mardi 15 janvier 2013

Hollande : Ce qu'il lui fallait c'était une Bonne Guerre !


Hollande – « Je dois admettre que parfois je surprends »


Hollande-Mali

Dans le New York Times (et non pas le « NYT Europe » comme j’ai pu lire sur un blog francophone mal informé qui confond avec le IHT), STEVEN ERLANGER (et accessoirement Arthur Touchot ; et non pas Arthur Touchot tout seul, comme j’ai pu lire sur le même blog francophone tout chaud mal informé) STEVEN ERLANGER écrit (extraits adaptés ; cf. lien vers source en bas de page) : La soudaine intervention militaire française au Mali, a montré Hollande dans un éclairage décisif qui pourrait représenter un tournant pour sa présidence. Les Français, comme les Américains, jugent leurs présidents sur leur capacité à prendre des décisions difficiles, et il n’y en a pas de plus difficiles que d’envoyer de jeunes soldats dans la bataille. Alors que l’avenir de l’intervention au Mali n’est pas clair, elle a bien commencé, avec les forces françaises frappant deux colonnes de rebelles islamistes, avec des avions de chasse et avec des hélicoptères d’attaque ; et semblant arrêter une marche des rebelles du sud vers la capitale, Bamako.
Les actions de Hollande ont recueilli un large soutien politique en France et à l’étranger, des pays africains, des Etats-Unis et de la Grande-Bretagne, qui ont tous promis de se déplacer plus rapidement pour aider le Mali à récupérer un vaste terrain perdu il y a des mois aux mains des rebelles. Même l’échec du raid en Somalie, où deux membres de commandos français sont morts et où l’otage a sans doute été tué par ses ravisseurs, ne semble pas avoir nui à Hollande. Bon nombre de ses compatriotes ne s’attendent pas à ce qu’une guerre soit sans risque ; et la France est saisie d’inquiétude à la fois quant à la montée de l’islam radical et pour le sort de plusieurs otages français en Afrique du Nord qui seraient détenus par des extrémistes religieux. « C’est la première fois que Hollande a saisi l’occasion d’agir avec détermination, sans le genre de verbiage qui avait semblé être sa marque de fabrique », a déclaré François Heisbourg, expert en défense à la Fondation pour la recherche stratégique à Paris. En ce sens, il a instantanément changé son image ».
Tout au long de sa carrière au sein du Parti socialiste, Hollande a été critiqué et même ridiculisé pour être mou et porté au compromis, comparé lors des premiers jours à une crème dessert du nom de Flanby. Mais il a toujours dit que ses détracteurs le sous-estimaient, et sa victoire en mai dernier sur l’énergique titulaire, Nicolas Sarkozy, en a surpris plus d’un. « Désormais, Hollande a démontré qu’il pouvait décider sur des questions de guerre et de paix, ce qui, dans le système français, comme aux États-Unis, est très important », a ajouté Heisbourg. « Jusqu’à ce que vous le prouviez, vous n’avez pas prouvé grand-chose », a-t-il dit, en comparant l’impact des actions de Hollande avec celle de la décision du président Obama d’approuver le raid sur Oussama Ben Laden.
Une caricature dans Le Parisien a montré Hollande en tant que commandant en chef, avec un spectateur qui disait : « Je dois admettre que parfois il surprend » (non, Hollande n’a pas dit ça de lui-même ; il l’a juste pensé). Bruno Jeudy, dans Le Journal du Dimanche a écrit : « Enfin président ! Fini, l’hésitant et nonchalant François Hollande des premiers mois de son mandat ». Comme beaucoup, Jeudy a noté qu’une fois commencée, l’opération au Mali – pour aider à démanteler un refuge pour les radicaux liés à des groupes terroristes – sera longue et difficile. « Les guerres sont rarement populaires », a dit Jeudy. « Mais en endossant l’uniforme d’un chef de guerre, il a atteint le grade de ses prédécesseurs ». Il a également baissé la pression intérieure sur lui visant à faire reculer sa proposition visant à légaliser le mariage homosexuel, détournant le débat national vers la politique étrangère.
Reproduction autorisée
Avec mention www.dreuz.info
Et source :

Grèce : Allez donc leur expliquer que ce serait pire avec la Drachme!


L’enfer quotidien vécu par la population grecque


de Contrepoints | Le nivellement par le haut 

Sauvetage de la Grèce, évasion fiscale, Mario Draghi, toutes les raisons sont bonnes pour parler de la Grèce mais jamais de ce que subit au quotidien sa population, il est temps d’établir le bilan de la politique d’extrême austérité qui lui est imposée et ses conséquences.

Par Quentin Georges.




Crise en GrèceLa crise, ah la crise ! Un mot tellement idyllique pour les gouvernements, on l’utilise à toutes les sauces pour pouvoir justifier n’importe quelle mesure austère et contreproductive. La Grèce est aujourd’hui à la fois le cobaye d’une politique européenne extrêmement dure et en même temps le désigné responsable de la situation. Eh oui, la stabilité de l’euro est bouleversée par ce pays, il faut donc lui appliquer une politique de la rigueur. Ah rigueur ! Un qualificatif doux et sucré quand on ne regarde pas ses conséquences…

Commençons par la crise sanitaire immonde vécue par la population. Les hôpitaux n’ont aujourd’hui plus de gants pour leurs employés, ils auscultent les patients sans aucune protection. D’ailleurs on ne vous soigne pas non plus, les hôpitaux n’ont plus de médicaments et les sociétés pharmaceutiques ne les livrent plus car ils ne sont plus assez solvables pour les payer… Les cancéreux quant à eux ne sont plus remboursés qu’à hauteur de 10% par leur mutuelle pour leur traitement, autant dire que peu d’entre eux se soignent. De toute manière, près de 40% des grecs ne sont plus remboursés car n’ont plus d’assurance maladie. Pourtant, tous ces hôpitaux avaient reçu une évaluation positive sur leur fonctionnement courant 2010, c’est dire à quel point la situation s’est dégradée rapidement. Selon le centre grec de contrôle des maladies dénommé KEELPO, le SIDA se fait de plus en plus présent. En effet nous sommes passés de 507 cas enregistrés en 2008 à 1043 cas durant la période de janvier à octobre 2012, les plus nombreuses victimes étant les utilisateurs de drogues injectables. Pour finir sur ce point, on peut parler du retour de maladies que l’on pensait disparues telles que la malaria, l’explication vient naturellement du fait que la population n’est plus vaccinée.

Du point de vue social et économique, il n’y a aucune raison de se réjouir non plus. Les chiffres du chômage n’ont cessé d’augmenter, ainsi fin 2011 le taux de chômage était évalué à 19,7% de la population active grecque selon l’autorité des statistiques grecques, fin 2012 il est estimé à près de 27%. La zone du pays la plus touchée est bien entendue l’agglomération d’Athènes. Ce taux est plus élevé chez les femmes d’une part, et d’autre part pour la tranche âgée de moins de 34 ans. À cela, on peut ajouter que le salaire des fonctionnaires a été baissé de 30% du jour au lendemain, d’ailleurs le salaire moyen grec était évalué à 1200€ par mois avant 2010 alors qu’aujourd’hui il est environ de 700€, même les représentants de la force publique c’est-à-dire les militaires et les policiers ont vu leur rémunération fondre comme neige au soleil. 

Des milliers de retraités et épargnants grecs se sont fait voler par le gouvernement : ceux-ci ayant acheté des bons du trésor grecs pour financer leur retraite devaient toucher les intérêts cette année, or le gouvernement les a informés que les fonds ne seraient disponibles qu’à partir de… 2042 ! Il y a tellement de choses à dire sur le sujet qu’il est difficile de toutes les nommer, nous finirons par cette réforme anti familiale qui peut provoquer l’indignation chez n’importe qui. 

L’État grec a décidé de surtaxer les familles ayant plus de trois enfants, ainsi par rapport à une famille de deux enfants elle paiera près de 1600€ d’impôt en plus. La natalité n’est pas prête de monter. Heureusement, un ancien ministre grec a trouvé une solution pour relancer le pays, en effet M. Doukas propose de faire travailler les citoyens grecs sans les payer ! Après le retour de la malaria, le retour de l’esclavage !

On peut dénoter des faits assez incroyables se produisant et qui ne sont peu ou pas relevés par les médias français. Par exemple, près de 300 écoles ont dû fermées cet hiver puisque celles-ci n’avaient plus les moyens de chauffer les salles alors que les températures étaient très basses, ainsi l’éducation des enfants ne peut même pas être assurée. C’est l’une des conséquences de l’augmentation des énergies fossiles, mais ce n’est pas la seule. En effet, les grecs se chauffent dorénavant au bois, certains coupent du bois dans les forêts locales ce qui fait apparaitre d’une part un phénomène de déforestation, et d’autre part une pollution en raison de l’apparition d’une brume composée de particules dangereuses pour l’organisme humain. Plus « amusant », le club de football emblématique grec, le Panathinaïkos, a demandé à jouer pendant la journée car le club n’a plus les moyens d’assurer le paiement de sa facture d’électricité ! Le club de Voukefala a même été jusqu’à demander à une maison close de les sponsoriser pour tenter de stabiliser ses finances ! Toujours dans le dément, et c’est sans doute une première dans toute l’histoire de l’espionnage moderne, les services secrets grecs se sont mis en grève pour contester la baisse de leur salaire, du jamais vu !

Deux conséquences principales apparaissent quant à cette situation. La première est à saluer grandement, c’est l’apparition et la résistance du quotidien grec Hot Doc qui donne aux médias européens une belle leçon de journalisme. C’est à eux que l’on doit la fameuse diffusion de la liste Lagarde où, à titre d’exemple, on apprend la corruption de nombreux politiciens grecs comme M. Papandréou dont la mère possède un compte en banque en Suisse crédité de 500 millions d’euros ; il convient de préciser que ladite mère est âgée de près de 90 ans. De même, on a pu voir l’évasion fiscale de nombreux députés des partis Pasok et Nea Demokratia (l’équivalent du PS et de l’UMP) en Suisse. Ce numéro s’est écoulé à près de 100.000 exemplaires. À ce propos, comme à l’époque napoléonienne, le gouvernement cherche à interdire la publication de ce journal. La deuxième conséquence, et c’est sans doute le pire élément de ce bilan, se caractérise par la montée en puissance du parti néo-nazi l’Aube dorée qui a obtenu lors des dernières élections législatives 21 sièges au Parlement. Salut nazi, croix gammée moderne, thèse raciste, violence ethnique, tout est pourtant réuni pour qu’un tel parti soit au plus bas dans l’opinion publique. Il connait toutefois un grand succès puisqu’il lutte contre le plan de rigueur imposé par le gouvernement grec et l’immigration illégale, mais surtout agit clairement « sur le terrain ». À titre d’exemple, ses adhérents organisent des chasses dans les marchés publics pour trouver les marchands sans autorisation officielle et saccager leur stand. La corruption des partis de gauche et de droite et les conditions de vie très difficiles font que ce parti, certes très dur mais actif contrairement aux autres, connait un vif succès dans l’opinion publique.

L’inspiration de cet article m’est venue suite à l’entrée officielle de la France en récession. En effet la Banque de France a confirmé ce jeudi 10 janvier que l’activité économique du quatrième trimestre 2012 avait baissé de 0,1% alors qu’une baisse similaire avait été constatée pour le troisième trimestre de cette année. Beaucoup parlent des problèmes en Espagne, en Italie ou encore au Portugal mais la situation est plus que préoccupante en France. La question à se poser est tout simplement de savoir si les Français, six fois plus nombreux que les Grecs, accepteront tout ce qui a été accepté par le peuple grec comme sacrifice ou si, au contraire, il se soulèvera…

Etape numéro un la précarisation Etape numéro deux la baisse du chômage ?


Vers une réduction des indemnisations chômage ?





Dans l’édito d’hier, je suis revenu longuement sur l’accord concernant la « sécurisation » de l’emploi. Loin de nier les rigidités du marché du travail français, je trouve juste qu’appeler « sécurisation » la précarisation, c’est nous prendre pour des imbéciles. Je ne juge ni positivement ni négativement cette réforme. Je constate un certain nombre de faits qui, à mon sens, mènent l’ensemble des pays d’Europe vers une « grècification » plus ou moins violente et rapide. Or il ne faut pas se leurrer. Nous venons de vivre l’étape numéro un : la précarisation et la fin d’une certaine forme de sécurité de l’emploi. Sécurité toute relative néanmoins.



Nous sommes désormais en chemin pour l’étape 2 et celle-ci est d’une logique évidente. Dans une économie, ce qui accroît le niveau d’emploi est avant tout l’activité et la croissance. Sans croissance, sans activité de production point de salut de la création d’emploi. Cela fait 40 ans que le chômage monte inexorablement et François Hollande a déjà oublié les paroles d’un autre François Mitterrand qui avait déclaré que contre le chômage, nous avions tout essayé et que tout avait échoué. Alors quelle va être cette étape 2 ? La réduction de l’indemnisation du chômage qui passera sans doute par la remise en place d’une forme de dégressivité, qui existait soit dit en passant avant le début des années 2000. Face aux déficits abyssaux de l’assurance chômage résultant d’une double pression, c’est-à-dire d’un côté une augmentation du nombre de demandeurs d’emploi qui génère des coûts supplémentaires, et de l’autre une baisse importante des recettes liée à une baisse du nombre de cotisations puisqu’il y a moins de cotisants, on ne peut qu’aboutir à des déficits records que notre pays surendetté n’aura pas les moyens de financer. Ainsi la presse commence à se faire écho de ces difficultés qu’il faudra bien régler… rapidement.



La dette de l’assurance chômage n’en finit plus de se creuser

Selon l’Unédic, une hausse du nombre de demandeurs d’emploi indemnisables de près de 180 000 personnes en 2013 est à prévoir, après 322 400 chômeurs supplémentaires en 2012. Du coup, l’Unédic a revu à la hausse ses prévisions de déficit pour 2013 à 5 milliards d’euro contre un déficit prévu de 2,6 milliards en 2012. Au total, l’assurance chômage a cumulé un déficit de 13,8 milliards fin 2012. La dette de l’Unédic devrait augmenter à 18,6 milliards fin 2013. Voilà quelques chiffres qui font froid dans le dos, tout en sachant que cette dette n’est pas comptabilisée dans celle de l’État français… (Les trous sont partout mes braves.) Il n’y aura donc pas d’autre solution que de couper dans les dépenses de l’assurance chômage à un moment ou à un autre. Mais rassurez-vous, ce sera juste, ce sera pour votre bien, et puis comme ce sera fait par un gouvernement de gauche ce sera forcément « populaire » !! Mais nous vivons les premiers instants de la fin de notre État-providence. Accrochez-vous car cela risque de sacrément secouer socialement parlant.



Pendant ce temps, et comme le disait Jacques Chirac parce que les emmerdes volent en escadrille (comme nos mirages au-dessus du Mali), un monument de la Kulture (Kulture avec un K cela fait jeune et moderne) parisienne s’effondre, je parle bien sûr du Megastore de chez Virgin. Or je le rappelle, en France, la culture c’est bien, c’est beau, c’est important et on ne peut être que pour, ce qui a valu une mise au point de je ne sais plus quel ministre qui s’est senti obligé de dire : « Non le gouvernement ne nationalisera pas les disquaires. » Quel courage politique tout de même, j’en suis encore admiratif. Bref.

Vers une réduction des indemnisations chômage ? - Economie Matin