Enlisé en Grèce, avec une filiale qu'il lui est désormais impossible de vendre, faute d'acheteur, le Crédit agricole voit monter la facture, impuissant. Les déboires d'Athènes lui ont déjà coûté 2,4 milliards d'euros en 2011, dont 1,3 milliard lié à la dette souveraine grecque et 1,1 milliard lié à Emporiki. A présent, la perspective d'une sortie de la Grèce de la zone euro, une hypothèse certes extrême mais sérieusement envisagée, fait redouter de nouvelles pertes, bien plus importantes.
Le secteur bancaire montre encore des signes de fébrilité sur fond d'instabilité politique en Grèce où les risques d'une sortie de l'euro s'intensifient.
"Soit la Grèce accepte de perdre ce qui lui reste de souveraineté budgétaire et applique l'agenda de réformes fixé par ses créanciers. Soit elle reprend sa souveraineté monétaire et coupe les ponts ipso facto avec l'Europe (...). En ne tranchant pas entre ces deux options, les élections récentes ont finalement accru le risque de voir la Grèce choisir la sortie. Selon nous, un tel choc, s'il devait arriver, renforcerait la cohésion entre les autres membres de la zone euro", a commenté le bureau d'études Oddo.
Autre catalyseur négatif incitant à la prudence autour des banques, le mauvais début d'année de Dexia. L'établissement financier franco-belge en cours de restructration a en effet dégagé une perte nette part du groupe de -431 millions d'euros au 1er trimestre 2012, dont -416 M€ au titre des activités poursuivies et -15 M€ au titre des activités abandonnées. Le résultat du trimestre a été essentiellement impacté par différents éléments non récurrents pour un total avant impôts de -286 M€ ainsi que par le coût du financement garanti levé à partir de fin décembre 2011 dans le cadre de la convention de garantie temporaire.
L’Allemagne est rentrée dans l’Euro par devoir. Après la chute du mur de Berlin et au moment de la réunification du pays, il fallait donner un gage de paix à l’Europe inquiète de la résurrection de la Grande Allemagne.
Ce gage fut l’Euro. Faire la guerre aux gens qui partagent la même monnaie que vous, c’est une guerre civile. La monnaie est un ciment qui dépasse même la langue (voir la Suisse ou le Canada).
Le prix politique de la réunification allemande fut l’euro. Le prix comptable de cette réunification fut de 1 300 Mds d'euros selon l’institut de recherche IWH de Halle qui a fait l'addition en 2009, soit plus de 50 % du PIB de 2008.
L’Allemagne n’a aujourd’hui plus aucun intérêt à rester dans l’Union européenne.
François Asselineau a révélé qu'elle serait déjà sortie de la monnaie unique sans les menaces d' Obama.
Car pour les USA plus d' Europe c'est plus de "pax americana".
Ach herr Hollande, entrez che fous attendais ya wöll !!
Sarkozy évitait la confrontation avec l’Allemagne et semblait s’aligner sur elle. Il essayait ensuite de grignoter des concessions en coulisses ; (interventions de la BCE par exemple).
Hollande recherche la confrontation politique avec les pays du Nord de l' euro zone.
Le socialisme à la française n'est guère comptatible avec les déréglementations sociales que Bruxelles voit comme l' Alpha et l' Omega.
Au passage, il ne veut plus de temps pour faire les réformes structurelles. En conséquence, il cherche à dicter aux allemands leur politique économique intérieure, ce que ceux-ci n’apprécie guère.
Si les allemands lâchent du lest, ce sera surtout pour eux-même gagner du temps pour protéger leur économie d’un possible éclatement de l’euro. Il faut pour cela que leurs banques et entreprises se débarrassent des dettes locales et souveraines des pays périphériques.
L’autre problème des allemands est la ruine de leurs clients. L’Allemagne exporte 60% de sa production en Europe. Si vos clients n’ont plus un rond, ils ne vont pas vous acheter des Mercedes et des BMW. L’autre problème sera le prix du DM qui risque de devenir cher, si ils quittent l’Euro. La Suisse est confronté à une situation similaire avec un francs relativement cher pour des clients essentiellement européens.
La Suisse, actuellement, fait tout pour exporter ses biens vers l’Asie (voir l’accord de libre échange avec la Chine).
Il serait toutefois bien naïf de croire que si les Allemands gardent une monnaie forte ils n'arriveront plus à vendre. Dans les années 1960 le mark valait moins d'un franc, quand l'euro a été créé il en valait 3,50! Entre temps nous n'avions cessé de dévaluer et pourtant les prix ont toujours été moins cher Outre-Rhin.
Quitter l'Euro ? Voilà le sujet qui agite le paysage politique allemand. La question clé n’est plus de savoir si la Grèce doit ou non sortir de la zone, mais bel et bien si l’Allemagne doit y rester et à quel prix ?
La nature interétatique de la gouvernance politique de l'Union Européenne ne permet pas les conditions d'une hypothétique stratégie de croissance.
La gouvernance politique de l'Union Européenne n'a produit à ce jour que du laisser faire, qu'elle essaie aujourd'hui de corriger par de l'austérité. Elle n'a pas d'autre alternative.
L'exemple même est Galileo, qui s'est perdu dans le laisser faire, comme si ça allait se faire tout seul, et qui est aujourd'hui coincé dans la reprise en main qui paraît tout autant vouée à l'échec.
Galileo est l'exemple même de ce qui ne fonctionne pas en Union Européenne: un "volet croissance", à part produire des milliers de pages de rapports suite à des milliers d'heures de débat, ne peut rien produire de significatif parce que l'Union Européenne n'a pas de gouvernement légitime. Et elle ne peut pas avoir de gouvernement légitime parce que l'Union Européenne n'est pas un Etat.
Evidemment, c'est une réalité politique que les bureaucrates européens n'admettront jamais, mais elle est absolument incontournable.
On a beaucoup reproché à cette campagne électorale française d'être complètement déconnectée de la réalité et de ce qui nous attend en raison des contraintes qu'impose l'Union Européenne. Mais c'est injuste pour la France, parce que c'est l'Union Européenne qui est complètement déconnectée de la réalité politique, en raison du fossé infranchissable qui existe entre sa gouvernance politique et les Européens, dont on voit en France en ce moment une parfaite illustration.
Puisqu'il n'est plus possible de s'endetter pour investir vu que le traité l'interdit, cela impliquera uniquement des réformes sur le droit du travail, sur les droits sociaux, sur la sécurité sociale et évidemment une réduction d'impôts pour les multinationales et les plus riches qui sont censées sauver tout le système.
C'est la croissance par les réformes structurelles et non par la relance Keynesienne.
A Hollande d'expliquer ça à sa gauche, ça va pas ètre triste !
La Grèce a beaucoup plus de difficultés à résoudre que les autres et aujourd'hui comme hier, il est impossible qu'elle rembourse sa dette. L'austérité n'empêchera même pas son augmentation.
Pour d'autres pays très endettés et dont l'économie est anémiée, il ne faut pas se faire d'illusion non plus.
Seuls peuvent rembourser d'éventuelles dettes, les pays dotés de ressources énergétiques, les pays émergents dont l'économie est en croissance, les paradis fiscaux et l'Allemagne qui, dans l'Europe des aveugles, tire un avantage de n'être que borgne
Ces pays ont d'ailleurs actuellement un excédent commercial et souvent un excédent budgétaire.
Emigration massive de capitaux
Selon la Banque de Grèce, 65 milliards d'euros ont été retirés des banques grecques depuis décembre 2009, dont 16 milliards sont partis à l'étranger. Une fuite qui risque d’alourdir l’aide dont le pays hellénique a besoin.Ce sont deux pays hors zone euro qui constituent les principales directions de la fuite des avoirs grecs. Le Royaume-Uni aurait ainsi capté 32% de ces avoirs et la Suisse, elle, un peu moins de 10%.
Le gouvernement ne peut rien contre cette fuite des capitaux, car elle se fait de manière totalement légale. C'est ce qu'a déclaré aujourd'hui le ministre grec des Finances, Evangelos Venizélos, aux parlementaires.
Cela fait plusieurs années que la fuite des richesses est orchestrée en Grèce, et le peuple n'y est strictement pour rien ; L'europe va droit dans le mur.
Inflation ou chaos
Historiquement, c'est toujours par l'inflation forte mais non galopante qu'on a "résolu" le problème.
La Grèce a besoin d'inflation pour atténuer le poids d'une dette exorbitante, tout comme l'Italie, l'Espagne, la France, le Royaume-uni et d'autres pays européens. Cette inflation est politiquement nécessaire pour ne pas faire perdre la face tant aux gouvernements qu'aux citoyens, quitte à écorner un peu quelques patrimoines qui bien souvent, ont échappé au fisc.
La BCE a fait un premier petit pas en ce sens, quand lui laissera-ton tacitement la possibilité d'en faire un autre plus significatif ?
Une Eurozone que personne au monde nous envie
La construction européenne, bien partie à ses débuts est devenue dans le temps de plus en plus contreproductive. Pour quasiment tous les pays, la situation serait meilleure (plutôt moins mauvaise), si l'union n'existait pas.
Il est toujours difficile de reprendre une construction dont les fondations ont été mal faites, c'est le principal souci.
L'idéal serait qu'entre hommes de bonne volonté, on s'entende avec les citoyens grecs, c'est sûrement utopique.
Le statu quo n'est plus possible, difficile de prévoir la suite, nos constructions sont presque toujours des châteaux de cartes financiers qui font hurler (de rire) les économistes Hors Europe.
L'économie pour les nuls ou pour les égoïstes ?
L'Europe est une mosaïque de pays aux performances économiques et aux cultures de gestion fortement hétérogènes. Dans le cas d'un système homogène, on a vu qu'il était difficile de trouver un remède mais dans un système hétérogène, il n'y en a pas d'universel. Ce qui est bon pour l'un n'a que très peu de chances d'être bon pour un les autres.
L'euro illustre bien cette situation.
Il est bon pour l'Allemagne qui bénéficie d'une monnaie plus faible que ne le serait le DM, mauvais pour la France et catastrophique pour la Grèce.
La politique qu'il impose, amplifie le phénomène.
La zone euro a été construite en commençant par la fin.
Peut-on reprendre la construction en revoyant les fondations, ou tout cela est-il impossible, c'est la seule question dans ce cas particulier ?
Ceux pour qui ça marche ne veulent rien changer parce que ça marche chez eux.
Cette monnaie unique n'aurait jamais dû être créée. Seguin et MF Garaud voulaient une monnaie commune, chose très différente, mais Juppé pour Chirac, Attali pour Mitterrand, ont choisi à Maastricht cette monnaie dont il était prévisible (pour les gens réalistes) qu'elle ne marcherait jamais !
On est dans la mouise, sachons au moins regarder la réalité en face et ne pas continuer à faire comme si...