lundi 21 mai 2012

Quand UBS encourage l' évasion fiscale




Les étranges conseils d'UBS à ses collaborateurs
La plus grande banque suisse explique à ses salariés comment démarcher de riches clients à l'étranger sans se faire prendre.


"Si vous voyagez avec un collègue, coordonnez votre histoire avant la douane" ou encore, si vous êtes interrogé et que votre ordinateur contient des données sensibles, "tapez trois fois un code PIN erroné pour en bloquer l'accès". Ces conseils ne sont pas prodigués à de futurs agents secrets, mais à des employés d'UBS allant prospecter des clients à l'étranger.

Le document en anglais de 9 pages, intitulé "Security Risk Governance", distribué en interne par la principale banque suisse, date de juin 2006. Il entend "sensibiliser les employés d'UBS aux possibles menaces au cours des voyages d'affaires". Quel genre de menaces ? Le 12 avril, le parquet de Paris a ouvert une information judiciaire concernant les activités en France d'UBS.

Des tracts et des affiches
Pour la justice, il existe un soupçon de "démarchage bancaire et financier par personne non habilitée et [de] blanchiment de fraude fiscale et de fonds obtenus à l'aide d'un démarchage illicite, commis en bande organisée". En clair, des salariés suisses d'UBS auraient, pendant une décennie, passé incognito la frontière pour aller démarcher des clients en France. Ce qui est strictement interdit. Et pas n'importe quels clients. De riches contribuables approchés à Roland Garros ou sur un terrain de golf.

Le document interne d'UBS conseille à ces commerciaux voyageant à l'étranger, au cas où ils seraient interrogés, "d'attirer l'attention sur le fait que vous organisez un événement UBS, comme un trophée de golf".


Concerts et événements sportifs
Pur hasard ? En mars, juste avant l'ouverture de cette information judiciaire, Antoine Peillon, grand reporter à La Croix, publiait Ces 600 milliards qui manquent à la France. 



L'ouvrage, fort bien documenté, dénonce le système d'évasion fiscale mis en place par UBS dans l'Hexagone. Selon l'une de ses sources, à l'intérieur de la banque, "en 10 ans, ce sont environ 850 millions d'euros d'avoirs qui ont échappé à l'impôt, grâce à nos seuls services d'évasion fiscale". Pas moins de 120 chargés d'affaires suisses opéraient clandestinement en France...

Parallèlement, chaque année, UBS organisait une centaine de concerts, d'événements sportifs, de réunions mondaines afin de couvrir "le démarchage d'une clientèle riche et brillante à destination finale de l'ouverture ou de gestion de comptes non déclarés", assure l'ouvrage. En revanche, les salariés d'UBS en France gardaient les mains propres.

Pratiques identiques aux États-Unis

"UBS est considérée comme la Rolls-Royce des banques. Les salariés sont très fiers de travailler dans un tel établissement. Ils sont d'autant plus révoltés lorsqu'ils découvrent ces manipulations", raconte Antoine Peillon, de passage à Genève pour présenter son livre. De son côté, UBS "réfute vigoureusement" l'existence d'un système d'aide à l'évasion fiscale.

Toutefois, il faut rappeler que la banque suisse a déjà été prise la main dans le sac aux États-Unis en 2009. Les autorités fiscales américaines avaient déposé une plainte auprès du tribunal fédéral de Miami pour obliger UBS à fournir la liste de 52 000 de ses clients soupçonnés de fraude fiscale. Les États-Unis et la Suisse ont finalement trouvé un accord extrajudiciaire pour que la banque ne passe pas en justice pour incitation à l'évasion fiscale.

Derniers conseils donnés par "Security Risk Governance" lorsque les commerciaux d'UBS quittent un pays étranger avant de regagner la Suisse : "Détruisez toutes les données sensibles", "N'emportez pas de documents liés à un client", et "Préparez un baratin au cas où vous seriez questionné par les autorités". Difficile d'être plus clair...

Source: Le Point ; wikistrike ; dailymotion

Zone Euro : la faillite de l' élite dirigeante

Comme d'autres pays méditerranéens, Italie, Espagne et Portugal, la Grèce a sombré dans la mondialisation de l'économie. La prise de pouvoir de la finance n'explique pas tout.


Pourquoi des pays comme la Chine, l'Inde, le Brésil s'envolent, pourquoi l'Allemagne reste à flot et pourquoi nous, Latins, sommes en train de sombrer corps et biens ? Peut-être parce que la Grèce, comme nous, est un pays d'abstractions et de concepts, philosophiques ou mathématiques, que nous brassons à l'infini sans jamais atterrir dans le concret. 


Alors que des pays comme l'Allemagne ont, par exemple, su bâtir une continuité entre l'abstraction et le monde économique réel.
Comparez leurs Chambres de Commerce à nos Missions économiques. Comparez leurs formations scientifiques et techniques aux nôtres, lesquelles chez eux couvrent toute la gamme des compétences, depuis l'apprentissage bien connu jusqu'aux écoles d'ingénieurs dans lesquelles TOUS les professeurs ont une forte expérience industrielle. Allez voir ce qu'il en est à l'école des mines ou à l'école polytechnique où les professeurs sont recrutés pour leurs connaissances abstraites et surtout pas pour celles du monde économique réel qu'ils ne connaissent d'ailleurs pas. 
Ils passent par la haute administration avant de devenir professeurs dans les écoles qui les ont formés. Ils sont même souvent "parachutés" à des postes très élevés dans les grands groupes, ce qui est beaucoup plus rare chez notre voisin allemand où l'ascension vers le sommet dans les entreprises passe par le terrain, donc par les compétences réelles.


D'où, face aux difficultés économiques résultant d'une profonde discontinuité entre monde de l'abstraction et monde réel, ce dérapage des pays latins, d'une part vers des gouvernements constitués de beaux parleurs creux, de petits "Démosthène" tous ou presque issus du même moule, où l'on enseigne à bien parler de et à bien écrire sur ce à quoi l'on ne comprend rien et, d'autre part, vers les corporatismes, la collusion et la corruption qui sont de véritables verrous empêchant toute réforme. Vers une inefficacité généralisée.


Accuser la finance sans se regarder au préalable dans un miroir ne mène à rien. Si les pays latins sont autant largués, c'est qu'ils ont loupé une marche dans la course à l'économie de la connaissance qui règne aujourd'hui sur la planète. La Chine a des ingénieurs à sa tête, nous avons des Enarques. 
Ce n'est pas la faute de la finance.

La Grèce dans l' euro : le barnum européen continue

L' euro est une monnaie virtuelle. 
Chaque monnaie nationale s' appelant euro est en fait une créance sur la banque centrale nationale. 
C' est pour cela que les gens bien informés ont déplacé des centaines de milliards d' euros grecs, espagnols, portugais, français, etc... en Allemagne pour les transformer en euros allemands qui ne seront pas dévalués quand l' euro disparaitra dans quelques mois ou années.
Cette information est parfaitement connue des pouvoirs en place, y compris journalistiques, et inconnue du grand public pour mieux le piéger.


le tabou de la monétisation
Les Grecs peuvent imposer aux dirigeants de l'UE une politique très différente qu'une austérité totalement inefficace depuis 2 ans. Il leur suffit de réquisitionner leur banque centrale pour exiger qu'elle fournisse tous les euros dont le gouvernement aurait et aura besoin, cela s'appelle monétiser une dette par de la création monétaire. Rien dans les textes ne leur interdit de le faire. Même si l'UE ne voulait pas leur en fournir pour régler leurs créanciers et faire fonctionner le pays sans sortir de l'euro, seule une longue et aléatoire procédure auprès de la Cour de justice européenne.


CDS maudit
En cas de déclaration de defaut il y aurait y avoir déclenchement des CDS. Personne ne veut en entendre parler. La masse des CDS souscrits sur le defaut de la Grèce mettrait en péril les cinq grandes banques qui en détiennent et par suite des compagnies d'assurances américaines. Pour les grecs, ce serait grave et dramatique pour les autres.


La logique de l'échec 
Le second plan de "sauvetage" de la Grèce n'est que la copie aggravée du premier qui a échoué donc il est promis à l'échec malgré son ampleur.
En fait il s'agit plus d'aveuglement et d'entêtement des dirigeants européens à reconnaitre que l'euro tel qu'il est conçu ne peut plus fonctionner tel quel et qu'il est urgent de le repenser avant son effondrement sous le poids de ses contradictions, parce qu'avec la Grèce il y a aussi le Portugal, l'Espagne et l'Italie qui vont tôt ou tard poser les mêmes problèmes. 
Mais, chut! il ne faut pas déplaire à l'Allemagne, et la mitteleuropa, avec ses alliés la seule bénéficiaire de l'UE telle qu'elle est.


Sun Tzu a dit que pour vainre un ennemi il fallait le connaître. Comme les hommes politiques ne comprennent en général rien au monde de la finance, elle a de bons jours devant elle.