jeudi 2 août 2012

Thierry Meyssan : Les Contras, de Damas à Alep (depuis la Syrie)





Après avoir échoué à se maintenir à Homs et avoir perdu la bataille de Damas, l'Armée « syrienne » libre a lancé une attaque contre Alep.

L'ASL a réussi a prendre le contrôle de deux quartiers de la ville et d'un vaste parc public. Elle s'est emparée de plusieurs commissariats, massacrant tous les policiers.

La majorité de la population des quartiers concernés s'est réfugiée dans la partie de la ville contrôlée par les loyalistes. L'ASL voudrait ériger un Émirat islamique dans le quartier d'Al-Nereb comme elle le fit à Baba Amr, un quartier de Homs. Pour cela, elle a expulsé les résidents non-sunnites restés sur place, non sans avoir massacré au préalable les familles jugées « favorables au régime ».

Sur cette vidéo, filmée par l'ASL le 31 juillet 2012, 15 membres de la famille bédouine Al-Berri sont alignés contre un mur et fusillés. On notera l'état d'extrême excitation des islamistes qui, pour la plupart, sont sous l'emprise de drogues.

Les journalistes occidentaux "embedded" dans l'ASL, qui sont entrés illégalement en Syrie avec les combattants de l'ASL stationnés en Turquie, ont été ramenés à la frontière depuis plusieurs jours déjà pour ne pas assister aux exactions. Ils n'auront été baladés que quelques jours par les services de Relations publiques de l'OTAN, ne voyant que ce qu'on avait décidé de leur montrer et que l'on avait parfois mis en scène pour eux. Ils persistent à décrire la situation comme une révolution populaire et démocratique bien qu'ils aient constaté par eux-mêmes que les combattants venaient de Turquie et n'avaient d'autre soutien en Syrie que des groupuscules de fanatiques religieux.

Vers un mega seisme aux Etats - Unis ?


Etats-Unis : l’Oregon menacé par un séisme de magnitude 9 ?


Malheureusement l’expression dit qu’il n’y a pas de fumée sans feu, et si on prend en compte le fait que « tout est lié » alors les conséquences seront catastrophiques voire apocalyptiques. Bien sur, nous avons une fourchette qui va jusqu’en 2062 (à ce niveau là ce n’est plus une fourchette c’est une fourche d’ailleurs soit dit en passant), mais je suis prêt à prendre les paris, nous n’aurons pas à attendre aussi longtemps, cela sera un peu avant au rythme où évoluent les choses…

L’Etat de l’Oregon, situé sur la côte ouest des Etats-Unis, aurait 40% de chances d’être victime d’un séisme majeur dans les 50 prochaines années, révélait hier une étude. Ce séisme attendu atteindrait une magnitude de 9 sur l’échelle de Richter.
C’est une révélation inquiétante qu’a faite hier une étude publiée par les services américains de veille géologique et sismique (US Geological Survey). Dans celle-ci, les spécialistes indiquent en effet qu’un séisme majeur pourrait avoir lieu dans l’Oregon, un Etat situé sur la côte ouest des Etats-Unis, dans les 50 prochaines années. Selon les données fournies, ce séisme pourrait même être de l’ampleur de celui de Fukushima, soit atteindre une magnitude de 9.
Au cours des 10.000 dernières années, la région qui s’étend de la frontière nord de la Californie à Vancouver, au Canada, a déjà subi 19 tremblements de terre d’une magnitude de 8,7 à 9,2. Mais plus au sud, au niveau de la faille Cascadia qui sépare les plaques nord-américaine et Juan de Fuca, ce sont 22 autres séismes qui se sont produits dans l’Oregon, précise l’étude. « La partie sud de [la faille] Cascadia a un niveau de récurrence sismique pour de forts tremblements de terre bien plus élevé que l’extrémité nord et, franchement, un séisme majeur peut arriver à tout moment« , affirme ainsi l’auteur principal de l’étude, Chris Goldfinger, dans un communiqué relayé par l’AFP.
Or, si un tel séisme se produisait réellement, les dégâts pourraient être considérables dans la mesure où les 4 millions d’Américains qui peuplent l’Oregon ne sont pas du tout préparés à une telle catastrophe. Certains considèrent que les infrastructures sont loin d’être suffisamment solides pour résister à de fortes secousses alors que d’autres estiment que les sommes nécessaires à leur modernisation pourraient être utilisées pour construire des routes. Aussi, au vu des résultats obtenus par les spécialistes de l’USGS, ces derniers espèrent que leur étude va inciter les autorités à réagir et à se prémunir le mieux possible contre la survenue d’un tel phénomène.

Sarkozy achète un palais au Maroc









L’ancien président de la « ripoublique » ne connait pas la crise. D’après une information révélée par le quotidien « Akhbar Al Yaoum », reprise par le site «Bladi.net », l’ancien couple présidentiel vient de mettre la main sur un superbe palais, « Antarès », dans le triangle d’or de Marrakech, pour la bagatelle de cinq millions d’euros. Ce n’est pas la première fois que cette rumeur circule. Au début de l’année, il nous avait été rapporté par le magazine « Le Point ». Cette fois cependant, elle semble se confirmer, assurent les médias marocains. Il s’agit d’une luxueuse résidence située dans la Palmeraie Amelkis à Marrakech, non loin du palais « Rhoul ».

Le relais de la flamme olympique une mode lancée par les nazis en 1936




Pourtant, alors que le relais de la flamme a commencé une fois de plus sur le site historique d’Olympie le 10 mai et fait partie intégrante de tous les Jeux, son incarnation moderne est empreinte de relents sinistres qui remontent au Parti nazi d’Adolf Hitler et des Jeux Olympiques controversés de Berlin en 1936.
Beaucoup de ceux qui assisteront au voyage final de la flamme ce 27 Juillet n’auront pas idée que son origine ne se trouve pas dans la Grèce antique, mais avait plutôt été formulée comme une partie importante du complot nazi visant à modifier l’opinion internationale en leur faveur.
« Il n’y a pas eu de tels relais de torche dans les Jeux de l’Antiquité ou, d’ailleurs, dans l’un des 10 Jeux Olympiques d’été modernes qui précédèrent les Jeux de Berlin », a écrit le célèbre auteur David Clay Grand dans son livre remarquable, « Nazi Games : The Olympics of 1936 », qui a été publié en 2007. « Le relais de la torche a été l’une des nombreuses façons dont les Jeux nazis ont aidé à définir l’expérience olympique moderne telle que nous la connaissons aujourd’hui. »
Le relais de la flamme jouera un rôle majeur dans l’offensive de propagande soutenue par Hitler et orchestrée par Joseph Goebbels. Dans le cadre des préparatifs pour les Jeux, le ministère de la Propagande nazie soutenait un relais de la flamme olympique qui ne fournissait pas seulement des images spectaculaires pour « Les Dieux du stade », le film de 1938, qui a été utilisé pour promouvoir l’idéal nazi avant la Seconde Guerre mondiale, mais pouvait aussi être utilisé pour d’importants avantages dans les relations politiques et publiques.
Les Grecs anciens avaient des courses de relais qui impliquaient des flammes dans le cadre de leur culte aux dieux, mais il n’y avait pas eu un tel symbolisme dans les Jeux modernes. Il y avait eu une flamme à Amsterdam en 1928 et une à Los Angeles en 1932, mais elles ne venaient pas de l’Olympe et il n’y avait pas de relais.
Pourtant, avant Berlin, les nazis n’ont pas perdu l’occasion de s’assurer que le parcours de la flamme soit utilisé pour promouvoir l’éthique du parti. Lors de la cérémonie d’allumage en Grèce, un ambassadeur allemand a dédié le flambeau à Hitler lui-même, tandis qu’un orchestre jouait la chanson de marche de la Sturmabteilung, l’armée du parti nazi, selon Davis Clay Grand.
« Les nazis ont utilisé les Jeux olympiques pour donner au public allemand un sentiment exagéré de supériorité nationale qui a été utilisé plus tard au service d’agressions militaires », a déclaré le Dr Rafael Medoff, directeur d’études de l’Holocauste à l’Institut David S. Wyman à Washington DC « Les jeux ont également donné à Hitler une opportunité d’adoucir son image auprès du public afin d’apaiser les inquiétudes de la communauté internationale au sujet de son fanatisme, de sa violence et de son militarisme. »
Goebbels, chef de la propagande d’Hitler, a soigneusement orchestré la couverture du voyage de la torche en direction de Berlin, qui s’étendait à travers la région des Sudètes et la région de l’Ouest de la Tchécoslovaquie que l’Allemagne voulait, et finira par annexer.
L’organisation du relais a été laissée à Carl Diem, un important administrateur sportif allemand et organisateur en chef des Jeux de Berlin qui léguera son extraordinaire collection de souvenirs à un trust quand il mourut en 1962. Pourtant, Diem lui-même a eu un passé mixte. Il était un administrateur fort et un promoteur de sports, et n’était pas un membre du Parti. En effet, l’héritage juif de sa femme l’amena à être considéré avec suspicion par certains nazis haut placés.
Cependant, vers la fin de la guerre, il a prononcé un discours passionné exhortant les jeunes soldats allemands à se battre jusqu’à la mort alors même que les forces Alliés se rapprochaient.
Walter Borgers, directeur des archives de Carl Diem, parle de la croyance passionnée de Diem dans le relais de la torche : « Il a vu ceci comme étant le travail de sa vie » déclare Borgers. « Il a décidé de donner un rôle au relais de la torche dans la cérémonie. C’était la meilleure campagne de publicité de tous les temps. »
Diem et la réalisatrice Leni Riefenstahl ont créé une grande partie de cette vision, mais elle a été adoptée sans réserve par Hitler et les nazis. Sur la dernière partie du relais à travers l’Allemagne, seuls les mâles blonds aux yeux bleus ont été sélectionnés et la torche conduira Hitler et d’autres membres du parti au stade olympique.
L’imagerie était puissante et la propagande était malheureusement assez efficace pour convaincre de nombreux observateurs que le régime nazi était fort, mais pas brutal.
« Dans une large mesure, ces tromperies nazis ont marchées » dit Medoff. « Le New York Times rendit compte à ses lecteurs que les Allemands affichaient une « bonne volonté »et une « hospitalité sans faille. L’Associated Press prédit que les jeux aideraient à assurer la paix en Europe. »
La vérité était bien sûr très différente et après trois ans l’ensemble du continent était en guerre. Pourtant, lorsque les hostilités ont finalement cessé et quand les Jeux ont redémarré à Londres en 1948, le relais de la torche a été considéré comme un élément qui valait le coup d’être gardé.
Au cours des 10 dernières semaines, environ 8.000 personnes ont porté le flambeau à travers 1019 villes et villages en route vers Londres. Combien connaissent les origines obscures du relais, personne ne le sait.

LE NOUVEAU CHEF DES SERVICES SECRETS SAOUDIENS ASSASSINÉ EN REPRÉSAILLES DE L'ATTENTAT DE DAMAS DU 18 JUILLET ?



L'ÂME DAMNÉE DES AMÉRICAINS, LE PRINCE BANDAR BIN SULTAN, NOUVEAU CHEF DES SERVICES SECRETS SAOUDIENS,
A-T-IL-ÉTÉ ASSASSINÉ PAR LES SERVICES SECRETS SYRIENS EN REPRÉSAILLES DE L'ATTENTAT DE DAMAS DU 18 JUILLET ?

L'information a été lancée au conditionnel par le Réseau Voltaire il y a 3 jours - le 29 juillet (http://www.voltairenet.org/La-Syrie-aurait-elimine-Bandar-ben) : le tout-puissant Prince Bandar Bin Sultan, fils du Prince Sultan, ancien ambassadeur d'Arabie Saoudite à Washington, aurait été assassiné par les services secrets syriens le 26 juillet.

L'information, dont l'origine remonte à des médias yéménites, est évidemment à prendre avec beaucoup de précautions.

Mais il est troublant de constater :

=> que la rumeur n'a toujours pas été démentie par le Royaume wahhabite,

=> que le Prince Bandar Bin Sultan n'a pas été vu depuis le 26 juillet,

=> que la rumeur ne cesse d'enfler puisqu'elle est désormais reprise sur des sites spécialisés du monde entier, notamment dans le monde musulman :

- site pakistanais (http://www.chowrangi.com/saudi-intelligence-chief-prince-bandar-bin-sultan-assassinated.html)

- site bangladeshi (http://www.banglanews24.com/English/detailsnews.php?nssl=fa36ce3924dac70defd1e81ffebfc71c&nttl=2012073148951)

- site divers (http://www.presstv.com/detail/2012/07/31/253594/new-saudi-spymaster-killed-report/ ouhttp://www.ibtimes.com/articles/368685/20120731/prince-bandar-bin-sultan-saudi-spy-chief.htm, etc.)

=> plus significatif encore, que la rumeur a fait son apparition sur la notice de Prince Bandar Bin Sultan dans la version Wikipedia en anglo-américain : http://en.wikipedia.org/wiki/Bandar_bin_Sultan

Compte tenu des liens entre Wikipédia et les services de renseignements américains, on peut tabler sur le fait qu'une information de cette importance ne serait pas laissée en ligne si elle devait se révéler n'être qu'un canular.

Les rebelles syriens sont en possession de chars et d’armes lourdes à Alep

Les rebelles syriens sont en possession de chars et d’armes lourdes dans la ville d’Alep

Questions :
  • d’où viennent ces chars et ces armes lourdes ?
  • par où sont-ils arrivés ?
  • qui les a financés ?
  • qui a appris aux « rebelles syriens » leur maniement ?
M. Martin Nesirky, porte-parole des Nations unies, vient de déclarer à des journalistes, au siège de l’ONU à New York, que les « rebelles syriens sont en possession de chars et d’armes lourdes dans la ville d’Alep, selon la mission de l’ONU en Syrie. »
Les observateurs des Nations unies sont allés dans la ville du nord du pays mardi. L’affrontement entre les troupes régulières et les
« rebelles » se concentre depuis le 20 juillet sur Alep, capitale économique du pays.

Les observateurs de l’ONU en Syrie viennent également d’affirmer que les troupes régulières avaient eu recours à des avions de chasse pour tirer sur Alep.
Citant des chiffres du CICR et du Croissant Rouge syrien, la responsable des opérations humanitaires de l’ONU Valerie Amos avait évoqué 200.000 personnes ayant fui Alep.

COMMENTAIRES :
IL FAUT MAINTENANT ARRÊTER DE PRENDRE LES OPINIONS PUBLIQUES POUR DES IMBÉCILES
Il y a des limites au bourrage de crâne.
Quel que soit le pays, on peut comprendre, dans l’absolu, qu’une partie de la population se rebelle contre un régime politique autoritaire qui dirige son pays contre la volonté de son peuple.
On peut aussi admettre que des rebelles soient conduits, dans la pire des extrémités, à se battre contre les forces régulières de ce régime dictatorial.
On peut même imaginer que des rebelles se battent contre ces forces régulières, avec des armes légères achetées en contrebande.
Mais il y a un moment où l’on ne peut plus tout gober. Si des « rebelles » mènent des combats acharnés dans une ville, avec des chars d’assaut et des armes lourdes, c’est que ce ne sont plus de simples « rebelles ».
Car on ne peut pas se procurer des tanks sous le manteau.
On ne peut pas acheter des batteries de missile sur Ebay.
On ne peut pas se faire livrer toutes les munitions et la logistique par Chronopost.
Et on ne peut pas s’improviser conducteur de char d’assaut ou responsable d’une batterie d’artillerie lourde.

Il faut donc arrêter maintenant de prendre les opinions publiques occidentales pour des imbéciles et les citoyens français pour des demeurés.
Nous demandons donc aux autorités françaises, et notamment au Président François Hollande, de venir expliquer aux Français :
1)- d’où viennent les chars et les armes lourdes qui sont aux mains des « rebelles syriens », comme l’ont constaté désormais officiellement les observateurs de l’ONU ?
2)- par où ces armes lourdes et d’un volume considérable ont-elles transité ?
Je souligne que le renseignement militaire de la France, alliée de l’OTAN et des États-Unis sur cette affaire comme sur les autres, doit nécessairement avoir des informations satellitaires sur les trafics en question.
3)- qui a financé ces armes ?
4)- qui a appris aux « rebelles syriens », qui sont officiellement de simples civils selon nos médias, à manier ces armes lourdes et ces chars ?
5)- qui assure la logistique en munitions et en essence ?
RUSSIE ET CHINE ONT UNE POSITION BEAUCOUP PLUS CONFORME À LA CHARTE DE L’ONU ET AU DROIT INTERNATIONAL
Les nouveaux développement de cette affaire tendent à accréditer l’analyse de la Russie et de la Chine, qui ont opposé leurs vétos au Conseil de Sécurité de l’ONU sur les résolutions présentées par les pays membres de l’OTAN, au motif qu’elles étaient outrageusement partisanes et hostiles au régime syrien.
L’agence russe RIA NOVOSTI vient d’ailleurs d’informer que le président Vladimir Poutine se rendra à Londres demain 2 août pour y rencontrer le premier ministre britannique David Cameron et évoquer avec lui spécialement la situation en Syrie.
Le porte-parole du président russe a précisé : « Nous nous attendons à un échange d’avis. Dans le prolongement du dialogue sur ce thème initié à Los Cabos (au Mexique), nous attendons une nouvelle possibilité de porter à la connaissance de la partie britannique (…) la position extrêmement claire et transparente qu’occupe la Russie. »
http://fr.rian.ru/world/20120801/195544032.html

Force est de constater que, plus les jours passent et plus la position de la Russie – comme celle de la Chine – apparaissent en effet comme responsable et transparente, tandis que les positions de la France, de l’OTAN et de l’Union européenne apparaissent comme visant à couvrir une véritable guerre d’agression néo-coloniale qui ne dit pas son nom.
CONCLUSION : LES ÉLECTEURS DE GAUCHE DE NOUVEAU TRAHIS PAR LES PARTIS DE GAUCHE FRANÇAIS
M. François Hollande, théoriquement « socialiste » et théoriquement héritier de la pensée pacifiste française de Jean Jaurès, doit impérativement expliquer à nos compatriotes ce qui se passe RÉELLEMENT en Syrie, notamment sur ces trafics d’armes lourdes et de chars révélés aujourd’hui officiellement par l’ONU.
Le président de la République doit également expliquer en quoi sa politique en la matière est différente de celle de Nicolas Sarkozy.
M. Jean-Luc Mélenchon, qui a appelé ses 11% d’électeurs – le soir même du 1er tour, à 20 H 37 -, à voter pour François Hollande sans rien négocier dans aucun domaine, doit expliquer à ses électeurs :
- ce qu’il pense de l’engrenage militaire de plus en plus inquiétant qui est en train de se mettre en place en Syrie et autour de la Syrie.
- ce qu’il pense de l’origine des chars et des armes lourdes dont disposent les « rebelles syriens ».
- ce qu’il pense de l’action militaire de François Hollande et en quoi elle se distingue de celle de Nicolas Sarkozy.
à lire également

L'obsolescence programmée : un crime contre l'écologie et les ressources

L'obsolescence programmée, pratique qui viserait à augmenter le taux de remplacement des produits, est un mythe car c'est la plupart du temps techniquement impossible à mettre en place. De même, l’idée que les produits fabriqués sont conçus pour durer juste un peu plus que la durée de leur garantie est absurde. Démonstration.


Par Anton Suwalki.

Vous avez peut-être regardé en début d’année sur Arte le documentaire « Prêt à jeter ». En voici la présentationsur le site de la chaine :
Un produit usé = un produit vendu ! Dans les années 1920, des industriels américains ont trouvé la formule magique pour soutenir la consommation : l’obsolescence programmée. Fini les bas en nylon qui résistent à tout et les ampoules qui durent cent ans, un bon produit est un produit jetable. Tourné aux quatre coins du monde, Prêt à Jeter est une enquête sur les bases de notre économie moderne - consommation, gaspillage et pollution ».
Peu de nos lecteurs s’étonneront que ce qu’on appelle paradoxalement « la critique » ait tressé des lauriers à Cosima Dannoritzer, la réalisatrice. Ce film, bâti sur la théorie du complot, qui commence sur l’image ridicule de l’ampoule centenaire et se termine par les commentaires du décroissant Serge Latouche, ne déroge pas aux règles du politiquement correct. On nous vend donc l’histoire douteuse d’un diabolique cartel, précurseur en la matière,  qui aurait obligé à réduire la durée de vie des ampoules. Par contre, les gabegies programmées par le Grenelle de l’Environnement, telles que le retrait programmé de ces ampoules à incandescence, ne sont pas évoquées ici  : cette prise en otage des consommateurs, source de profits indus pour les industriels et la grande distribution, n’a-t-elle pas été négociée avec ceux-là mêmes qui dénoncent les gaspillages de la société de consommation ?
Ayant trouvé une critique pertinente de ce documentaire, je m’abstiendrai donc d’en faire une recension détaillée. Il est assez évident que sauf cas documenté [1] qui relève alors de l’escroquerie commerciale, il n’y a pas d’obsolescence programmée, chose qui serait la plupart du temps techniquement impossible à mettre en place. Il y a par contre pour beaucoup de produits un arbitrage entre longévité et coût de fabrication (et donc prix de vente), arbitrage auquel nous participons en tant que consommateurs.
Je souhaitais ici revenir sur une déclinaison très populaire de la théorie de l’obsolescence programmée qui inonde les forums sur Internet [2] : c’est l’idée que les produits fabriqués sont conçus pour durer juste un peu plus que la durée de leur garantie. Comme toujours dans ces cas-là, nous sommes à la fois face à des témoignages probablement authentiques - « Mon grille-pain est tombé en panne 8 jours après la fin de sa garantie d’un an, comme par hasard… » - et à un biais d’information : ceux dont le grille-pain continue à fonctionner 3 ans après sont moins enclins à venir témoigner.
Les industriels, personne ne songera à le contester, produisent pour le profit, et pas spécialement pour mettre à notre disposition des produits increvables. Toutefois, la solidité figure parmi les arguments de vente de certains produits, et cette solidité à un coût que le fabricant répercutera sur l’acheteur. D’où une gamme de produits de plus ou moins bonne qualité, mais aussi plus ou moins chers. D’autre part, le consommateur prend en compte d'autres critères que le seul rapport robustesse/prix. Il existe des chaussures « increvables » - et chères -  mais on ne tient pas forcément à porter les mêmes chaussures toute sa vie… Dans le cas de produits hautement technologiques, c’est la vitesse du progrès qui les rend obsolètes, plus souvent que les pannes.
Beaucoup de produits manufacturés sont couverts par une garantie, même dans le plus bas de gamme : celle-ci est basée sur l’espérance de vie du produit, à peu près connue par le fabricant. La croyance que nous analysons suppose que cette espérance de vie est programmée par celui-ci pour juste dépasser la durée de la garantie. Nous envisagerons pour simplifier le cas d’un produit que l’on remplacerait purement et simplement en cas de défaillance, sans possibilité de changer une pièce.
Dans le cas d’une obsolescence programmée, pour un produit garanti 3 ans (36 mois), le fabricant ferait donc en sorte que la plupart des exemplaires tombent en panne les deux ou trois mois suivants. La distribution des pannes pourrait donc être représentée comme suit :

Très peu de produits (3%) sont défaillants jusqu’au 36ème mois, 40% tombent en panne juste après la fin de garantie (le 37ème mois), et 100% sont H.S au bout du 42ème mois. N’est-ce pas tout bénéfice pour le fabricant, qui n’honore le remplacement que pour 3% des produits, tandis que 97% des clients n’étant plus couverts par la garantie doivent racheter dans les 6 mois qui suivent, ce qui accélère bien sûr les ventes par rapport à une distribution des pannes non programmée et plus étalée dans le temps.
Il y a toutefois plusieurs hics à ce raisonnement séduisant. Le premier est bien sûr le coût pour la marque en termes d’image de marque, et plus directement, le risque très élevé que l’acheteur aille voir la concurrence. Mais même en faisant abstraction de cette très sérieuse objection, la plupart du temps, programmer l’obsolescence  de manière aussi précise est techniquement impossible, ne serait-ce que parce que l’usage que font les utilisateurs d’un produit n’est pas homogène : les garanties sont en général basées sur une durée unique [3]. Mais par exemple, le risque de tomber en panne au bout de 3 ans pour une machine à laver n’est évidemment pas le même selon qu’on fait une lessive par semaine ou deux lessives par jour.
Il parait donc raisonnable d’abandonner l’hypothèse d’une obsolescence programmée, et de considérer que le fabricant connaît seulement la loi approximative de distribution des pannes, une loi dite « normale », comme dans l’exemple qui suit :

L’espérance de vie du produit est ici de 36 mois. La plus forte fréquence mensuelle de défaillances correspond aussi à ce 36ème mois (tuyaux d’orgue en gris), et la fréquence décroît de manière presque symétrique au fur et à mesure que l’on s’en éloigne. L’écart-type (ici, 12 mois), qui est la moyenne des écarts à la moyenne, mesure la dispersion de la distribution. Concrètement, cela aboutit dans cet exemple à ce que 70% des pannes interviennent entre le 24ème et le 48ème mois (36 + ou – 12). Cette dispersion est assez réaliste compte tenu des remarques faites précédemment.
Telle est donc la loi qui décrit approximativement la durée de vie d’un lot du même produit. Bien entendu, il est possible d’augmenter la durée de vie moyenne du produit  moyennant l’utilisation de composants plus solides mais à coûts plus élevés. La question est dans ce cas de savoir si le client sera prêt à payer plus cher.
Mais concentrons-nous sur notre exemple, et demandons-nous quelle durée de garantie est compatible avec les exigences de rentabilité du fabricant. C’est la courbe de probabilité cumulée (en rouge) qui est déterminante ici. Elle nous indique le pourcentage de produits H.S depuis le début de leur utilisation.
En supposant que la marge unitaire réalisée par le fabricant est de 50% et que 1.000.000 d’exemplaires ont été vendus. Chaque unité remplacée annule la marge d’une unité vendue.
On s’aperçoit qu’il est impossible pour le fabricant de proposer une durée de garantie égale à l’espérance de vie du produit (36 mois), car le nombre d’exemplaires à remplacer annulerait toute la marge réalisée sur le million d’exemplaires vendus. Même avec une garantie de 24 mois, plus d’un tiers de la marge est perdue.
Moralité de l’histoire : lorsqu’un fabricant propose une durée de garantie donnée, c’est très certainement parce que la durée de vie moyenne du produit est largement supérieure. À moins que la situation du marché lui permette des marges très élevées.
Le produit H.S. « juste après la fin de la garantie » est un phénomène rare et non contrôlé par le fabricant, contrairement au mythe répandu.
On pourrait par contre classer dans la catégorie des gaspillages les produits qui ne sont pas réparés mais remplacés par un neuf, même lorsqu’un seul composant est défaillant. Mais dans la plupart des cas, il s’agit de produits peu sophistiqués et de faible valeur pour lesquelles une réparation coûte plus cher que le remplacement. Que ceux qui veulent payer plus cher (au moins indirectement) un produit qu’ils peuvent avoir neuf lèvent la main…
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Sur le web.

Notes :
  1. Ce qui pourrait être le cas dans l’exemple de l’imprimante disposant d’une puce qui bloque les impressions au bout d’un certain nombre de feuilles. 
  2. Vous pouvez recenser des centaines de site qui propagent ce mythe. En voici un parmi tant d’autres :http://vivremieux-ecologie.fr/pouvoir-dachat/« Pour économiser un mois de salaire moyen (sic ):
    (...) 4- Mettre fin à l’obsolescence programmée des produits, ces produits conçus pour tomber en panne juste après la fin de leur garantie » 
  3. Pas dans le cas des garanties automobiles, qui combinent souvent une durée avec un nombre maximum de kilomètres. 

Londres 2012 : Des jeux mais pas de pain

Dans l’arène olympique, tous les grands principes que nous rabâchent la nomenklatura étatiste disparaissent comme neige au soleil. Et si on imaginait un sport de haut niveau auto-organisé, sans intervention des États, sans monopole, sans "Comité Olympique" et sans faire appel à l’argent public ?...


Par Alain Cohen-Dumouchel.

Fantastique foire du chauvinisme et du nationalisme le plus débridé, les Jeux Olympiques viennent d’ouvrir leurs portes dans l’extase générale. Même si, comme d’habitude, les dépenses et le flicage démentiels des jeux font l’objet ici ou là de quelques critiques, tous les médias relayent l’événement avec une complaisance qu’un mauvais esprit (libéral de gauche) ne peut s’empêcher de trouver étonnante.

Où sont passés les grands principes des étatistes ?

Car en effet, dans l’arène olympique, tous les grands principes que nous rabâchent la nomenklatura étatiste disparaissent comme neige au soleil. La loi du plus fort contre laquelle les dirigistes prétendent lutter est admise et même encensée dans le cadre du sport nationaliste. Elle est juste rebaptisée « que le meilleur gagne » pour la circonstance. Sauf que sur les marchés ne règne pas la loi du plus fort, mais celle du mieux offrant relatif. Il n’y a que des gagnants dans une mécanique de marché, ce qui est loin d’être le cas dans le sport.
Les jeux se résument donc à « que le meilleur gagne » et si possible qu’il soit français ! « Le meilleur», dans cette morale, c’est le sportif de haut niveau, c’est-à-dire un être d’exception que la Nature et sa nationalité ont doté de capacités physiques et mentales exceptionnelles. Seuls la génétique et l’effort doivent déterminer sa réussite. La chance est également tolérée par la morale sportive, surtout en cas de défaite il est vrai, mais aucune pratique ou produit impur ne doit venir troubler la fierté nationale. Car le corps sain de l’athlète est le reflet de la santé de la Nation. Génétique et nationalisme, tout cela ne sent pas très bon, mais les dirigistes s’en moquent. L’opium sportif exalte le peuple, soude la Nation et fait oublier un moment la crise des dettes souveraines.
Bien entendu le principe de précaution, qui stipule que c’est aux instances sportives de prouver que le sport de haut niveau ne présente pas de danger pour la santé physique et mentale des individus, est complètement occulté. Nous n’allons évidemment pas nous en plaindre dans le cas présent tant ce concept est régressif et malthusien mais il est quand même plaisant d’observer la façon dont les pouvoirs publics font un usage sélectif des lois qu’ils ont promulguées.

L’organisation monopolistique du sport

Pour arriver au résultat escompté, c’est-à-dire prouver au monde et surtout à ses propres citoyens que la Nation est saine et vigoureuse, les États-nations se sont dotés de moyens dont on ne soupçonne pas toujours l’étendue et la violence. Le premier et le plus mal connu de ce dispositif ultra étatiste c’est le monopole du sport organisé par fédérations. Savez-vous que s’il vous prenait envie de développer par exemple une compétition de volley ou de tennis de table, concurrente de l’officielle, vous risqueriez la prison et de fortes amendes pour divers motifs exprimés par les articles L131-14 à L131-18 de l’ineffable et très volumineux « Code du sport ». Il ne peut en effet exister plusieurs championnats régionaux ou nationaux concurrents dans aucun domaine sportif. En effet, suivant l’organisation hiérarchique du sport il faut un unique « champion de France ». Ce dogme semble d’ailleurs presque naturel aux adorateurs de la nation. Mais comment diable pourrait-il y avoir plusieurs champions de France dans une même discipline ? C’est juste impensable pour eux. Dans la même veine, la lecture des articles L212-8, L212-10, L212-12, L312-14, et L331-2 à L331-7 vous permettra de vous imprégner de la noblesse et de la spontanéité de « l’esprit sportif ». Ce même Code du sport rappelle dans son croustillant article L141-5 que « Le Comité National Olympique et sportif français est propriétaire des emblèmes olympiques nationaux et dépositaire de la devise, de l’hymne, du symbole olympique et des termes "Jeux Olympiques" et Olympiade. N’est-ce pas pratique, pour faire taire toute critique et toute concurrence sur les jeux, de se déclarer unique propriétaire de leur dénomination multimillénaire ? C’est pas beau l’esprit Olympique ?

Troubles causés par l’ordre public

Pour obtenir un cheptel valorisant, les États-Nations organisent également le repérage des jeunes et financent les centres d’entraînement, les équipements sportifs spécifiques, les stages de formation, transports, organisation des épreuves, etc. Ce sont des centaines de millions qui sont régulièrement dépensés sur fonds publics pour satisfaire le nationalisme sportif.
Conséquence logique de cette politique, une absence de résultat entraînera pour un athlète la perte de ses financements publics et le désintérêt des médias. C’est donc automatiquement poussés par le système que tous les sportifs de haut niveau se dopent, soit en prenant des substances légales ou illégales destinées à améliorer leurs performances, soit tout simplement en s’entraînant de façon outrancière ce qui a les mêmes conséquences néfastes pour leur santé.
Autre résultat de cette administration hiérarchique et officielle du sport, elle provoque l’identification de groupes de supporters violents à l’équipe qui représente monopolistiquement leur ville, leur région ou leur pays. A l’inverse, les groupes terroristes ont bien compris qu’en ciblant des athlètes, ils visent bien un pays.
Dernier effet du monopole nationaliste du sport, le caractère hiérarchique et officiel des compétitions provoque un effet de rareté dans leur représentation. Cela entraine des droits de diffusion astronomiques, la mise sous quota des places dans les stades, et du marché noir. Tous ces dérèglements que les États et le Comité Olympique appellent des "troubles à l’ordre public" ne sont en fait que des troubles causés par l’ordre public, que le législateur s’efforce tant bien que mal de corriger au moyen d’une surlégislation ridicule. On a ainsi vu nos députés et sénateurs discuter sur la possible création d’un délit de revente de titres d’accès à une manifestation sportive sans l’accord de l’organisateur de celle-ci (art. L. 332-22). Vous vous rendez compte ? Faire une plus-value sur la revente de billets dont la pénurie est organisée par le monopole du sport lui-même, voilà qui mérite vraiment d’être puni !

I have a dream

Un sport de haut niveau qui s’auto-organiserait sans intervention des États, sans monopole, sans "Comité Olympique" et sans faire appel à l’argent public, voilà qui sort totalement du champ conceptuel des dirigistes. Pourtant cela permettrait de revenir à des compétitions variées, permettant de satisfaire tous les goûts. Après tout, si l’organisation des épreuves, les billets et les droits étaient soumis à la concurrence peut-être que le public s’orienterait vers le spectacle du geste harmonieux, de la technique sportive, de la beauté des silhouettes.
Et puis rien n’empêcherait ceux qui veulent absolument un parcours de flambeau, une cérémonie d’ouverture, des hymnes, des défilés, des portés de drapeaux, des remises de médailles solennelles, des interviews, des brochettes de pipoles, une cérémonie de clôture, des relevés de tableau de médailles par pays, et pourquoi pas des réceptions finales à l’Élysée, de payer pour les obtenir.
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Chute importante et et très répandue de la confiance envers les institutions de l'UE


Un sondage commandité par la commission européenne montre une chute important et et très répandue de la confiance envers les institutions de l'Union Européenne.
Un article d'Open Europe.

La commission européenne a publié les résultats de sa dernière étude Eurobarometer. Voici quelques résultats intéressants :

  • La confiance en l'Union Européenne a, en moyenne, atteint un plus bas niveau historique, se situant à 31%, une baisse de 3 points depuis l'automne 2012. Dans le même temps, le niveau de confiance moyen dans les gouvernements et parlements nationaux a augmenté, atteignant les 28% dans les 2 cas.

  • Pays par pays, les résultats sont tout aussi inquiétants. En Grèce et en Espagne, par exemple, le niveau de confiance dans les gouvernements respectifs a diminué depuis l'automne dernier et est de seulement 6% (moins 2 points) en Grèce et 13% (moins trois points) en Espagne. Réfléchissant le fait que ces deux pays associent toujours l'UE à des choses positives comme la démocratie - qui marque une rupture avec un passé autoritaire récent - les gens y ont toujours tendance à avoir plus confiance en l'UE qu'en leurs gouvernements nationaux (pas de quoi parader quand on voit comme les niveaux sont bas). Cependant, voici la partie inquiétant si votre chaise est à Bruxelles. Dans les deux pays, la confiance dans l'UE a chuté comme une pierre, et beaucoup plus que la confiance dans les gouvernements nationaux. Seuls 19% des Grecs ont désormais confiance en l'UE - une chute de 10 points en moins d'un an, tandis que 21% des Espagnols - une chute de 9 points - disent qu'ils "ont tendance à faire confiance" à l'UE.
  • Ceci suggère que la confiance en l'UE, comme contrepoids face aux politiques nationales imprévisibles, commence à diminuer. Comme nous l'avons argumenté de façon répétée, un facteur clé décisif pour le futur de l'euro sera si (et quand) un basculement se produit : quand les pays méditerranéens commenceront à associer l'UE et/ou l'euro carrément à la douleur ressentie et à l'érosion de l'autodétermination nationale.
  • La question traditionnelle d'Eurobarometer, de savoir si un pays a profité ou non d'être membre de l'Union Européenne, semble manquer dans cette dernière étude. Elle n'est posée qu'une fois par an (pour éviter, on présume, trop d'égos blessés à Bruxelles) et nous espérons qu'elle réapparaitra dans l'édition de l'automne 2012.
  • De façon intéressante, aussi, la confiance dans le gouvernement allemand a connu une poussée, augmentant de 7 point par rapport à la précédente enquête Eurobarometer. Entretemps, le nombre d'Allemands qui "ont tendance à faire confiance" à l'UE reste inchangé à 30%, tandis que le nombre de ceux qui "ont tendance à ne pas faire confiance" à l'UE est monté à 61%, en hausse de 4 points depuis l'automne 2011.
  • La part des Européens qui pensent que l'UE est "la mieux capable" de traiter la crise économique actuelle est tombée à 21%, en chute de 23 points, une part égale à celle qui pense que les gouvernements nationaux sont mieux placés. Cette question est assez inutile du fait qu'elle laisse complètement ouverte à l'interprétation ce que signifie "mener une action efficace" (ce qui est la formulation exacte). Par exemple, si ça suggère des eurobonds, alors vous perdez les Allemands, alors que s'il s'agit de mesures d'austérité imposée par l'UE vous perdez les Grecs.
Il y a toujours à prendre et à laisser dans les sondages Eurobarometer, et ils sont clairement, en grande partie, influencés par le biais politique et idéologique de la commission. Mais, tant que les questions peuvent être comparées sur la durée, elles peuvent dévoiler des tendances intéressantes, quoi qu'inquiétantes.
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Attali fait du sport et se pète un klaxibulle

Attali fait du sport et se pète un klaxibulle

Parfois, lorsque la période est favorable au farniente et à la détente, on n'a pas envie de trop travailler. Il devient alors nécessaire de ressortir de sa naphtaline l'un ou l'autre vieux penseur / piposophe / auteur / politicien / économiste / capilliculteur biocosméticien que seule la France sait produire avec fougue. Puis, moyennant quelques passages médiatiques évidents lorsqu'on sait comment notre presse fonctionne, voilà le bastringue relancé pour une séance d'abdominaux et de zygomatiques à pas cher.


Et force est de constater que cela faisait un moment qu'on n'avait plus entendu le brave Attali le Zéro. Attali, c'est un peu le Troll des Vieux, qui sait immédiatement conférer ce petit parfum de désuet à tous les sujets qu'il aborde avec sa faconde de cuistre éhonté. C'est aussi un excellent client de ces éditos qui, régulièrement, trouvent dans ce personnage ridicule de la Cinquième République du Citoyen Qui Pense une cible idéale des moqueries les plus méritées.



Cette fois-ci, c'est de façon complètement fortuite que je suis tombé sur l'une de ses hilarantes productions par le truchement d'une interview pieusement relatée dans l'Express, dans laquelle le maître pliant répond à quelques fines questions d'un think-tank sur le sport, les Jeux Olympiques, la citoyenneté et les transhumains, dans le désordre. Comme d'habitude, l'article résultant n'a pas été relu (il y a donc quelques photes d'ortografe), et les réponses, brutes de décoffrage, permettent à nouveau de repartir dans les espaces intersidérants dans lesquelles veaux, vaches et petits cochons dansent une farandole joyeuse sur des poncifs rigolos, dans la décontraction qui sied à tout ce qui fait un What The Fuck puissamment bétonné. Pas de doute, la presse, encore une fois, nous offre ici, en plus de quelques productions séminales d'un Attali sans complexe, une de ces Pignouferies que le Monde relaie parfois.

Le but de l'interview est donc, ouvertement, d'agacer le lecteur avec des considérations fumeuses, et de titiller le piposophe avec un sujet sur lequel il n'avait pas encore pu donner toute la mesure de sa puissance intellectuelle (car Bac + 8 + ENA + X, c'est ça, la vraie puissance intellectuelle). On commence donc directement avec du lourd en lui demandant ce que peut bien apporter au monde un événement comme les Jeux Olympiques.
L'homme de la rue, confronté à une telle question et au lieu de passer son chemin comme l'explique lesyndrome du gros micro mou, répondrait probablement "des médailles" (pour la version la plus basique), "des athlètes qui tentent de se dépasser" (dans une version un peu plus élaborée), "un spectacle sportif" (dans la catégorie évidente) voire "une opportunité commerciale pour faire connaître des disciplines, et pour les sponsors, de s'afficher" lorsque l'homme de la rue s'improvise économiste. Mais Jacques n'est pas basique. Il ne fait pas dans l'évident. Il est bien au-delà de l'élaboré. L'économie, il se la déloge des molaires avec un petit cure-dent pointu après chaque petit déjeuner ! Jacques, il a eu l'oreille des présidents et depuis, il tutoie l'univers et il lui arrive même de boire un petit sherry en sa compagnie, dans le club feutré aux lumières tamisées dans lequel ils se rencontrent pour papoter de choses vraiment de sa dimension, le samedi après-midi.
Alors quoi bon merde, Attali, il envoie du steak, sans ménagement :
Le message que les Jeux Olympiques véhiculent est celui d'une mondialisation qui peut réussir.
Parce que les avions qui voyagent tous les jours à l'autre bout du monde, les cargos qui transportent des biens et des matières premières sur les cinq océans, ça, ce n'est pas la mondialisation qui réussit. Internet, le système GPS, la téléphonie cellulaire, ce n'est pas la mondialisation qui réussit. L'effondrement des mortalités infantiles partout dans le monde, le nombre de pauvres qui diminue sans cesse, les maladies combattues avec succès, ce ne sont pas des exemples de mondialisation qui réussit.
En revanche, une dizaine de milliers de types qui se rencontrent pour déterminer qui va nager le plus joliment, sauter le plus loin ou courir le plus vite, ça, ce n'est pas un immense concours de quéquettes mais bien "une mondialisation qui peut réussir". Et on insistera doucement sur le "qui peut", parce que le concours peut aussi rater. D'ailleurs Jacques le remarque tout de suite et nous en fait part :
je m'inquiète parfois quand je vois que, dans chaque pays, les retransmissions des Jeux Olympiques ne parlent que des athlètes nationaux. C'est mauvais signe.
Attali, plein de bonnes idéesEt flute et zut et cornegidouille, voilà-t-y pas que les Français parlent des Français et pas des Serbes, que les Américains se focalisent bêtement sur leur équipe et que les Allemands oublient de s'attarder sur les Tchèques. Jacques doit avoir souvent besoin d'un câlin, devant tout cet anti-mondialisme retors, tiens. Bon, le fait que le temps d'antenne soit obligatoirement limité et que les Français désirent d'abord et avant tout savoir ce qui advient des athlètes français ne rentre pas en ligne de compte. Le fait que les gens sont connement attachés à leurs particularismes locaux montre à quel point le rêve humide des universalistes absolutistes nécessitera un profond travail de retroingeniering de folie sur l'humain...
Et à propos de bidouillage génétique et d'amélioration de race humaine pour une meilleure adhérence aux concepts stato-uniformistes, la question suivante permet d'introduire un magnifique nuage de concepts qui permet au système limbique d'Attali d'approcher d'un petit orgasme ; le think-tank sportif demande en effet au mégapenseur de l'infiniment petit son avis sur les modèles proposés par les JO. Immédiatement, en l'espace d'une vingtaine de mots, on passe d'une considération générale sur l'excellence prônée par les Jeux à celle des transhumains qui trottinent main dans la main avec des handicapés dopés à la technologie pour terminer, dans le même souffle, sur l'évidente question de la moralité, la réussite au travail par l'effort et la transformation du sport en spectacle. On est dans la quintessence du concentré d'huile substantielle de condensé d'arôme de n'importe quoi très serré.
lagaffe et son café
Attali ponctue son effort surhumain de concentration ultime par une question, lâchée comme un petit prout discret entre deux envolées lyriques :
Reste la façon dont cette moralité va peut-être progressivement être abîmée par la transformation du sport en spectacle puisqu'on voit de plus en plus d'athlètes hors normes.
Bien sûr, il y a un bonus si on comprend quelque chose, mais on ne peut s'empêcher de s'interroger : comment un penseur comme Attali a-t-il pu ne pas remarquer que le sport se transformait en spectacle depuis, environ, 50 ans, avec une nette accélération depuis 20 ans ? Parce que bon, certes, les choses vont vite, mais en vingt années, le Jacques aurait pu noter que les sponsors se faisaient plus présents, que les athlètes, plus très amateurs, étaient devenus assez professionnels et gagnaient des fortunes pour trotter en moule-burnes fluos... Quant au lien entre cette tendance et la moralité, on se perd en conjectures.
Heureusement, le troisième paragraphe, en réponse à la question suivante sur la citoyenneté que le sport permet d'injecter à grosses doses dans le PAF et ailleurs, permet d'oublier bien vite le gloubiboulga précédent et d'aborder une jolie brochette de nouveaux concepts acidulés. On tripote même le grandiose avec des petits doigts boudinés puisque notre hôte explique ainsi son point de vue :
Le sport est la condition même de la santé, de la maîtrise des dépenses de santé et c'est un paramètre essentiel de notre vie sans lequel l'humanité est condamnée à disparaître faute d'engourdissement et d'obésité.
Il faut un talent certain pour, dans une même réponse à l'interrogation de la citoyenneté dans le sport (ne me demandez pas ce que ça veut dire, je n'y peux rien, ce n'est pas moi qui pose ces questions), arriver à caser une petite remarque discrète sur la sécurité sociale, la façon dont on doit mener sa vie, le futur de l'humanité et l'épidémie d'obésité qui semblerait la toucher. On comprend l'idée simple de Jacques : ne pas faire de sport, c'est se ramollir, c'est grossir bêtement, c'est coûter plus cher à la collectivité et si tout le monde fait ça, on va tous terminer comme les grosses limaces de Wall-E. Dans la bouche d'un énarque / piposophe / économiste, évidemment, ça donne un peu autre chose, mais l'esprit est le même. Que Jakatali s'exprime sur un sujet qu'il maîtrise manifestement très très mal (le lien entre l'obésité et la non-pratique sportive étant pour le moins ténu, au contraire de problèmes plus profonds liés à la génétique, la nourriture industrielle et l'endocrinologie) ne doit pas surprendre : lorsqu'on est arrivé au pinacle de la réflexion en France, aucun domaine, aucune fatuité, aucune cuistrerie n'est impensable, tout se tente, tout se discute.
La conclusion, en forme d'uppercut final dans la mauvaise graisse jaune du ventre d'un quinquagénaire trop peu sportif, justement, arrive à temps pour ponctuer l'interview : "Il n'y a pas de respect de soi sans pratique du sport" ; autrement dit, ceux qui trouvent mieux à faire que trotter, courir, pédaler, sauter, nager, bondir, et s'exciter à droite ou à gauche sont des minables auto-destructeurs. Même si je ne pense pas que la branlette intellectuelle soit à proprement parler un sport, dans le cas du bon Jacques, la puissance de l'éjaculat piposophique lui permet de prétendre à une médaille.
On pourrait se demander ce qui me prend de cogner sur le pauvre Jacques, débris rigolo et vieillissant d'un monde depuis longtemps révolu. À l'instar d'un Séguéla qui n'amuse plus personne et rappelle des années déjà sépia, il ressasse ses bêtises porté par une gloire passée que les journaux sont trop contents d'entretenir pour avoir de l'interview à pas cher. Mais il ne faut pas se leurrer : même un vieux beau comme lui dispose d'une capacité de nuisance importante. Relayé par des médias bien trop complaisants, il est écouté, le bougre !
Et lorsqu'on décortique ce qu'il raconte, on retrouve les recettes habituelles des collectivistes qui savent mieux que vous ce qui est bon pour tous. Et que voilà du bon gros mondialisme, et pas dans son expression de la liberté mais bien dans une espèce d'unification aplatissant tout sur son passage ; aucune tête ne doit dépasser ! Et que voilà du désir impérieux d'un universalisme imposé, ici par la persuasion et le côté sympathique & guimauve, feu d'artifice en début et en fin de spectacle, mais au besoin, par les armes et la dictature (on se rappelle que le bonhomme proposait d'envoyer, de force, des experts aux Japonais pour éteindre Fukushima, trop cons qu'ils étaient pour le faire eux-même).
Et puis, n'oublions pas que le sport, c'est le moyen le plus simple d'amener des groupes de jeunes à faire, tous ensemble, les mêmes choses, à les répéter tous en groupe jusqu'à ce que tous se meuvent d'un même élan. Après tout, marcher tous en cœur au pas de l'oie, c'est aussi du sport. J'exagère ? Allons ! Le sport a toujours pris une place importante dans tous les régimes étatiques, qu'ils fussent de l'internationale socialiste ou du national-socialisme. Le sport, dans la vision universaliste d'un Jacques Attali, c'est un bon moyen pour faire perdre au citoyen de son individualité au profit du groupe. Et puis, il est clair qu'il n'y a pas besoin de pousser beaucoup les gens dans cette tendance : il est toujours plus facile de se laisser porter par le groupe, débrancher son cerveau et faire ce qu'on nous dit de faire, plutôt que penser et agir par soi-même, avec d'une part le risque d'échec et surtout, le risque de singularisation.
Que le sport permette pour certains de se sentir bien, d'entretenir sa santé, voire de s'insérer dans un groupe de gens qui, pendant une saison ou plus, partagent un même plaisir à faire des efforts collectifs, c'est une évidence. Mais qu'on en arrive à sortir, comme le Jacques, qu'il n'y a pas de respect de soi sans pratique du sport, ou, aussi idiot, que "Quiconque n'a pas fait de sport ne peut pas estimer qu'il a une formation complète.", il y a bien plus qu'un pas que seuls les idiots franchissent sans sourciller.
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