dimanche 20 janvier 2013

Les astronomes ont découvert une planete "errante" perdue dans l'obscurité



Les astronomes ont découvert des « mondes errants »


десятая планета космос эрида

Il existe des planètes « orphelines » qui errent dans l’obscurité en raison de l'absence à proximité d’étoiles autour desquelles elles pourraient tourner. Les astronomes européens ont découvert l'une d’entre elles avec un télescope infrarouge à Hawaii. La planète errante a été examinée plus en détail depuis un observatoire situé au coeur des montagnes du Chili.

C’est, semble-t-il, le corps céleste flottant (free floating) le plus proche : il se trouve à une distance de 100 années lumières. Pourquoi il a abandonné le système des étoiles ? Vladimir Sourdine, astrophysicien à l’Institut astronomique Sternberg de l'Université d'Etat de Moscou explique  :
« Les grandes planètes sont en concurrence et essaient de se frayer une place. Jupiter et en quelque sorte Saturne jouent ce rôle dans le système solaire. Dans d’autres systèmes il y a plusieurs Jupiter et la place manque. Dans ce cas les planètes évincent la plus grande. Or, il est difficile de découvrir les planètes « perdues » qui ne sont pas éclairées loin des étoiles. Ces derniers temps c'est  devenu possible grâce aux télescopes à infrarouges ».
Sur les clichés l'étrange objet semble un point bleu pâle. La couleur provient du méthane de l’atmosphère.
Il ne suffit pas d’apercevoir une planète errante, il faut prouver que c’est une planète et non pas un nain brun, une variété d’étoile éteinte, explique Oleg Malkov, chef de secteur à l’Institut d’Astronomie de l’Académie des sciences de Russie.
« La masse est un paramètre très important confirmant qu’il s’agit d’une planète. Il n’est possible de l’établir avec certitude que chez les corps doubles, lorsqu’un corps céleste est en interaction. Pour prouver que c’est une planète, il faut confirmer que sa masse n’est pas inférieure à un indice bien déterminé. Une masse supérieure à cet indice montre qu’il s’agit d’une petite étoile ».
Nous ne pouvons pas voir les satellites des planètes non éclairées. Les « orphelines » sont elles aussi pratiquement indécelables. Pour le moment on en a découvert moins d’une dizaine. Or, de l’avis des astronomes, les « mondes errants » (rogue worlds) font probablement exception et il est possible de les considérer comme une catégorie à part de corps célestes. Certains experts supposent qu’ils sont même plus nombreux que les planètes ordinaires attachées aux étoiles. S’il en est ainsi, il existe des milliards de planètes « orphelines » ne fut-ce que dans la Voie lactée. T


8 mois de pouvoir pour François Hollande : On dirait l'aile droite de l' UMP !

La droite n'a rien foutu pendant 10 ans !

France: Un petit bilan de 7 mois de néolibéralisme de « gauche »…



A ce bilan il convient maintenant d’ajouter une nouvelle guerre colonialiste: celle que la France a déclenché au Mali, en bon pays satellite de l’empire anglo-américain.
Aucune limite a la connerie humaine dit-on… Pas à celle des politiciens à la botte de l’oligarchie financière, çà c’est sûr.
– Résistance 71 –

Sept mois au pouvoir et on en a déjà marre…

Groupe Salvador-Seguí de la Fédération anarchiste

Le 17 Janvier 2013

url de l’article original:

Ça y est, 2013 a pointé le bout de son nez, mais, dans les foyers, le champagne n’a pas été ouvert car, aujourd’hui comme hier, il n’y a pas grand-chose à fêter. La dernière élection présidentielle, qui mit le Parti socialiste (PS) au pouvoir, a donné à quelques-uns, trompés par le nom dudit parti, un peu d’espoir. L’espoir d’une société plus juste, plus libre, plus fraternelle. L’espoir de voir balayer en un revers de main (gauche) les années du sarkozysme et son lot de discours haineux et de pratiques ô combien antisociales. Mais les espérances d’un réel changement furent de courte durée et la désillusion s’est vite emparée de ceux qui ont à nouveau osé y croire.

Au niveau du travail, les patrons se sont vus gratifiés des milliards d’euros de cadeaux tandis que la condition des travailleurs, elle, n’a pas bougé d’un iota : le prétendu retour sur la réforme des retraites de 2010 ne concerne même pas 100 000 salariés, les chiffres du chômage ne cessent d’augmenter et les entreprises de fermer ou de supprimer des emplois (Fralib, ArcelorMittal, Technicolor, Sanofi, Air France, PSA, Virgin, etc.). On nous avait promis des sauvetages à la pelle, on se retrouve avec un poignard entre les omoplates.

On nous promettait, durant la campagne électorale, une stricte renégociation du traité budgétaire européen, mais, une fois le PS élu, ledit traité a été signé sans résistance, instaurant l’austérité comme règle d’or de la gestion.

Au niveau social, les mal-logés sont toujours aussi nombreux et, quand ils osent s’emparer de logements vacants en pleine période hivernale, on envoie les flics pour les déloger manu militari et les remettre à la rue (et, dans cette affaire, même le Parti communiste s’y met : le 19 décembre 2012, il a demandé l’expulsion de squatteurs d’un immeuble du XIVearrondissement de Paris).
On nous avait promis la fin de la TVA sociale instaurée sous Sarkozy, mais, quelques mois à peine après l’élection de Hollande, on nous annonce une hausse de 3 % de cette taxe profondément injuste qui touche directement à la consommation des ménages, sans distinction de revenus.

Au niveau sécuritaire, on nous promettait la fin de la haine et des politiques discriminatoires, mais, à peine Hollande monté sur le trône de la république bourgeoise, le « socialiste » ministère de l’Intérieur, en la personne du roquet Manuel Valls, expulsait par dizaines les campements de Roms et poursuivait la même politique vis-à-vis des sans-papiers : rafles, arrestations, internements et reconduites à la frontière.

Au niveau écologique, l’alliance du PS avec Europe écologie-Les Verts nous promettait un avenir un peu plus sain. Mais, pour l’heure, le nouveau gouvernement s’acharne juste à réprimer avec violence les opposants au projet d’aéroport gigantesque et inutile de Notre-Dame-des-Landes, qui engloutira des quantités énormes d’argent public pour la seule satisfaction de l’ego démesuré de son instigateur, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault.

Au niveau de la culture, on nous promettait la « sanctuarisation » (sic !) du budget qui lui est consacré, mais, aujourd’hui, on nous annonce une baisse de 4,3 % de ce dernier.

Nous pourrions continuer encore longtemps la liste des promesses non tenues, mais celles-ci suffisent largement à prouver que, une fois encore, l’alternance politique ne change rien au problème social. Ce n’est pas le Parti socialiste qui nous sauvera, ni même le Front de gauche, le Nouveau Parti anticapitaliste ou les Verts, et encore moins le Front national ou l’Union pour un mouvement populaire.

L’avenir que nous voulons, une société garantissant à tout un chacun un maximum de liberté et un accès égal à la satisfaction des besoins réels, la fin de l’exploitation des travailleurs par l’actionnariat et le patronat, toutes ces belles idées, tous ces beaux principes ne pourront devenir réalité que si nous décidons nous-mêmes, dans nos entreprises, dans nos quartiers, dans nos villes, dans nos foyers, de nous mobiliser, de nous organiser et de nous battre, sans déléguer à personne nos revendications, sans remettre dans les mains de quiconque nos espoirs, sans faire confiance aux vaines promesses hypocrites des partis politiques.

Syndicats, collectifs, organisations : les outils sont là, alors emparons-nous d’eux et construisons ensemble, dès maintenant, un mouvement social de masse qui puisse enfin mettre un terme à ce système inique.

Pas besoin, pour enclencher ce mouvement, d’appels incantatoires à la révolution généralisée : commençons d’abord par refuser l’exploitation et les humiliations quotidiennes, par rompre le silence et l’isolement, surtout sur nos lieux de travail qui sont autant de fondations du système capitaliste, principal responsable de la misère sociale et de l’oppression politique.


Les banques qui font payer LEUR CRISE à l' économie réelle explosent leurs bénéfices !



Marianne - Chronique

Samedi 19 Janvier 2013 à 05:00

Laurent Neumann - Marianne

C’est la crise ! Paraît-il… La crise et son cortège de plans sociaux. La crise et ses usines qui ferment. La crise et son chômage de masse.



Mark Lennihan/AP/SIPA
Mark Lennihan/AP/SIPA
C’est la crise ! Paraît-il… La crise et son cortège de plans sociaux. La crise et ses usines qui ferment. La crise et son chômage de masse. La crise et les impôts des classes moyennes qui augmentent, pour désendetter les Etats. La crise et les dépenses publiques qui baissent, pour éponger les erreurs du passé. La crise, oui, mais visiblement pas pour tout le monde !
 
Il est une catégorie d’acteurs économiques qui gagnent quand tout le monde gagne, et qui gagnent encore quand tout le monde perd : les banques. Les plus grands établissements financiers américains – ceux dont il ne fait plus aucun doute qu’ils sont à l’origine de la Grande Crise qui secoue les économies occidentales depuis 2007 – viennent de publier leurs comptes pour l’année 2012. Ils laissent pantois.

Accrochez-vous : Goldman Sachs, la banque symbole de toutes les dérives du capitalisme financier, celle qui a maquillé les comptes de la Grèce et inventé les produits financiers les plus dingues, a plus que doublé ses résultats : 7,3 milliards de dollars de profits nets ! JP Morgan a fait encore mieux : 21,3 milliards de dollars de bénéfices ! Le Pdg de cette dernière, Jamie Dimon, s’est même octroyé un bonus personnel de 10 millions de dollars. A ce tarif-là, ce n’est plus un cadeau Bonux, c’est le jackpot du loto. Et un gros lot qui, en l’occurrence, tombe chaque année, crise ou pas crise.

Le plus incroyable, c’est que ces banques sont désormais censées évoluer dans un cadre réglementaire beaucoup plus strict (les fameuses lois Volcker et Dodd-Franck). Des contraintes dont elles n’ont d’ailleurs cessé de se plaindre. Il faut croire, à l’évidence, qu’elles ont l’effet du mercurochrome sur une jambe de bois.
 
Dans ce contexte, on attend avec impatience les résultats de nos grands établissements français. Mais au moment où Bercy planche sur les nouvelles règles du jeu bancaire et semble hésiter à encadrer pour de bon leurs agissements, ces résultats himalayens des banques américaines devraient donner à réfléchir. Sans doute fallait-il sauver les banques en 2008. Mais à l’heure où les Etats sont surendettés et où l’on demande aux peuples toujours plus de sacrifices pour nous sortir de ce mauvais pas, le moment n’est-il pas venu d’imposer au monde de la finance des règles drastiques ? Pour éviter que quelques-uns continuent à se goinfrer en toute impunité. Pour éviter surtout que les mêmes causes produisent à l’avenir les mêmes effets dévastateurs.


L'Intervention de la France au Mali pour forcer Alger à revoir sa stratégie face aux islamistes ?


L'Algérie première victime collatérale de la guerre française au Mali? 

Bouteflika et Hollande

Plusieurs faits bizarres ont été passés sous silence par les médias mainstream. Cela vaut le coup d’y revenir pour mieux éclairer les enjeux qu’on cherche à nous cacher.

« Qui ose se frotter à l’Algérie  risque de se faire piquer» (Ibrahim Boubacar Keita, ancien premier ministre malien)
Comme il était prévisible, le dénouement dramatique de la prise d’otages qui a eu lieu sur le site gazier de In Amenas suite à l’assaut sanglant des forces spéciales algériennes contre le groupe terroriste a fait réagir chancelleries et médias occidentaux qui ne pouvaient pas rater pareille occasion pour asséner leurs contre-vérités dans ce qui apparaît d’ores et déjà comme une véritable guerre psychologique contre l’Algérie. Malgré le matraquage médiatique de ces dernières 48 heures, plusieurs zones d’ombre continuent d’entourer cette opération. Raison de plus pour rester vigilants quand il s’agit de se pencher sur une affaire qui n’a pas fini de nous révéler tous ses dessous de cartes.  Plusieurs faits bizarres ont été passés sous silence par les médias mainstream. Cela vaut le coup d’y revenir pour mieux éclairer les enjeux qu’on cherche à nous cacher.

D’abord, la première chose qui frappe dans l’attaque terroriste qui a visé la base-vie de In Amenas, c’est son caractère spectaculaire. Un groupe terroriste multinational de 32 personnes d’origines diverses (Algérie, Libye, Egypte, Tunisie, Mauritanie, Niger, France, Canada) entré de la Libye voisine. Plusieurs centaines d’otages dans un site énergétique aussi stratégique situé dans une région aussi surveillée. En dix années de sale guerre durant la décennie noire, aucun incident comparable n’a été signalé dans ces régions pétrolières et gazières du sud algérien qui constituent le poumon économique de l’Algérie puisqu’elles lui assurent l’essentiel de ses recettes en devises.

Dans cette opération spectaculaire, on ne peut pas exclure l’hypothèse d’une manipulation  d’un des services secrets qui se livrent une guerre spéciale sans merci dans la région. Comme d’habitude, les accusations les plus contradictoires circulent sur la toile alimentées par les nombreux amateurs de complot. Mais faute d’indices probants et qu’on ne risque pas d’avoir dans le climat d’intoxication médiatique actuel, le mieux serait de chercher à démêler l’écheveau de cette affaire en nous concentrant sur la question essentielle : Quels sont les dividendes géopolitiques que pourraient engranger les différents protagonistes engagés dans une guerre qui a commencé bien avant l’intervention française au Mali ?

In AmenasPremier élément bizarre dans cette histoire. La France intervient au Mali et déclare la guerre aux groupes islamistes, y compris au groupe Ansar Dine qui n’a jamais perpétré d’actions terroristes ni sur le sol malien ni ailleurs. Et que fait le groupe dissident d’Aqmi dirigé par Mokhtar Belmokhtar ? Il s’attaque à l’Algérie, c’est-à-dire au seul pays de la région qui a toujours exprimé son opposition à la guerre depuis que la France a commencé à s’y préparer avec ses larbins africains au risque d’apparaître comme le « parrain » d’Ansar Dine comme tendent à le faire accroire des sites spécialisés dans la propagande anti-algérienne.

Aucune action n’a été enregistrée contre les nombreux Etats supplétifs de la France dans la région du Sahel et de l’Afrique de l’ouest qui ont décidé d’envoyer leurs bataillons au Mali et qui sont pourtant mille fois plus vulnérables que l’Algérie face à ce genre d’actions terroristes.

Bien entendu, le fait que Mokhtar Belmokhtar se soit prêté au jeu de la négociation en vue de sa reddition aux services de sécurité algériens, opération de reddition avortée il y  a quelques années, ne manque pas de susciter la suspicion de certains analystes qui y voient un agent double. D’autres poussent le ridicule jusqu’à insinuer un coup tordu des services algériens sans se donner la peine d’expliquer dans ce cas l’essentiel à savoir le refus par l’Algérie de la « coopération » proposée par l’Otan. Pourquoi prendre la peine de monter une telle opération si on refuse par ailleurs ce qui est supposé en être le gain diplomatique par excellence ? En fait, dans toute guerre spéciale, les trahisons et retournements sont légion, c’est une raison supplémentaire pour éviter de sombrer dans les récits policiers,  au risque de passer à côté de l’analyse des enjeux géopolitiques et stratégiques qui seuls devraient nous importer.

Second élément bizarre. L’attaque terroriste a eu lieu dans une base gérée conjointement par trois compagnies algérienne (Sonatrach) britannique (BP) et norvégienne(Statoil). Comment le groupe terroriste qui prétendait s’attaquer à l’intervention française au Mali comptait-il faire pression sur la France en s’attaquant à des groupes pétroliers qui sont de fait les principaux concurrents de la société française Total en Algérie ?

Mais le plus effarant dans la réaction des chancelleries et de certains médias occidentaux, c’est leurs réactions après l’assaut meurtrier des forces spéciales algériennes. Si Washington a rappelé qu’Alger ne l’a pas consulté sans plus de commentaire, le premier ministre britannique, David Cameron, s’est permis de critiquer la gestion de la crise par les autorités algériennes. Ces dernières auraient décidé d’intervenir trop vite sans demander l’avis des puissances concernées. Quelle audace de la part de ces puissances de demander à l’Algérie de négocier avec des terroristes qui ont piégé les corps de leurs otages et menacé de tout faire sauter alors  que la France est intervenue au Mali au risque de mette en danger la vie des otages européens et algériens retenus par Aqmi et le Mujao !

Certes, si les dirigeants algériens qui ont pris la lourde responsabilité de donner l’ordre de l’assaut avaient la moindre chance de sauver la vie des otages par la négociation avec les ravisseurs et qu’ils ne l’avaient pas saisie, ils auraient commis une faute morale et politique impardonnable. Mais quand on sait le risque qu’ils couraient en se mettant à dos les Etats occidentaux dont les ressortissants risquaient de perdre la vie au cours de l’assaut, on se doute bien qu’ils étaient quasi-certains que toute autre solution que l’assaut aurait été plus coûteuse sur les plans humain, politique, diplomatique et économique.

Le cynisme des médias et des pseudo-spécialistes convoqués pour l’occasion n’a plus de bornes quand la dénonciation de la « brutalité » des forces spéciales algériennes provient de ceux-là mêmes qui trouvaient toujours des prétextes aux « bavures » des forces de l’Otan en Afghanistan et en Irak, qui n’hésitaient pas, rappelons-le, à bombarder des mariages, des funérailles et autres attroupements pacifiques. Saluons au passage la position courageuse de Robert Fisk qui a rappelé dans sa chronique dans le quotidien The Independant que les médias occidentaux n’auraient pas réagi de cette façon si parmi les otages tués, il n’y avait pas des blonds aux yeux bleus mais seulement des Algériens !

Au-delà de la dimension humaine de ce drame qui a coûté la vie à tant d’innocents et au-delà du rôle joué par les services français et algériens, posons-nous la question qui importe le plus aujourd’hui : que recherchent les principaux protagonistes de cette crise ?

François HollandePour les Français, le seul enjeu d’importance, qui vaut la peine que la diplomatie française fasse profil bas et feigne une posture « compréhensive » à l’égard de l’assaut de l’armée algérienne, est clair : entraîner l’Algérie dans leur sale guerre tant ils savent qu’ils ne pourront mener jusqu’au bout la bataille qu’ils livrent actuellement au Mali sans la collaboration de l’armée algérienne. Se faisant l’écho de chercheurs et d’experts-bidon comme d’habitude, le quotidien Libération a essayé de donner un semblant de justification logique au soi-disant  « rapprochement franco-algérien » sur le dossier malien. La volte-face d’Ansar Dine qui a trahi la parole donnée à Alger en lançant ses forces vers le sud malien aurait fini par convaincre le président Bouteflika de changer son fusil d’épaule et de permettre aux avions de combat français de survoler l’espace aérien algérien.

Mais ce retournement algérien serait le prélude à un changement de stratégie envers les groupes islamistes qui ne serait ni plus ni moins qu’un retour vers la ligne d’éradication suivie dans les années 90 par l’état-major de l’armée algérienne. Pour William Lawrence : « Le déferlement surprise de combattants islamistes vers le sud du Mali en fin de semaine dernière a achevé de vaincre les réticences algériennes. Acculé, Bouteflika n’a pas pu s’opposer au survol du territoire par les avions français et à fermer la frontière avec le Mali, quitte à déplaire à une population sensible à toute manifestation d’un éventuel «néocolonialisme» de la France. La prise d’otages, inédite par son ampleur, devrait forcer Alger à revoir sa stratégie face aux islamistes.»

Le gouvernement français ne peut pas espérer mieux. Que cette opération puisse forcer Alger à « revoir sa stratégie face aux islamistes », entendez qu’il révise sa politique de dialogue et de réconciliation nationale qui lui a permis de reconstruire son front intérieur  et qu’il revienne à la politique d’éradication à laquelle appellent les cercles les plus antipopulaires au sein de l’armée et de la classe politique algériennes au risque de provoquer un retour aux vieux démons de la guerre civile et donner  ainsi un bon prétexte à l’intervention étrangère le jour J.

Mais les faits sont têtus et il n’est pas sûr que les souhaits exprimés par Libération soient exaucés de sitôt.  Même s’il est attesté que l’Algérie a été déçue par les dirigeants d’Ansar Dine qui ont effectivement donné à la France un prétexte commode en vue de précipiter son intervention au Mali, il faut être vraiment idiot pour croire un seul instant que la France avait besoin de ce prétexte pour mener une guerre à laquelle tout indiquait qu’elle s’y préparait pour des raisons qui ont peu de choses à voir avec les mobiles avancés.

Depuis le début de la crise malienne,  l’Algérie n’a jamais cessé de subir des pressions énormes pour participer à cette guerre ou du moins pour qu’elle ne s’y oppose pas activement. C’est sous la pression des Américains et pour ne pas perdre complètement le contact avec ses voisins africains –puisque malheureusement on ne choisit pas ses voisins- que le gouvernement algérien a sans doute autorisé le survol de son espace aérien par les avions de combat français. Cependant, aussi bien l’opinion publique que les dirigeants algériens sont divisés sur la question. Certains pensent- à tort- que c‘est un moindre mal pour s’épargner les foudres de l’oncle Sam surtout que dans cette guerre, la France n’a pas seulement bénéficié du soutien prévisible de ses alliés de l’Otan, à leur tête les USA et la Grande Bretagne, mais aussi du soutien, plus surprenant, des deux autres membres du Conseil de sécurité, la Russie et la Chine.

Mais d’autres voix, y compris au sein du système algérien mettent en garde- à juste titre- contre les répercussions négatives de ce qui pourrait apparaître comme un alignement sur la croisade française au Mali sur la cohésion nationale dans un contexte politique doublement fragilisé par les tensions sociales et les luttes intestines qui déchirent la classe politique sur fond de guerre de succession au président Bouteflika. Il est donc permis de penser que cette opération dont il était attendu le renforcement des clans pro-atlantistes au sein du système algérien risque de déboucher sur le résultat inverse. Ceux qui n’ont pas cessé de tirer la sonnette d’alarme en mettant en garde contre les ondes de choc de la guerre dans toute la région seront confortés dans leur position.

L’Algérie apparaît désormais comme la première victime collatérale de la guerre française au Mali, ce qui ne peut que renforcer les adversaires de la politique belliciste française au sein du système algérien. Et c’est peut-être ce qui explique les réactions assez partagées des capitales occidentales au lendemain de l’assaut des forces spéciales algériennes. Si elles ne pouvaient que se féliciter de la neutralisation du groupe terroriste, ces capitales ne pouvaient pas admettre le fait qu’elles n’aient pas été consultées par le gouvernement algérien. C’est un indice qui ne trompe pas. Si les « amis » des cercles occidentaux avaient le contrôle de l’opération, il aurait été difficile d’imaginer un tel scénario.

Manifestation AlgérieL’opinion publique algérienne qui reste dans sa majorité hostile à l’interventionnisme occidental et particulièrement français dans les pays arabes et musulmans ne s’y est pas trompée. Elle a accueilli avec soulagement et fierté  ces critiques occidentales dans la mesure où elle y voit une preuve que l’Etat algérien demeure malgré tout accroché à ce qui lui reste d’une indépendance et d’une souveraineté nationales malmenées par les ingérences des grandes puissances, l’ouverture économique sauvage des années 90 sous la pression du FMI et de la Banque mondiale et la montée d’une bourgeoisie compradore qui s’est développée à l’ombre des privatisations et de l’économie rentière et qui a réussi à corrompre de larges secteurs de l’Etat et à l’affaiblir.

Quels que soient les dessous de cartes de cette opération terroriste, une chose est sûre. Cette opération se devait objectivement d’influencer l’issue de la bataille que se livrent les partisans de la dérive atlantiste qui prennent prétexte de l’isolement diplomatique apparent de l’Algérie pour aller jusqu’au bout de la « normalisation » tant recherchée par les capitales occidentales et les partisans d’une indépendance nationale chèrement acquise mais qui est aujourd’hui  plus que jamais menacée par la mondialisation, la dépendance à l’égard de l’économie pétrolière et l’alliance entre la bourgeoisie compradore et les centres impérialistes. Des voix de soi-disant « experts », relayées par les médias algériens, à la solde des hommes d’affaires proches des cercles néocoloniaux, s’élèvent pour critiquer les inconséquences de l’Etat algérien dans sa lutte contre les groupes islamistes armés quand elles ne l’accusent pas carrément de complicité dans ce qui s’apparente à un chantage obscène repris comme un refrain par des sites spécialisés dans la désinformation : soit tu manges du musulman soit on t’accuse d’en être le complice ou l’instigateur !

L’opération terroriste de In Amenas s’inscrit dans ce cadre. S’agit-il d’une diversion tactique en vue de déplacer le centre des combats du Mali et desserrer l’étau qui étrangle leurs acolytes dans ce pays ou s’agit-il, plus gravement, d’une sorte de « répétition générale » d’une agression plus consistante en cours de préparation contre un des derniers obstacles au redéploiement de l’Empire dans la région ? Le fait que pour la première fois, en vingt ans de crise, un site gazier, et pas des moindres, puisqu’il s’agit d’un site qui procure 15% de la production algérienne, ait été la cible d’une opération de guerre, pourrait cacher des desseins autrement plus sombres. Rappelons-nous les « indiscrétions » de Sarkozy distillées par la presse disant que l’Algérie serait la prochaine sur la liste après la Libye et la Syrie.

Nul doute que les pressions internationales vont se multiplier sur l’Algérie pour lui faire endosser le rôle de gendarme dans la région du Sahel.  Dans une mouvance islamiste sujette aux infiltrations les plus diverses, il y  aura toujours des « idiots utiles » pour faire le jeu des puissances à la recherche du moindre prétexte pour intervenir dans une région riche en pétrole et en minerais précieux. Mais est-ce un argument suffisant pour justifier l’injustifiable collaboration avec une France qui a le culot de se présenter en pompier alors qu’elle est le véritable pyromane du brasier parti de Libye pour consumer aujourd’hui le Mali et qui menace d’atteindre d’autres pays de la région ?

Si l’Algérie serait mal avisée de se mettre à dos toute une « communauté franco-africaine » soutenue logistiquement par l’Otan et diplomatiquement par ses partenaires stratégiques russe et chinois, il n’est pas dit qu’elle ne dispose pas de ressources pour tenir jusqu’au moment, qui ne saurait tarder, où le pompier-pyromane français et ses larbins africains vont s’embourber dans le désert sahélo-saharien et dévoiler la véritable nature de leur guerre dont les premières exactions commises par l’armée malienne, qui ont commencé par inquiéter les organisations humanitaires internationales, ne sont que le signe précurseur de ce qui attend le Mali : massacres collectifs et retournements géopolitiques en perspective. Les alliés d’aujourd’hui risquent de devenir les adversaires de demain. Les larbins qui applaudissent aujourd’hui l’intervention française contre leurs frères du nord apprendront à leur dépens, plus vite qu’ils ne le pensent, que la France n’est pas venue pour les libérer des groupes djihadistes, quand elle leur imposera son projet d’une large « autonomie » de l’Azawad pour mieux exploiter le pétrole et l’uranium du nord Mali.

L’Algérie qui a tout intérêt à rester à l’écart de ce conflit et défendre sa sécurité en envoyant des messages forts comme celui qu’elle vient d’envoyer de In Amenas ne doit pas oublier son devoir de solidarité avec les populations du nord Mali qui risquent de vivre des lendemains terribles entre les mains d’une soldatesque africaine indisciplinée et excitée dont il est permis de redouter dès maintenant des crimes de guerre effroyables sous le regard complaisant de ses maîtres français qui n’en sont pas à leur premier forfait en Afrique comme le rappelle tristement le génocide rwandais. En tant qu’Etat, l’Algérie a une marge de manœuvre très étroite face à la politique belliciste de la France et de ses alliés au Mali.  Mais la France et ses alliés occidentaux n’ignorent pas que, si elle est acculée, l’Algérie a néanmoins assez de ressources pour jouer au trouble-fête dans une région où les facteurs de résistance au système de la Françafrique sont plus nombreux qu’on le croit.

Mohamed Tahar Bensaada
Enseignant - Chercheur

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