mercredi 17 octobre 2012

Avec le Robot Titan Terminator c'est maintenant !


Quand le Robot Titan sera autonome...

Titan the Robot
Robot Titan ou Robot Gitex est en fait un androïde manipulé physiquement et électroniquement par un danseur humain à l’intérieur.

Bien voilà le mythe vient de tomber (sauf pour ceux qui savaient déjà). Mais à la fois cela paraissait un peu évident tellement ces gestes étaient naturels.

Titan mesure 2.20 mètres de haut (7′ 3″) et pèse 47 kg.
Il a été créé en 2004 par la société britannique Cyberstein Robots. Celle-ci a déjà créé 5 versions différentes de Titan et pour la 6 et 7è version (MK6 et MK7) ils ont la volonté de rendre le robot complètement autonome (sans personne qui le dirige).

Plus d’informations sur Robotx.co.uk et sur Titantherobot.com
Titan Robot sur Youtube : youtube.com/TitanTheRobot

Janvier 2010 à Bolton (Angleterre) :
Présentation de Titan the Robot qui chante :

L' allemand Wolfgang Schäuble demande le droit de rejeter un budget national


Schäuble veut une UE plus forte

Selon Schäuble, l'UE doit évoluer "dans le sens d'une union budgétaire". (© AP/dapd)

Le ministre des Finances allemand Wolfgang Schäuble entend proposer de grandes réformes, jeudi, à l'occasion du sommet européen. L'une d'entre elles sera par exemple d'accorder au commissaire aux Affaires économiques et monétaires le pouvoir de rejeter un budget national. Si certains commentateurs estiment que Schäuble veut modifier les traités européens pour stabiliser la zone euro, d'autres y voient la tentative d'accroître la marge de manœuvre de l'Allemagne.

Süddeutsche Zeitung - Allemagne

Schäuble invective Bruxelles, Londres et Karlsruhe

Avec sa proposition, le ministre des Finances allemand Wolfgang Schäuble cherche délibérément l'affrontement avec l'UE, la Grande-Bretagne et la Cour constitutionnelle allemande, constate le quotidien de centre-gauche Süddeutsche Zeitung : "Le mécontentement de Schäuble vis-à vis du projet de réforme des présidents respectifs de la Commission européenne, du Conseil européen, de l'Eurogroupe et de la BCE est manifeste. Dans leur proposition, les quatre n'ont pas omis de proposer les eurobonds, honnis par le gouvernement allemand. Schäuble semble maintenant vouloir faire une contre-proposition. L'idée d'une réunion rapide de la Convention européenne [censée préparer dès le mois de décembre une modification des traités européens] est en outre un signal à la Grande-Bretagne. … Anti-européen sur le plan intérieur, apaisant vis-à-vis du continent - voilà le double-jeu du gouvernement britannique. Il est justifié de lui demander si celui-ci daignera au moins ne pas se mettre en travers du sauvetage de l'euro. Et Karlsruhe ? … Si Schäuble veut aussi obtenir des juges constitutionnels l'instauration d'un superviseur de l'UE pour les parlements nationaux, on est enclin à penser qu'en plus de modifier les traités européens, il veut aussi retoucher la Constitution allemande." (17.10.2012)

Il Sole 24 Ore - Italie

Un tranquilisant pour les Allemands

Avec sa proposition d'union budgétaire élargie portant sur la modification des traités européens, le ministre des Finances allemand Wolfgang Schäuble poursuit un double-objectif, estime le journal économique libéral-conservateur Il Sole 24 Ore : "Après avoir défendu pendant des années l'importance du marché intérieur européen, l'Allemagne est-elle désormais prête à sacrifier de quelque manière la communauté des 27 Etats à l'intégration indispensable de la zone euro à 17 ? Cette question est légitime au regard de la demande (répétée) de réforme des traités européens. … L'objectif allemand est double. D'un côté, il vise à asseoir la stabilité avec un contrôle mutuel accru des comptes publics et des réformes économiques. De l'autre, l'idée de modifier les traités européens cache le souhait d'apaiser l'opinion allemande avant les élections législatives, en lui assurant qu'on trouvera de nouvelles règles pour mieux gérer l'union monétaire." (17.10.2012)

Die Presse - Autriche

Une plus grande marge de manœuvre pour Merkel

Avant le sommet européen, le ministre des Finances allemand Wolfgang Schäuble échauffe les esprits, écrit le quotidien libéral-conservateur Die Presse. Ressortir la vieille idée d'un commissaire européen en charge de la discipline budgétaire est une initiative purement stratégique : "L'actuel commissaire aux Affaires économiques et monétaires devrait selon lui pouvoir décider seul de la conformité des lois budgétaires des pays de la zone euro. … Ce serait une rupture nette dans la façon de concevoir la politique budgétaire au sein de l'UE. … Schäuble s'était déjà fait remballé en faisant la même proposition en novembre 2011 et en février 2012. La France, notamment, y est allergique. Car ce commissaire imposerait toutes les idées de gestion budgétaire proscrites par le président François Hollande pendant sa campagne. … La proposition de Schäuble est donc surtout tactique. Elle donne à sa chancelière une marge de manœuvre pour le sommet de jeudi. Si Angela Merkel renonce à cette demande absolue, elle obtiendra des avantages sur des questions qu'elle juge réalistes, comme celle d'un budget propre à la zone euro." (17.10.2012)

Trouw - Pays-Bas

L'Europe du Nord ne participera pas

L'initiative de Schäuble est une contre-proposition au projet pour une intégration économique accrue de l'UE, présenté par le président de l'UE Herman Van Rompuy et jugé trop vague par le ministre allemand des Finances. Le quotidien social-chrétien Trouw estime de son côté que le plaidoyer de Van Rompuy pour une supervision bancaire, une mutualisation des dettes et un budget supplémentaire pour la zone euro va trop loin : "Le plan de Van Rompuy n'est pas vraiment convaincant pour les pays riches d'Europe du Nord. Le Belge va tellement loin qu'il risque de perdre complètement ces pays de son champ de vision. Van Rompuy souhaite logiquement moins d'approximations et plus d'unité pour la monnaie unique. … Il veut plus d'intégration dans la politique budgétaire, dans le sens d'une monnaie plus forte, mais il ne tient absolument pas compte de l'opinion dans toute une série de pays, dont les Pays-Bas. … C'est ce qui prévaut également pour la proposition des euro-obligations. Il demande ainsi plus de solidarité aux pays septentrionaux, alors que dans le même temps, l'opinion publique la met durement à l'épreuve ." (17.10.2012)

L'Incroyable rumeur : la Deutsche Bank va t elle sauter ?


La publication par le SIFIs (Systemically Important Financial Institutions) de son rapport pour le deuxième trimestre 2012 démontre que la situation des banques européennes s’est dégradée par rapport au premier trimestre. Le Crédit Agricole et, surtout, la Deutsche Bank sont les deux moins bons élèves, faisant peser à eux-seuls un risque de 4’000 milliards d’euros.
La Deutsche Bank est certainement devenue la banque la plus dangereuse du monde, qui présente un risque systémique plus que préoccupant, car le total de ses dettes (2’282 milliards d’euros) représente 39,2 fois le montant de ses capitaux propres (51 milliards) ce qui correspond à un ratio réel de 2,5 % alors que les accords de Bâle III de 2010 exigent un ratio de 10% de fonds propres. Afin de respecter ces règles prudentielles il serait nécessaire pour la Deutsche Bank d’augmenter ses capitaux propres de 148 milliards d’euros.
 
Mais il y a plus grave, car la Deutsche Bank intervient dans quasiment toutes les opérations de CDS (credit default swaps – couvertures de défaillance) réalisées sur la planète. Elle est l’intermédiaire obligé de quasiment toutes les opérations faites sur le commerce des Bons du Trésor émis par les États pour obtenir, à un fort taux d’intérêt sur les marchés financiers, de nouvelles liquidités pour renflouer les banques en quasi faillite.
Seuls 4% des opérations de la Deutsche Bank sont des opérations bancaires « traditionnelles ». 96% passent par son hedge funds DWS pour alimenter la spéculation financière sans objet économique et industriel.
Ainsi, la Deutsche Bank ressemble de plus en plus à une gigantesque « chaine de Ponzi », soit à un montage financier qui consiste à rémunérer les investissements effectués essentiellement au moyen des fonds procurés par les nouveaux entrants, et Joe Ackermann, le patron de la banque, à un Bernard Madoff puissance 1000.
Selon des informations confidentielles qui restent à être confirmées, la Deutsche Bank aurait créé en interne une filiale chargée de transférer ses avoirs titrisés pourris, irrécouvrables et toxiques et qu’elle appelle les « non-core-operations ». Une première tranche de 135 milliards d’euros y aurait déjà été « dépaysée ».
La Deutsche Bank, qui avait profité de la complicités de milliers de spéculateurs en promettant une marge opérationnelle de 25%, avait toujours réussi à se faire passer pour LE modèle de notre système. Mais la situation dans laquelle elle se retrouve aujourd’hui en fait une bombe a retardement propre à engendrer un tsunami économique qui emporterait toute l’économie mondiale sur son passage.
Le Crédit Agricole en avant dernière place
Le Crédit Agricole réussit à éviter de justesse la dernière place de la liste des banques systémiques mondiales, puisqu’elle est « devant » la Deutsche Bank.
L’aspect positif est que la banque française, contrairement à sa rivale allemande et ses concurrentes françaises, publie des chiffres honnêtes en enregistrant les titres subordonnés dans les dettes et non pas dans les capitaux propres.
Reste que le Crédit Agricole vit avec une épée de Damoclès au dessus de la tête et que sa recapitalisation, qui se fera aux frais d’une restructuration – et peut-être de la participation des contribuables – n’est plus qu’une question de temps.
Spencer Delane, pour Mecanopolis

Sur le même sujet, lire également La note de la France devrait être à nouveau dégradée

Une guerre de drones afin d’avoir la mainmise sur les ressources africaines ?


La guerre des drones se propage à travers l’Afrique


La guerre secrète des États-Unis est bien réelle. En plus de leur commandement militaire en Afrique, (AFRICOM), les États-Unis déploient des forces spéciales partout sur le continent.
« De petites équipes des forces d’opérations spéciales ont rejoint des ambassades étasuniennes dans tout le nord de l’Afrique dans les mois ayant précédé la violente attaque lancée par des militants, laquelle a tué l’ambassadeur des États-Unis en Libye. La mission des soldats : établir un réseau qui pourrait frapper rapidement une cible terroriste ou libérer un otage. » (Kimberly Dozier, White House widens covert ops presence in North Africa, AP, 2 octobre 2012.)
Les États-Unis étendent leur armée clandestine à travers toute l’Afrique. Comme le rapportait  Nile Bowie (Global Research, avril 2012), le but consiste à « balkaniser » le continent africain.
À une conférence d’AFRICOM qui s’est tenue à Fort McNair le 18 février 2008, le vice-amiral Robert T. Moeller a déclaré ouvertement que le principe directeur d’AFRICOM est de protéger « la libre circulation des ressources naturelles de l’Afrique vers le marché mondial », avant de décrire la présence accrue de la Chine dans la région comme un défi aux intérêts des États-Unis.
En 2007, le conseiller du département d’État étasunien, le Dr J. Peter Pham a affirmé que les objectifs stratégiques d’AFRICOM consistaient à « protéger l’accès aux hydrocarbures et autres ressources stratégiques abondantes en Afrique. [La] tâche [d’AFRICOM] consiste à protéger la vulnérabilité de ces richesses naturelles et s’assurer qu’aucune tierce partie comme la Chine, l’Inde, le Japon ou la Russie obtiennent des monopoles ou des traitements de faveur. (Nile Bowie, COVERT OPS IN NIGERIA: Fertile Ground for US Sponsored Balkanization, Global Research, 11 avril 2012.)
La fraude de la « guerre au terrorisme » sert à camoufler la déstabilisation de l’Afrique visant à prendre le contrôle de ses ressources. Les Balkans ont été déstabilisés pour les mêmes raisons dans les années 1990.
Dans Poker Menteur : Les grandes puissances, la Yougoslavie et les prochaines guerres, Michel Collon explique comment les Balkans ont été déstabilisés pour « contrôler les routes du pétrole et du gaz; dominer l’Europe de l’Est; affaiblir et maîtriser la Russie; 4) s’assurer [l’établissement] de bases militaires. (Michel Collon, Poker Menteur : Les grandes puissances, la Yougoslavie et les prochaines guerres, Editions Aden, 1998, p. 129.)
Un processus similaire a lieu au Moyen-Orient, s’étendant sur une vaste région géographique :
Syrie, Iran et Irak ont signé en juillet 2011 un accord pour un gazoduc qui, d’ici 2016, devrait relier le gisement iranien de South Pars, le plus grand du monde, à la Syrie et ainsi à la Méditerranée. La Syrie où a été découvert un autre gros gisement près de Homs, peut devenir un hub de couloirs énergétiques alternatifs à ceux qui traversent la Turquie et à d’autres parcours, contrôlés par les compagnies étasuniennes et européennes. (Manlio Dinucci, L’art de la guerre. Syrie : l’Otan vise le gazoduc, Mondialisation.ca, 9 octobre 2012.)
L’armée clandestine des États-Unis aura recours à une guerre de drones afin d’avoir la mainmise sur les ressources africaines. Bien que les États-Unis et leurs alliés aient appuyé financièrement et matériellement des mercenaires liés à Al-Qaïda pour renverser le gouvernement libyen et qu’ils agissent de la même façon en Syrie, on nous dit que « l’effort de contre-terrorisme indique que l’administration s’inquiète depuis un certain temps des menaces grandissantes posées par Al-Qaïda et ses ramifications dans le nord de l’Afrique ». (Dozier, op.cit.)
Même si le Pentagone donne l’assurance qu’« à l’heure actuelle il n’existe pas de plans pour des opérations militaires unilatérales de la part des États-Unis », l’article indique au contraire qu’une guerre unilatérale de drones attend les Africains :
Le groupe Delta Force formera le pilier d’une force militaire opérationnelle responsable de combattre Al-Qaïda et d’autres groupes terroristes à travers la région avec un arsenal incluant des drones. Mais d’abord, il tentera de se faire accepter en aidant les pays nord-africains à mettre sur pied leurs propres opérations spéciales et unités antiterroristes. (Ibid.)
Le discours hypocrite qui suit signale dans quels États « la libre circulation des ressources naturelles de l’Afrique vers le marché mondial » et « l’accès aux hydrocarbures et autres ressources stratégiques » seront protégés en vertu du prétexte de la « guerre au terrorisme » :
L’administration Obama s’inquiète de l’influence accrue d’Al-Qaïda et de ses filiales au Yémen, en Somalie, en Irak et en Afrique du Nord. Seule la branche yéménite a tenté d’attaquer directement le territoire étasunien jusqu’à présent, en visant des avions à destination des États-Unis. Une force d’intervention des Navy SEAL établie en 2009 a combiné les raids et les frappes de drones pour combattre des militants au Yémen et en Somalie, en travaillant de concert avec la CIA et des forces locales.
La nouvelle force opérationnelle travaillerait sensiblement de la même manière pour lutter contre les associés nord-africains d’Al-Qaïda, lesquels se multiplient et sont inondés d’armes provenant des réserves pillées de la Libye postrévolutionnaire. Ils sont bien financés par un réseau criminel trafiquant de la drogue et des otages.
Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) et la secte d’origine nigériane Boko Haram sont probablement les deux plus grandes et plus dangereuses filiales.
Le haut responsable du département d’État aux Affaires africaines a dit mardi que l’on doit « s’occuper des militants au Mali en employant des moyens sécuritaires et militaires ». (Ibid.)
Et même si l’on dit qu’il n’y a « pas de plans pour des opérations militaires unilatérales de la part des États-Unis » Johnnie Carson, le secrétaire d’État adjoint aux Affaires africaines semble contredire cette affirmation en déclarant que « toute action militaire là-bas doit en effet être bien planifiée, bien organisée, bien réfléchie, dotée de ressources suffisantes » et, quelle preuve de gentillesse, « être acceptée par ceux qui en seront le plus affectés ». (Ibid.)
Julie Lévesque
Journaliste

A Notre-Dame-des-Landes C’est la guerre ! où est passé EELV ?


  ‏@alexandraturcat - Importante opération d'expulsion d'opposants anti aéroport autour de Notre Dame des Landes

Vous êtes sans nul doute au courant. Ce matin, des centaines de flics et de militaires, appuyés par des hélicoptères, ont délogé par la force un grand nombre d’habitants de Notre-Dame-des-Landes, près de Nantes, où ce pauvre imbécile de Jean-Marc Ayrault, ancien maire de la ville, aujourd’hui Premier ministre, entend bâtir un second aéroport (voir iciici et ). En agissant de la sorte, le triste gouvernement de la France vient de franchir un pas qui, pour moi, révèle l’ampleur du gouffre entre eux et nous. Cette expression, « eux et nous », a beaucoup servi dans le passé des idées, et pas toujours, loin s’en faut, d’heureuse manière. Il n’empêche qu’elle m’est venue spontanément. Car entre ceux qui défendent un avenir possible pour les hommes et tous les êtres vivants d’une part, dont je suis, et les autres, il existe un univers. Quand je dis les autres, inutile d’insister je pense, cela fait beaucoup de monde. Mais c’est ainsi que je vois les choses, qu’y puis-je ?
Foin d’illusions : le gouvernement socialiste est un adversaire. Et même un ennemi. L’incroyable opération militaire lancée contre les habitants de Notre-Dame-des-Landes n’a rien à voir, évidemment, avec les tueries d’Alep, les massacres de la République démocratique du Congo, ni même les ignobles opérations menées au Brésil, en Argentine, au Paraguay pour chasser les petits paysans de leurs terres et y imposer le soja transgénique. Non, rien à voir.
Pour autant, il s’agit à mes yeux d’un acte de guerre, dans un sens précis : il marque une frontière, infranchissable. Il désigne deux camps irréconciliables, qui défendent assurément deux manières de voir la vie ensemble, et l’avenir qui nous attend. Pour leur part, les socialistes sont maîtres de tout le jeu politique alors que leur candidat à l’élection présidentielle n’a recueilli, au premier tour, que 25 % des électeurs inscrits. Au pouvoir, ils se montrent incapables de seulement imaginer régler les problèmes du modèle qu’ils défendent pourtant. Cette économie, cette banlieue, ce racisme fou, cette lancinante question des retraites, ce prix de l’énergie, ce nucléaire, cet effondrement de l’industrie automobile, ce chômage de masse interminable, mais c’est leur legs ! Le leur et celui de leurs jumeaux de l’UMP, car tous deux se partagent le pouvoir depuis des décennies sans que rien n’ait bougé, sans que rien n’ait jamais été résolu.
Ces derniers jours, burlesques au possible, ont vu le gouvernement chanceler sous des coups de butoir en papier mâché. Ridicules « pigeons » défendant les patrons de start-up, ridicule Peillon réclamant un débat sur le shit, ridicule Tartempion s’embourbant au sujet de la taxe télé dans les résidences secondaires, etc. C’est bien parce que Jean-Marc Ayrault est incapable, et risible à force, qu’il a cru malin de monter l’odieuse opération aéroportée contre ceux de Notre-Dame-des-Landes. Quand tout s’effondre, quand tout démontre que la politique ancienne ne peut rien et ne sait pas davantage, reste l’apanage essentiel de l’État : la coercition. Autrement dit ce monopole de l’usage prétendument légitime de la force.
On peut aussi le dire autrement. Ayrault, nécessairement soutenu en la circonstance par Hollande, a voulu montrer qu’il bandait encore. C’est vulgaire ? Que oui, ce l’est. Mais personne ne saurait l’être davantage que Jean-Marc Ayrault, qui masque de la sorte sa si cruelle impuissance politique. Je l’accuse, en plus de tout le reste, de violer allègrement la loi du pays qu’il représente si mal. Car en effet, la France est dotée depuis juillet 2005 d’une loi sur l’énergie dont j’extrais, de l’article 2, cette phrase : « En outre, cette lutte [contre le dérèglement climatique] devant être conduite par l’ensemble des Etats, la France soutient la définition d’un objectif de division par deux des émissions mondiales de gaz à effet de serre d’ici à 2050, ce qui nécessite, compte tenu des différences de consommation entre pays, une division par quatre ou cinq de ces émissions pour les pays développés ».
De ce point de vue, Notre-Dame-des-Landes n’est pas seulement une lamentable ânerie, qui nous ramène de manière fantasmatique au temps où le climat semblait éternel. Franchement, est-il compatible de miser, avec de l’argent public, sur le développement du trafic aérien, et de prétendre diviser par cinq nos émissions de gaz ? Franchement. Mais ce foutu aéroport est aussi et surtout un symbole. Le symbole éclatant que culturellement parlant, au sens le plus profond, les socialistes ne lâcheront rien. Parce qu’ils en sont incapables. Parce qu’ils ne savent pas même ce que l’expression « crise écologique » contient d’inévitables contraintes au regard desquelles les leurs - par exemple le déficit public - perdent toute signification.
Bien entendu, mais faut-il, ici du moins, insister, les écologistes officiels EELV ne valent guère mieux. Ils ont abdiqué à propos de l’aéroport au moment où leurs petits chefs signaient un déshonorant accord électoral avec le parti socialiste. Et si j’écris déshonorant, ce n’est pas, non pas, pour me faire plaisir. C’est parce que lorsqu’on prétend que le feu est au lac, on ne se tourne pas vers le bac à sable pour y faire des pâtés. Alors que la crise infernale du climat est à nos portes, se vendre pour un ministère et demi est une insulte faite aux hommes.
Et pour le reste, bien sûr, MOBILISATION ! Non-violente, cela va de soi pour moi, mais MOBILISATION tout de même. Nous n’avons, nous les écologistes sincères, pas le droit de reculer. La bataille de Notre-Dame-des-Landes, qui ne fait que commencer, doit être gagnée. Perdre ici serait lâcher partout ailleurs. Ce combat est à mes yeux une cause sacrée. ¡ Sin jamás retroceder, adelante!
PS : j’attends les commentaires de tous les foutriquets écologistes enrubannés et décorés présents à la Conférence environnementale du mois dernier. Le mois dernier. Elle est bien belle, la transition écologique de cet excellent monsieur Hollande.

Les armées françaises bientôt armées de Kalachnikov ?


Des « Kalach » pour les Français ?

Jean-Dominique Merchet
09:49 15/10/2012
"Guerre et Paix" par Jean-Dominique Merchet
Il y a exactement deux cents ans, la Grande Armée de Napoléon entamait, le 18 octobre 1812, son long calvaire qui resterait dans les mémoires sous le nom de « Retraite de Russie ». L’infanterie française était alors équipée d’une arme formidable, due à un ingénieur militaire de génie, Jean-Baptiste de Gribeauval.
Son fusil modèle 1777 restera en service pendant près d’un demi-siècle : produit à deux millions d’exemplaires, il fut l’arme des guerres de la Révolution et de l’Empire. Depuis l’apparition des armes à feu à la Renaissance, la France produisait évidemment les arquebuses, mousquets et fusils qui équipaient ses troupes. Mais, aujourd’hui,  cette histoire s’achève.
Alors que la Russie célèbre cette année le soixantième-cinquième anniversaire d’une arme devenue mythique, l’AK-47 Kalachnikov, les Français ignorent dans leur immense majorité que leur pays a renoncé à produire des fusils de guerre. Adieu Chassepot, Lebel, Mas et Famas. Sic transit gloria mundi… Un officier général nous l’expliquait récemment : «La commande de l’AIF, l’Arme Individuelle du Futur, a été repoussée à 2014, mais il est certain qu’elle ne sera pas française, puisqu’il n’existe plus d’usines pour la concevoir et la produire». La France a beau s’être doté d’un Ministère du redressement productif, il n’étend pas son empire jusque-là. Sauf coup de théâtre, le prochain fusil d’assaut (calibre 5,56mm) de l’armée française sera donc européen : allemand (Heckler & Koch), belge (FN Herstal) ou italien (Beretta). Les militaires ne souhaitent pas élargir leur appel d’offres au-delà de l’Union européenne afin de garantir leur approvisionnement en cas de guerre. C’est notamment vrai pour les munitions – dont l’armée de terre consomme plus de 30 millions par an. Dès aujourd’hui, elles sont toutes importées, ce qui ne va pas sans quelques déboires. Un lot défectueux, provenant d’un fabriquant aux Emirats arabes unis (un grand allié de la France, pourtant) a provoqué en 2008-09 de nombreux incidents de tirs et même quelques blessés…
Quel contraste avec la Russie! Alors qu’en 1812, ses usines de Toula peinaient à équiper l’infanterie de ligne et les chasseurs, en dépit des efforts du ministre de la guerre Alexandre Araktécheïv, deux siècles plus tard, elle peut s’enorgueillir de produire le fusil d’assaut le plus célèbre du monde : la Kalashnikov. Il en a été tellement fabriqué dans le monde entier – souvent en contrefaçon - qu’on ignore le nombre exact, sans doute une centaine de millions ! Ce qui en fait, assurément, le plus grand succès de l’histoire de l’industrie militaire.
 J’avais eu la chance de rencontrer son inventeur, Mikhaïl Timofeïevitch Kalachnikov, lors de la parution en 2003 de ses Mémoires en France («Ma vie en rafales», avec Elena Joly, éditions du Seuil). Le 10 novembre prochain, monsieur Kalachnikov fêtera son 93ème anniversaire, alors que son fusil d’assaut, l’Avtomat Kalashnikova, modèle 1947 (AK-47) est, à 65 ans, encore bien loin de l’âge de la retraite!
Né dans l’Altaï, ce fils de koulak (paysan « riche », selon les communistes), passionné de mécanique, fut blessé dans un combat de chars en octobre 1941. Renvoyé à l’arrière, il ne peut que constater la supériorité de l'armement allemand. C'est alors que germe l'idée qui va dominer sa vie : doter l'armée russe d'un pistolet-mitrailleur. «J'étais l'esclave d'une seule pensée, une seule passion me consumait», raconte-t-il en citant Lermontov. Il bricole une arme automatique avec les moyens du bord, ce qui lui vaut des ennuis avec la police, avant d’être envoyé à l’Université pour se perfectionner. Durant toute la guerre, aucun de ses prototypes n’est retenu.  Avec sa crosse en bois et son chargeur recourbé, un modèle de 1942, exposé au Musée de l’artillerie de saint-Petersbourg, fait pourtant figure d’ancêtre d’une longue et prolifique lignée… En 1947, c’est le succès : son arme est retenue par les autorités. Ce que Mikhaïl Timofeïevitch n'aime pas raconter, c'est que l'AK-47 s'inspire du meilleur fusil d'assaut de la Seconde Guerre mondiale, le Sturmgewehr 44 allemand. La grande innovation russe, c'est de l'avoir rendu plus simple, plus solide, plus rustique. Une arme de paysans conçue par un ouvrier, facile à entretenir et qui ne craint pas les chocs.
Etonnant retour de choses, c’est aujourd’hui une société allemande, Schmeisser Gmbh, qui commercialise les versions les plus modernes de la Kalachnikov. Comme la Molot Vepr-12, utilisée par les forces d’intervention de pays membres de l’Otan... Ainsi, les policiers français du RAID sont équipés d’une lointaine descendante de l’AK-47.
De là à imaginer les armées françaises bientôt armées de « Kalach », il y a un pas… encore trop bien trop grand à franchir. Et pourtant, la Russie s’intéresse de près aux matériels militaires français. Sa marine va, on le sait, s’équiper de quatre porte-hélicoptères d’assaut de la classe Mistral. Plus récemment, des officiers russes sont venus en France pour essayer le Véhicule blindé de combat d’infanterie (VBCI) de Nexter et sont repartis assez impressionnés en particulier par sa vitesse. L’équipement intégré du fantassin (Félin) a également retenu toute leur attention. Des contrats ? On en est loin, mais quelque chose bouge. Car, de part et d’autre, il y a sans doute des choses à apprendre.
L’opinion de l’auteur ne coïncide pas forcément avec la position de la rédaction.
(1)  Jean-Dominique Merchet « Défense européenne : la grande illusion » Larousse 2009.
Jean-Dominique Merchet, journaliste spécialisé dans les affaires de Défense. Auteur du blog français le plus lu sur ces questions, créé en 2007. Ancien de l’Institut des hautes études de défense nationale. Auteur de nombreux ouvrages dont : « Mourir pour l’Afghanistan » (2008), « Défense européenne : la grande illusion » (2009), « Une histoire des forces spéciales » (2010), « La mort de Ben Laden » (2012).

Guerre au Moyen Orient : les mensonges d' Obama remplacent les mensonges de Bush !


PROBLÈME DE CRÉDIBILITÉ À LA TÉLÉVISION SUISSE ROMANDE ?

Après la Libye, l’insupportable biais en faveur des bandes armées islamistes continue en Syrie
Lors de conflits armés, des batteries d’un genre inconnu se mettent en place pour conquérir le bon droit des justes causes. Cette conviction ne s’acquiert plus par la raison mais par l’émotion. Cette émotion est transmise au monde par la télévision.
17 OCTOBRE 2012 par Silvia Cattori
(Photo : DR RTS /AP)
« La première victime d’une guerre, c’est toujours la vérité » 
Rudyard Kipling

On ne peut pas avoir vécu le mensonge des couveuses du Koweït, le trafic des photos Reuters et le scandale du Green Helmet sans chercher à se montrer un tant soit peu critique devant le pilotage des journalistes occidentaux par les services de communication des factions en place.

Leçons du passé
En 2006, un journaliste de CNNAnderson Cooper, dévoilait les techniques de propagande de la “com” du Hezbollah, insistant sur la nécessité pour celui-ci de compter un maximum de victimes civiles dans les médias occidentaux ; ce point aura son importance tout à l’heure.

La Télévision Suisse Romande (TSR), sans doute entraînée par l’opinion de certains de ses journalistes, prenait fait et cause pour le Hezbollah contre Israël, notamment par unTemps présent à la gloire de Soha Bechara – « terroriste » libanaise emprisonnée suite à une tentative d’assassinat sur la personne d’un général de l’armée du Sud-Liban, Antoine Lahad – ou des sujets de téléjournal tendant à présenter unemanifestation pro Hezbollah sur la Place fédérale comme pacifique et apaisée, se félicitant de l’absence de banderoles aux couleurs de l’organisation chiite libanaise, et ce contre toute évidence.

Léger bémol, toutefois, dans le concert de louanges, le 30 juillet 2006, le correspondant Roger Auque expliquait au JT comment le « Hezbollah avait gagné la guerre des images »et évoquait, le 5 août, la surveillance constante des journalistes par ce même Hezbollah. Ce genre d’évidences pour le moins flagrantes suscita une analyse sans concession des techniques de guerre médiatique utilisée par la milice libanaise dans l’émission Nouvo.

Un raisonnement qui ne parvint pas jusqu’à la rédaction du téléjournal : Le 20 août 2006, Raphaël Guillet et Jon Björgvinsson ramenaient un sujet parfaitement calibré, où la camera de la TSR filait sagement le train à un député du Hezbollah dans les décombres de Beyrouth, le journaliste n’osant qu’une timide question sur le financement de l’organisation.

Le JT de la TSR entretint un suivi quotidien du conflit pendant plusieurs mois. Mis à part les rarissimes exceptions mentionnées ci-dessus, l’angle de présentation fut quasiment toujours celui du service de presse du Hezbollah. Sans le moindre esprit critique, la TSR propagea de la milice armée une vision de groupement populaire, héroïquement résistant face à l’ogre impérialiste, volant au secours d’une population victime de bombardements ciblés d’Israël et les dédommageant allègrement à grands coups de liasses de billets. La maîtrise du Hezbollah fut totale, jamais, du début à la fin du conflit, l’on ne put apercevoir ou filmer le moindre milicien les armes à la main.

Rebelote
La multiplication des pseudo-soulèvements populaires conséquents à ce que la presse occidentale a cru judicieux de qualifier de Printemps arabe et la modification des techniques de bataille moderne semblent avoir prévenu, sur internet du moins, un certain public quant à une vision par trop simpliste des rapports de guerre contemporains. Après l’intervention de l’OTAN en Lybie, la presse d’influence n’a plus pu éviter la question d’une implication étrangère enSyrie. Qu’à cela ne tienne, ce facteur intégré, rien n’empêche la propagande de reprendre la même partition que lors du conflit de 2006 : une population innocente seule face à un pouvoir inique, surpuissant et aveuglément destructeur, des victimes civiles, des femmes, des enfants, des gémissements.

Le message
Le message doit toujours être rapide et simple, compréhensible par toutes les classes sociales en un temps record. Sébastien Faure, de retour d’Alep, le résume en une phrase au guichet de Darius Rochebin, le « Président [Bachar al-Assad] attaque son peuple » ; comme s’il n’y avait que le « peuple » en ville. Le but, demander une zone d’exclusion aérienne et l’intervention des « Occidentaux »,comme en Lybie.

Nimbé de l’aura de l’aventurier au grand coeur, Sébastien Faure ramène dans ses valises un reportage thématique complet de 13’40 sur la situation aleppine, diffusé dans l’émission Mise au Point du 7 octobre dernier et cosigné par Jon Björgvinsson, le même qu’à Beyrouth en 2006.

Le but du présent article est d’analyser ce reportage. Le postulat de base est de considérer, à la lumière des témoignages de certains journalistes présents lors du conflit israëlo-libanais de 2006, l’éventualité d’informations préparées et formatées à l’intention des reporters, l’existence de circuits de visite (hôpitaux, ruines etc.) et la production de témoins, voire de figurants, devant les caméras.
Les auteurs du présent article n’ont certainement pas l’intention de nier l’expérience ou la bonne foi des réalisateurs de ce reportage. Leur argumentation se basera uniquement sur l’appréciation générale que permet l’information disponible sur internet, une expérience personnelle de la région antérieure au conflit et, pour l’essentiel, les images mêmes diffusées par la TSR.

Analyse
En préambule, il convient de considérer que Sébastien Faure et Jon Björgvinsson donnent au moins deux clés de lecture permettant d’appréhender le caractère de leur travail. Ces deux concessions au devoir d’informer semblent, toutefois, ne pas devoir suffire à la perception dudit reportage au titre quasiment d’oeuvre de propagande. Nous y reviendrons. Nous n’insisterons pas sur le ton, les musiques ou les termes employés pour augmenter ou atténuer le pathos, à moins, bien sûr, que cela n’ait quelque importance pour notre propos.

Visa
Ne débarque pas en zone de guerre qui veut. Le présentatrice de Mise au Point nous apprend, au moment de lancer le reportage, que les deux journalistes, devant le refus des autorités syriennes de leur délivrer un visa, ont opté pour la filière turque. Une infiltration en territoire syrien, qui plus est en temps de guerre, ne s’improvisant pas, il n’est pas permis de douter qu’ils ont, dès lors, été pris en charge par le service de communication de l’Armée syrienne de libération (ASL) pour un « tour ».
A la frontière d’Azaz (Killis), tenue par les « rebelles », leur chauffeur présente un sauf-conduit (00:34), aucun contrôle d’identité, le passage de la douane semble aussi compliqué que le péage d’une autoroute sur le chemin des vacances. Les deux reporters sont ainsi pilotés à l’intérieur de la zone médiatique de combat par un « tunnel » dûment organisé. Le circuit commence d’ailleurs par l’exposition de carcasses noircies de chars de l’armée syrienne régulière. La voix off reconnaît d’ailleurs que le premier guide, Ahmed, impose des détours en raison de la présence de l’armée syrienne. Reste que la voie est libre, l’entrée dans la ville offre le spectacle de blocs détruits par des tirs de roquettes. Notons qu’aucun des« passeurs » n’acceptent d’être filmés.

Le guide Abdallah sera le guide de nos deux reporters (01:23). Barbe rase du croyant, t-shirt noir, arme de poing à la taille et rangers, Abdallah sort d’un pick-up blanc marqué d’un graffiti rouge sur la portière.
Cette image fait curieusement écho à une photo d’Associated Press parue sur le Nouvellistedu 25 septembre [1] noirs, pick-up blanc et barbe pour certains d’entre eux.
Sébastien Faure ne cache d’ailleurs nullement le rôle d’Abdallah, c’est la première de ces deux clés de lecture que nous évoquions plus haut,« Abdallah sera notre guide à Alep. Après avoir combattu aux côtés des insurgés, il est chargé par ceux-ci d’escorter les journalistes. Tout passe par lui et son réseau pour qui veut faire un reportage à Alep »  [2].

Après un tel aveu, la seule chose raisonnable, le seul réflexe éthique, eût été de poser la caméra et de rentrer à Genève. Que nenni, c’est en pleine connaissance de cause que Sébastien Faure et Jon Björgvinsson vont continuer leur petite visite avant d’aller marteler le message des rebelles au 19:30. Désinformation ?

Vaste farce
A présent que la véritable nature de ce sujet exclusif de laTSR est acquise, l’analyse en devient plus aisée en ce qu’elle n’a plus qu’à se concentrer sur la facture de ce petit bijou de propagande militaire. Les techniques sont très proches du spectacle de ce qu’ont pu nous offrir les affidés du Hezbollah il y a 6 ans, à cette exception près de la visibilité des« rebelles ». La population civile est essentiellement composée d’enfants, de femmes et de vieillards, si tel n’est pas le cas, il s’agit forcément d’un commerçant ayant tout perdu, d’un homme ayant perdu sa femme. Tous sont victimes et partagent ce même constat, « le régime nous persécute ».

MONTAGE
La femme
La femme d’âge mûr (01:51), icône maternelle de la culture arabe par excellence, est un must des témoignages spontanés de ce type de produits audiovisuels. De tout temps, c’est elle qui prend la parole et la tient le plus longtemps. Elle est mère et elle est victime. Autre constante, la femme est toujours voilée de noir. En 2009, date du dernier séjour de l’un des auteurs du présent article à Alep, les sunnites étant très loin d’être majoritaires en la ville, le voile et la robe noirs étaient de vraies raretés, du moins au centre-ville. Dans le sujet, la totalité des 6 femmes apparaissant à l’écran sont voilées, une seule (06:11) ne l’est pas de noir.
« Hannah vit seule, le reste de sa famille est partie à la campagne. Elle n’a pas de mari, personne pour rester à Alep surveiller l’appartement et éviter qu’il ne soit attaqué par les pillards ». Hannah pilote la caméra chez les voisins, prétendument anciens partisans d’Assad, ce qui permet d’accroître en authenticité, la récitation du message peut commencer : « Bachar ne devrait pas bombarder son propre peuple ». Deuxième clé de lecture, la voisine interviewée s’autorise un laïus des plus éclairants : « Les rebelles ne sont que des mercenaires payés par l’étranger » (03:19).
Il convient de préciser ici que le but de la communication des rebelles syriens est, depuis le début, de prétendre à l’existence d’un mouvement spontané d’origine populaire. En confirmant les informations démontrées par de nombreux médias, notamment anglo-saxons, selon lesquelles les forces rebelles sont composées de mercenaires étrangers, l’Armée syrienne de libération renonce à tenter de prétendre le contraire pour insister sur l’urgence de la situation de la population civile (civils qui, rappelons-le, n’ont pas quitté la zone de combat « pour rester à Alep surveiller l’appartement »…). C’est précisément ce genre d’arguments qui a fonctionné en Lybie et c’est à ce genre de concessions que l’on peut mesurer qu’à moins d’une intervention occidentale, les rebelles vont perdre.
En passant, Sébastien Faure reconnaît que ces femmes appartiennent à une tendance qui leur interdit d’ordinaire de s’adresser à des hommes (03:39). Une tendance extrêmement minoritaire dans la Syrie que nous avons personnellement connue ; la Syrie n’est pas l’Arabie saoudite. Difficile alors de ne pas réaliser le lien entre cette tendance, Abdallah et les insurgés.
Hannah va reprendre le contrôle et faire monter la tension d’un cran : « Ils nous écrasent avec leurs bombes et, comme si ça ne suffisait pas, ils nous menacent maintenant avec leurs armes chimiques » ; l’heure est grave.

L’hôpital
Sébastien Faure présente l’hôpital « Sha’ar » (04:22) comme un petit dispensaire. La grille de protection de la devanture à l’entrée, la disposition du comptoir et l’exiguïté des locaux laissent plutôt penser à une pharmacie. Il s’agit pourtant bel et bien d’un hôpital, l’hôpital Dar-al-Shifa (littéralement maison de soins), une clinique privée du quartier de Sha’ar, dans lenord-est de la ville, tenu par les rebelles.

Sébastien Faure avance (06:33) que l’hôpital a été « plusieurs fois bombardé ». Il s’agit là d’une information difficile à vérifier. Une femme voilée de noir dénonce un tir de roquette, alors qu’un médecin, présenté comme responsable, parled’explosions à proximité. Médecin responsable que nous ne retrouverons d’ailleurs pas dans le reportage de la TSR. CNNpenche pour une version mixte, mais pour le moins étrange : une explosion aux environs de l’hôpital aurait soufflé les vitres, des tirs de roquettes auraient percé les murs… Al-Jazeera écrira que l’armée du régime a « manqué » l’hôpital.

D’autres sources font plutôt état d’attaques à la voiture piégée(iciici ou encore ici, 1 tonne d’explosifs) contre trois hôpitaux et une école de la zone sous contrôle de l’armée régulière, à l’ouest de la ville. Reste que l’effondrement de l’un de ces hôpitaux, l’hôpital Al-Hayat, rappelle curieusement celui du bâtiment détruit apparaissant en début de reportage (01:11). Il y a par conséquent de fortes chances que ce même bâtiment ait subi un attentat à la voiture piégée plutôt que des tirs de forces aériennes, bien que la chose reste évidemment encore à démontrer.

Ceci étant dit, les diverses images de l’hôpital Dar-al-Shifa montrent des traces d’impact indéniables, seulement rien qui puisse s’apparenter à un bombardement ciblé ou à la pénétration d’une roquette ; ce qui peut expliquer une certaine confusion.

Selon Voice of America (VOA), ledit hôpital est à destination des soldats de la rébellion mais soigne aussi des civils. Dans la réalité, le vestibule de l’hôpital, dont le drapeau vert (04:41), qui orne les montants, semble rappeler la tendance religieuse des maîtres de céans, est en fait la vitrine d’une souffrance civile scénarisée pour les télévisions de l’Occident, ainsi donc CNN (et ici), AFPEuronews (très semblable au produitRTS), etc.

VOA semble, à l’instar d’Al-Jazeera, avoir pu bénéficier d’images à destination d’un marché autre qu’occidental, montrant des combattants le front ceint du bandeau des guerriers du Jihad, un symbole à forte valeur ajoutée dans le monde musulman, alors que c’est tout le contraire dans le nôtre. Le scénario est toujours le même, la présence d’une caméra semblant influer grandement sur le nombre de blessés civils arrivant en catastrophe. Nous écrivons cela sans cynisme, le sujet de M. Faure nous permettant précisément de justifier d’une semblable opinion.

MISE EN SCENE
Le premier plan (04:19) montre un enfant blessé, assis sur un mauvais lit en dehors de l’hôpital, le dénuement total, blotti entre les bras de ce qui apparaît être son grand frère, peut-être tout ce qu’il lui reste de famille, et souriant timidement de toute la force de son petit courage. Le plan est magnifique et l’image particulièrement touchante. Le pauvre petit n’a pas eu de chance, il est blessé à la tête, au bras droit et au pied gauche, il est bandé de partout, mais personne n’a eu le temps de lui laver la figure (04:23).

« Cet après-midi-là, nous avons compté en moyenne l’arrivée d’un nouveau blessé toutes les cinq à six minutes », déclare Sébastien Faure sans le moindre étonnement. Et pour cause, ceux qui viennent d’être soignés sont ramenés d’urgence à l’hôpital : où l’on voit le grand frère de tout à l’heure porter son petit frère (même pyjama, mêmes bandages) avec précipitation à l’intérieur (04:34, noter l’angoisse sur son visage).

Si l’on revient à la première image, l’on voit bien l’attentionné adolescent dans la position de prendre son petit-frère dans ses bras pour le porter : c’est une mise en scène.

Sur une douzaine de blessés apparaissant à l’écran, l’on comptera 4 enfants (dont un deux fois), 2 amputés, 2 personnes âgées et un seul soldat, ce qui semble proprement invraisemblable à moins d’un réel acharnement du gouvernement contre les civils et les enfants. Cette proportion ne se retrouve absolument pas dans les images de VOA ou, cette fois-ci, les combattants sont indéniablement majoritaires.

Autre chose paraît encore étonnant, un homme d’une certaine corpulence fait son entrée sur un brancard (04:42), couché sur le côté, on pratique, peu après, (04:54) un massage cardiaque énergique, le bip frénétique d’une machine ajoute à la dimension dramatique, on le ventile, le porte-perfusion est lourdement chargé. On le retrouve (06:19), à nouveau penché sur le côté, sans la moindre perfusion visible à ses côtés. L’on pourrait prétendre à une erreur de montage qui aurait antidaté la scène de réanimation, mais alors que penser de l’urgence si l’on prend plusieurs minutes avant de lui prodiguer les gestes qui sauvent ? Il n’est pas impossible que le pauvre homme soit décédé depuis longtemps et n’ait été amené là que pour la photo, ce qui s’est déjà vu par le passé.

L’on se félicitera enfin que tous les enfants présents dans cet hôpital semblent ne devoir souffrir que d’une forte envie de pleurer. Pas de sang, aucun symptôme, un praticien bouche le nez de l’un d’entre eux (04:49) et s’en détourne tout de suite. On retrouve encore, sur CNN, dans le même hôpital, un enfant, certes sale, mais ne semblant souffrir d’aucun trauma.

Enfin, l’on évitera de se montrer trop dur envers un gouvernement qui semble avoir assuré le meilleur taux d’encadrement hospitalier au monde : l’on ne compte plus les médecins et infirmiers dans tout l’établissement, plus nombreux que les blessés. L’équipement, en revanche, laisse à désirer, un seul stéthoscope pour une vingtaine de membres du personnel.

A ce propos d’ailleurs, le personnel médical intervenant auprès du soldat blessé, dont la blessure semble bien réelle, jeune, bien mis, ganté, blouse blanche fermée, contraste avec d’autres personnages moins visiblement représentatifs de la profession. Il n’est pas à exclure que certains d’entre eux soient des aides occasionnels, voire des figurants, à l’instar de cet homme, en habits civils, qui cache son visage sous un masque médical (05:14).

La présence d’un service de sécurité est indéniable, l’on voit une crosse (04:45). Abdallah est présent tout au long de ce passage, qui fait les traductions. On voit même ses rangers (06:02) lors de la poignante tirade du vieillard blessé, pas même une main sur l’épaule pour ne pas gâcher la scène. La tendance des médecins prenant la parole, que l’on retrouve sur VOA, à montrer librement leur visage mais à ne pas donner leur nom de famille, n’est pas faite pour rassurer qui, loin de protéger leur famille, empêche surtout de vérifier leur appartenance à l’établissement.

Enfin, le plan du marbre du hall d’entrée baigné de sang (06:41) est un classique qui se retrouve ailleurs, sur CNNnotamment, l’exposition des cadavres sur le trottoir attenantaussi. Notons, bien évidemment, que ces points-ci restent parfaitement vraisemblables, ils n’en sont pas moins des impératifs d’une certaine mise scène.

Conclusion
Le reste est du même tonneau, la visite chez les sympathiques héros de la révolution islamique, « des rebelles affamés de démocratie et de religion » (07:53), la brève escapade de nuit sur le front, la course effrénée dans des rues apparemment désertes et sans danger, la ballade dans le souk, l’arrestation d’un improbable espion, la demande de censure, curieusement suivie d’aucun effet, les tirs à la Kalachnikov dans le vide, pour la galerie, tout cela sent définitivement le frelaté à plein nez.

En arriver encore à vouloir faire croire, dans un ultime accès d’exagération, que l’armée régulière syrienne, composée essentiellement de musulmans, aurait attaqué intentionnellement une mosquée « à coups de tanks »(09:02), relève ni plus ni moins que d’une gageure des plus farfelues.

Diffuser sans broncher des messages tels que : « Je tire pour protéger mon peuple » (11:57), alors que nous savons maintenant, grâce à ce même reportage, que les rebelles sont étrangers (03:19), laisser dire : « La Syrie appartient à toutes les religions et à tout le monde » à trois encablures de l’Irak, où l’on a bien vu ce que cette tendance a pu faire aux chrétiens ou aux variantes non autorisées de l’islam, ne semble pouvoir tenir que d’un parti pris délibéré.
Ces prétendus rebelles, qui commencent chaque phrase par« Allah akbar », ceignent leur front, portent brassards et drapeaux aux couleurs de la guerre sainte, se font filmer à la prière, parlent de paradis et se prennent pour des martyrs (07:42), ne sont ni plus ni moins que des jihadistes de fortune à la solde du Qatar ou de quelque autre employeur. La chose saute aux yeux ici, Sébastien Faure n’a pas su la voir là-bas.

La scène de l’enfant à l’oiseau, enfin, digne d’un Saint-Exupéry et qui vaudra sûrement à ces auteurs un prix d’excellence en Occident, n’a sans doute que le défaut de l’impossibilité de la vérification de la perte de sa mère.

Pour nous convaincre, M. Faure eût du promener sa caméra et sa candeur ailleurs que sous la bienveillante protection de mercenaires étrangers, lesquels sont, somme toute, la cause première des troubles que ce même M. Faure entendait dénoncer.

L’ensemble du reportage, surtout dans l’expression de la piété et de la défense de la foi des combattants, semble si bien correspondre à une captatio benevolentiae à l’intention d’un public exclusivement musulman, qu’on en viendrait à douter que MM. Faure et Björgvinsson en aient écrit la moindre ligne. A ce tarif, autant s’épargner le voyage, le service de presse local n’aurait pas fait différemment.

Les deux reporters semblent être devenus eux-mêmes, en fin de compte, les figurants de leur propre film, s’agitant dans le décor d’une idée qu’ils ne maîtrisent pas.

L’explication la plus favorable à cet échec d’information pourrait être la méconnaissance ou la naïveté, mais le degré devrait en être si grand que l’on ne peut concevoir une telle lacune, même chez un journaliste de la TSR. L’autre serait la connivence, mais elle ouvre alors des abîmes si profonds qu’il nous faudrait reconnaître que notre média d’État, notre État, servent des desseins qui ne sont pas ceux des peuples.

lesobservateurs.ch , Article publié le 13.10.2012.



[1] L’article est une interview de Magda Caloz, chrétienne syrienne qui dit une chose très intéressante : « J’ai vécu de nombreuses années à Alep et quand les journaux télévisés montrent certains combats ou leurs résultats sur la ville, je ne la reconnais pas. Certaines des rues filmées n’existent pas à Alep. J’ai même reconnu des lieux qui se situent en fait dans la bande de Gaza ou en Irak. La chaîne Al-Jazeera relaie des images truquées pour venir en aide à la rébellion. Les télévisions occidentales les reprennent sans vérification, peut-être pour soutenir unilatéralement les rebelles ».montrant les guerriers de l’Armée syrienne de libération, t-shirts
[2] Abdallah parle anglais (05:18), ceci expliquant sans doute cela.