lundi 24 décembre 2012
Les Allemands antisémites : L'ultime argument pour qu'ils payent
Les Allemands, secrètement antisémites ?
Tuvia Tenenbom, directeur du Théâtre juif de New York, aime provoquer et le prouve avec sa dernière bombe : un livre, publié par l’un des éditeurs les plus en vue d’Allemagne, dans lequel il soutient que le pays est encore secrètement antisémite. Un livre défendant l’idée que la plupart des Allemands méprisent profondément les Juifs malgré – ou à cause de – 70 ans d’expiation de l’Holocauste.
L’ouvrage a suscité l’intérêt fiévreux des médias allemands. Certains, pour parler de l’auteur, évoquent Woody Allen, Michael Moore, et surtout Sacha Baron Cohen avec son personnage satirique Borat, pour sa capacité à susciter des réactions étonnamment violentes chez des personnes apparemment civilisées. Tuvia Tenenbom, né à Tel-Aviv en 1957, a voyagé plusieurs semaines à travers l’Allemagne pendant l’été 2010 et a rencontré célébrités, gérants de magasin, professeurs et étudiants, militants d’extrême gauche ou néo-nazis.
« Huit sur dix » voilà la proportion d’Allemands qui expriment « de manière latente ou inconsciente » des convictions antisémites, a-t-il expliqué à des journalistes à Berlin.
Pour Tuvia Tenenbom, l’antisémitisme se définit comme le fait de croire que les Juifs détiennent un pouvoir disproportionné, qu’ils sont obsédés par l’argent et qu’Israël est seul ou en tout cas principalement responsable du conflit avec les Palestiniens. Et il n’a pas fallu longtemps pour faire « tomber le masque » aux Allemands, affirme-t-il. « Si je vous appelle et dis : madame, que pensez-vous des Juifs ?, vous allez dire : oh ils sont sympas, ce sont de bonnes personnes » dit-il. « Mais si vous parlez à des gens, avec une bière, du vin, un petit peu de schnaps, une autre bière, ou quoi que ce soit d’autre qu’ils apprécient, alors il y a autre chose qui sort : ces horribles Juifs qui contrôlent ce pays » ajoute-t-il.
Pour ce fils de survivants de l’Holocauste qui écrit également dans des journaux allemands, italiens et israéliens, l’Allemagne n’est certes pas le seul pays d’Europe à avoir un problème avec les Juifs, mais, selon lui, son histoire en fait une exception. « Il y a 70 ans, l’Allemagne est le pays qui est allé le plus loin dans l’antisémitisme » affirme-t-il.
Petit brûlot sans importance
Ce livre écrit par un Juif américain semble révéler une manière typiquement américaine de poser le problème qu'il prétend dénoncer. Définition très extensive de l'antisémitisme, importance excessive accordée à l'appartenance confessionnelle, morale binaire et violemment contrastée essentiellement fondée sur le rejet de l'autre, conclusions à l'emporte-pièces formulées après avoir rencontré deux ou trois dizaines de personnes tout au plus en Allemagne... Pas de doute, ce n'est pas une étude de sociologue que nous avons entre les mains ! Par contre, les ingrédients du pamphlet sont tous là. Encore un livre qu'il est urgent de laisser soigneusement rangé dans les rayonnages et sur les tables des librairies...Victimes un jour...
Le lobby du souffre douleur n'a pas fini de vivre. Hier, c'était la Suisse, aujourd'hui l'Allemagne. A qui le tour demain ? La Pologne ? La Hongrie ? La France ? Tenenbom s'est il soucié une seule seconde de l'image qu'Israël donne au monde depuis l'assemblée des Nations Unies ? Est il allé voir ce que la guerre ratée d'Israël contre le Liban en août 2006 a pu offrir de haine et de rancoeur au peuple multiconfessionnel libanais ? Tenenbom regarde t-il ce que les USA ont pu faire de positif ces 30 dernières années pour forcer Palestiniens et Israéliens à apaiser un conflit qui n'en finira jamais ? Il est toujours facile de reprocher aux Allemands 70 ans après les maux dont souffrent les Juifs aujourd'hui. Facile. Très facile.Mali : Pas d'intervention avant 2013
Mali: et maintenant, ça sent le sapin
LE 24 DÉCEMBRE, 2012 DANS CONFLIT MALIEN PAR NICO RAMIREZ
Dans les westerns, la cavalerie arrive toujours à temps. Au Mali, néanmoins, la soldatesque viendra mais sans se presser… Comme le Zorro chanté par Henri Salvador en son temps.
L’ONU, qui est un peu le sergent Garcia de l’ordre mondial, a adopté la semaine dernière sur le Mali une résolution de saison, en forme de liste au père Noël.
Le Conseil de sécurité autorise le déploiement d’une force militaire internationale, la bien nommée «Mission internationale de soutien au Mali» (Misma), sans vraiment dire au passage combien de soldats la composeront, ni même qui passera à la caisse pour la financer.
Les forces spéciales françaises stationnées à Ouagadougou au Burkina Faso peuvent donc continuer de jouer à la belote et au rami entre deux missions d’entraînement. Et pour l’artiche, le coût de l’intervention de la Misma est estimé autour de 200 millions de dollars. Seule l’Union européenne s’est pour l’instant engagée à mettre la main au portefeuille. C’est-à-dire dans le nôtre.
Flou artistique oblige, la résolution onusienne ne s’encombre pas d’un calendrier. Seule certitude, la Misma ne sera pas opérationnelle avant le mois d’octobre 2013… D’ici là, on ne saurait trop recommander la lecture du Désert des Tartares aux habitants du nord du Mali.
C’est le chic de l’ONU : on donne toujours une chance à la politique avant de se mettre sur la gueule. Une façon de retarder le coup de force mais sûrement pas de l’éviter. Dans sa lettre à papa Noël, le Conseil a demandé des élections au Mali, au plus tard en avril 2013. Un gentil scrutin consensuel dont le résultat conviendrait à tout le monde, assurant l’économie d’un énième pu-putsch nocturne de la bande à Sanogo.
Mais le seul résultat acceptable aux yeux des bérets verts du camp de Kati serait, au mieux, de voir élu président le capitaine Sanogo, et au pire, une marionnette du type Dioncounda Traoré, actuel président de transition. Et surtout, l’ex-junte, qui a délogé du pouvoir Amadou Toumani Touré en mars dernier, n’entend reprendre le nord du Mali aux islamistes que par la seule force de l’armée nationale…
Et pour compléter ce joli tableau, le MNLA (Mouvement national de libération de l’Azawad) et les islamistes maliens d’Ansar Dine posent pour la photo à Alger, promettant la main sur le cœur de ne plus s’écharper entre Touaregs maliens. De quoi faire plaisir aux Algériens qui n’aiment pas du tout entendre des bruits de bottes à leurs frontières.
Et sitôt rentrés de leur petite sauterie algéroise, les barbichus d’Ansar Dine en ont profité pour reprendre la destruction des mausolées des saints à Tombouctou ! Main dans la main (mais pas coupée) avec Aqmi (Al-Qaïda au maghreb islamique)… Tandis que le Mujao (Mouvement pour l’unicité du jihad en Afrique de l’Ouest) a également dignement célébré l’adoption de la résolution de l’ONU en jouant de la machette sur quelques menottes. Ces gens-là n’ont sûrement jamais lu Dino Buzzati.
Armée française en Faillite : il manque 200 millions pour régler les soldes !
Défense : Il manque 204 millions d’euros pour payer les soldes avant la fin du mois

Mais, visiblement, cette rallonge de crédits ne suffira pas, au point qu’une nouvelle, d’un montant de 204 millions d’euros, a été votée le 18 décembre par les députés afin de payer les soldes des militaires pour le mois de décembre. Au total, la masse salariale des armées aura été supérieure de plus de 470 millions d’euros par rapport aux prévisions.
En cause : le Logiciel unique à vocation interarmées de la solde (LOUVOIS), dont le raccordement au système de gestion des ressources humaines de l’armée de Terre (mais aussi à ceux du Service de santé des armées et de la Marine nationale), a causé des dysfonctionnements dans le paiement des soldes des militaires, certains ayant reçu des sommes indues pendant que d’autres attendent de recevoir l’intégralité de leurs traitements.
Lors des débats, le ministre délégué au Budget, Jérôme Cahuzac, a ainsi avancé que ce “besoin, complémentaire (…) s’explique par des difficultés d’estimation et des dysfonctionnements considérables du système LOUVOIS sur les conditions de l’élaboration, de la validation et de la mise en œuvre duquel il faudra peut-être s’interroger. De telles erreurs paraissent considérables en valeur absolue, même si ces quelque 200 millions d’ouvertures de crédits supplémentaires représentent un pourcentage très faible des 20 milliards d’euros de dépenses de fonctionnement du ministère de la défense.”
Auparavant, le ministre a pointé le manque de fiabilité de LOUVOIS. “J’ignore dans quelles conditions il fut décidé de créer, d’instaurer puis de mettre en œuvre ce logiciel – peut-être les parlementaires pourraient-ils d’ailleurs s’en inquiéter. Objectivement, en tout cas, de tels errements posent un très gros problème dans la gestion des affaires de l’État” a-t-il ajouté.
Rapporteur général de la commission des finances, le député Christian Eckert a fait part de sa surprise, au même titre que ces collègues, de “ce besoin soudain de 204 millions” alors que 272 millions avaient déjà été consentis. “Cela fait au total 476 millions, soit 2,5 % de la masse salariale du ministère de la défense, ce qui est tout de même critiquable, d’autant que nous nous interrogeons (…) sur le fait que ce besoin est apparu, au moins pour une part, très récemment. Nous avons déjà examiné d’autres textes financiers, et sommes donc assez surpris de n’en trouver mention que maintenant” a-t-il affirmé.
“On a ouvert, à votre demande, 272 millions dans le cadre du collectif de juillet : comment se fait-il que vous vous soyez trompé de près de 200 millions ? Si ce que vous dites est exact, cela signifierait que les services de la défense ne vous ont pas fait remonter les bonnes informations, y compris lors de l’audit de la Cour des comptes” a demandé le secrétaire de la commission des finances, Charles de Courson (UDI). “Si vous défendez, monsieur le ministre, la thèse selon laquelle l’ancien gouvernement aurait inscrit 487 millions de moins que nécessaire, comment se fait-il que vous l’ayez découvert en deux temps, c’est-à-dire que vous ayez découvert seulement en décembre qu’il vous manquait encore 200 millions en plus des 272 que vous nous aviez demandés? Je ne comprends toujours pas!” a-t-il insisté.
En attendant, pour financer cette nouvelle rallonge de crédits, Bercy doit trouver des économies. La Défense devra prendre 100 millions d’euros sur ses dépenses d’équipements et d’autres ministères seront mis à contribution, dont ceux de l’Education nationale (45,8 millions) et de l’Agriculture (18 millions).
Enfin, selon Les Echos, une mission IGAS-IGF (Inspection générale des affaires sociales – Inspection générale des finances) devrait être menée à la demande du gouvernement pour tirer au clair les dysfonctionnements liés à LOUVOIS. Une mission d’information parlementaire est également envisagée par la commission des Finances.
Espagne : Les prochaines coupes se feront à la guillotine !
Budget de faim et de misère
Une austérité sans précédent et un tour de vis de 39 milliards d'euros, accueilli dans la soirée à Madrid par un "cortège funèbre" de la mouvance des indignés, pour dénoncer "le budget de la faim et de la misère".
Des centaines de personnes ont défilé jeudi soir dans une ambiance tendue à Madrid, lors d'une "marche funèbre" pour dénoncer ce budget d'une rigueur historique. "Je suis indignée par la fraude qu'ils sont en train de commettre dans le secteur de la santé, et que sont en train de faire avec la justice, l'éducation et les salaires, dénonce Ana Hernandez, une fonctionnaire de 53 ans. Pour moi, ce n'est pas une crise, c'est une tromperie pour nous enlever les droits que nous avons gagnés", ajoute-t-elle.
Sifflant les passants pour qu'ils les rejoignent, vêtus de noir et portant des bougies pour certains, les manifestants ont traversé le centre de Madrid en direction du Congrès des députés, devenu ces derniers mois la cible de leur colère. "Les prochaines coupes se feront à la guillotine", criaient-ils. Ou encore "justice", "enterrons ce mauvais budget".
Berlin parie sur la faillite
L’Allemagne, après s’être fait tirer l’oreille avait donné son accord à condition qu’il y une supervision bancaire. Or l’Allemagne nous dit maintenant qu’il n’y aura pas de supervision bancaire le 01 janvier 2013 car les caisse régionales d’Épargne ne sont pas prêtes, et explique aujourd’hui, avec un certain nombre d’autres pays du nord de l’Europe qu’elle ne veut pas payer les dettes du passé et que seuls seront pris en compte les besoins qui apparaîtront, conformément aux conditions liées à leur accord, après la mise en place du contrôle européen sur les banques.Donc, cela veut dire que comme il va falloir recapitaliser les banques espagnoles d’au moins 70Mds€ avant la fin 2012, cela ne pourra se faire qu’en augmentant la dette publique espagnole! L’Espagne qui, n’étant pourtant pas très endettée pour l’instant, a déjà du mal à payer sa dette va clairement se retrouver en situation de défaut. Cette situation risque d’être un crash majeur pour la zone euro.
Un demi Trillon vite !
Que faut il, exactement, pour sauver l’Espagne? Au bas mot, 500 à 600 milliards d’euros pour éviter d’emprunter à des taux prohibitifs jusqu’en 2015.Une bagatelle que personne ne peut ou ne veut aligner.

C’est l’explosion assurée de la zone Euro.
Certains commencent à poser ouvertement la question.
Puisqu’il semble irrémédiable d’en arriver là, pourquoi ne pas « gérer » la fin de la zone Euro telle que nous la connaissons plutôt que de la subir?
Berlin ne demande que ça, mais le PS d' Hollande est LE parti européen, quoi qu'il en coûte à la France...
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Jérôme Cahuzac : Ses mensonges et contradictions
Médiapart -21 décembre 2012 | Par Fabrice Arfi
Pris dans la tourmente, Jérôme Cahuzac peine à contre-attaquer de manière convaincante dans l’affaire du compte suisse, qu’il s’agisse de sa demande ambiguë de levée du secret bancaire adressée à l’UBS ou de ses explications embrouillées concernant un enregistrement dans lequel il reconnaissait, fin 2000, détenir un compte non déclaré.
Face aux démentis répétés du ministre du budget, Mediapart est en mesure de révéler de nouvelles informations qui montrent que Jérôme Cahuzac n’a pas dit la vérité aux plus hautes instances de l’État – Élysée et Matignon –, ainsi qu’à la représentation nationale :
- Le détenteur de l’enregistrement, dans lequel Jérôme Cahuzac parle de son compte en Suisse, a contacté l’Élysée pour certifier son authenticité. Nous révélons son identité.
- Dans des mails consultés par Mediapart, Jerôme Cahuzac ne dément jamais l’authenticité de l’enregistrement et évoque même « une mauvaise plaisanterie sortie du contexte ».
Par ailleurs, selon des informations recueillies dans le cadre de notre enquête, la Direction régionale des finances publiques de Paris-Sud fait actuellement des vérifications fiscales approfondies sur le patrimoine du ministre. Ses déclarations d’Impôt sur la fortune (ISF) laissent en effet apparaître de nombreuses anomalies : sous-estimation de son appartement parisien de l’avenue de Breteuil et manquements déclaratifs concernant un prêt paternel et des montres de luxe.
M. Gonelle
Les premières révélations de Mediapart ont provoqué une onde de choc qui a ébranlé l’État jusqu’en son sommet, le Palais de l’Élysée. La scène se passe dans la matinée du samedi 15 décembre. Elle nous est racontée par une source haut placée dans l’administration. Le détenteur del’enregistrement accidentel dans lequel Jérôme Cahuzac reconnaissait détenir, fin 2000, un compte non déclaré en Suisse (« Ça me fait chier d’avoir un compte ouvert là-bas, l’UBS c’est quand même pas forcément la plus planquée des banques », disait-il notamment à son gestionnaire de fortune, Hervé Dreyfus) décide de sortir du silence. Par le haut.
Il s’appelle Michel Gonelle. C’est un ancien député de centre droit, ancien bâtonnier du barreau d’Agen et ancien maire de la commune de Villeneuve-sur-Lot, poste que lui a ravi Jérôme Cahuzac lors des élections municipales de mars 2001. Il a démenti jusqu’ici être le détenteur de l’enregistrement pour se protéger de « la tempête », rapportent ses proches.
D’après le récit obtenu par Mediapart d’une source officielle, M. Gonelle prend ce 15 décembre son téléphone pour appeler une vieille connaissance, Alain Zabulon, ancien sous-préfet du Lot-et-Garonne, qui se trouve être aujourd’hui le directeur adjoint de cabinet du président de la République après avoir été préfet de la Corrèze. Les deux hommes se sont croisés professionnellement par le passé dans le Lot-et-Garonne, dans ces relations de confiance que peuvent nouer des élus et des fonctionnaires.
Au téléphone, le détenteur de l’une des preuves qui accablent le ministre du budget dans l’affaire du compte suisse raconte tout : comment ce message téléphonique a atterri dans des conditions rocambolesques sur sa boîte vocale, pourquoi il l’a gardé pendant tant d’années sans savoir qu’en faire, pourquoi il décide aujourd’hui de dire la vérité au sommet de l’État… Il révèle aussi avoir confié il y a plusieurs années une copie de cet enregistrement à un haut magistrat de sa connaissance, mais qui n’en a rien fait.
Surtout, il jure sur son « honneur » de la parfaite authenticité de l’enregistrement, de l’absence de montage et de l’identité du malheureux correspondant, Jérôme Cahuzac, qui ne savait pas qu’il laisserait ce jour-là un aveu enregistré involontairement. Pour preuve de sa bonne foi, Michel Gonelle propose à son interlocuteur de l’Elysée d’écrire une lettre manuscrite, signée, à l’adresse du chef de l’État en personne, François Hollande, le « premier des magistrats » selon la formule consacrée.
Contacté par Mediapart pour réagir à ces informations, Michel Gonelle a simplement déclaré : « Je ne démens pas. » Il a précisé ne pas vouloir faire d’autres déclarations publiques pour le moment, mais n’exclut pas de prendre de nouvelles initiatives pour que la vérité soit faite dans cette affaire. L’Élysée n’a de son côté pas donné de suite à nos sollicitations.
Ces mails où le ministre ne conteste pas l’enregistrement
Le ministre du budget aura mis deux semaines avant d’apporter un démenti personnel – et pour le moins embrouillé – à l’enregistrement révélé par Mediapart le mercredi 5 décembre. Cela s’est passé mercredi 19 décembre à la faveur d’une rencontre informelle de Jérôme Cahuzac avec des journalistes de France Inter.
« Sur les 3 minutes 40 d’enregistrement, il y a 4, 5 secondes où effectivement ça peut être moi, mais il se trouve que ce n’est pas moi », a glissé le ministre à nos confrères. « Si Médiapart avait une expertise concernant ma voix, vous ne pensez pas qu’il l’aurait sortie ? » a-t-il ajouté, affirmant par ailleurs que son frère, Antoine Cahuzac, ancien patron de la banque HSBC, lui avait confirmé qu’il ne s’agissait pas de lui sur la bande.
Mais à la question de savoir s’il parlait ouvertement d’un montage ou s’il envisageait de déposer plainte pour faux, le ministre est resté muet. Tout comme aucune des deux plaintes en diffamation déposées contre nous par le ministre – une fois devant le parquet, puis une autre devant un juge d’instruction pour les mêmes faits – ne visent l’article de Mediapart révélant l’enregistrement.
Sans compter cette évidence : si M. Cahuzac est certain que son compte suisse n’a jamais existé et qu’a fortiori il n’en a jamais parlé avec quiconque, il n’a pas besoin du témoignage de son frère pour être certain que la voix de l’enregistrement n’est pas la sienne…
© Reuters
La vérité est évidemment ailleurs : Mediapart dit vrai et le ministre le sait. Dans des mails dont nous avons pu avoir connaissance, le ministre n’a jamais contesté l’authenticité de la bande, au contraire. Ainsi, dans un échange daté du 5 décembre, au lendemain de notre premier article qui, pourtant, n’évoquait pas explicitement un enregistrement mais seulement une « trace », Jérôme Cahuzac confie à un interlocuteur de confiance : « La trace serait une bande son enregistrée par un interlocuteur après avoir mal raccroché sur mon portable !… »
Ce vieil ami de Jérôme Cahuzac, apparemment convaincu de la sincérité de celui-ci, lui demande alors s’il s’agit d’un « montage ». Le ministre élude : « Ou une mauvaise plaisanterie sortie du contexte. » « Je n’en ai évidemment aucun souvenir », ajoute M. Cahuzac. Son confident lui répond que c’est « embêtant ». « Embêtant, vraiment ? » relance Jérôme Cahuzac. « Embêtant parce que ça obligerait à des explications, forcément emberlificotées », tranche son ami.
Tous ces échanges sont antérieurs à la révélation par Mediapart de l’enregistrement où M. Cahuzac confie son embarras à son gestionnaire de fortune son embarras.
Depuis la révélation de l’enregistrement, qui ne fait donc à ce jour l’objet d’aucune contestation judiciaire, le cabinet du ministre du budget est mobilisé tous azimuts pour retrouver qui a pu le détenir ou l’écouter ces dernières années. Le 11 décembre, un conseiller de Jérôme Cahuzac, Yannick Lemarchand, alerte ainsi sa hiérarchie sur un certain Gaëtan H., un ancien journaliste qui affirme avoir écouté l’enregistrement en 2005, sans toujours en contester l’authenticité. À aucun moment.
Alors que publiquement, Jérôme Cahuzac se dit d’une grande sérénité depuis l’éclatement de l’affaire, les éléments recueillis par Mediapart montrent au contraire que plusieurs services de l’État ont été mis en branle pour traquer les sources de Mediapart. Ainsi, le 11 décembre, la chef de cabinet du ministre du budget, Marie-Hélène Valente, annonce avoir été prévenue par des sources préfectorales d’un échange téléphonique entre Edwy Plenel, le directeur de Mediapart, et une source – réelle ou supposée – du journal. La chef de cabinet annonce attendre « la copie du rapport officiel » de la police et confie qu’il faut« être prudent dans la remontée d’informations ».
Contacté par Mediapart, Marie-Hélène Valente s’est contentée d’affirmer qu’elle entretenait « des rapports normaux avec les services du ministère de l’intérieur », refusant de confirmer ou démentir nos informations.
Mediapart a pu obtenir en outre la confirmation que, contrairement à ce que « l’entourage » du ministre a affirmé dans Le Journal du Dimanche du 16 décembre, le gestionnaire de fortune de M. Cahuzac, Hervé Dreyfus, celui qui discute avec le ministre de son compte suisse dans l’enregistrement, n’a jamais été client de sa clinique d’implants capillaires. Il est bien celui qui fut chargé, comme l’a écrit Mediapart, de gérer les avoirs (notamment cachés) du ministre. C’est le frère de ce dernier, Antoine Cahuzac, qui le lui a présenté au début des années 1990.
L’administration fiscale enquête sur son propre ministre
Déjà embourbé dans le conflit d’intérêts qui le lie à UBS et qui disqualifie par avance ses démarches auprès de cette banque (voir notre article Affaire Cahuzac : il faut un juge indépendant”), Jérôme Cahuzac se retrouve désormais confronté à une nouvelle situation inconfortable : celle d’un ministre du budget en exercice visé par des vérifications poussées de sa propre administration sur son patrimoine personnel.
D’après les éléments recueillis par Mediapart, la Direction régionale des finances publiques de Paris-Sud enquête en effet depuis quelques jours sur les déclarations d’ISF du ministre, qui présentent de nombreuses anomalies pour les années 2010, 2011 et 2012.
J. Cahuzac© Reuters
Parmi les principaux griefs de l’administration fiscale figure la sous-évaluation d’au moins 10 % de l’appartement de l’avenue de Breteuil acheté par le couple Cahuzac en octobre 1994 pour 6,2 millions de francs (945 000 euros). Cet appartement, situé dans l’un des plus beaux quartiers de Paris, à quelques pas des Invalides, a été évalué par M. Cahuzac à environ 9 000 euros du mètre carré pour ces trois dernières années. Trop peu, selon le fisc.
D’autre part, il semble qu’il y ait un “couac” fiscal concernant un prêt paternel de 1 500 000 francs (228 000 euros) qui avait servi à l’achat de l’appartement de l’avenue de Breteuil. Les enquêteurs du fisc ont découvert que le ministre a continué d’inclure ce prêt, qui ne figurait d’ailleurs pas dans la déclaration de succession de Cahuzac père, dans sa déclaration d’ISF jusqu’en 2012, alors qu’il devait être remboursé en… 2001. Cela a pu avoir pour conséquence de réduire de manière fictive le montant de l’ISF de M. Cahuzac.
Le fisc s’étonne également que le ministre n’ait pas inclut dans ses déclarations d’ISF plusieurs montres de luxe, qui auraient été dérobées lors d’un cambriolage début octobre pour un montant de 100 000 euros, selon des informations publiées par Le Parisien. Selon l’entourage du ministre, les objets volés avaient surtout une « valeur sentimentale ». Le fisc veut désormais en avoir le cœur net.
Enfin, la Direction régionale des finances publiques cherche à obtenir des informations sur le financement d’un autre appartement, toujours avenue de Breteuil, acheté en 2011 pour 400 000 euros, dont 280 000 euros sont couverts par un prêt bancaire. Mais quid des 120 000 euros restants, s’interroge le fisc.
En résumé, l’actuel ministre du budget s’est enfermé dans un déni de la vérité qui le place, et le gouvernement de Jean-Marc Ayrault avec lui, dans une situation intenable. Il n’a cessé de mentir, en gros comme en détail. Sur son patrimoine, ainsi qu’en témoignent les vérifications approfondies actuellement en cours de sa propre administration fiscale. Sur son gestionnaire de fortune, Hervé Dreyfus, présenté comme un simple client de sa clinique, alors que c'est faux.
Et derrière la sérénité apparente du ministre face aux informations Mediapart, présenté comme ses« calomniateurs », s'agitent des services de l’État, notamment de police, qui sont mis en branle pour connaître nos sources, les identifier et les neutraliser.
J. Cahuzac© Reuters
Surtout, le ministre du budget, patron de l’administration fiscale, nie avoir eu un compte non déclaré en Suisse tout en ne pouvant contester l’enregistrement de 2000 qui en témoigne par sa propre voix et dont le détenteur est aujourd’hui prêt à revendiquer publiquement l’authenticité. Jérôme Cahuzac le nie, mercredi 5 décembre, devant les députés de l’Assemblée nationale, alors même que, la même journée, dans ses échanges écrits avec ses proches, il ne conteste pas l’authenticité de l’enregistrement de 2000 qui en témoigne, lequel enregistrement à ce moment-là n’a pas encore été rendu public par Mediapart.
Jérôme Cahuzac peut-il continuer de le nier alors que le témoin principal de cette conversation, détenteur de l’enregistrement, s’est lui-même dévoilé auprès du Président de la République, attestant de son authenticité et assumant ses responsabilités ? Est-il encore possible que le budget de la France, ses recettes et ses dépenses, soient sous la responsabilité d’un homme soupçonné d’avoir détenu un compte illicite en Suisse destiné à accueillir des revenus occultes et d’avoir dissimulé à l’administration fiscale une partie non négligeable de ses revenus ?
Ces questions ne sont pas seulement posées au ministre du budget, elles le sont à tout le gouvernement, au premier ministre et au président de la République.
Les mensonges de Jérôme Cahuzac - Démocratie réelle et maintenant des Indignés de Nîmes
Les mensonges de Jérôme Cahuzac - Démocratie réelle et maintenant des Indignés de Nîmes
Depuis la crise de 2008 : 1600 milliards pour les banques de la zone Euro
Europe : 1 600 milliards d’euros d’aides pour le secteur financier entre 2008 et 2011
Médiapart - 21 décembre 2012 | Par Martine Orange

Ces aides ont pris deux formes, soit un soutien aux trésoreries des banques – celles-ci sont représentées 1 174 milliards d’euros au titre de garanties publiques et autres pour assurer le financement des banques –, soit des recapitalisations. Les Etats ont dépensé 442 milliards d'euros pour les mesures de recapitalisation et le traitement des actifs dépréciés. « Trois États membres ont bénéficié de près de 60 % de l'ensemble de l'aide utilisée: le Royaume-Uni (19 %), l’Irlande (16 %) et l’Allemagne (16 %)», précise l’union européenne.
Enfin, pour éviter un assèchement du crédit, les Etats se sont substitué partiellement aux banques afin de soutenir l’économie réelle. Ils ont accordé des subventions aux entreprises, leur ont consenti des prêts à taux bonifiés et des garanties. Entre décembre 2008 et le 1er octobre 2011, les États membres ont ainsi débloqué 82,9 milliards d'euros dans ce cadre de soutien temporaire à l’économie.
Pour faire bonne mesure, il faudrait encore ajouter les 1.000 milliards d’euros de crédit à taux zéro, accordés par la Banque centrale européenne entre novembre 2011 et mars 2012. Autant de subventions que les banques souhaitent taire, préférant mettre l’accent sur les politiques budgétaires laxistes des Etats.
Ségolène Royal prépare son retour et Valérie Trierweiler sa vengeance
Offensive Royale
Les royalistes devenues ministres le disent désormais haut et fort. Et la principale intéressée ne dément pas, bien au contraire. Ségolène Royal veut entrer au gouvernement. Et le fait savoir.
Liste non exhaustive de la petite musique royaliste dont le volume augmente nettement depuis quelques jours :
Le 13 décembre, Najat Vallaud-Belkacem, la porte-parole du gouvernement estime sur les ondes de RTL que la présidente du conseil régional de Poitou-Charentes a "bien sûr" sa place au gouvernement.
Le 17 décembre, c'est Ségolène Royal elle-même qui file une métaphore sportive pour rappeler qu'elle attend de pied ferme une proposition :
Quand on est en politique, on ne s'interdit rien [...] C'est comme dans une équipe : quand on est sur le bord de touche, on peut rentrer sur le terrain.
"Si une possibilité s'ouvre à moi..." assure t elle. Elle ne veut pas déranger, seulement insister fortement !
Valérie Trierweiler réticente donc François pas chaud
Les deux femmes n’ont pas fait la paix. « Tant que Ségolène se tait, ça passe », aurait assuré un proche de la première dame.Mais la présidente de la région Poitou-Charentes a de l’ambition et espère bien rentrer dans un prochain gouvernement. Pour l’instant encore un peu réticent à faire nommer son ex, François Hollande y pense et y travaille. Surtout auprès de Valérie ?
L’engagement humanitaire de cette dernière est désormais sa grande priorité. Une métamorphose qui tombe à point nommé pour compenser la solitude d'un président plus isolé que jamais. "Les Français, qui ne comprennent pas très bien la psychologie de François Hollande, ont besoin de signaux réconfortants", analyse un communicant.
Alors risque-t-elle de dévier de cette ligne de conduite en cas du retour au premier plan de l’ex candidate à la présidente de la république ?
Qu'en pense François Hollande ? Mystère.
Un indice de son état d'esprit est à lire, au détour de l'article "Trierweiler, le retour"(Partie1) (Partie2), dans le Nouvel Observateur en kiosque depuis le 20 décembre : Pour l'heure, Hollande, qui s'entretient régulièrement avec la mère de ses enfants, n'est pas très chaud.
François Hollande parviendrait-il à convaincre Valérie Trierweiler de la nécessité politique d’une réunion de famille ?
Peu probable, à moins que Valérie Trierweiler fasse encore preuve de toujours plus de hauteur .
Les auteurs de la Frondeuse : cible numéro 1

"Elle le lui avait demandé, mais elle n'avait pas insisté", croit savoir un conseiller du président.
De sa plus belle plume, François Hollande a donc nié toute l’affaire "Devedjian Trierweiler Balladur". Même Manuel Valls a contesté les propos qui lui sont attribués, dans une lettre à papier à en-tête. Pourquoi ce geste de la part du ministre de l’Intérieur ?
Il chercherait, d’après nos confrères du Nouvel Obs, à « se racheter des propos très critiques qu’il a tenus sur son amie la première dame au lendemain du tweet fatidique ».
Pourtant la première dame ne décolère pas : "Ils me font passer pour une pute", dit Valérie Trierweiler. Elle exige 85 000 euros de dommage et intérets.
Depuis ses excuses publiques en octobre dernier suite à l’affaire du tweet, Valérie Trierweiler est revenue en état de grâce auprès du Président.
Et elle entend bien régler ses comptes...les uns après les autres.
La vengeance est un plat qui se mange froid, a-t-on coutume de dire. Chez Valérie Trierweiler, elle se déguste.
Elle fait entendre sa voix...

Elle a récemment confié qu’elle serait témoin au mariage d’un couple de même sexe dès que la loi serait votée.
A Angers, où elle effectuait un pèlerinage symbolique le 9 décembre, Valérie Trierweiler a brièvement reçu trois opposants au projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, qui lui ont remis une lettre à l'intention du président. Tollé dans l'opposition, qui a voulu y voir un défi à l'autorité du gouvernement ! "Les opposants à Notre-Dame-des-Landes menaçaient d'envahir le magasin où elle dédicaçait son album sur la campagne. Elle a pris la lettre plutôt que de risquer un incident", raconte un conseiller.
Effectivement, c'était plus prudent...une première Girl Friend contrainte de fuir protégée par son service d'ordre, un incident qui aurait définitivement classé "Valoche" dans la catégorie "Plus détestée qu'elle tu meurs !"
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