trimestre 2010 (-17% en deux ans et demi !), qui ne montre aucun
signe de ralentissement et que toutes les mesures d’austérité complémentaires
pour 2013 et 2014, devrait prolonger pour encore deux ans. Nous assistons à
l’expérimentation d’une
immense et extrêmement brutale régression sociale
en se demandant comment
le pays la supporte encore.

Vers un
défaut rapide ?

L’effondrement
économique du pays et sa difficulté à réduire ses déficits font penser à
l’économiste qu’il pourrait rapidement être insolvable. Il juge que « seul un choc politique, un renversement de
gouvernement, comme en Russie du fait de la crise financière, est à même de
faire cesser cette spirale infernale. Il n’y a pas lieu de le redouter, mais
bien au contraire de l’espérer 
». Et il faut dire que les
démissions de députés de la majorité au pouvoir peuvent mener à un tel scénario
.




Cependant, il
est aussi possible que l’agonie économique du pays dure plus longtemps
. En
effet, il ne faut pas oublier que l’Argentine, rentrée dans une crise similaire
en 1998 (monnaie surévaluée, liée au dollar, politiques d’ajustement du FMI qui
ont provoqué une grave récession) a attendu quatre longues années avant de
trouver une issue politique. Bien sûr, la situation économique de la Grèce est
pire, mais le contexte psychologique du pays est compliqué par le fait que
l’Europe a été pendant un quart de siècle une main bienveillante pour le pays,
qui ne veut pas se l’aliéner…

Du coup, les
Grecs ont encore logiquement du mal à vouloir rompre avec cette mauvaise
Europe, malgré les souffrances. C’est
ce qui explique les résultats de l’élection de juin dernier
, malgré
les sept plans d’austérité
. Mais ce n’est pas tout : après des années
où le pays n’a pas tenu ses objectifs de réduction des déficits, il semblerait
que, pour la première fois, Athènes
tienne ses objectifs pour 2012 et 2013
, même si cela vient après plusieurs
révisions, ce qui relativise cette annonce.

Il est clair
que la
situation de la Grèce reste scandaleuse
et devrait pousser à une révolte
politique. Malheureusement, comme
je le soutiens depuis trois ans
, de puissantes forces de rappel font que
cette agonie économique et la misère qui va avec pourraient malheureusement se
poursuivre.

Lire aussi le très bon et
assez technique papier de Jacques Sapir
sur les politiques d’austérité, qui
met en pièces la pensée néolibérale mais aussi la politique du gouvernement






L’agroalimentaire français vers un traitement de cheval ?

http://www.pauljorion.com/

Le ‘scandale’ en cours et dernier d’une longue liste déjà étoffée, celui des lasagnes à la viande de cheval, révèle les logiques qui sous-tendent un système qui ne peut que conduire à l’impasse actuelle.
Surtout, telle la pointe émergée de l’iceberg, il permet de concevoir l’immense masse immergée que l’on ne sait (ou ne souhaite) pas voir mais que l’on ne peut éviter de deviner.
Tout commence toujours ainsi : « Il était une fois une fraude … »

Une faillite
Le fraudeur. Le fraudeur est l’archétype même du rouage nécessaire à la survie d’un système qui a failli.
Il permet à tout un chacun l’exutoire nécessaire quand un malheur arrive à une communauté. Celle de l’agroalimentaire français a ainsi trouvé son bouc émissaire : Spanghero. Coupable émérite puisque déjà mis en examen pour fraude (« déjà ! », s’écrie la clameur) à la viande avariée en 2008, les pouvoirs publics ont donc resserré les filets et fini par trouver un poisson. Exit donc tous les autres acteurs de cette lasagne au cours bouillon européen, qui travaillent parfois ensemble depuis des années : aucun d’entre eux n’est responsable puisqu’un coupable existe forcément (le fraudeur), qui heureusement vient à être désigné.
Et c’est la première faillite, morale, de cette histoire.

Comment en effet porter sa confiance dans un système dont les auto-contrôles des acteurs ont été une des bases du système sanitaire défini en 2004 par les institutions européennes et dont aucun des acteurs ne se sent, à un quelconque niveau, en responsabilité, ignorant ce que fait la main droite quand la main gauche est trop occupée à définir le prix le plus bas et le profit le plus élevé pour soi-même ?

C’est « l’homo oeconomicus » dans toute sa splendeur, celui de la thèse libérale non bridée dans son élan par l’État : ‘rationnel’, non pas doué de raison, mais bien doué d’un sens d’optimisation maximal quant à ses potentiels bénéfices individuels, lesquels finissent inéluctablement par congruer pour le bénéfice de tous, comme par un enchantement dont on se demande bien comment il a pu fonctionner et fonctionne même encore. Force est de constater que sur ce plan comme sur celui de la morale, ce n’est pas de fraude dont il s’agit mais bien d’une faillite, celle des ‘sciences économiques’ telles qu’elles sont bâties.

Et comment appeler cette affaire ‘fraude’ quand de multiples pays en Europe et au-delà, après avoir fait passer des tests, retirent des plats préparés de la commercialisation : plus de la moitié de l’UE est concernée, dont le Royaume-Uni d’où est parti le ‘scandale’, la France, l’Allemagne, les Pays-Bas, le Danemark, la Suède, la Finlande, l’Irlande, la Pologne, la Belgique, l’Espagne, l’Italie et la Slovénie, mais aussi la Suisse et jusqu’à Hong-Kong, sans oublier Chypre et la Roumanie, si ce n’est une ‘faillite’ ?

Celle d’un système qui ignore la responsabilité au-delà du maillon précédent ou suivant et qui ne se pose surtout pas de questions quant au prix pratiqué, en supposant que chaque maillon soit en capacité de connaître ce prix in fine ?

Au-delà même de l’industrie agroalimentaire, il y a les sociétés de la grande distribution, en fin de « chaîne de la valeur », qui fonde la pression sur l’ensemble pour tirer les prix au plus bas, poussant de fait le système économique à devenir injuste ou à ne pas respecter les règles du jeu : ‘frauder’.

Il y a aussi les pouvoirs publics et les législateurs, qui définissent des règles sur le principe dit de ‘rationalité’ des acteurs économiques et qui réduisent drastiquement les moyens nécessaires aux contrôles publics.

Et en ‘fin de compte’, il y a le consommateur, qui prend son désir pour des réalités, en croyant qu’il pourra s’offrir des lasagnes ’100% pur’ bœuf (bientôt le ’100% pur tracé’ ?) à des prix ‘défiants toute concurrence’ et même ‘deux pour un acheté’, sans s’interroger sur l’origine géographique de la viande. Le pourrait-il d’ailleurs que ce que son salaire lui laisse de pouvoir d’achat le réduira sans doute à acheter le même plat, la même viande, provenant du même pays.


Cette faillite est insoutenable non pas tant par ses conséquences puisque pour une fois le risque sanitaire ne s’est heureusement pas (encore) déclenché mais bien par ce qu’il révèle quand il est mis à nu.
C’est pourquoi il faut toujours un fraudeur, sans lequel les décors finissent immanquablement à tomber sur la tête de tous les acteurs présents sur la scène.

La financiarisation
Quel est le point commun entre Findus, Comigel, Lur Berri et même Picard ? En dehors du fait qu’ils ont été à des degrés divers concernés par l’affaire de la viande de cheval, c’est un expression : ‘Leveraged Buyout’ (LBO). « Le LBO, de l’anglais «Leveraged Buyout », est un terme générique désignant un montage juridico-financier de rachat d’entreprise par effet de levier (« leverage »), c’est-à-dire par recours à un fort endettement bancaire. ». Findus y est passé, par Lion Capital Investments en 2008, après CapVest en 2004 et EQT en 2000, pour être finalement restructuré au profit de banques. Picard, la réputée chaîne de surgelés, fait par ailleurs partie elle aussi des ‘cibles’ restructurées par Lion Capital, après avoir été cédé par Carrefour en 2001 à un autre fonds d’investissement en LBO, comme en 2004 ensuite. Comigel a elle été acquise par un fonds d’investissement français en 2007, Céréa Capital, quand Lur Berri, propriétaire de la désormais fameuse entreprise Spanghero, utilisa les services de LBO France (par ailleurs actif dans l’agroalimentaire : Materne, Pom’ Alliance, Poult, EVS) pour acquérir Labeyrie en 2012.

L’agroalimentaire a donc connu une véritable financiarisation au travers de cette ‘technique’, laquelle fonctionne de cette manière : des investisseurs investissent leurs surplus de liquidités en acquérant des sociétés dites ‘cibles’ (correspondant à leurs critères d’investissement), créent une holding spécifiquement dédiée pour ce faire, laquelle est constituée des apports de liquidités des investisseurs et de crédits, majoritaires, le plus souvent bancaires. En apportant ainsi 1€, ils ‘lèvent’ 1, 2 ou 3€ complémentaires auprès de banques afin d’acquérir des entreprises, lesquelles devront ensuite ‘produire de la valeur’ afin de rembourser les créditeurs : en clair, produire des bénéfices qui seront reversés sous forme de dividendes aux ‘actionnaires’ de la holding. Dans ce cadre là, on parlera alors de ‘ROE’, Return On Equity, le taux de profit sur les capitaux propres. Et plus ceux-ci seront faibles par rapport à la somme totale, et plus ce ‘ROE’ sera important, soit sa capacité à produire du profit pour les investisseurs. D’où la ‘nécessité’ d’avoir recours au maximum au crédit afin d’optimiser ce ‘taux de profit’, lequel tourne autour des 15% annuels en moyenne mais peut atteindre des niveaux stratosphériques (25% et +).

C’est à cette ‘logique’ là que le secteur agroalimentaire ou tout du moins une bonne partie s’est livré dans les années 2000 en France, afin d’accéder au Graal promis aux entreprises financiarisées : la liquidité.

La liquidité permet toutes les audaces et aussi tous les investissements, comme Lur Berri en fit l’expérience, en acquérant à tour de bras foultitudes d’entreprises devenues autant de filiales. Elle permet la croissance du chiffre d’affaire et même, selon l’AFIC (Association Française des Investisseurs pour la Croissance), l’augmentation du nombre de salariés. Que demander de plus dès lors ?

Le problème, c’est que si le LBO ‘produit de la valeur’ comme on aime à le répéter dans ces milieux là, c’est uniquement au bénéfice des investisseurs, lesquels, non content de recevoir des dividendes, récupèrent aussi de potentielles plus-values phénoménales lorsque ladite entreprise est revendue à un prix supérieur à celui de l’achat : c’est le second niveau de ‘leviérisation’.

Le problème est aussi que la masse salariale ne voit que très rarement la couleur de la ‘chaîne de valeur’ mais bien plutôt celle des conflits sociaux, du fait de l’augmentation de la productivité pour produire toujours plus de dividendes, pour des salaires identiques.

Le problème, enfin, est que le modèle économique du LBO est un modèle économique à court terme, en moyenne de 5 ans, fonction des maturités de remboursement des crédits obtenus, modèle difficilement compatible avec celui des entreprises agroalimentaires ou de toute entreprise de type industriel. La recherche effrénée du gain pousse donc inexorablement les acteurs concernés à produire des conflits sociaux en réduisant ‘les coûts’ (la masse salariale par exemple) ou à ‘frauder’.

Le problème, c’est que les investissements réalisés dans la décennie passée de liquidités faciles peinent durablement, dans le contexte de crise actuelle où les possibilités de ‘valoriser’ les entreprises acquises alors au prix fort sont devenues impossibles. Résultat, Moody’s, la célèbre agence de notation annonce l’année dernière que ces fonds d’investissements pourraient… mettre la clef sous la porte, comme de vulgaires entreprises, d’ici à 2015. La baisse se chiffrant à 42% en 2012 en Europe, celle-ci pourrait s’accroitre pour le LBO du fait que les accords Bâle III imposeront aux banques des fonds propres plus conséquents à mettre en face de leurs engagements, le LBO fonctionnant essentiellement par le recours au crédit.

Si l’AFIC déniait il y a peu encore la gravité de la situation, elle vient de faire sonner l’olifant dans sa dernière livraisond’étude, demandant rien moins que… de recourir aux immenses troupes de réserves de l’assurance-vie, afin de préserver l’accès vital des LBO, quand l’AFIC parle des entreprises, aux liquidités.

Une liquidité par ailleurs facilitée puisque les intérêts sont déductibles du résultat fiscal, à condition que la holding détienne à minima 95% du capital de la société.

Sur ce point, François Hollande, lors d’une visite à l’usine Still Staxby en avril 2012 pendant la campagne présidentielle, avait dénoncé les procédés utilisés par les fonds d’investissements en LBO, appelant de ses vœux une réforme de ce mode d’investissement pour ne le réserver qu’au management et aux salariés. Devenu président, François Hollande et son gouvernement font imposer la limitation de la déductibilité des intérêts des emprunts mais uniquement pour les opérations supérieures à 60 millions d’euros, tout en permettant aux fonds LBO ‘structurés’ (faisant intervenir différents niveaux d’investissements : senior, mezzanine, junior) de continuer à intervenir massivement. Rien qui ne remette en cause en tout cas durablement le LBO. L’entreprise restructurée, elle, fut rachetée pour 1€ et seuls 60 salariés continuent d’y travailler.

Cette théorie de la ‘nécessaire liquidité’ apportée, comme un présent, par les investisseurs est par ailleurs largement partagée par les élites, parfois mêmes politiques, surtout quand celles-ci sont locales. En consultant l’annuaire des Private Equity ‘à la française’ du LBO, on ne peut que constater combien les élites sorties des grandes écoles (‘à la française’) ont bien investi le LBO, comme un moyen pour elles de devenir ‘entrepreneuses’ : HEC, ESSEC, mais aussi IEP Paris, Ponts et Chaussées et même un énarque, ancien directeur de cabinet d’un ministre du budget…

Cette prise de pouvoir de cette élite financière sur l’élite économique en dit long sur la financiarisation de l’agroalimentaire, pouvant par ailleurs s’appuyer sur des droits de vote doublés pour les repreneurs ou en utilisant le droit des affaires en multipliant les holdings pour faciliter les prises de contrôles avec le minimum d’apports en capitaux.

Un secteur agroalimentaire par ailleurs fort bien représenté par Céréa au sein du LBO puisque deux de ses membres font partie de l’AFIC, preuve s’il en est que la dite industrie est bien travaillée par le LBO et la finance, laquelle a bien un ou des visages, contrairement à ce qu’en disait François Hollande au Bourget avant que d’être élu Président de la République Française, celui non pas de Wall Street ou de la City mais bien celui d’un secteur producteur, première industrie et second employeur en France.
Un monde de la finance aussi représenté par ces figures maintenant honnies du grand public que sont les traders (d’autres types de ‘fraudeurs’), deux en l’occurrence, dont l’un déjà condamné pour un trafic de viande avariée en lieu et place de viande Hallal, le tout avec une holding basée dans un paradis fiscal : le profil indiqué pour le ‘boulot’ de fraudeur.

De fait, il apparaît que ces deux traders sont les véritables intermédiaires, avec le marché au comptant (en attendant le marché à terme ?), dans cette ‘chaîne du scandale’. Ce sont eux qui cherchent et trouvent le minerai de viande le moins cher possible en Europe auprès du vendeur roumain, fonction essentielle à la ‘chaîne de valeur’. Or, c’est l’utilisation de ces ‘outils’ financiers, outre le LBO, qui ne permet pas la stabilité de la filière de production et de commercialisation entre les différents acteurs concernés, rendant improbable même la meilleure traçabilité, à fortiori si celle-ci n’engage aucun des acteurs au-delà de soi-même.
Enfin et pour finir avec cette financiarisation du secteur, cerise sur le gâteau : l’optimisation fiscale européenne. Ainsi, Comigel, qui est une entreprise française mais dont le siège fut créé à Metz après la création de l’entreprise luxembourgeoise. Car contrairement à ce que l’on pourrait penser, c’est bien le siège social qui se situe en France et non au paradis du Grand-Duché. Pour une raison simple : le droit fiscal luxembourgeois permet aux filiales des ‘sociétés mères’ (y compris étrangères et non résidente au Luxembourg) d’être exonérées totalement d’impôts sur les dividendes, versés ou non aux sociétés mères, selon la dénomination de SOPARFI (Société de Participation Financière). Ce qui fait que si on calcule bien, l’optimisation fiscale est double : exonération à 100% des bénéfices reversés en dividendes par Tavola (filiale) à Comigel (siège) et déductibilité des intérêts sur les profits réalisés par Comigel et reversés en dividendes aux investisseurs.
Du grand art, mais pas culinaire.

Le modèle coopératif en question
Il faudra aussi bien finir par instruire non pas le procès mais l’examen d’un modèle coopératif qui lui aussi a sinon failli du moins pose question. Paul Jorion dans une intervention récente (le 5 février, quelques jours avant que le ‘scandale’ n’explose) pour un colloque consacré à « Penser et construire de nouveaux référentiels pour concevoir les politiques économiques de demain », lequel fut clôturé par Benoît Hamon, Ministre à l’économie sociale et solidaire ainsi qu’à la consommation, déclarait ceci :
L’économie sociale et solidaire, ne nous leurrons donc pas, c’est essentiellement l’histoire d’une défaite cinglante, qui eut lieu il y a plus d’un siècle et demi.
Est-il possible de remonter la pente ? Est-il possible de ne pas retomber dans les mêmes pièges de la naïveté, d’un altruisme, d’un « solidarisme », dont il suffirait de tourner l’interrupteur pour que tout soit désormais différent ? Est-il possible de protéger suffisamment les projets de l’économie sociale et solidaire qui réussissent, contre la prédation qu’exerce le système capitaliste ambiant, et dont ils furent incapables de se protéger autrefois ?
Au vu des dégâts issus de cette affaire portés notamment au modèle coopératif, on est en droit effectivement de se poser ces questions. En tout cas, ce ne sont pas les questions qui manquent que souhaitent poser certains syndicalistes et salariés à la direction de Lur Berri, coopérative se targuant de représenter rien moins que 5 000 agriculteurs mais dont la responsabilité est clairement indiquée par les ministres concernés, ne serait-ce que parce qu’elle détient 100% de Spanghero et que son président, Barthélémy Aguerre, en est aussi son vice-président.
Un groupe coopératif qui triche, c’est aussi grave qu’un instituteur pédophile ou un juge corrompu. Il trahit non seulement ses propres adhérents et les consommateurs, mais l’esprit même de l’agriculture identitaire qu’il prône comme garantie d’authenticité et de qualité – la chanson qu’on entendra à partir de samedi au salon de l’agriculture. Les grands groupes coopératifs – qui relèvent de l’économie sociale et solidaire (!) -, n’ont depuis belle lurette qu’un modèle: les groupes privés de l’industrie agroalimentaire
écrit ‘La Charente Libre’ dans un article intitulé sobrement : « La coopérative a perdu son âme ».
Clairement, on perçoit ici que le modèle coopératif valorisé dans l’agroalimentaire pour d’évidentes raisons de marketing a failli et ce pour deux raisons.
En premier lieu parce que le rapport de force qui s’est institué entre la coopérative et les coopérants a tourné complètement au détriment des seconds, d’abord parce que ceux-ci dépendent des débouchés que la première leur trouve (de manière croissante) et ensuite parce que sa financiarisation, que les coopérants ont accepté, les a complètement dépossédés de leur objet de par sa complexité.
Et en second lieu, il n’est pas dit non plus que les coopérants n’ont pas quelque responsabilité quant à l’absence de contrôle démocratique de leur ‘Golem’ mais sans doute au même niveau que pourraient avoir les citoyens quant à délaisser leur système démocratique.
En cela, cette faillite est révélatrice des rapports de force perdus depuis trop longtemps entre démocratie et finance.

« Est-il possible de remonter la pente ? »
À la question, on serait tenté de répondre par la négative : la financiarisation du secteur est par trop engagée et ce depuis longtemps pour en sortir sans dommages ou même en sortir tout court.

De même, étant donné le poids du secteur en France, il y a fort à parier que le ‘scandale’ suivra la même route que celle suivie par ses prédécesseurs, à savoir l’identification d’un coupable (que l’on jugera éventuellement coupable pour des peines mineures, dans plusieurs années : la mise en examen de Spanghero pour l’affaire de viandes avariées à Cholet date déjà de 2008…) et la promesse de mesures de contrôle les plus rigoureuses qu’on ait imaginé de mémoire d’homme, avant que celui-ci n’en vienne à en oublier les tenants et aboutissants. D’ores et déjà et alors que l’entreprise Spanghero a été désignée par les pouvoirs publics comme future candidate à la mise en examen, le chantage à l’emploi local dans une région paupérisée s’est exercé à plein, permettant aux salariés concernés de reprendre le travail mais dans l’incertitude.

Car finalement, le moteur le plus efficace face à la pente sera justement cette incertitude, celle du consommateur, qui risque de faire défaut, bien avant celui des entreprises embarquées dans ce système là et avant que le système lui-même ne s’effondre, par absence de participants.

En l’absence de réformes radicales, les acteurs de l’ensemble de cette ‘chaîne de valeur’ préparent donc les prochains scandales et crises sanitaires, mais après les crises économiques et sociales. Les consommateurs se détourneront inéluctablement de ce ‘modèle’ là pour en rechercher un autre, plus ‘direct’, ‘relocalisé’, moins ‘barbare’.

Dans un article récent, j’évoquais un sondage de la CLCV sur l’alimentation où 99% des français souhaitaient connaître l’origine géographique des produits. Le sondage de la CLCV était daté du 5 février 2013. Soit juste quelques jours avant que le ‘scandale’ n’éclate.

Et quand on demandera au consommateur pour quelle raison il a ‘suicidé’ le secteur agroalimentaire, il répondra : « on achève bien les chevaux » …

Des remèdes (de cheval), comme solutions :

La traçabilité :
L’origine géographique du produit alimentaire est un pas nécessaire mais il n’induit que très peu d’efforts puisque 99% des Français la réclame. Surtout, cette origine géographique des aliments ne résout ni le problème de l’intermédiation (notamment de marché), ni la déresponsabilisation des acteurs d’un même produit final, ni la tentation de ‘l’optimisation rationnelle’, fiscale ou frauduleuse. La seule manière d’assurer une réelle traçabilité est de permettre à tous les acteurs d’un même produit/prix d’en connaître les acteurs et les prix (notamment final) et d’en rendre l’affichage publique obligatoire, sous la forme d’un histogramme, afin d’en informer les consommateurs.

Si ces derniers avaient pu prendre connaissance que non seulement la viande provenait de Roumanie mais surtout du nombre et de la nature des intermédiaires, il y a fort à parier qu’ils n’auraient pas acheté ces lasagnes. Ce système permettrait à tous les acteurs d’être responsables, de faciliter les contrôles sanitaires, de travailler en partenariat et non à la recherche perpétuelle du plus bas coût isolément, d’informer très clairement de manière succincte les consommateurs, tout en privilégiant la relocalisation des productions (et donc des emplois).
La financiarisation :
Les pouvoirs publics doive supprimer purement et simplement la déductibilité des intérêts des profits pour le LBO (ou à tout le moins pour l’agroalimentaire, pour d’évidentes raisons sanitaires), qui se réalise toujours au profit des investisseurs et au détriment de l’État, en en réduisant les recettes. L’apport de liquidités à de tels processus, qui ne profitent par ailleurs qu’aux investisseurs, ne justifie absolument pas de bénéficier d’un tel privilège. Et puisque l’AFIC appelle à son secours l’assurance-vie, il serait très pertinent de souligner que si la première réserve de liquidité en France devait pallier aux déficiences à prévoir des fonds d’investissements en LBO, on se demande bien à quoi serviraient alors ces mêmes fonds : autant que l’épargne des français vienne directement par les fonds qui le gèrent investir dans les PME, sans le court-termisme du LBO, permettant ainsi un véritable financement (si nécessaire) d’une logique industrielle. Ceci viendrait d’ailleurs renforcer la nécessaire réorientation de cette épargne de moins en moins au long cours en direction du secteur productif, en lieu et place d’aller alimenter la spéculation des marchés financiers. Selon unrapport de la Cour des Comptes en janvier 2012, seuls 10% des fonds en assurance-vie viennent s’investir dans les entreprises non financières résidentes et même l’engagement des acteurs de ce secteur financier de consacrer 2% des actifs au financement des PME n’a pas été tenu. On pourrait ainsi faire ‘coup double’ : réorienter les placements en assurance-vie en maintenant les avantages fiscaux qui lui sont liés sous condition d’être fléchés sur des fonds d’investissements à long terme en direction des entreprises (non financières, résidentes et notamment PME) et avec un taux de rendement net maximum défini chaque année, afin d’éviter que là encore la course aux rendements ne vienne asphyxier les entreprises accédant à ces liquidités.
Le modèle coopératif :
Afin d’éviter les dérives que l’on peut observer avec ce ‘scandale’, le modèle coopératif gagnerait à ce qu’un Conseil coopératif de surveillance (comme en ont les multinationales) soit créé, mais sur le modèle démocratique : les membres seraient élus par les coopérants et disposeraient de tous moyens utiles à fin de contrôler l’activité de la coopérative (formation, cabinet-conseil, …), au-delà d’un certain seuil de chiffre d’affaire (plusieurs millions d’euros par exemple).
Les intermédiaires :
La multiplication des intermédiaires ne permet plus aux acteurs comme au consommateur d’identifier aisément les tenants et aboutissants des produits qu’ils fabriquent, commercialisent ou achètent. Les circuits courts, comme la vente directe ou avec un nombre restreint d’intermédiaires, devraient pouvoir être valorisés, y compris et notamment pour l’industrie agroalimentaire, laquelle est en grande partie constituée de PME (90%), voir de TPE de moins de 20 salariés (70%), ancrées dans leurs territoires et dans la proximité. Cette valorisation pourrait être fiscale, avec notamment un taux d’Impôt sur les Sociétés minoré (de 33% à 25% par exemple), pour les sociétés dont un pourcentage minimal de chiffre d’affaire (30% par exemple) proviendrait de circuits courts.

ON ACHÈVE BIEN LES CHEVAUX, par Zébu:

Croissance du ridicule économique : Le gouvernement Ayrault touche le fond





Le début d'année a déjà emporté les espoirs de croissance françaises. Comme prévu. Et la crédibilité économique du gouvernement?

On nous avait dit que la croissance en 2013 serait de 0,8%, ce qui reconnaissons le n’était pas flamboyant. C’était en septembre et le Premier ministre avait soutenu qu’il fallait y croire. Les économistes modernes aux Etats-Unis n’ont-ils pas érigé la confiance en facteur de production au même titre que le travail ou le capital. Le pays, porté par l’enthousiasme du à l’élection de Hollande, le soulagement du départ de Sarkozy et les propos grandioses de Montebourg allait connaître des jours non pas qui chantent mais qui déchantent moins et le fisc des rentrées non pas mirobolantes mais consolantes au point de ramener le déficit public à 3% du PIB. 

Tout cela n’était évidemment que comédie et nous voilà revenus vers la tragédie, ou tout du moins vers la triste réalité. Bouvard et Pécuchet-euh ! pardon- Hollande et Ayrault n’abusent plus personne avec leurs phrases convenues sur le retour prochain de la croissance et l’inflexion de la courbe du chômage. Mêmes les 0,3% de progression du PIB promis par l’OCDE seront difficiles à atteindre. La croissance n’est pas au rendez vous pour la simple raison qu’il ne suffit pas de l’invoquer comme naguère un dieu païen pour qu’elle se manifeste. A court terme, elle repose sur trois moteurs : la politique budgétaire, qui aujourd’hui, du fait de l’austérité, joue en contre, les exportations, qui, vu la qualité des produits que nous vendons fondent comme neige au soleil, -en tous cas, plus vite que le salaire du PDG de Renault, malgré ses déclarations définitives sur « son sacrifice personnel pour la compétitivité», et l’investissement privé. 

40 ans de tragi-comédie 
qui lassent l'Europe


Or, tout le monde en est d’accord, c’est sur ce dernier que repose une croissance « vertueuse », c'est-à-dire permettant d’augmenter la productivité et  de donner une certaine pérennité à la dynamique de création de richesse. Or, alors que cet investissement stagne de façon inquiétante, au lieu d’axer sa politique vers les entreprises qui investissent, le gouvernement se focalise sur « l’emploi ». Le néo-luddite Montebourg va bientôt obliger la RATP, appelée par lui cette semaine à agir pour le made in France, à mener ses chantiers d’extension du métro avec des pelles et des brouettes !! 


Comme cette tragi-comédie était prévisible, on pourrait penser que finalement, elle n’a guère d’importance. Si ce n’est que notre politique économique est désormais un enjeu européen et là, le moins que l’on puisse dire est que nous faisons fort. Après avoir essuyé un camouflet anglo-allemand sur le budget, nos dirigeants se sont lancés dans une diatribe, il faut dire assez rituelle, sur les dégâts de l’euro fort. Assez rituelle, car, depuis la création du SME en 1979, les responsables français vont régulièrement à Bonn puis à Berlin signer des déclarations définitives sur leur volonté d’équilibrer les comptes publics et d’adapter notre économie à une monnaie forte. Puis de retour à Paris, ils clament la nécessité de combattre le « sado-monétarisme » de la banque centrale, parlent avec des trémolos dans la voix du bon vieux temps de la dévaluation et annoncent à un peuple mobilisé contre l’infamie néo-libérale la déroute prochaine des ayatollahs ultra-libéraux de Bruxelles. Hollande à Strasbourg et Mosco à Paris venant de refaire pour la nième fois le numéro, le résultat ne s’est pas fait attendre : à l’affaissement de la croissance s’ajoute de plus en plus l’isolement politique par ridicule économique. 




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lun, 18/02/2013 - 05:15
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Des robots médecins pour nous soigner ?

Des robots remplaceront-ils bientôt les médecins ?

Des robots remplaceront-ils bientôt les médecins ?

Serons-nous bientôt
soignés par des machines ? Deux informaticiens américains ont développé un robot nettement plus fort que les médecins pour
diagnostiquer les maladies et proposer le traitement adéquat. L’intelligence artificielle fait
un nouveau pas en avant
.

À l’avenir, les hôpitaux engageront peut-être des employés d’un genre nouveau. Si les robots chirurgiens intègrent peu à peu les blocs
opératoires, bientôt, ils pourraient être accompagnés de leurs équivalents médecins. C’est du moins ce que laissent sous-entendre les travaux de deux chercheurs américains de l’université d’Indiana, ayant développé une machine bien
meilleure que les humains pour prévoir les maladies et proposer les traitements les plus pertinents.
Kris Hauser et Casey Bennett avaient déjà travaillé sur un robot capable de déterminer la thérapie adéquate pour une personne à un instant
donné de la maladie. En partant de cette architecture, ils ont développé un nouveauprogramme afin de lui donner les moyens de s’adapter aux changements permanents de la situation du malade au cours du temps.
Cet ordinateur combine désormais deux modèles
théoriques lui permettant de faire des prévisions plutôt précises, appelés processus décisionnels markoviens et réseaux de décision dynamique. À partir de données cliniques, ces modèlesstatistiques permettent d'extraire les
différentes pathologies possiblement liées
aux symptômes. Quelques informations lui suffisent
pour conclure sur la situation probable.
Le robot écrase l’Homme pour les diagnostics
Dans la vie de tous les jours, les médecins sont parfois un peu obligés de tâtonner face à certaines maladies complexes. Des symptômes
identiques peuvent apparaître pour des troubles différents. De ce fait, leur taux de réussite dans le diagnostic n’est pas de 100 %. De la même façon, le traitement préconisé n’est pas
systématiquement le plus adapté, obligeant le patient à revenir, puisque son mal ne disparaît pas.
Ce graphique montre l'efficacité du robot (en bleu) face à la médecine classique (en rouge). Si le pronostic est plus pertinent de 41,9 %, les auteurs considèrent également que son coût d'utilisation (costs) est inférieur de 58,5 %. On serait presque tenté de confier sa santé à un programme informatique...

Ce graphique montre l'efficacité du robot (en bleu) face à la médecine
classique (en rouge). Si le pronostic est plus pertinent de 41,9 %, les
auteurs considèrent également que son coût d'utilisation (costs) est inférieur de 58,5 %. On serait presque tenté de confier sa santé à un
programme informatique... © Avec l'aimable autorisation de l'université d'Indiana

Les auteurs de ce travail publié dans Artificial Intelligence in Medicine ont éprouvé leur machine en comparant la précision de ses
prévisions par rapport à celles des médecins. Les données relatives à la santé de 500 personnes ont donc été fournies au robot. Celles-ci souffraient le plus souvent de dépression ou de
maladies chroniques comme l’hypertension ou le diabète.
D’après les estimations des chercheurs, l’intelligence
artificielle
 écrase l’intelligence humaine. Cette première s’est montrée 42
% plus pertinente dans le diagnostic et le traitement à suivre pour les patients.
La fin des médecins humains, remplacés par des robots ?
Un tel succès n’est pas sans répercussions bénéfiques pour le système de santé et la société dans son ensemble. Un diagnostic plus
rapide évite au patient une deuxième visite chez le médecin, ce qui l’engage à moins de frais. En retour, un traitement plus
efficace permet là aussi de gagner de l’argent, mais aussi du temps.
Le robot pourrait même faire des suppositions lorsque les données manquent. Dès qu’il en dispose, il peut vérifier ou infirmer ses
hypothèses de départ et adapter son jugement, exactement comme le fait un médecin qui réajuste son point de vue en fonction d’éléments nouveaux.
Cela sonne-t-il le glas des médecins humains ? Probablement pas : ils ont le temps de voir venir, car pour les auteurs, la machine
reste un outil. Ses algorithmes la rendent précise dans son interprétation, mais l’avis humain reste fondamental. Pour profiter au mieux de l’intelligence artificielle, il faut la faire collaborer
avec notre esprit, afin que les deux se complètent au mieux. Et soignent plus efficacement.
Source: F-S