vendredi 15 février 2013

Hollande fait rire malgré lui sur la croissance française



Vendredi 11 heures, auditorium du Mémorial Nehru, New Delhi

Et la salle a ri. Mais ce n'était pas suite à une bonne blague de François Hollande. Non, cette fois, le chef de l’Etat a fait rire malgré lui. Et ce n’est jamais très agréable. Surtout de la part d’une assemblée réunissant le gratin politico-culturel indien, pas franchement porté sur la poilade. Il n’y avait évidemment rien de méchant, ni de désobligeant dans ce rire. C'était pire : il était d’une absolue cruauté. Il a renvoyé malgré lui Hollande à son statut de chef d’Etat d’un pays malade, sans croissance et avec un niveau chômage qui l’empêche de se projeter dans l’avenir.

Voilà comment tout est arrivé. Hollande parle depuis une dizaine de minutes de l’importance des relations franco-indiennes, vantant notamment la démocratie indienne, comme la plus grande du monde (c'était la troisième fois qu’il reprenait l’expression depuis le début du voyage). Son discours glisse alors sur le terrain économique : «Des entrepreneurs que je rencontrais me disaient qu’ils avaient peur que la croissance (indienne, ndlr) ne dépasse pas 8, 9, 10%. J’en rêvais. Leur crainte c’est de n’obtenir que 5%. Ce serait une très grande performance pour la France mais un risque pour l'économie indienne parce que vos besoins liés à la progression de la population, à son besoin d’accéder au marché de consommation, aux biens durables, exige une croissance forte.» Jusque-là tout va bien. L’assistance, les casques de traduction sur les oreilles écoute religieusement le chef de l’Etat parler. Il poursuit : «Nous en France nous luttons pour que la croissance ne soit pas en dessous de zéro.» Et là, sans prévenir, un rire parcourt l’assistance. Pas un rire à gorge déployée. Juste un petit rire pincé qui a du mal à ne pas cacher une certaine supériorité. Alors Hollande de reprendre sur un ton affirmé, et résolument premier degré : «Nous y parviendrons.»

Ce matin un éditorial du Hindustan Times ne disait pas autre chose. Mais avec des mots cette fois. «Le problème de la France, comme celui d’une partie de l’Europe, c’est le déclin de sa compétitivité économique. Les entreprises francaises ont certes une réputation de qualité mais une qualité qui ne peut pas concurrencer les pays d’Europe du Sud. Ceci explique pourquoi les entreprises indiennes ont peu d’intérêt à chercher des partenaires français.» Et le journaliste d’enfoncer le clou ultime : «Même la petite Belgique est un plus grand partenaire commercial que la France.»

Voyage de Hollande : la caravane passe, l'Inde reste - Libération

Budget européen : François Hollande est désormais complètement isolé


source : 

Le blog de Yohann Duval

L'échec européen de François Hollande

François Hollande l'avait annoncé : il n'était pas question de faiblir sur la question du budget européen. Échaudé par les déclarations fracassantes de David Cameron, il entendait bien profiter de cette occasion pour réclamer une nouvelle fois "plus d'Europe" alors que les mouvements eurosceptiques gagnent du terrain partout sur le continent. Après d'âpres négociations, le résultat est sans appel : le budget européen est en baisse, la France est isolée et les fédéralistes ne cachent pas leur colère devant cet échec manifeste.


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Un discours irréaliste et inquiétant

Le 5 Février dernier, peu avant le début de la négociation du budget européen, François Hollande avait pourtant livré devant le Parlement européen un discours particulièrement optimiste. L'Union Européenne, selon lui, serait ainsi "un modèle envié sur tous les continents" qui "a instauré la paix, les droits de l'Homme, la démocratie, ce que le prix Nobel, à juste raison, est venu consacrer".

Un véritable paradis, en somme ? Pas vraiment. Il reconnaît que quelques "légers" problèmes subsistent : l'Union souffre "face aux concurrences déloyales", elle ne maîtrise pas les "évolutions irrationnelles" de sa monnaie, la "croissance trop faible" est un mal récurrent et le "chômage de masse" frappe de nombreux États membres. Bref, l'UE est une passoire dont la croissance est en berne et dont les emplois fondent comme neige au soleil... heureusement que "la crise de la zone euro est désormais largement derrière nous" !

Des peuples réticents

Hélas, mille fois hélas, le problème de l'UE, c'est qu'elle n'est pas composée exclusivement d'eurobéats :

"Ce qui nous menace aujourd’hui n’est plus la défiance des marchés, c’est celle des peuples, et qui ne voit, à travers une suite de déclarations, que l’intérêt national est en train de prendre le pas sur l’intérêt européen."

Bien sûr, le président ne prend pas la peine de nous expliquer ce que serait ce prétendu intérêt européen : avouons qu'il aurait bien du mal à le faire ! En l'absence de peuple européen, trouver un intérêt général européen relève de la gageure. Pour faire de la politique, il faut s'appuyer sur des réalités : les nations, les intérêts nationaux ou les démocraties nationales, par exemple. S'accrocher à des mythes et croire aux comptes de fées n'est assurément pas le meilleur moyen d'obtenir des résultats probants.

Par ailleurs, François Hollande déplore la défiance des peuples, mais se rend-il compte qu'il est des artisans de ce désamour ? Il ne faut en effet jamais oublier que c'est l'aveuglement des européistes et leur fureur anti-démocratique - qui les conduit parfois à refuser des référendums ou à mépriser leurs résultats - qui exaspère les citoyens des nations européennes. Comment pourraient-ils aimer une entité dirigée par de prétendus "experts" non-élus, qui accroît son emprise chaque jour en dépit de résultats catastrophiques sans que les principaux intéressés ne puissent réagir ?

Rien de nouveau en Hollandie

Mais revenons au discours du président Français. Que propose-t-il de nouveau ? Pas grand chose, en vérité. Il rend hommage au Parlement européen pour le "six pack" et le "two pack" (deux camisoles budgétaires venant compléter le TSCG), il refuse explicitement de toucher aux statuts de la Banque Centrale Européenne, il demande plus de solidarité et une "union politique plus forte" mais aussi de "véritables ressources propres" (autrement dit : un impôt européen). Pour résumer : ilne fait que réciter le bréviaire du parfait européiste.

Une phrase, néanmoins, sonne comme un avertissement : celle où il affirme que l'Union Européenne est "un projet dont on ne peut pas discuter sans cesse des acquis et remettre tout en cause à chaque étape". Quelques mots qui laissent transparaître toute la méfiance envers la démocratie qui anime les partisans d'une construction européenne, qui serait, tout comme l'euro,nécessairement "irréversible". Et si un pays, comme le Royaume-Uni de David Cameron, décidait de s'en aller ? Faudrait-il l'en empêcher ? S'asseoir sur l'expression du peuple souverain ? On n'ose l'imaginer...

En dépit de ces tonalités inquiétantes, ce discours a reçu un bon accueil à Strasbourg et dans la presse. Qu'il est difficile de se défaire de ses mauvaises habitudes dans certains milieux !

Un réveil douloureux

Quelques jours plus tard, sans surprise, venait l'heure de la douche froide. Les arguments ridiculement irréalistes du président Français n'ont pas fait un pli face à la détermination d'Angela Merkel et de David Cameron venus, eux, défendre leurs intérêts nationaux. La négociation donnait raison aux partisans de la réduction du budget européen, dans un contexte d'austérité généralisée : il sera en 2014 inférieur de 13 milliards à celui de 2013, alors que l'Union comptera un pays de plus (la Croatie).

Les pays du Nord ont refusé de payer davantage pour ceux du Sud. Logique élémentaire : en l'absence de sentiment d'appartenance commun, difficile d'exiger une solidarité comparable à celle qui existe à l'intérieur des nations. De quoi sonner le glas des illusions des partisans du "saut fédéral" ? Pas vraiment : tout comme les dirigeants communistes d'URSS réclamaient "plus de communisme" pour corriger les défauts du communisme, les européistes en sont toujours à réclamer plus d'Europe...

L'échec européen de François Hollande - Le blog de Yohann Duval

Le PS rencontre les islamistes d 'Ennahda : Mélenchon scandalisé


PS / Ennahda : l’inacceptable rencontre.


"un coup de poignard dans le dos des démocrates tunisiens"






J'apprends avec stupéfaction qu'une mission parlementaire française dirigée par le PS a rencontré hier officiellement Rached Ghannouchi à Tunis dans le bureau de ce dernier.
Je déplore le soutien ainsi apporté à un parti d'extrême droite religieuse dont le chef n'a aucune fonction officielle dans les institutions tunisiennes.
Cette visite faite en accord avec les autorités françaises est un coup de poignard dans le dos des démocrates tunisiens.
C'est une faute politique de s'afficher ainsi aux côtés de M. Ghannouchi au siège du parti Ennahda, en plein tumulte institutionnel où ce parti d'extrême droite essaie de renforcer son emprise.
Sans doute cette rencontre a-t-elle pour sens de légitimer l'action du parti ami du PS, Ettakatol, qui gouverne avec Ennahda. On mesure dorénavant toute l'hypocrisie des déclarations de Manuel Valls sur le "fascisme islamique" en Tunisie. Et la totale incompréhension par le PS du sens de la révolution citoyenne tunisienne.

Famine et Esclavage en Grèce : l'autorité de l'État a totalement disparu



Famine and slavery in Athens


Toujours beaucoup d'efforts pour que rien ne bouge en Grèce.
Et pourtant, le mois s'annonce difficile. Dans les immeubles où l'on n'a pas renoncé à se chauffer, les factures sont conséquentes.

À titre d'exemple, c'est un peu moins de cent cinquante euros pour un appartement de trente mètres carrés avec quelques heures de chauffage par jour seulement. Dans un pays où beaucoup de gens ont du mal à joindre les deux bouts, une telle facture en début de mois signifie qu'on va se serrer la ceinture jusqu'au retour des beaux jours.


Dans un tel contexte, rien de surprenant à ce que des scènes de violences éclatent lorsque des associations caritatives distribuent de la nourriture. Même la survie devient difficile.

Et pour ceux qui ont réussi à garder leur emploi, le nouveau challenge est de se faire payer.
La grève des marins a été cassée par le gouvernement, et malgré les salaires impayés, ils ont dû retourner au travail.


Sur le port du Pirée, la morosité a pris le dessus sur la contestation, et seul le fait que les salaires restent dus empêche de parler officiellement d'esclavagisme. Dans un pays où le mot "travail" (δουλειά) ressemble étrangement au mot "esclavage" (δουλεία) il n'en faut pas plus pour rappeler aux Grecs que la vie est dure et que la crise n'est pas terminée.

Dans ce contexte morose, la famille et l'église restent des valeurs refuges. En discutant hier, un ami m'a confié que le divorce était déjà un sujet tabou en Grèce avant la crise, mais que désormais, c'était devenu totalement impossible à envisager. La solidarité s'exerce pleinement au sein de la cellule familiale.
Dans le métro, j'ai aussi eu la chance de voir un homme s'adresser à un prêtre. En Grèce, les prêtres orthodoxes bénéficient d'une forte autorité morale, et quand une petite fille s'est approchée pour demander quelques pièces parce que son père jouait de l'accordéon dans le wagon, elle n'a pas été surprise de se voir gentiment éconduire par l'homme d'Église, pour recevoir ensuite l'aumône de la part de son interlocuteur. Une bonne action doit compter double lorsqu'elle est effectuée devant un barbu en robe...


Dans ce pays fier de ses valeurs (parfois même un peu trop), le peu d'autorité dont disposait l'État a totalement disparu avec la crise, mais pendant ce temps, les instances capables de prendre sa place (l'église, la police, l'armée...) se sont renforcées, ce qui n'est pas forcément un bon présage pour l'avenir.

Dominique de Villepin : "Au Mali, aucune des conditions de la réussite n’est réunie"



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Le 14 février 2003, le ministre français des Affaires étrangères Dominique de Villepin prend la parole au Conseil de sécurité de l’ONU pour exprimer l’opposition de la France au projet d’invasion de l’Irak présenté par les Etats-Unis.
Le Mali, pays ami, s’effondre. Les djihadistes avancent vers le sud, l’urgence est là.
Mais ne cédons pas au réflexe de la guerre pour la guerre. L’unanimisme des va-t-en-guerre, la précipitation apparente, le déjà-vu des arguments de la « guerre contre le terrorisme » m’inquiètent. Ce n’est pas la France. Tirons les leçons de la décennie des guerres perdues, en Afghanistan, en Irak, en Libye.
Jamais ces guerres n’ont bâti un Etat solide et démocratique. Au contraire, elles favorisent les séparatismes, les Etats faillis, la loi d’airain des milices armées.
Jamais ces guerres n’ont permis de venir à bout de terroristes essaimant dans la région. Au contraire, elles légitiment les plus radicaux.
Jamais ces guerres n’ont permis la paix régionale. Au contraire, l’intervention occidentale permet à chacun de se défausser de ses responsabilités.
Pire encore, ces guerres sont un engrenage. Chacune crée les conditions de la suivante. Elles sont les batailles d’une seule et même guerre qui fait tache d’huile, de l’Irak vers la Libye et la Syrie, de la Libye vers le Mali en inondant le Sahara d’armes de contrebande. Il faut en finir.
Au Mali, aucune des conditions de la réussite n’est réunie.
Nous nous battrons à l’aveuglette, faute de but de guerre. Arrêter la progression des djihadistes vers le sud, reconquérir le nord du pays, éradiquer les bases d’Al-Qaida au Magreb islamique (AQMI) sont autant de guerres différentes.
Nous nous battrons seuls, faute de partenaire malien solide. Eviction du président en mars et du premier ministre en décembre, effondrement d’une armée malienne divisée, défaillance générale de l’Etat. Sur qui nous appuierons-nous ?
Nous nous battrons dans le vide, faute d’appui régional solide. La Communauté des Etats de l’Afrique Occidentale reste en arrière de la main et l’Algérie a marqué ses réticences.
Un processus politique est seul capable d’amener la paix au Mali.
Il faut une dynamique nationale pour reconstruire l’Etat malien. Misons sur l’union nationale, les pressions sur la junte militaire et un processus de garanties démocratiques et de l’Etat de droit à travers des politiques de coopération fortes.
Il faut aussi une dynamique régionale, en mobilisant l’acteur central qu’est l’Algérie et la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) en faveur d’un plan de stabilisation du Sahel.
Il faut enfin une dynamique politique pour négocier en isolant les islamistes, en ralliant les Touareg à une solution raisonnable.
Comment le virus néoconservateur a-t-il pu gagner ainsi tous les esprits ? Non, la guerre ce n’est pas la France. Il est temps d’en finir avec une décennie de guerres perdues. Il y a dix ans, presque jour pour jour, nous étions réunis à l’ONU pour intensifier la lutte contre le terrorisme. Deux mois plus tard commençait l’intervention en Irak. Je n’ai depuis jamais cessé de m’engager pour la résolution politique des crises et contre le cercle vicieux de la force.
Aujourd’hui notre pays peut ouvrir la voie pour sortir de l’impasse guerrière, s’il invente un nouveau modèle d’engagement, fondé sur les réalités de l’histoire, sur les aspirations des peuples et le respect des identités.
Telle est la responsabilité de la France devant l’histoire.
Dominique de Villepin
samedi 12 janvier 2013

Le Pape benoît XVI a été démissionné pour des raisons bancaires !


Après les affaires pour le moins intrigantes du complot romain et de la condamnation du majordome personnel du Pape, de nombreux médias se posent la question qui fâche les anti-conspis :
Le Pape benoît XVI a-t’il démissionné de lui-même, où une main invisible l’a-til forcé à s’exécuter ?
Début de réponse avec Pierre Jovanovic, qui connait très bien ces questions pour avoir produit différents ouvrages sur les faits et les débats agitant le monde catholique :
Et comme toujours à chacun et chacune de se forger sa propre opinion !



Mariage homosexuel : La majorité n'en peut plus


Un ministre se lâche sur le mariage homosexuel… anonymement


de 


Le mariage homosexuel commencerait à agacer dans les rangs de la majorité  Crédit Reuters

Apparemment, le mariage pour tous commence à énerver les politiques dans les rangs de la majorité. Même les ministres, censés être tous unis derrière le texte, commence à se lâcher. Alors que l’Assemblée nationale vient de valider en première lecture le projet de loi sur le mariage homosexuel (avant qu’il ne soit examiné par le Sénat le 2 avril), un ministre est sorti de ces gonds… tout en restant anonyme. Il s’attaque à l’influence des « bobos » qui en voudraient toujours  davantage :
« Les bobos, on leur file le mariage, ils veulent la PMA ! Ensuite, ils voudront la GPA (gestation pour autrui) ! Et après, ils voudront qu’on soit tous homosexuels ! »
Dans cet article du Figaro, le journaliste note ainsi l’agacement de ce membre du gouvernement qui critique la « «surenchère» qui ne concernerait qu’une minorité (associations concernées et bobos parisiens) ».
Une première fissure au sein de la majorité. ?

La PMA, prochain casse-tête des socialistes

Conservation des paillettes de spermatozoïdes et d'embryons congelés dans l'azote liquide, dans un laboratoire de PMA du CHU de Limoges.
Conservation des paillettes de spermatozoïdes et d’embryons congelés dans l’azote liquide, dans un laboratoire de PMA du CHU de Limoges. Crédits photo : BURGER/PHANIE/BURGER/PHANIE

Après le vote ce mardi du projet de loi sur le mariage de couples de même sexe, le gouvernement et la majorité devront plancher sur l’ouverture de la procréation médicalement assistée aux couples de femmes.

Le casse-tête de la PMA ne fait que commencer pour les socialistes. Après le projet de loi ouvrant le mariage aux couples de même sexe, que doivent voter mardi les députés, le gouvernement et la majorité devront plancher sur une nouvelle question, plus sensible encore, celle de l’ouverture de la procréation médicalement assistée aux couples de femmes.

Le premier ministre a promis que cette disposition figurerait dans un projet de loi sur la famille, repoussé à la fin de l’année. En échange, Jean-Marc Ayrault avait obtenu que les députés PS ne déposent pas d’amendement sur la PMA lors des débats sur le mariage pour tous.
Depuis, le gouvernement a décidé de se donner du temps et d’attendre l’avis que doit rendre à l’automne le Comité national consultatif d’éthique sur le sujet.Le débat sur cette question aux multiples implications (santé, famille et filiation, éthique, etc.) s’annonce tendu.

D’abord parce que les socialistes se montrent très partagés sur ce sujet. Lors du vote interne au groupe PS, le 19 décembre, 61 députés avaient voté contre l’introduction d’un amendement PMA au texte sur le mariage, contre 126 qui avaient voté pour.«Le groupe est très partagé sur cette question», assurent plusieurs députés socialistes influents.
D’ici à en conclure que l’ouverture de la PMA aux couples de femmes n’obtiendrait pas la majorité au Parlement, il n’y a qu’un pas que certains députés PS franchissent sans ciller.

Faux, défend la porte-parole du groupe PS, Annick Lepetit:
«Certains députés, favorables à l’ouverture de la PMA, n’avaient pas voté lors du vote interne car l’amendement n’était pas rédigé. Ou alors parce que la disposition ne devait concerner que les couples de femmes mariées, ce qui ne réglait pas le cas de l’égalité des droits.»
Au PS, le premier secrétaire Harlem Désir n’a pas l’intention de laisser tomber ce combat. L’ouverture de la PMA a également de fervents supporteurs parmi les parlementaires PS. Ceux qui ont dû renoncer au dépôt d’un amendement PMA, sous la pression de l’exécutif, prendront Ayrault au mot.
«Le gouvernement a dit qu’il le ferait (proposer l’ouverture de la PMA dans le cadre du projet de loi famille, NDLR). Nous n’avons aucune raison de mettre en doute sa parole», poursuit Lepetit.

Un dossier potentiellement explosif

Mais, dans les rangs socialistes, certains doutent de la détermination de l’exécutif à avancer sur un dossier potentiellement explosif. «Hollande et Ayrault ne donnent pas le sentiment d’être très allants sur ces questions-là», regrette un député PS.
Un haut responsable socialiste ne dit pas autre chose: «Hollande sait que la PMA divise la gauche et unifie la droite. S’il avait voulu réformer la PMA, il aurait dit à Jean-Marc (Ayrault) de l’introduire dans le texte mariage.
Le fait de repousser le texte famille, où pourrait figurer la PMA, n’est pas bon signe non plus.» En d’autres termes, prédit ce responsable PS, «si l’avis du Conseil national d’éthique n’est pas favorable à la PMA, Hollande dira: ce n’est pas le moment, on abandonne.»
Le député Carlos Da Silva hausse les épaules: «Avant que le sujet revienne sur la table, il y a un certain nombre d’étapes à franchir. Maintenant que celle du mariage l’a été, beaucoup de députés ont envie de mettre en avant leur travail sur les questions économiques et sociales.»
Les associations homosexuelles, qui ont parfois eu le sentiment que le gouvernement avançait à reculons sur le mariage pour tous, n’ont pas l’intention de désarmer. «Pas d’égalité des droits sans PMA!», martèle déjà l’association de lesbiennes Gouines comme un camion, en pointe sur le sujet.
Dans la majorité, certains ne cachent pas leurs réticences contre une «surenchère» qui ne concernerait qu’une minorité (associations concernées et bobos parisiens): «Les bobos, on leur file le mariage, ils veulent la PMA! Ensuite, ils voudront la GPA (gestation pour autrui) ! Et après, ils voudront qu’on soit tous homosexuels!», s’agace un ministre. Ce n’est pas gagné.
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