mardi 11 septembre 2012

Ile de Pâques : Mythes et Théories sur l' érection des statues

COMMENT DÉPLAÇAIT-ON LES STATUES DE L'ILE DE PÂQUES ?



Après avoir fait un essai en bougeant eux-mêmes une statue, les chercheurs supposent que les indigènes ont soulevé ces figures monumentales en position debout, puis les on fait "marcher" en les balançant jusqu'à leur emplacement.



 (C) Photo by Sheela Sharma

Leurs conclusions concordent avec un scénario qui considère les indigènes de l'île polynésienne comme des ingénieurs doués travaillant avec le peu qu'ils avaient sous la main, et non comme les victimes d'une catastrophe environnementale dont ils seraient la cause.

"Beaucoup de ce que les gens croient savoir au sujet de l'île se révèle être faux," explique Lipo Carl, archéologue à la California State University à Long Beach.

Lipo et l'anthropologue Terry Hunt, de l'Université d'Hawaï, ont exposé leur cas dans un livre intitulé "The Statues That Walked" (les statues qui marchaient).
Il s'agit d'un véritable contrepoids au scénario peignant une sombre saga dans l'île de Pâques; scénario détaillé dans le livre mieux connu "Collapse: How Societies Choose to Fail or Succeed," (Effondrement: Comment les sociétés décident de disparaitre ou de survivre), par l'auteur scientifique Jared diamond de l'UCLA.


Le scénario de Diamond

D'après Diamond, la société de l'île de Pâques est dépeinte comme vouée à l'échec en raison de la surpopulation, des conflits et de la déforestation.

Les Polynésiens auraient colonisé l'île il y a 1600 ans, et abattu les forêts de palmiers dans le cadre d'une stratégie de brûlis. Cela aurait conduit à l'agriculture intensive, la dégradation des sols, les conflits, le cannibalisme et le dépeuplement massif.
Au moment de l'arrivée des Européens au 18e siècle, la société de l'île de Pâques était moribonde.

Les statues de l'île, les moai, auraient joué un rôle important dans ce scénario.Diamond s'appuie sur les conclusions d'autres chercheurs disant que les monolithes, qui pèse jusqu'à 90 tonnes, ont été déplacés par des centaines d'insulaires, en utilisant les arbres tombés comme des traîneaux, des rouleaux et de leviers.
Les chefs rivaux recrutaient des tribus entières pour ériger ces monuments à leur gloire. Les statues brisées trouvées le long des chemins de l'île seraient un témoignage de l'échec final de la société concernant ces sculptures sur pierre.


Le scénario de Hunt et Lipo

Ils proposent un point de vue radicalement différent. D'après eux, l'île de Pâques n'a jamais été un super endroit pour y vivre: "cela n'a jamais été verdoyant, et il n'y a jamais eu de très nombreuses personnes sur l'île".

Dans ce scénario, les Polynésiens se sont installés sur l'île il y a 800 ans environ, et ils sont arrivés avec des rats qui ont dévoré les arbres. 

La population serait restée relativement stable pendant des siècles, mais, à l'arrivée des Européens, les insulaires auraient été victimes de maladies que leurs systèmes immunitaires ne pouvaient pas combattre. 

Hunt reconnait que, "d'un point de vue de la biodiversité, ce fut une catastrophe."
Mais il pense que les méthodes agricoles utilisées par les anciens insulaires ont été conçues pour tirer le meilleur parti d'une mauvaise situation. Des pierres ont été empilées pour créer des parcelles de jardin circulaires connues sous le nom "Manavai". Les éléments nutritifs auraient rapidement disparu du sol, mais la roche fraîche était pulvérisée et ajoutée au sol comme paillis.

"Ils étaient en mesure de gérer leurs vies d'une manière qui était vraiment stable et durable", affirme Lipo.

Les statues jouent aussi un rôle différent dans leur scénario. D'après eux, il n'y avait pas besoin d'autant de gens pour déplacer les statues si elles étaient soulevées à la verticale puis balançées sur la route.

La tâche aurait aidé à se défouler, et aurait pu être une sorte de ciment social d'après Hunt: "ils mettent beaucoup d'efforts dans le déplacement d'une statue, plutôt que de se battre. Déplacer le moai était un peu comme jouer un match de football."


La controverse

Après la sortie du livre "The Statues That Walked", Diamond a fortement contesté les conclusions de Hunt et Lipo, déclarant sur ​​le blog de Mark Lynas (expert climatique) qu'elles ont été "considérées clairement fausses par la quasi-totalité des archéologues ayant des programmes actifs sur l'île de Pâques."  

Diamond aborde le débat en détail, y compris l'idée que les statues aient pu être déplacées verticalement: "Cela semble invraisemblable. Imaginez vous-même: Si on vous dit de transporter une statue de 90 tonnes et 10 mètres de haut sur une route de terre; pourquoi se risquer à la basculer et la casser en la transportant à la verticale avec tout son poids concentré sur sa petite base, plutôt que d'éviter le risque de basculement en la posant à plat et distribuant son poids sur toute sa longueur ? "

Lipo et Hunt ont publié leur propre contre-réfutation sur le blog de Lynas: ainsi, le débat sur les données historiques dépend de l'interprétation sophistiquée des tests de datation au radiocarbone, de l'analyse du pollen et des marques de dents sur les coquilles de noix de palmier.

Mais la partie sur le transport horizontal contre vertical ? Cela pourrait être facilement testé.

 Jo Anne Van Tilburg de l'UCLA, avait déjà montré que la méthode horizontale était réalisable, s'il y avait beaucoup d'ouvriers et de bois.

Lipo et Hunt ont donc mis en place leur propre expérience: ils ont construit une réplique de moai de 5 tonnes, avec la répartition du poids que l'on retrouve dans une vraie statue. Puis ils ont attaché des cordes autour d'elle, l'on soulevé à l'aide d'une grue, et se sont apprêtés  à la laisser reposer librement.
Ils on pu voir immédiatement que la statue allait tomber vers l'avant si la grue relâcher la tension sur la corde...
Hunt et Lipo étaient sur le point de s'éloigner de dégoût lorsque l'opérateur de la grue fit avancer la statue en manipulant la corde. Les chercheurs ont ainsi découvert que le ventre rebondi de la statue produit un centre de gravité faisant chuter vers l'avant, ce qui facilite le transport vertical.

Ainsi, une équipe de seulement 18 personnes (à titre de comparaison, l'équipe deVan Tilburg utilisait 60 tireurs.) peut utiliser des cordes pour faire mouvoir la statue d'avant en arrière, afin qu'elle se déplace en avant.



Bien sûr, une statue de 90 tonnes est bien plus grande qu'une statue de 5 tonnes, mais Hunt a constaté que la technique était évolutive.


"Nous ne sommes pas des échecs"

L'expérience de la statue qui marche ne fait pas que confirmer le scénario proposé par Hunt et Lipo, mais elle est compatible avec les revendications des insulaires et leur tradition orale: en effet, les statues descendaient la route en "marchant" dans les temps anciens.
Elle fournit également une explication alternative pour les statues en ruines qui jonchent les routes: c'est ce qui arrivait lorsqu'ils perdaient le contrôle de la corde.
Le débat sur les deux scénarios autour du passé de l'île de Pâques pourrait bien se poursuivre pendant des générations. Mais il est clair que le scénario de Hunt etLipo est préféré par les insulaires. 


Source:

Le PS a aidé Sarkozy à virer anne Lauvergeon parce qu ' elle en savait trop


Areva : le PS a été associé à la décision de virer Anne Lauvergeon

source : quotidien-mark.blogspot.fr

C'est l'information révélée par le journaliste Thierry Gadault dans son dernier livre « Areva mon amour » qui sort le 13 septembre.

La non reconduction d'Anne Lauvergeon à la tête d'Areva en juin 2011 n'en finit pas de livrer ses secrets. Après les confidences d'Anne Lauvergeon elle-même, dans son ouvrage paru au printemps, sur les arrière-pensées qu'elle prête à Nicolas Sarkozy, voici un tout autre éclairage. Non seulement les socialistes ont été « discrètement associés au processus de désignation de son successeur » à la tête d'Areva, affirme le journaliste Thierry Gadault dans son dernier livre « Areva mon amour », mais encore l'ont-ils été dès avril 2010.

Le scénario était arrêté et transmis au PS dès le printemps 2010
« Nicolas Sarkozy va attendre la fin de son mandat en juin 2011 pour la faire partir, tout en lui proposant un autre poste qu'elle ne pourra que refuser », expliquait à l'auteur en avril 2010 un responsable socialiste qui a demandé à rester anonyme. Ce printemps là, Areva et ses associés venaient de rater le méga appel d'offres d'Abu Dhabi. L'Elysée ne cachait pas sa fureur et recevait des candidats à sa succession, dont MarwanLahoud d'EADS et Yazid Sabeg de C&S. Pour effectivement ne rien faire avant l'échéance du mandat d'Anne Lauvergeon, un an plus tard.
Des proches de Pierre Joxe consultés sur le choix du remplaçant d'Atomic Anne.

Et à ce moment là, des membres du PS sont consultés, selon cette même source interrogée par Thierry Gadault. « Deux jours avant l'annonce du non-renouvellement d'Anne Lauvergeon à la tête d'Areva, Xavier Musca, le secrétaire général de l'Elysée, a contacté, à la demande de Nicolas Sarkozy, des dirigeants socialistes dans l'entourage de Pierre Joxe pour savoir qui était leur candidat préféré. 
Marwan Lahoud, le directeur stratégie d'EADS et favori du gouvernement, s'étant fâché avec des socialistes influents au sein de l'appareil, c'est Luc Oursel qui a été nommé », affirme ce responsable socialiste. Luc Oursel, ancien conseiller de Pierre Joxe au ministère de la Défense, qui dès février 2011 savait que sa « patronne » ne serait pas reconduite, selon un cadre d'Areva cité dans « Areva mon amour »....

" 'On' avait peur d'elle, de ce qu'elle savait "

Reste à savoir pourquoi l'Elysée, si hostile, n'a pas débarqué Anne Lauvergeon au printemps 2010, alors que l'Etat détenait près de 90 % du capital d'Areva. Thierry Gadault, qui décrit très précisément les nombreuses luttes intestines qui ont modelé en France la filière nucléaire, suggère une raison. Rappelant les motifs officiellement avancés pour justifier le départ, avant l'échéance de son mandat chez Thomson, d'Alain Gomez, l'auteur écrit : «Le même argument aurait très bien pu servir pour justifier le départ d'Anne Lauvergeon. Si l'Etat ne l'a pas utilisé, c'est simplement qu' »on » avait peur d'elle,de ce qu'elle savait et de ce qu'elle aurait pu donner à la presse ou à la justice ».

Lauvergeon, sherpa à l'Elysée pendant l'affaire Karachi

Le journaliste rappelle qu'en 1993-1995, lors de la vente des sous-marins de la DCN au Pakistan, vente liée à l'attentat de Karachi en 2002, c'est Nicolas Sarkozy qui était ministre du budget d'Edouard Balladur, accusé d'avoir financé sa campagne présidentielle avec des sous-commissions liées à cette vente. Et à l'Elysée occupée par François Mitterrand, c'est Anne Lauvergeon qui, en tant que conseillère diplomatique du président socialiste, « avait accès aux documents relatifs aux grands contrats internationaux ». « Comme la presse multiplie les révélations sur l'affaire Karachi, la rumeur va rapidement attribuer à la reine de l'atome l'origine de ces révélations », note le journaliste.

Areva mon amour Thierry Gadault
François Bourin Editeur 164 pages. 19 euros

Crise espagnole : Nous sommes la majorité et nous allons envahir le congrès !


Espagne : Le 25 septembre, encerclons le Congrès. Le 25 septembre, le peuple sera souverain !


11 septembre par Plataforma “¡En Pie !”

source : http://cadtm.org/

Nous sommes des personnes ordinaires, lassées de souffrir des conséquences d’un système conditionné et contraint par les marchés, système qui à tous les égards ne peut être soutenable et nous a rendu victimes d’une grande arnaque appelée « la crise ». Nous nous unissons pour rédiger ce manifeste et invitons tous les citoyens à se joindre à nos revendications.

Nous considérons que la situation a passée toutes les limites du tolérable, et pensons être victimes d’une attaque sans précédent du pouvoir économique qui utilise la crise comme prétexte pour ruiner nos vies. Les coupables sont ceux qui, avec la complicité de toutes les forces politiques représentées au parlement, ont constitué cette oligarchie intouchable qui manipule tous les pouvoirs de l’Etat pour maintenir ses privilèges et son enrichissement démesuré et illicite.

Aujourd’hui, il n’est plus possible d’occulter cette gigantesque fraude sociale, faite de trahison systématique des engagements électoraux et d’absence de sanction judiciaire pour les banquiers, les politiciens et les grands patrons coupables. Nous voyons à quel point la structure corrompue et immorale du pouvoir instaure des politiques mettant en péril nos droits et nos vies, et à quel point nous subissons une répression injustifiable quand nous demandons un changement.

Nous pensons que le problème est d’une telle envergure et que ces racines sont si profondes que la solution ne peut provenir de réformes basées sur le système politique actuel et c’est pourquoi nous exigeons :

- La démission du gouvernement en place et du chef de l’Etat, ainsi que la dissolution de l’assemblée, du fait de leur trahison préméditée qui a conduit le pays et l’ensemble des citoyens au désastre.

- L’ouverture d’un processus constituant démocratique, permettant de rédiger une nouvelle Constitution avec la participation de tous les citoyens, afin qu’elle leur appartienne, car nous ne reconnaissons aucun caractère démocratique au texte constitutionnel actuel, qui rédigée dans le dos des citoyens, consacre la domination des héritiers du franquisme et de ceux pactisant avec eux. Ce doit être le peuple qui détermine le modèle d’organisation social dans le lequel il veut vivre, et non l’inverse.

- L’audit de la dette publique d’Espagne, avec un moratoire sur son paiement jusqu’à ce que soit déterminée clairement les parties de celle-ci qui n’ont pas être payées par la nation car ayant servi des intérêts privés utilisant le pays pour ses propres fins et non pour celles de l’ensemble des citoyens. Nous exigeons également le procès de toutes les personnes suspectes de telles manœuvres, et le fait que leurs biens soient engagés si elles étaient déclarées coupables.

- La réforme de la loi électorale pour un nouveau processus électoral qui représente véritablement la volonté du peuple à chaque élection, ceci étant nécessaire pour faciliter le développement d’un processus constituant démocratique.

- L’arrêt immédiat de toutes les coupes budgétaires et de toutes les réformes qui sont contraires à l’état de bien-être car elles entrainent une restriction des droits et des libertés des citoyens : prises avec l’excuse de la crise, elles sont non seulement un désastre pour le pays, mais en plus elles ont été imposées en trahissant la volonté du peuple.

- Une profonde réforme fiscale qui fasse payer le plus à ceux qui obtiennent le plus de bénéfices de la société. Nous exigeons également l’abrogation de l’amnistie fiscale décrétée par le gouvernement, dont l’injustice est une véritable tromperie vis-à-vis des citoyens honnêtes.

- La suppression de tous les privilèges de ceux qui ont des charges politiques ou publiques, et la mise en place de mécanismes efficaces pour le contrôle de l’accomplissement de leurs fonctions.

- L’arrêt immédiat de toutes les expulsions des logements, et la mise à disposition pour la population, au prix du logement social, des logements appartenant aux banques et aux caisses qui ont été aidées avec de l’argent public.

- La création de nouveaux emplois dont la première condition soit le caractère soutenable et la finalité le développement de l’humanité. Ainsi, la gestion cohérente des emplois doit se faire de façon à ce que toute la population puisse travailler pour vivre et ne soit pas obligée à perdre sa vie à la gagner. Le fait que nous soyons obligés de travailler toujours plus est une énorme tromperie, soutenue par l’avarice des grands intérêts et contraire à ceux de la plupart des gens.

Pour toutes les raisons exposées ci-dessus, nous convoquons les citoyens le 25 septembre 2012 devant les portes de l’assemblée, pour une manifestation illimitée jusqu’à la démission du gouvernement et l’ouverture d’un processus constituant, en faisant appel à l’union de toutes les luttes pour une société plus juste.

¡Nous sommes la majorité, nous sommes le peuple, nous avons raison, et nous ne vous permettrons pas de passer !

http://cadtm.org/Espagne-Le-25-septembre-encerclons

L’Europe est-elle vraiment à l’abri de conflits futurs ?


État(s) de guerre en Europe


Épargnée par les conflits majeurs depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale, l’Europe est-elle pourtant réellement à l’abri de conflits futurs? La crise actuelle n’est pas le prélude à des bouleversements plus ou moins radicaux à terme? 

L’Union Européenne est-elle le ciment ou un incubateur de troubles conflictuels ? Quel rôle entend jouer l’Allemagne dans un futur proche  Telles sont les pistes de réflexion et d’analyse par notre invité.

Michel Ruch est diplômé de Sciences Politiques Strasbourg et de l’Institut des Hautes Études Européennes. Il a publié L’Empire Attaque : Essai sur Le systeme de domination Américain aux éditions Amalthée. Et réside partiellement au Portugal.
L’Europe est en paix depuis 1945, à l’exception des guerres qui ont fait éclater la fédération yougoslave. Elle est considérée en paix à la condition restrictive d’admettre que la définition de la guerre se limite à l’expression violente, militaire et armée des conflits entre nations, Etats, ou autres entités.

Vouloir traiter d’état(s) de guerre en Europe est donc un exercice d’autant plus hasardeux que le processus de son union est qualifié par principe de projet de paix, dont le discours officiel loue indéfiniment les vertus et visées d’unité, d’amitié, de stabilité, et d’intégration qui lui sont attribuées. Or, s’il existe un seul avantage aux crises financières répétitives qui secouent l’Europe depuis une demi décennie, (2007-2012) c’est de démasquer une réalité de conflits que le système de son union ne parvient plus à contenir, ni son discours à occulter.

L’Union Européenne est un système constructiviste dépourvu de pragmatisme et de ce qu’on peut appeler un empirisme organisateur capable de prendre en compte l’extrême diversité historique, économique et culturelle des nations d’Europe. La répétition des crises financières qui s’y déroulent traduit une crise de système, et non des états de conjoncture accidentels appelés soit à se dissiper dans une logique de « laisser faire », soit susceptibles d’être surmontés par des actes de renforcement de ce système.
Tout système produit naturellement un esprit de système qui engendre un langage de système dont une des principales caractéristiques est le déni de réalité. Le discours officiel de l’Union Européenne peut ainsi être qualifié de langue de bois. La fonction d’une langue de bois est certes de travestir la réalité, mais aussi de masquer l’incapacité, voire l’incompétence des responsables à gérer des situations dont le contrôle leur échappe. 

La succession accélérée des « sommets de crise » de l’Euro/Europe depuis 2010 illustre cette incapacité, sans pour autant aboutir à un constat public d’impasse ou à une reconnaissance d’échec. Un premier niveau de conflit intra européen, d’ordre mental ou idéologique, est donc formé par la contradiction entre la perception de la réalité par les dirigeants européens, et un changement de système qu’exigerait objectivement le traitement de cette réalité en vue d’une sortie de crise.

Dans son discours automatisé en langue de bois, l’Union Européenne prend soin d’évacuer toute controverse officielle et publique relative aux causes originelles et structurelles des crises financières. Les dirigeants européens ne mettent en cause ni la conception, ni le fonctionnement du modèle financier qui régit l’Europe puisqu’ils découlent des traités européens à la fois réputés parfaits et reconnus comme tels par les pays membres les ayant signés. Le seul lien de causalité formelle que l’Union Européenne établit entre les crises et son système, est de les attribuer à l’insuffisance de son intégration, ce qui revient à justifier une situation par le défaut du préalable qui l’aurait évitée.
Un tel procédé de raisonnement, de type jésuitique, est politiquement habile puisqu’il a l’avantage non seulement d’exonérer le système européen de toute responsabilité dans les difficultés aggravées de l’Europe, mais aussi d’exercer une pression itérative vers un objectif affiché d’intégration renforcée.


Le discours dérape cependant hors du cadre rationnel lorsqu’il invoque en parallèle « LA CRISE » comme un phénomène distinct des crises financières pour expliquer l’état de dégradation économique et sociale qui affecte un nombre croissant de pays d’Europe. La langue de bois glisse alors vers une forme de pensée magique attribuant LA CRISE à une fatalité malheureuse sans indication d’origine. Dans ce cadre, l’habileté des dirigeants européens consiste à instrumentaliser les crises financières pour imposer dans l’urgence des politiques récessives et d’austérité proclamées comme indispensables à l’amalgame des genres dénommé « sortie de crise ». 

L’objectif en la matière est d’éviter que les populations n’interprètent la récession et le chômage qu’elles subissent comme la conséquence de crises financières elles-mêmes produites par la nature du système financier européen, clé de voûte de son système global.

Le principe et le projet d’instaurer une paix définitive en Europe étaient légitimes après les deux guerres du 20ème siècle. La question centrale n’est donc pas celle de l’objectif, mais celle des instruments et de la méthode pour l’atteindre. S’il est évident d’autre part que le système actuel de l’Union Européenne a évacué le risque de conflits armés, il n’a nullement éliminé en son sein les mêmes formes de conflits qui jadis pouvaient s’exacerber jusqu’à la guerre. La deuxième question centrale est donc de savoir si ce système est apte à les surmonter, ou si au contraire sa nature conduit à les développer.

La réponse à cette double question passe par la mise en examen préalable des fondements idéologiques qui ont formaté la structure juridique et politique de l’Union Européenne définie par ses traités successifs.

L’Union Européenne repose sur le postulat idéologique de l’ultra libéralisme affirmé comme intangible, insurpassable et sans alternative. C’est le modèle TINA (There Is No Alternative) d’origine anglo-saxonne aujourd’hui imposé aux 500 millions d’habitants de l’Europe. Ce modèle prétend instaurer une paix universelle par les vertus illimitées du libre échangisme, de la dérégulation, de la force auto régulatrice du marché, et des dynamiques impulsées par la finance délivrée de tout encadrement et contrôle.

« La paix par le commerce » est un slogan ancien dans la rhétorique de l’affairisme, mais sa transposition en concept basique de l’idéologie dite libérale n’a jamais eu de sens et de valeur que dans des contingents limités de temps et d’espace. Or cette idéologie revêt dans l’Union Européenne un caractère absolutiste apparemment devenu incapable de donner au libéralisme la place relative et proportionnée que lui imposerait la complexité croissante des sociétés occidentales. A ce niveau, a resurgi indiscutablement en Europe un nouvel échelon de conflictualité idéologique postérieur à l’effondrement des systèmes fasciste, national-socialiste et communiste, et cette conflictualité procède directement de l’esprit de système qui régit l’Union Européenne.


En substitution aux guerres honnies et bannies en Europe, sont proclamés le principe et la vertu de « la compétition pacifique » au sein de l’Union Européenne, et au-delà, avec le monde entier. Sur la base d’un postulat réductionniste, et pour évacuer à la fois la guerre et les conflits entre nations, cette compétition ouverte se limiterait par nature au champ économique et commercial. Plus restrictivement encore, elle n’impliquerait plus les nations entre elles, mais seulement, grâce au marché unique, les entreprises les unes avec les autres sans indicatif de nationalité. Cette pensée irrigue depuis plus de trois décennies aussi bien le discours européen figé en langue de bois, que la production torrentielle des textes des traités, lois et directives du droit européen.

Il faut constater qu’un tel décret idéologique reste sans équivalent ni précédent dans le reste du monde. Il illustre l’abaissement du niveau intellectuel des élites dirigeantes en Europe par une chute de la raison critique consécutive à cinq siècles d’histoire européenne fertilisée par l’art de la mise en question, la pratique du doute, la recherche d’idées nouvelles, l’exercice de la dialectique, et la quête obstinée du progrès de la société par l’exigence du dépassement.
La stérilisation de la pensée européenne et ce qu’on peut appeler sa dérive psychotique consistent donc à postuler aujourd’hui, par exemple, qu’il n’est de guerre que militaire. 

Cette idée est clairement régressive après qu’au 20ème siècle, l’Europe, de Clausewitz aux études de polémologie, avait su de façon magistrale élargir le cadre et perfectionner le concept de guerre globale (politico-militaire, civile, économique, psychologique, cybernétique). Or l’Europe post-communiste et plongée dans la mondialisation se retrouve à l’évidence en différents états de guerre à la fois segmentés et globalisés.

la suite : FRONT IDEOLOGIQUE sur http://alliancegeostrategique.org/2012/09/11/etats-de-guerre-en-europe/

Le 11 Septembre 2001 pour les nuls

Le 11 Septembre 2001 expliqué en 5 minutes chrono

Suicide politique de François Hollande en direct sur TF1 : Le PS sur la voie du PASOK


Le suicide du Parti Socialiste

Un « coup de pouce » au SMIC trois fois moins important que celui de Jacques Chirac en 1995, un gel de l’indice de la fonction publique et des coupes drastiques dans les effectifs, l’acceptation de la camisole budgétaire, l’austérité en temps de crise : François Hollande est dans une impasse.

Des causes et des conséquences de la mondialisation

Hier, le Point annonçait que le rapport commandé par Arnaud Montebourg sur la fermeture de l’usine PSA, et qui devait être initialement publié le 25 juillet, devrait, malheureusement mais logiquement, valider le choix du constructeur automobile, comme je l’avais annoncé en juillet. Encore un signe de l’incapacité chronique du gouvernement socialiste à sortir du cadre intellectuel dans lequel il s’enferme et qui fait qu’il ne traite que les conséquences des problèmes et non pas les causes.

Il est tout de même incroyable que le premier gouvernement socialiste depuis 10 ans donne un coup de pouce au SMIC trois fois moins important que celui donné par Jacques Chirac en 1995. Il est aussi assez incroyable de voir que le PS accepter le logiciel intellectuel néolibéral d’interprétation de la crise, réduire les déficits de 30 milliards et rejetter la lecture d’économistes comme Paul Krugman, qui dénonce dans son dernier livre les plans d’austérité appliqués en Europe.

Voici le parti qui a libéré les échanges et la finance qui joue à l’infirmière des conséquences de cette libéralisation. Pire, cette libéralisation et le cadre européen le privent tous les jours davantage des moyens pour faire cela. En fait, le PS traite les conséquences de la mondialisation en semblant à peine se soucier des causes des problèmes et dans tous les cas, sans jamais avoir rien fait pour les remettre en cause, du fait d’un fond idéologique trop internationaliste et libertaire.

Du CNR à Bruxelles

ce qui a été à l'origine du programme du CNR, puis qui a assuré le respect de son application effective, est le consensus gaullo-communiste du premier quart de la seconde moitié du siècle précédent.

Or le problème est qu'actuellement, depuis disons l'éviction de Marchais à partir du milieu des années 80, la partie de la gauche qui se prétend l'héritière des communistes a totalement versé dans un anti-racisme idéologique, partisan, irraisonné, et surtout incohérent. En même temps que ne croissait l'influence des organisations pseudo-antiracistes, dont il serait très facile de démontrer la complète fatuité et médiocrité intellectuelles, l'imposture idéologique (par les indignations sélectives) qui les caractérise, l'illégitimité dont elles peuvent seules se prévaloir.

Par conséquent en se soumettant intégralement à cette doctrine antiraciste et les groupes de pression affiliés, pour les raisons qui en ont été données et d'abord parce que les "cocos" (ce qu'il en reste) ont troqué l'idéologie de la lutte des classes par la défense des minorités prétendument opprimés (quand ce n'est pas dans un féminisme hystérique) ; je puis vous affirmer qu'un de Gaulle, souverainiste par essence, patriote par conviction, monarchiste à ses heures perdues, infiniment lucide sur les évolutions (les bouleversements) démographiques déjà en cours à l'époque, réaliste ô combien en terme de politique étrangère, serait instantanément taxé aujourd'hui par ceux-la même qui hier étaient ses alliés objectifs de fieffé raciste, xénophobe, pétainiste, réactionnaire, etc...


Le PS sur la voie du PASOK

Bref, entre les trois gauches, le PS a choisi la voie social-libérale, comme l’expliquait Laurent Bouvet en 2010. A part entre 1981 et 1983, c’est toujours la voie qu’il a choisie. Le Général de Gaulle n’aurait-il pas dit « qu’il n’aimait pas les socialistes parce qu’ils n’étaient pas socialistes » ? Mais le problème est que le pouvoir destructeur de la mondialisation s’est considérablement renforcé depuis l’émergence de la Chine. Et la crise de la zone euro et l’austérité accentuent le problème.

Par-delà des erreurs de forme, la présidence normale ne semble pas convaincre (même si elle n’est pas aidée par des médias encore plus critiques que sous Nicolas Sarkozy). En refusant de remettre en cause le cadre de la mondialisation et de cette Europe néolibérale, le gouvernement actuel n’a strictement aucune marge de manœuvre et se retrouve à essayer de rendre un peu moins injuste une grande régression sociale qu’il ne remet paradoxalement pas en cause.

L’avenir semble donc très sombre pour François Hollande. Comment ne pas imaginer qu’en appliquant les recettes du PASOK en Grèce, il n’en connaisse pas le même destin ? Le Parti Socialiste semble parti pour un nauffrage au moins aussi violent que celui de 1993 en 2017. Il faut juste espérer que cela permettra de faire émerger une alternative autre que le Front National ou le Front de Gauche, et que nous échapperons à une majorité UMP-PS comme en Grèce aujourd’hui.

Nous n’en sommes qu’au début de la descente aux enfers du PS. Il est certes paradoxal de voir des commentateurs favorables au cadre actuel tomber sur un gouvernement qui échoue parce que lui-aussi s’y conforme, mais les conditions d’une recomposition politique se réunissent.

PS : il n’y a rien de péjoratif pour moi à parler d’infirmier ou d’infirmière. Il s’agit d’un travail très noble, souvent exercé dans des conditions très difficiles et insuffisamment reconnu, mais ici, le gouvernement doit opérer, retirer le cancer de la mondialisation néolibérale, ce qu’une infirmière ne peut pas faire.

La finance va connaître la plus grande crise de son histoire en 2013


Crise financière : la fin du monde financier est proche !


Tous aux abris, en 2012 ou 2013, le monde financier devrait connaître la plus grande crise de son histoire ! C’est en tout cas ce qu’affirme l’analyste financier Raoul Pal GLG Global Macro Fund, ancien collaborateur au sein de la banque d’investissement Goldman Sachs.

Coup de Buzz ou expertise de génie, R.Pal prévoit, un cataclysme banquier causé par plusieurs défauts souverains en Europe, Royaume-Uni, Japon, Corée du Sud puis en Chine.

Selon lui, alors que la somme des dettes des dix nations les plus endettées du monde s’élève actuellement à 300% du PIB mondial (si l’on prend en compte les dérivés de ces nations, le chiffre de la dette serait même 4 fois plus important), l’effet domino provoqué par la chute de chaque nation (Grèce, Espagne, Italie ...) devrait engendrer une multitude de dommages collatéraux.

Au même moment, les gouvernements vont devoir faire face à une récession à double creux (première et seconde vague de chute du produit intérieur brut).

Crise financière : les plans de sauvetage sont impuissants

R.Pal estime que les marchés sont en train de réaliser que les plans de sauvetage, Fond Européen de Stabilité Financière (FESF) ou Mécanisme Européen de Stabilité (MES) sont impuissants. Le scénario est donc tout tracé :

Nationalisation des banques et prise en compte de leur dette dans les balances budgétaires des Etats. (Processus déjà initié avec Bankia en Espagne).
Recapitalisation des banques et blocage des marchés financiers.
Obligations bloquées à 1%,
Arrêt de la vente à découvert, des crédits default swap et des contrats à court terme.
Risque potentiel de fermeture du système bancaire tout entier.
Pour l’heure, selon les observateurs, ces inquiétudes seraient excessives. Il faut cependant avouer que la sinistrose sur les marchés financiers semble installée depuis un bon moment. A quand, la remise à plat de notre système financier ?

http://www.zurbains.com/societe/argent-26/crise-financiere-le-cataclysme-est-proche.html