mardi 31 décembre 2013

Révélations Sur Les Tractations De l' Aide à La Grèce En 2010



Les documents secrets du FMI sur la Grèce


Publié le 23 octobre 2013 dans Économie internationaleEurope

Des documents confidentiels du FMI ont fuité dans la presse américaine à propos des tractations qui ont eu lieu concernant les plans de sauvetage à l’économie grecque.
Par Charles Sannat.

C’est le Wall Street Journal qui a sorti ce dossier concernant les différentes réunions et tractations qui ont eu lieu en 2010 autour du sujet des plans d’aides nécessaires à l’économie grecque.

Les notes et les procès-verbaux du conseil d’administration du FMI sont accablants sur la façon dont il a été décidé d’aider la Grèce. Tout ce que nous disons depuis le début de la crise grecque, à savoir que les plans d’aides à la Grèce n’aident pas la Grèce, ni l’économie grecque et encore moins la population grecque mais sont des plans de sauvetages des banques, en particulier des banques européennes.

Ces documents confidentiels sont accablants sur la façon dont la Grèce a été et reste traitée aujourd’hui car sa situation est sans espoir économiquement parlant. Il a été décidé de sacrifier un pays entier pour préserver les bénéfices des grandes banques commerciales. Tout cela est une évidence depuis le début pour qui observe avec un tant soit peu de jugeote la situation.

Lors de la réunion du 9 mai 2010 du FMI, le conseil d’administration a approuvé le premier plan de sauvetage de la Grèce. Pourtant, il y a eu des désaccords considérables au sein même de l’institution et lors des différentes réunions. Néanmoins, Américains et Européens disposent de suffisamment de droits de votes pour pouvoir ignorer les autres avis, raison pour laquelle les pays émergents insistent de façon de plus en plus importante sur la réforme des institutions internationales.

Le directeur exécutif suisse René Weber dira :

« Nous avons des doutes considérables quant à la faisabilité du programme… Nous avons des doutes sur les hypothèses de croissance qui semblent être trop favorables.

Même un petit écart négatif par rapport aux projections de croissance de base rendrait le niveau d’endettement insoutenable sur le long terme… Pourquoi la restructuration de la dette et l’implication du secteur privé dans le plan de sauvetage n’a pas été considéré jusqu’ici ?… »

Pour une raison somme toute assez simple. « L’implication du secteur privé », ce sont les banques commerciales. Restructurer la dette grecque, abandonner des créances impossibles à rembourser c’était amputer d’autant les bénéfices et les fonds propres des grands banques commerciales du vieux continent. Cela signifiait faire des augmentations de capital en urgence, voire même demander à chaque État d’aller renflouer directement ses banques respectives.

Le directeur exécutif brésilien Paulo Nogueira Batista dira :

« Les risques du programme sont immenses… À l’heure actuelle, les programmes risquent de substituer aux financements privés des financements officiels. En d’autres termes, ce programme peut être considéré non pas comme une opération de sauvetage de la Grèce, qui devra subir un ajustement déchirant, mais comme un plan de sauvetage des créanciers privés de la Grèce, principalement des établissements financiers européens. »

« Notre décision d’aller dans le sens de ce programme problématique et risqué ne doit pas être interprétée comme signifiant que nous soutiendrons à l’avenir de telles politiques. À l’avenir, nous souhaitons nous assurer que le fonds monétaire international ne soit pas mené sur la voie d’approuver un programme qui peut se révéler mal conçu et finalement insoutenable. »

Voilà qui est limpide de clarté. Je rappelle que nous sommes le 9 mai 2010 et que déjà tout est parfaitement connu et anticipé concernant les conséquences délétères des politiques de rigueur menées en Grèce. Non seulement c’est connu, mais c’est en plus dit, écrit et acté sans que cela ne change rien aux décisions prises par nos gouvernants européens.

Le directeur exécutif argentin Pablo Andrés Pereira dira :

« L’alternative d’une restructuration volontaire de la dette aurait dû être mise sur la table… Les autorités européennes auraient été bien avisées d’arriver à un processus de restructuration ordonnée de la dette. La ligne du FMI est que la stratégie approuvée n’aurait qu’un impact marginal sur les problèmes de solvabilité de la Grèce… Or il est très probable que la Grèce soit dans un état aggravé après la mise en œuvre de ce programme. »

Encore une fois, nous savions exactement ce qui allait se passer avec l’effondrement de l’économie grecque, ce qui ne pouvait qu’aboutir à une spirale infernale de chute de l’activité, baisses des rentrées fiscales, augmentation de la dette… sans oublier les dégâts sociaux et les ravages humains.

Le directeur exécutif égyptien Shakour Shaalan dira que :

« Nous souhaiterions avoir de plus amples précisions sur les hypothèses… des projections de croissance à moyen terme qui nous semblent plutôt optimistes… Nous souhaiterions savoir si la restructuration de la dette a été parmi les options envisagées dans le programme d’aide.
La restructuration de la dette peut être considérée comme défavorable, mais elle doit être envisagée. »

Le directeur exécutif indien Arvind Virmani dira que :

« L’ampleur de la réduction budgétaire sans aucune politique monétaire en accompagnement est sans précédent.

C’est un fardeau de la taille d’un mammouth que l’économie pourra difficilement supporter.

Même si le programme est mis en œuvre avec succès, cela pourrait déclencher une spirale déflationniste de la baisse des prix, baisse de l’emploi, et la chute des recettes fiscales qui pourraient éventuellement compromettre le programme lui-même. Dans ce contexte, il est également nécessaire de se demander si l’ampleur de l’ajustement ne construit pas le risque d’échec du programme et l’arrêt des paiements conséquents…

Il est à craindre que le défaut et la restructuration soient inévitables. »

Là encore, le FMI était parfaitement au courant des risques qui pesaient sur la Grèce et de l’inutilité de telles mesures prises isolément, c’est-à-dire sans le levier de la dévaluation monétaire… liée au dogme de l’invincibilité de l’euro.

Le directeur exécutif chinois Il Jianxiong dira que :

« Les risques pour le programme sont importants… La projection de croissance semble optimiste. »

C’est pour le moins laconique et peu étayé bien que cela reste juste dans les faits.

Cette année, en juin 2013, Christine Lagarde, directrice générale du FMI, revient sur le dossier de la Grèce en sortant l’inaltérable « on ne pouvait pas savoir » expression fourre-tout servant surtout à exonérer de toute responsabilité des gens qui sont censés pourtant en exercer.

« En mai 2010, nous savions que la Grèce avait besoin d’un plan de sauvetage, mais pas qu’il faudrait une restructuration de la dette… Nous n’avions aucune idée que la situation économique générale allait se détériorer aussi rapidement qu’elle l’a fait… »

Et nous, nous devrions croire Madame Lagarde qui ne savait pas ce que n’importe quel économiste de comptoir pouvait parfaitement prévoir dès le plan d’aide à la Grèce connu. Nous savions tous que la dette de la Grèce serait effacée à un moment ou à un autre et que plus l’on attendait, plus le coût global pour les contribuables européens serait élevé.

Résultat : plus de 3 ans après, nous allons recommencer avec le cirque de la dette grecque… qui n’a jamais été aussi élevée que maintenant.

Heureusement, comme le dit le FMI, désormais tout va beaucoup mieux puisque :

« Le programme actuel a déjà intégré les leçons du précédent. Il dispose d’un cadre pour la réduction de la dette de la Grèce et un engagement des Européens à accorder un allègement de dette supplémentaire, si nécessaire pour maintenir la dette sur le chemin prévu dans le programme, et à condition que la Grèce respecte ses objectifs budgétaires en 2013 et 2104. En outre, la Grèce a demandé et reçu un allègement de la dette. Sur des hypothèses de croissance, nous prévoyons une reprise tirée par une amélioration du sentiment, que les réformes puissent fonctionner, mais nous sommes plus prudents qu’avant et nous nous rendons compte qu’il faudra certainement plus pour que la Grèce renoue durablement avec la croissance. »

Que voilà des propos officiels et rassurants alors que la réalité, qui va nous rattraper dans quelques jours, est tout autre.

La Grèce et ses créanciers affichent d’importants désaccords.

Le ministre des Finances grec Stournaras a ainsi affirmé que les conditions posées par les créanciers (UE, BCE et FMI) risquent d’être drastiques tout en annonçant (ce qui reste de la posture politique) qu’il refuserait tout plan qui alourdirait l’austérité sans comporter de « mesures structurelles ».

En clair, la Grèce veut une nouvelle annulation de sa dette et c’est une évidence économique à défaut d’être une évidence morale incontestable.

Il faut bien avoir à l’esprit qu’en 2010 (moment où ont été prises les notes dévoilées plus haut dans cet article), la dette publique de la Grèce était de 133 % d’endettement sur PIB.

Aujourd’hui, en 2013, nous en sommes à 175 %… On ne peut donc pas dire que la politique menée jusqu’à aujourd’hui par la troïka ait brillamment réussi à régler les problèmes. Au contraire. Comme prévu, tout s’est bel et bien aggravé.

Or pour le moment, personne ne veut entendre parler de nouvel effacement de la dette grecque. Fin septembre, les négociations ont d’ailleurs été interrompues, officiellement pour des « raisons techniques » comme l’avait indiqué le communiqué de l’époque. Depuis, rien n’avance, et l’absence de constitution d’une nouvelle coalition gouvernementale en Allemagne empêche toute reprise du processus de négociation.

Nous sommes en 2013, tout le monde savait que nous allions vers l’échec. Nous y sommes. Il ne reste plus qu’à trouver à nos brillants mamamouchis une nouvelle idée, ou un nouveau tapis pour cacher ce nouveau problème. Le régler ne semblant jamais avoir fait partie des plans de nos dirigeants.

C’est un véritable scandale politique, économique, c’est un scandale de ce qu’est devenue l’idée européenne, c’est une honte démocratique, et pourtant… le silence est le plus total.

Pathétique.

Les documents secrets du FMI sur la Grèce - LES TEMOINS DU TEMPS PRESENT

Les Trois Cauchemars Du Roi Hollande


François Hollande hanté par trois cauchemars


Nous ne résistons pas au plaisir de vous offrir ce texte de Bongobi



A la veille des voeux aux Français, les nuits du président François Hollande seraient peuplées de cauchemars, conte Hervé Karleskind, sous la plume de Madame de Sévigné. 
A la veille du Nouvel An, François Hollande aurait perdu ses illusions, commente Madame de Sévigné. 

Paris, le 30 décembre, 

Vous me reprochâtes de ne vous écrire que de mauvaises nouvelles: j'ai donc laissé passer un peu de temps, en espérant que les cieux se montreraient plus cléments. En vain. 

Oserai-je vous donner quelques échos de la cour? Ils ne sont guère réjouissants: le comte d'Artois, toujours à écouter aux portes et à frayer au cul des bonnes, pardonnez ma mie l'extravagante licence de mes mots, raconte que le roi, après avoir peint du plus seyant rose le cours des choses, voit à présent tout en noir. Le voici hanté de cauchemars, au nombre de trois. 

Le voici hanté de cauchemars, au nombre de trois [seulement?]


Le premier l'a gagné dans la nuit qui suivit la Nativité. Il rêva en effet que, contrairement à ce qu'il avait ardemment souhaité, le nombre des désoeuvrés n'avait point désenflé, tout au contraire. Il s'éveilla, baigné de mauvaises humeurs, tremblant de froid et de fièvre. Il ne se rendormit plus jusqu'au petit matin blafard de ce coeur d'hiver, quand vint l'heure tant redoutée de l'audience de Monsieur de Monbeausapin. L'infortuné ministre avait une bien mauvaise nouvelle pour son roi qui lui confessa, en guise de préambule, qu'il avait passé une nuit exécrable. 

Hélas, les artifices du ministre, un homme rompu aux aphorismes de cour, ne lui furent d'aucun secours: il ne put que confirmer le sombre songe du roi. En dépit de ses efforts restés vains à juguler cette épidémie, le fidèle serviteur dut avouer, nolens volens, que le roi avait échoué, et que ses imprécations s'étaient perdues dans le vent des promesses non tenues. Le désoeuvrement grossissait encore, comme les rivières de Bretagne, ne laissant aucun répit. Le roi, pensa Monbeausapin, se trouvait beau d'avoir fait son miel de résolutions insensées, jouant les Rodomont pour terrasser cette hydre qui semblait se grossir des coups qu'il lui portait. 

Que pouvait-il mander à présent qui ne fasse penser à quelque piège abscons? 


La cour, toujours à sombrer dans la vanité, se gaussa de comparer le Flou à Héraclès, raillant son peu d'allant et décriant sa parole à présent ruinée. Cette calamiteuse nouvelle plaça le roi dans un embarras abyssal: n'avait-il pas prévu de prononcer son rituel discours de fin d'année tout à la gloire de son action et signifier ainsi à ses sujets qu'il était parvenu à faire reculer le monstre en lui tranchant quelques tentacules? Que pouvait-il mander à présent qui ne soit amphigourique, qui ne fasse penser à quelque piège abscons? 

Il convoqua sur le champ son aréopage de mages et de maîtres à penser à des fins de les enjoindre de trouver une formule magique propre à faire passer l'infâme potion qu'il allait devoir servir à ses sujets. 

Las, la nuit suivante, notre pauvre roi fit un deuxième cauchemar: vous vous souvenez, ma chère et tendre, qu'il avait promis que nos soldats ne perdraient pas de temps à mater les illuminés qui terrorisent l'un des plus pauvres pays de notre monde: la guerre serait courte et joyeuse, croyait-on innocemment. Là encore, le cauchemar du roi se vérifia. Nos armées, chichement pourvues, peinaient à défaire les rebelles au point que cette expédition prenait les allures d'un bourbier au coût exorbitant. Le Flou se montra du reste fort déçu du peu d'empressement des cours européennes à qui il avait tendu la sébile dans le dessein d'abonder les finances de cette croisade. 

Là aussi, la cour dauba. Qui parla d'échec, qui d'aventure insensée, qui encore de prestige perdu, qui, pour finir, d'humiliation. 

Le roi fit un troisième cauchemar 


En cette fin d'année, échaudé par tant de cruels revers, le roi en venait à redouter l'Epiphanie. Hanté par ses mauvais songes, ne craignait-il pas que les Rois mages vinssent à tourmenter ses nuits pour lui offrir des présents tout aussi empoisonnés que ceux que l'année qui s'achevait lui avait réservés? 

En cette période d'ordinaire apaisée par ce que l'on nomme parfois abusivement "trêve des confiseurs", je vous le donne en cent, je vous le donne en mille, le roi fit un troisième cauchemar. 

Il rêva que le Bref, son rival à présent déclaré, prononçait des voeux à l'adresse de ses anciens sujets, laissant entrevoir qu'il ne tarderait plus à remonter sur le trône. Le sommeil du roi fut alors gâté par un bien vilain songe: le Bref s'était introduit en son ancien château pour lui croquer un orteil en lui susurrant qu'il allait bientôt perdre des villes à pleine charretées et que le siège du Parlement de Strasbourg signerait une défaite tout aussi cuisante. 


Le roi a besoin de quiétude à des fins d'affronter la nouvelle année 


Ses gens racontent sous le manteau que le Flou s'éveilla en criant si fort que la maisonnée s'en fut toute chamboulée. Madame lui fit porter une potion apaisante: mais rien n'y fit. Le roi, hors de ses esprits, jura qu'il avait vu le Bref, déguisé en Méphisto, danser et chanter au pied de son lit de douleurs. 

Personne ne le crut, mais tout le monde s'accorda pour mander que le roi avait besoin de quiétude à des fins d'affronter une nouvelle année placée sous de bien mauvais augures. 

Pressé de livrer ses présages lors de notre dernier souper, le comte d'Artois à qui l'on demandait de peindre l'avenir du roi, se tira d'affaire par une pirouette. "Quel chemin devrait-il donc prendre pour en finir avec la guigne?", osa mander une petite baronne un peu effrontée. "Aucun, laissa tomber d'Artois, légèrement dédaigneux. Ses chemins ne mènent ni à Rome ni à Canossa: mais à une impasse".

PaSiDupes: A l'Elysée, notre cauchemar fait des cauchemars

Manuel Valls le Pompier Pyromane De l' Antisémitisme Supposé

faudra t il aussi interdire "au dessus c'est le soleil"?


Vous remarquerez qu'on protège le visage, on floute le visage des criminels, des délinquants qui ont commis des actes graves (viols, agressions, crimes etc...) mais quand quelques jeunes potaches font une blague de leur âge, on les met sur la place publique.

Je crois que nous avons dépassé la limite du tolérable, nous sommes dans une dictature qui déteste le peuple et veut le chaos et le règne des assassins et des exploiteurs de peuple.
Tous les hommes, ont connu des périodes de soumissions, de tyrannie, et les français se sont fait exploiter, attaquer et martyriser par de nombreux régimes, et il est temps qu'ils reprennent leur destinée en main.

Si on interdit les spectacles de Dieudonné que devient la célèbre phrase attribuée à Voltaire : "Je ne suis pas d'accord avec ce que vous dites mais je me battrai jusqu'au bout pour que vous puissiez le dire", phrase qui résume l'état d'esprit de la France, pays dit des libertés ? 

Mr Jakobowicz (grand ennemi de Dieudonné) expliquait que si Desproges était encore de ce monde il le traînerait devant les tribunaux... Mais où va t'on ? 

Ce qui se passe dans une salle de spectacle, dans un show humoristique ne regarde pas la justice et ça doit impérativement rester comme ça ! 
Qui peut être d'accord avec la justice de la bien pensance? Si l'asservissement de notre peuple va jusque-là alors nous ne valons guère mieux que la Russie ou la Chine pourtant si décriées dans notre pays

Monsieur Valls qui choisit à notre place nos fréquentations, goûts, idées....il faut demander l'autorisation à M Valls avant d'entreprendre quelque chose ou de s'impliquer..Monsieur a la science infuse....il veut expliquer au peuple ignare la bonne conduite...on va aborder le sujet d'ici peu. 

La chute va être lourde!

Libération Ne Modère Pas Il Censure : Jusqu'où Ce Quotidien De Palais Ira T Il?

Libé : de jean paul Sartre à la place Beauvau...



Liberation.fr ou la censure institutionnelle 

source : Grinçant.com


Liberation.fr ou la censure institutionnelleCe matin à 9:49, Libération publiait sur son site internet un article intitulé« Encore 20 000 foyers privés d’électricité après la tempête ».
Liberation.fr : "Encore 20000 foyers privés d'électricité après la tempête"
Il était donc naturel de tenter d’ajouter un commentaire, avec un lien pertinent vers le billet d’avant-hier, justement sur ces problèmes d’électricité…
À 10:07, le commentaire suivant a donc été glissé :
« Il y a comme un paradoxe de voir ces gros incidents à la moindre tempête, et la situation financière d’EDF/ERDF et de ses filiales qui passent leur temps à donner d’énormes dividendes à ses actionnaires au lieu d’enfouir les lignes…
EDF, ERDF, RTE, ou l’indécente cocagne au service de l’incurie »
Commentaire en attente de modération avec lienpertinent vers Grinçant.com
Depuis peu, Libération procède à une « modération » à priori, et prévient (zone grise dans copie d’écran ci-dessus) :
« Votre commentaire apparaîtra dès validation par le modérateur (généralement en moins de 30 minutes). »
Attendre trente minutes n’est pas très sexy ni efficace, surtout lorsque l’on connaît la durée de visibilité de ce genre d’article, mais bon.
Au bout de trente minutes, rien.
Au bout d’une heure, toujours rien…
Puis, à 11:01 apparaît un commentaire bien conforme à la norme, et qui brosse EDF/ERDF dans le sens du poil, jugez plutôt :
« un grand merci aux agents d’ERDF qui bossaient le 24, le 25, pendant que tous leurs détracteurs baffraient sans se soucier de leur prochain »
Premier commentaire publié à 11:01
Il semble donc clair que le commentaire pro-Grinçant.com n’ait pas été jugé digne d’être publié…
Petit tour du côté de la nouvelle « charte » (« Conditions générales d’utilisation de l’espace communautaire ») afin de déterminer le motif sur lequel ils peuvent s’appuyer pour une telle censure…
Bingo, on y trouve cet item :
« Les liens renvoyant vers les médias ou les sites institutionnels sont autorisés. En revanche, sont rejetés les liens vers les pages perso et les sites de marques. »
Grinçant.com n’est donc pas considéré comme un média, ni comme un site « institutionnel »…
Par contre, il a dû entrer dans la catégorie « pages perso » !
Classement facile qui permet d’éradiquer tout lien vers les blogs, fussent-ils d’une grande pertinence.
Blogs, sur lesquels on trouve bien souvent des choses beaucoup plus intéressantes que sur des sites dits « d’information » comme celui de Libé.
Précisons qu’avant cette nouvelle modération, beaucoup de liens vers Grinçant.com ont été publiés, sans le moindre rejet à postériori.
Cette nouvelle censure s’ajoute à celle de nombreux autres sites de « Presse » en ligne et montre, s’il le fallait encore, ce qu’est l’information « institutionnelle » en France, à l’approche de 2014.
Cela est d’autant plus amusant que l’article de Libération était un vrai travail de journaliste, puisqu’il s’agissait d’une… Dépêche AFP !Le copier-coller est en effet devenu la norme dans les « médias ou les sites institutionnels ».
Quant au vrai travail d’alerte, d’analyse, ou même simplement rédactionnel, c’est le plus souvent l’apanage des blogs, souvent qualifiés « d’information alternative ».
Mais il faut bien comprendre qu’un journal comme Libé, en position plus que déclinante (c’est la cata dans les kiosques), ne peut plus vivre que grâce à des expédients nauséeux.
Et il faut bien évidemment préserver ce qui lui permet encore de subsister…
Non pas le travail journalistique.
Mais les subventions publiques.
En 2012, au titre des « aides à la presse », Libération a touché pas moins de 10 millions d’euros.
Au titre de la « presse en ligne », c’est 331 320 euros qui sont tombés pour liberation.fr
Cela leur a permis de se payer un ou deux modérateurs…
Et surtout de financer la censure !
Crédit photo : Paires de ciseaux  – Wikimedia Commons

François Hollande ou la ruine des idéaux de la gauche française en pleine décrépitude...

De l'espoir à la détestation


2013, le jeu des sept faillites de la gauche 

Source :  Stéphane Alliès 


Dans le rétroviseur d’une première année pleine et entière au pouvoir, la gauche gouvernementale désespère son électorat, et l’hypothèse pour l'heure peu probable d’une alternative, comme d’un changement de cap, n’enthousiasme pas davantage. Retour sur sept faillites qui ne laissent guère optimiste sur 2014.
Après le désenchantement, le néant. Si depuis son arrivée à l’Élysée, le nouveau pouvoir socialiste n’a de cesse de tester les bas-fonds de son impopularité, de reculades en renoncements, d’absences de courage en cadeaux aux entreprises, la situation n’est guère plus brillante dans les autres allées de la gauche. Et c’est peut-être la plus grande réussite du début de quinquennat Hollande : à force d’organiser la déception et d’agencer la résignation, personne ne semble aujourd’hui en mesure de venir lui contester son austère et amer magistère. Pourtant si nombreuses, les oppositions dans son propre camp paraissent démunies, contraintes d’observer et de se lamenter sur le champ de ruines des idéaux de la gauche française et du mouvement social en décrépitude…
Comme anesthésiées par dix ans de droite, et d’une prétendue droitisation de la société qui arrange bien les plus conservateurs (lire ici), désireux de continuer à tracer les contours du cercle de la raison dont il ne faudrait surtout pas sortir, les gauches françaises ne sont plus à la recherche du peuple, mais bien du côté de la continuité de l’État et de la haute fonction publique qui leur dicte quoi faire. Quant aux gauches qui s’opposent, faute de stratégie d’alternative crédible ou de courageuses et tangibles recherches de convergences, elles en sont réduites à commenter et contempler l’ampleur du désastre. Sous Jospin, bon an mal an, la gauche était plurielle. Sous Hollande, la gauche n’est plus rien. Et en 2013, sa désintégration a pris le tour d’un déprimant jeu des sept faillites.

Bruno Le Roux, président du groupe PS à l'Assemblée. 
Bruno Le Roux, président du groupe PS à l'Assemblée. © Reuters

  • L’hypo-parlement
Déjà un an et demi que l’hémicycle est installé et l’on peine encore à trouver les nouveaux Peillon et Montebourg de 1997, jeunes députés ayant biberonné à autre chose que la vie interne (l’un était professeur de philosophie, l’autre avocat) et se saisissant de leurs pouvoirs parlementaires pour enquêter de façon offensive sur la situation des tribunaux de commerce ou sur les paradis fiscaux. Des initiatives, telle la lutte contre la fraude fiscale ou quand il s’est agi d’améliorer le texte de loi sur le contrôle bancaire, ont sorti certains élus de leur tétanie. Mais le quotidien parlementaire reste en 2013 plus marqué par la caporalisation que par l’autonomie conquérante face à l’exécutif. Même au moment d’émettre la bien peu audacieuse possibilité de voter l’entrée en guerre (au moment de l’épisode syrien), les parlementaires se sont montrés impuissants face aux prérogatives du chef des armées de l’Élysée. L’exemple anglais et américain a davantage renvoyé à la France son parlementarisme potiche. Et depuis, les forces françaises se sont engagées en Centrafrique, sans que personne s’insurge de l’absence d’aval de l’Assemblée.
Question moralisation et rénovation de la vie publique, la “force tranquille” est toujours de rigueur, surtout si l’on compare les timides travaux législatifs de l’année 2011 à ceux des parlements anglo-saxons (par exemple, la condamnation de députés à de la prison ferme en Angleterre, dans l'affaire des notes de frais). La commission d’enquête sur l’affaire Cahuzac a montré la faiblesse d’un camp incapable de se prononcer sur ses propres turpitudes (voir notre émission), allant même jusqu’à désigner comme rapporteur un ancien trésorier du PS, Alain Claeys, quand le financement politique du parti socialiste était l’un des enjeux sous-jacents de la commission. Sur le cumul des mandats, la résistance sénatoriale a montré l’archaïsme d’une partie des socialistes (essentiellement des proches de François Hollande). Quant à la loi sur le non-cumul, après avoir vu son application reportée à 2017, son extension à l’idée d’un non-cumul dans le temps (trois mandats consécutifs maximum) a sèchement été évacuée par le groupe socialiste (lire ici), malgré un vote majoritaire des députés de gauche en commission.

Réunion à l'Assemblée nationale, où plusieurs "clubs" et courants socialistes ont réclamé une réforme fiscale, le 2 juillet 2013 
Réunion à l'Assemblée nationale, où plusieurs "clubs" et courants socialistes ont réclamé une réforme fiscale, le 2 juillet 2013 © S.A

En creux, c’est le constat le plus désolant : trop heureux de retrouver la majorité, les socialistes se sont lovés dans la culture d’acquiescement législatif que chérit d’habitude la droite. Résultat, à quelques rares exceptions près – dont la principale demeure le mariage pour tous (mais avec l'assistance médicale à la procréation abandonnée en route) –, on ne trouve pas trace d’un texte voté par l’ensemble de la gauche, au Sénat et à l’Assemblée. Une majorité introuvable, faute de se donner la peine de penser des convergences. L’exemple le plus chimiquement impur a été celui de la proposition de loi sur l’amnistie sociale. Après un compromis entre communistes, écologistes et socialistes au Sénat, avec la bienveillance de Christiane Taubira, c’est un enterrement qui s’ensuivit à l’Assemblée, avec la malveillance de Manuel Valls. Symbolique, ce refus socialiste d’accéder aux demandes du reste de la gauche s’est répété lors de la proposition de loi écologiste sur les ondes électro-magnétiques, puis sur le texte radical instituant une liste électorale unique aux européennes.
Quant aux voix divergentes internes à la majorité parlementaire, quand elles s’expriment, c’est souvent à titre individuel et sans grande coordination. Ainsi Malek Boutih au moment de la démission de Delphine Batho, Pouria Amirshahi après l’affaire Léonarda (lire ici), Isabelle Attard après le vote de la réforme des retraites (lire ici)… Souvent mentionnée dans les discussions de coulisses, l’hypothèse d’une scission du groupe socialiste, lui enlevant sa majorité absolutiste (il suffirait d’une quinzaine de départs) et obligeant à prendre en compte les avis divergents, reste d’actualité pour 2014. Mais une telle tentative court le risque de voir le groupe socialiste restant transiger avec les députés centristes, davantage que sur sa gauche. Alors cela prend pour l'instant la forme de conférences de presse occasionnelles, entre différentes nuances de gauche (durable, populaire, forte, etc.),comme en juillet dernier. Revendication commune alors : une réforme fiscale consacrant la fusion de la CSG avec l'impôt sur le revenu. Six mois plus tard, le bilan de la démarche est mitigé : si une « remise à plat fiscale » a été annoncée, on n'en connaît pas encore les contours, et elle devrait s'étaler sur tout le quinquennat…
  • La disparition du PS… et de l’aile gauche socialiste
Aubry l’avait sorti du coma, il y est retombé, étouffé sous l’édredon hollandais. Comme redouté au regard de ses états de service, l’heureux désigné, Harlem Désir, n’est pas parvenu à briser son armure d’apparatchik rentré dans le rang solférinien. Inaudible et démuni face aux atermoiements d’un pouvoir qu’il soutient coûte que coûte, il a paru être investi d’une mission impossible. Quand il a fait preuve d’audace (en demandant un référendum institutionnel ou quand il exprima sa volonté de voir rentrer Léonarda et sa famille en France), il a fini de creuser sa tombe, sévèrement recadré par des éléphants aux attentes contradictoires. De plus petit dénominateur commun, il est désormais devenu un simple détonateur, fusible évident en cas de déroute confirmée aux prochaines européennes.
Dans les actes, le plus grand de ses échecs à la tête du parti est la façon dont il a “fossoyé” la plus intéressante des innovations du PS de ces dernières années : la primaire citoyenne. En organisant a minima sept consultations municipales en tout et pour tout sur le territoire, il a cassé l’élan modernisateur de la compétition présidentielle, qui avait réussi à impliquer enfin des sympathisants socialistes lassés des obscurs jeux de courant dans des sections socialistes volontairement réduites au plus petit nombre, histoire d’être le plus verrouillées possible. En préférant l’expérimentation à la généralisation, le PS d’Harlem Désir a “gadgétisé” l’outil primaire, le réduisant à un “clientélisme à ciel ouvert” à Marseille, atténuant sa légitimité au Havre, ou rendant carrément inopérant son résultat à La Rochelle (lire ici et ici). Avec le sentiment que, définitivement, ce parti socialiste préférera toujours les petits arrangements entre quelques dizaines de milliers de militants, répartis en une dizaine d’écuries, à l’ouverture audacieuse à la société mobilisée.
Harlem Désir 
Harlem Désir © Reuters
Quant aux ailes gauches du PS, c’est l'hallali. Benoît Hamon et les siens, pourtant charnière essentielle dans le dispositif actuel (un ministre et une vingtaine de députés), ont mis la tête dans le sable, fidèles à une stratégie édictée lors du congrès de Toulouse : on joue la légitimité du pouvoir en place et on attend des jours meilleurs, afin de prendre le PS, et des villes (comme Montreuil ou Saint-Denis) ou la présidence de la région Île-de-France. Un pari à long terme, qui pourrait même passer par une alliance pragmatique avec Manuel Valls, à l’autre bord de l’échiquier socialiste.
De son côté, Arnaud Montebourg est lui aussi totalement rentré dans le rang, et ne fait plus entendre sa musique particulière qu’au moment de critiquer les orientations de l’Union européenne. Tout occupé à consolider son “alliance des producteurs”, et donc à parfaire son réseau patronal et syndical en vue d’échéances futures, le héraut de la rénovation socialiste, de la démondialisation et de la VIe République, se satisfait aujourd’hui sans gêne des archaïsmes institutionnels et fait avec la mondialisation, tout occupé à sa volonté réindustrialisatrice du pays, souvent synonyme jusqu’ici d’anti-écologisme parfois primaire.
Le courant Maurel/Lienemann, enfin, n’en finit plus de commenter les renoncements et de conter l’éloignement progressif du pouvoir vis-à-vis des valeurs de gauche, quitte à s’accommoder de la déprime et du fatalisme qu’elle peut engendrer. Jouant le strict jeu du parti, “Maintenant la gauche” se résout à ce que ce soit plus tard, et bataille poliment pour gagner des positions en interne. Avec un succès mitigé, Emmanuel Maurel n’étant investi qu’en deuxième position de la liste du Grand-Ouest aux européennes.

Marie-Noëlle Lienemann et Pierre Laurent, à l'assemblée des gauches, le 12 décembre 2012 
Marie-Noëlle Lienemann et Pierre Laurent, à l'assemblée des gauches, le 12 décembre 2012 © Antoine Pesch

  • Le Front de gauche en capilotade
C’était l’année de tous les dangers pour le rassemblement de l’autre gauche. Pour la première fois, il n’y avait pas d’élection pour mobiliser, et la double divergence stratégique qui la traverse depuis ses débuts en 2009 avait tout pour prospérer et faire des dégâts dans ses rangs. Cette double divergence, autour du rôle et du poids des élus locaux, ainsi qu’autour de sa finalité existentielle : prendre le pouvoir par la révolution citoyenne ou l’influencer en pesant sur la majorité et en la tirant à gauche, a fini par le faire – momentanément ? – imploser.
Bien que dans les textes la proximité programmatique entre les différentes forces du Front de gauche ait été réaffirmée en début d’année, la progressive personnalisation de la rivalité entre Pierre Laurent et Jean-Luc Mélenchon a mis en danger la pérennité d’un regroupement touchant les limites du cartel électoral. La préparation des municipales à Paris a symbolisé le désaccord, entre la volonté acharnée de la direction communiste à passer un accord dès le premier tour avec le PS et les surenchères verbales contreproductives de Mélenchon à l’encontre de son allié (lire ici).

Jean-Luc Mélenchon et Pierre Laurent, à Grenoble, le 25 août 2013 
Jean-Luc Mélenchon et Pierre Laurent, à Grenoble, le 25 août 2013 © S.A

Seule bonne nouvelle cette année pour le Front de gauche, la constitution d’un troisième pôle (Ensemble), regroupant communistes unitaires, alternatifs et fractions diverses du NPA et de la LCR. Avec l’espoir de sortir la gauche de gauche du face-à-face Laurent/Mélenchon, devenu aujourd’hui davantage un obstacle qu’un marche-pied à la résurrection du mouvement social. Mais rien ne dit encore que son émergence garantira la pérennité du Front de gauche.
La dynamique militante paraît sérieusement entamée, et les choix stratégiques des uns et des autres n’ont pas recueilli les résultats escomptés. L’alternative via une alliance majoritaire au cœur de la gauche, souhaitée par le PCF, s’est résumée à des assises citoyennes sans lendemain (lire ici). L’alternative via la rue et la révolution citoyenne, défendue par le PG et mise en branle le 5 mai et le 1er décembre dernier, n’a mobilisé qu’un noyau militant certes encore soudé, mais bien loin des marées citoyennes espérées.  
Les élections européennes à venir pourraient alors devenir le vrai test de survie pour la gauche antilibérale post-référendum européen, qui risque de voir resurgir le spectre de la division sur fond de désaccord irrémédiable entre Pierre Laurent et Jean-Luc Mélenchon (lire ici). En jeu : un retour au début des années 2000, où chacun se compte en dessous des 5 %, ou le maintien d'un attelage encore fragile, mais permettant d'obtenir plus de 10 % des suffrages.
  • L’écologie “désarmée”
Si les couacs et désaccords gouvernementaux auront été multiples en 2013, seule la ministre de l’écologie aura été démise de ses fonctions. Outre son alerte sur l’austérité en cours, le message de la ministre sortie au début de l’été, Delphine Batho, notamment sur le poids des lobbies dans l’entourage élyséen, aurait dû faire événement, à tout le moins débat. Il n’en fut rien, les socialistes regardant ailleurs, et les écologistes préférant se ranger derrière le successeur Philippe Martin, alors jugé plus compétent en matière environnementale, et ses promesses de transition écologique à venir.
Une rentrée habilement placée par Pierre Moscovici sous le signe du « ras-le-bol fiscal », et voilà que tous les espoirs écolos se sont fracturés, et pas même de façon hydraulique... La fiscalité écologique puis l’écotaxe ont réduit les ministres et parlementaires d’EELV, jusqu’ici fiers d’être arrivés si nombreux à ce niveau de pouvoir, au rôle de vulgaires taxeurs, punitifs des plus pauvres. Le nucléaire ne s’est jamais aussi bien porté, et l’objectif d’une réduction de la part de nucléaire à 50 % du mix énergétique en 2025 jamais aussi bien enterré. Notre-Dame-des-Landes n’a jamais été aussi proche de connaître la pose de la première pierre de son aéroport. Même les gaz de schiste sont encore dans le paysage médiatique, protégés par un moratoire fort fragile. Seul espoir des écolos : que le détail de la transition énergétique, annoncé pour le printemps 2014 par l'exécutif, soit à la hauteur des promesses passées.

Cécile Duflot et Delphine Batho, à l'Assemblée nationale 
Cécile Duflot et Delphine Batho, à l'Assemblée nationale © Jacky Naegelen / Reuters

L’écologie défensive (lire ici) est devenue l'occupation d’un parti qui, faute de marges de manœuvre externes, préfère s’anéantir dans les manœuvres internes, faites de rivalités et de rancœurs recuites. Après l’éviction de son secrétaire national, Pascal Durand, au terme d’une illisible révolution de palais (lire ici), puis d’un congrès pathétiquement incompréhensible (lire ici), c’est à Emmanuelle Cosse d’assumer le flambeau d’EELV (lire ici). Ou plutôt de la flammèche, tant la dynamique et l’attractivité du parti écologiste se résument aujourd’hui à ses seuls élus, quasiment aussi nombreux que ses militants mobilisés.

  • Les quartiers populaires abandonnés
Si l’on repense à la marche pour l’égalité de 1983, les critiques en récupération de l’époque (adressées à SOS-Racisme et au PS de Mitterrand) pourraient faire sourire aujourd'hui. Tant il y aurait fort à parier qu’une mobilisation similaire serait aujourd’hui traitée comme un soulèvement djihadiste ou anti-républicain, mettant en danger la laïcité et prônant un insidieux communautarisme.
L’abandon de l’électorat des quartiers populaires, qui s’était fortement mobilisé derrière François Hollande en 2012, n’a eu de cesse de s’amplifier en 2013. Mesures principales du programme de Hollande, en tout cas les seules concernant les banlieues françaises, le droit de vote des étrangers et le récépissé de contrôle d’identité (lire ici) ont été sabordés sans le moindre scrupule par la majorité socialiste et écologiste. Cet été, d'Argenteuil à Trappes, des contrôles policiers d’identité sur des femmes en niqab ont dégénéré. Et à chaque fois, l'État s’est rangé derrière l’ordre républicain, sans autre réponse sur la lutte contre les discriminations (lire ici).


Même l’intégration n’apparaît plus que comme un problème. Dernière preuve en date, l’invraisemblable polémique autour des rapports commandés par Matignon (lire ici), qui ont provoqué un tollé à droite, mais aussi à l’intérieur du gouvernement. La gauche au pouvoir n’a tellement plus de courage ou de convictions pour affronter ces questions, qu’elle s’interdit même d’en débattre. Quant à la politique de la ville, celle-ci s’éloigne des banlieues dans ses critères (lire ici), et le rapport Mechmache/Bacqué (lire ici), prônant une participation citoyenne et une reconnaissance accrues des habitants des quartiers populaires, est d’ores et déjà rangé dans les tiroirs.
Le principe de laïcité a toujours plus été instrumentalisé au détriment de la seule religion musulmane, faisant monter une islamophobie de plus en plus radicalisée, dont les conséquences ont été le plus souvent niées pour les pouvoirs publics. Le gouvernement Hollande/Ayrault n’assume pas encore tout à fait dans ses discours sa conception d’une laïcité de fer anti-musulmane, mais il encourage vivement, par ses ministres Manuel Valls et Vincent Peillon, à interdire aux femmes voilées de travailler dans des crèches ou d’accompagner leurs enfants dans des sorties scolaires (lire ici).
  • Le non-idéal européen
C’était l’une des promesses emblématiques de Hollande candidat. Lui président, il ferait entendre une autre voix dans le concert européen, et incarnerait un pôle de résistance à la majorité libérale-conservatrice de l’Union. Si sa promesse de renégociation du TSCG a été dévoyée dès l’été 2012, l’année 2013 fut surtout marquée par l'absence de résultats pour la gauche française. Union bancaire au rabaispassivité face au scandale Prismrefus d’asile d’Edward Snowdenouverture des négociations du grand marché transatlantiqueconséquences de la directive sur les travailleurs détachés
Comme toujours, l’Europe a aussi servi d’alibi pour justifier les inactions et les passivités coupables (par exemple,en mettant « le problème rom » sur le dos des accords de Schengen). En revanche, aucune proposition de relance concrète de la dynamique institutionnelle européenne n’a été faite par la France, qui semble s’être résolue à prendre les conseils européens les uns après les autres, sans ambitions à long terme.

Angela Merkel et François Hollande avec, au centre, le Belge Elio Di Rupo, le 15 mars 2013 à Bruxelles. ©CE. 
Angela Merkel et François Hollande avec, au centre, le Belge Elio Di Rupo, le 15 mars 2013 à Bruxelles. ©CE.

Dans un paysage social-démocrate européen à la dérive (lire ici), l’étrange pas de deux vis-à-vis de l’Allemagne merkelienne dit beaucoup de la confusion qui règne dans les têtes socialistes, dès qu’il s’agit d’orientation européenne. Certains lâchent leurs coups contre la chancelière, comme Claude Bartolone ou Arnaud Montebourg. Mais François Hollande fait dans le même temps l’éloge du réformisme de Gerhard Schroeder, à la tribune du congrès du SPD, et sous les yeux d’Angela Merkel (lire ici). Le PS français se range avec entrain derrière l’eurodéputé SPD Martin Schultz pour la présidence de la commission, pendant que le SPD fait grande coalition avec la droite allemande, même si les désaccords restent profonds.
Le débat interne du PS sur l’Europe, en juin dernier, dit bien tout le désintérêt des ténors socialistes sur le sujet. Escamoté par la grâce d’un tripatouillage dont seul le PS a le secret (lire ici), il s’est finalement réduit à une négociation sémantique nocturne, entre gauche et droite du parti, avant qu’une sombre convention nationale dévoile un texte indolore convenant à tout le monde (lire ici). Ultime illustration de cette débandade à gauche : la constitution des listes pour les européennes à venir. Le PS bricole et s’en remet à Édouard Martin, arbre magique cachant la forêt grisouille des investitures bureaucratiques. Les écolos reconduisent des sortants méritants mais ayant laissé la dynamique société civile de 2009 aux vestiaires. Le Front de gauche attend les municipales de mars pour voir s’il peut encore tenir debout aux élections de mai. Pierre Larrouturou tente bien l’aventure de la novation (avec Nouvelle donne, lire ici), propice à un tel scrutin, mais rien ne dit que ses candidatures iront au bout, au risque de rejoindre les autres coups sans lendemain tentés par le héraut des 32 heures.

Pierre Moscovici, le 7 mai 2012 
Pierre Moscovici, le 7 mai 2012 © Reuters

  • L’économie comme seul dogme intellectuel
Un premier semestre 2013 marqué par l’austérité et les pleins pouvoirs donnés aux entreprises, un second par le« ras-le-bol fiscal », formule initiée en propre par le ministre des finances, Pierre Moscovici, dont l'influence sur la marche du pouvoir reste une énigme (lire ici). En 2013, ceux qui rêvaient encore de « rêve français » en ont été pour leurs frais, découvrant à la place le « bricolage pragmatique », déjà revendiqué par Hollande dès 1984 (lire ici), et la République des comptables à lunettes (lire ici).
Ainsi que Mediapart l’a longuement documenté (ici et ici), pour que l’invention soit au pouvoir sous Hollande, il faudrait que les intellectuels soient dans ses arcanes. Or, point d’idéologues dans les entourages de l’État socialiste, juste des hauts fonctionnaires, obsédés par la continuité de l’État et effrayés par tout pas de côté vers l’inconnu. L’exécutif gère le tout-venant, ne voyant pas plus loin que l’horizon de la réduction des dépenses publiques et l’inversion de la courbe du chômage. Et la gouvernance socialiste de l’État s’est peu à peu résumée en une « auto-régulation exigeante » des entreprises (autre remarquable formule de Pierre Moscovici) et en des reculades en tout genre face à ceux qui refusent l’impôt.
À côté de cet économicisme forcené, privilégiant les chiffres et statistiques comme lecture première de la société, aucune idée neuve n’a surgi. Aucun grand discours élyséen n’a accompagné les réformes de l’éducation ou de la justice. Simplement des questionnements sur les compétences personnelles d’un ministre (Vincent Peillon) ou la mise en image de la rivalité entre deux autres (Manuel Valls et Christiane Taubira). Même la réforme fiscale a été annoncée dans un grand cafouillage, où le plus important semblait de savoir si le premier ministre voulait sauver sa peau, plutôt que, là encore, de mettre en scène la thématique de l’égalité, qui était pourtant le socle de la campagne électorale de François Hollande.
Cette croyance en l’économie se double d’une révérence envers la haute administration, origine de tous les maux, à en croire nombre d’élus désorientés par la situation actuelle. « Il y a trop peu de ministres qui font de la politique et ils se font bouffer par les technos », entend-on sans cesse dans les bouches socialistes. La technostructure bénéficie d’une confiance telle, qu’elle en devient intouchable. Ainsi le très sarkozyste directeur du Trésor, Ramon Fernandez, est toujours en poste, deux mois après que Jean-Marc Ayrault a annoncé son départ. La citadelle de Bercy semble plus que jamais inébranlable. À l'inverse du doute dans l'électorat de gauche, à la veille de 2014.


La Centrafrique Selon Un Barbouze

Le centre à fric - Géopolitique d’un barbouze



On l’annonçait, dans le numéro en kiosques : « Le Mali, la Libye, la Syrie, ça suffit pas ? Eh bien non : François Hollande enverrait bien nos petits gars se défouler en République centrafricaine. Pour “secourir” les populations, bien sûr. » C’est maintenant chose faite.
Un barbouze nous dévoile le dessous des cartes.


C’est un « pays en proie à des violences depuis plusieurs semaines, un pays en voie de dislocation, sans gouvernement » : ainsi les médias – en l’occurrence TF1 – nous décrivent-ils la Centrafrique. Voilà d’ailleurs, ce « qui a poussé le président Hollande a agir dans l’urgence » (TF1, 5/12/13).
C’est sous les hourrah, dès lors, que les soldats français mènent la guerre :« Quelque part dans ce chaos, une population terrorisée qui découvre avec soulagement la progression des français. Protéger les civils ? La priorité de l’opération Sangaris. Le long de la nationale 3 les familles l’ont bien compris. Accueil chaleureux dans les localités puis totalement délirant à Bouar, la grande ville de l’Ouest. Ici, depuis des mois, la Séléka fait régner la terreur. […] Les habitants ne veulent pas voir partir les Français. Pour ces derniers, pas le temps de savourer avec des hommes armés non identifiés encore présents en ville, mais le passage à Bouar restera un souvenir indélébile. »
Mais qu’est-ce qui a fait de la Centrafrique « un pays en voie de dislocation » ?
Depuis quarante ans que la France intervient là-bas, quel est le bilan de nos opérations ?
Quels sont les intérêts que nous défendons sur place ?
Ces questions ne sont jamais posées, on leur préfère les scènes de liesse, le« devoir » de « protéger les populations »« la résolution adoptée à l’unanimité à l’Onu ».

« Livret de Caisse d’épargne »


Ces jours-ci, on fait tourner un DVD dans l’équipe de Fakir : The Ambassador. C’est un documentaire danois, à la Borat, ou à la Michael Moore : le réalisateur Mads Brügger se fait nommer consul en Centrafrique et là, jouant les biznessmen, il s’adonne au trafic de diamants, corrompt des ministres, dévoile l’envers d’un fragile décor diplomatique. Au passage, notre Tintin scandinave croise un drôle de zigue, Guy-Jean Le Foll, ancien légionnaire, devenu mercenaire, « chargé de mission auprès du chef de l’État [François Bozizé, en 2011], pour tout ce qui concerne la sécurité intérieure d’État, c’est-à-dire espionnage, contre-espionnage, ingérence, contre-ingérence ». Ce barbouze à la panse énorme délivre, en caméra cachée, une analyse géostratégique – moins enthousiaste que nos médias sur le désintéressement des vertus tricolores : « Historiquement, la France considère la République Centrafricaine comme son livret de Caisse d’épargne. C’est-à-dire qu’elle pense, et elle croit que tout ce qui est dans le sous-sol est à elle. Et à personne d’autre. Dans le sous-sol, on a du cuivre, du fer, du manganèse, du cobalt, de l’uranium, du mercure rouge. Il y a tout ça. On sait où, mais à chaque fois qu’on demande une subvention, une aide ou quelque chose pour faire des phases d’exploitation, on a des problèmes.
— Comment font-ils ?
— Quand vous voulez empêcher quelqu’un de courir, on met un caillou dans sa chaussure. Si on veut empêcher un État de se développer, les ressources qu’il va utiliser pour courir après les rebelles, il ne pourra pas les utiliser pour se développer. »

Un exemple récent :
« Charles Massi était ministre d’État, et il a profité de sa position en tant que ministre d’État, pour détourner l’argent de l’État, acheter des armes, et monter une rébellion, essayer de faire un coup d’état, avec l’aide de la France. »

« Le caillou dans la chaussure »


La guerre civile, ou la rébellion, semble moins contenue qu’encouragée :
« Y a deux avions français, un le matin et un le soir, qui survolent le territoire centrafricain, des avions d’observation militaire. Ça fait trois ans qu’on demande les relevés, on ne les obtient jamais. Ils survolent le territoire, prennent des photos, passent avec des détecteurs de chaleur, des détecteurs de mouvement. Ils savent qui voyage, mais ils ne nous le disent jamais.
La colonne qui a attaqué Birao avait 27 véhicules, partis de quatre cents kilomètres à l’intérieur du territoire soudanais, trois jours avant l’attaque. Les Français le savaient très bien, mais ils n’ont rien dit. Le caillou dans la chaussure. »

Sans compter l’asile qu’on offre à des réfugiés politiques d’un genre particulier :
« Les Français ont donné une très mauvaise habitude aux Centrafricains, qui est la corruption.
Quand on attrape un ministre, ici, qui est corrompu, il obtient automatiquement un visa, un passeport, et une carte de séjour en France. »

Par goût du canular, Mads Brüger souhaite monter une fabrique d’allumettes avec des pygmées – couverture à son trafic de diamants. Mais même pour ça, lui explique Le Foll, il risque de se heurter à la France : « 99 % des allumettes qui sont vendues ici viennent du Cameroun. Le propriétaire réel de ce fabricant, c’est un Libanais qui a un passeport diplomatique français et qui travaille aussi en sous-main pour l’ex-société Seita française.
— Il va me faire des ennuis si je tente d’avoir mon usine ?
— Ça dépend de la volonté qu’il a de le faire. »

Comme Mads Brüger s’adonne au tennis avec des diplomates, l’ambassadeur indien prévient son collègue danois :
« Méfiez-vous de tous les consuls européens : ils rendent compte au consul de France. »

Simulacres de puissance


Notre légionnaire, c’est pas un angelot aux ailes d’albâtre tombé du ciel. Ni un expert en relations internationales. N’empêche, ça pue. En 1959, déjà, l’avion du premier président centrafricain, l’indépendantiste Barthélémy Boganda, tombait du ciel on ne sait pas trop pourquoi. Et depuis, d’un coup d’État au suivant, les dirigeants semblent souffrir d’une pas si étrange malédiction, avec l’ombre permanente de la France, de ses réseaux, de son armée. Alors quand, maintenant, avec la bénédiction de l’ONU et de François Hollande, nos militaires vont se muer en bons Samaritains, pour « secourir » les populations et leur épargner une « guerre civile »« une crise humanitaire » que Paris a nourries depuis des décennies, qui peut y croire ? Je veux dire : à part un journaliste de TF1 ? Comment intervenir, à nouveau, sans, au minimum, poser ces petites questions ?
Et puis ça suffit, non ? On a joué les supplétifs en Afghanistan. Bombardé en première ligne contre la Libye. Sauvé le Mali des islamistes, il paraît. Négocié, en vain, ouf, pour bombarder la Syrie. Et on se fait, maintenant, j’entends,« intransigeants » contre l’Iran. Même les faucons américains sont débordés sur leur droite... ça prend un sens politique, pareille constance. L’impuissance intérieure, à lutter contre le chômage, la crise, la finance, et même désormais à lever des écotaxes, cette impuissance se farde sous les simulacres de puissance extérieure. Ainsi la France comble-t-elle, ces temps-ci, son piteux destin : à défaut de mater les spéculateurs de la City, ou les bonnets rouges bretons, on peut toujours bazooker Bangui…