dimanche 25 mars 2012

Le roi dollar achevé par les BRICS ou le début de la chute historique d'un empire



Le 29 mars 2012 pourrait bien devenir une date historique qui s'inscrira en gros caractères dans les manuels d' économie et d' histoire .
Rapellez vous le déclin progressif du grand Royaume Britannique criblé de dettes à la fin de la première guerre mondiale , laissant ainsi le champ libre au Etats Unis puissance montante de l'époque : ce qui se passe actuellement est du même ordre !


L'accord pourrait être signé lors du prochain sommet à New Delhi,  prochain. Les experts notent que le refus des transactions en dollars deviendra une étape importante du point de vue de développement des pays BRICS. 


C’est la Chine qui est l'initiatrice de ce genre de «retrait» de la monnaie américaine . Car Pékin qui est à l’heure actuelle le plus grand détenteur des réserves en dollars. Et l’Empire du Milieu tente de réduire les risques potentiels associés à la position de l'économie américaine. La dette nationale des Etats-Unis a déjà dépassé 15 trillions de dollars, et la monnaie en soi était émise de façon presque incontrôlable au cours de ces dernières années. Dans ce contexte, l’initiative de Pékin est tout à fait compréhensible et logique, explique l’économiste Alexandre Ossine dans un entretien à Voix de la Russie. 


«En fait, la Chine, déclare que l'économie actuelle est inefficace, et crée des risques. Le pays possède actuellement 3 trillons de dollars de réserves. Et il ne veut pas les perdre instantanément, sans créer de «coussin de sécurité». La Chine crée un nouveau mécanisme, et notamment un système d’interaction avec des importateurs alternatifs de sa production, et les pays qui lui fournissent des matières premières. Pékin mène aussi des actions dans la sphère politique et économique, en tentant de renforcer les structures du monde économique multipolaire. Et c’est une situation tout à fait normale». 


Il y a à peine un an, lors du sommet des pays BRICS dans la ville chinoise de Sanya, les participants ont signé un accord-cadre, qui prévoit le passage vers des paiements réciproques et des crédits en monnaies nationales des cinq pays. La Banque centrale de Chine a même affirmé qu’elle compte débloquer un fonds spécial de 10 milliards de yuans. La banque centrale de Russie a également accepté de financer ce projet. Le document, qui pourrait être signé à New Delhi à la fin de mars 2012, fera donc démarrer le processus, prédisent les experts. La seule question, ce sont les risques. Et là, les estimations divergent. Pour la Russie, les conséquences de cette mesure seront les plus difficiles à prévoir, estime le directeur de l’Institut de la stratégie nationale Nikita Kritchevski. 


«Il y a une nécessité pour ces pays d'approfondir mutuellement les liens commerciaux et économiques. Mais en même temps, une grande partie des marchés des matières premières font traditionnellement leurs échanges en dollars. Et toutes les tentatives de refuser l’utilisation du dollar en tant que moyen de paiement universel pour un produit particulier seront infructueuses. Mais les exportations russes vers les pays BRICS ne se limitent pas uniquement aux matières premières. Lors des transactions pour d’autres catégories de marchandises, je n’exclue pas que Moscou puisse passer au règlement en monnaie nationale avec ses partenaires. Mais d'autre part, une question se pose: que faire avec ses monnaies par la suite?» 


Car jusqu'à présent, les monnaies des BRICS n’étaient pas librement convertibles. Et d’ailleurs, le yuan chinois est relié au dollar. Cependant, Moscou et Pékin ont affirmé que la question de la convertibilité pourrait être résolue déjà dans un avenir proche. Et les pays travaillent activement dans ce sens. Pékin négocie avec ses voisins de l’Asie du Sud-est et leur fournit des crédits. Quant à la part des transactions en roubles russes dans la CEI, elle a déjà dépassé 50%. Et dans les zones frontalières, les deux pays mènent les transactions commerciales en yuans et en roubles. 


«Le fait que les pays BRICS réduisent les volumes d’échange en dollars, c’est une étape logique, une décision qui permettra de stabiliser l’économie mondiale et les économies intérieures des pays», estime l’économiste Roman Andreev. «D’ailleurs, nous étions les premiers en Russie à introduire un panier à deux devises lors des calculs des transactions. Nos réserves internationales sont stockées avec les deux monnaies, ce qui est tout à fait avantageux. Car les réserves de change ne sont pas aussi affectées par les mouvements des taux de change de la paire euro-dollar». 


Les experts sont d’accord qu’il est encore tôt de parler du passage intégral en monnaies nationales pour les échanges commerciaux et les crédits entre les pays BRICS. Car les structures d’exportation, et leurs orientations sont différentes selon les pays. Ce sont les Etats-Unis, qui restent pour l’instant le principal partenaire de Pékin, et pour Moscou – c’est toujours l’Union européenne. Toutefois, des mesures concrètes pour consolider les BRICS ont déjà été réalisées. Ainsi, la Russie est en train de promouvoir de plus en plus activement ses intérêts économiques dans la région Asie-Pacifique, et la Chine travaille avec l’Afrique depuis plusieurs années, collaborant notamment avec des compagnies sud-africaines.


  source : ruvr.ru

Vers une révolte anti rigueur dans la zone euro



Du nord au sud, de l' est à l'ouest, de tous les coins de l' Europe , la rigueur déploie son emprise germanique inexorablement. 
A cet absolutisme des eurocrates de Bruxelles réponds des mobilisations et des grèves de plus en plus suivies.


Au Portugal , la troïka (UE, BCE et FMI) conditionne un prêt de 78 milliards d’euros à l’application d’un plan de rigueur prévoyant des hausses d’impôts, une baisse des prestations sociales, une forte augmentation des tarifs des transports publics, la suppression de jours de congé payé et une révision du Code du travail. Les travailleurs portugais avaient déjà subi des suppressions massives d’emplois publics et des baisses de salaire dans les entreprises publiques de transport.


En réponse, 300 000 personnes ont participé à la manifestation du 11 février dernier. C’était la plus grande manifestation nationale de ces 30 dernières années.


En Roumanie, la politique d’austérité se traduit par une baisse de 25 % des salaires des fonctionnaires, une coupe de 15 % sur les retraites et une augmentation de 5 % de la TVA (à 24 %). Plus de 200 000 fonctionnaires ont été licenciés en l’espace de deux ans. Depuis le 13 janvier, des milliers de Roumains se rassemblent tous les soirs sur la place de l’Université, à Bucarest. Suite aux manifestations du 15 janvier, dans une trentaine de villes du pays, la gouvernement de Traian Basescu a démissionné.


En Espagne, le Parti Populaire a annoncé 36,5 milliards d’euros de coupes dans les dépenses publiques. L’impôt sur le revenu sera augmenté de 0,75 % à 7 %, selon les tranches, mais les très hauts revenus seront épargnés. L’impôt sur les biens immobiliers augmentera pendant deux ans. L’intégration de nouvelles catégories de bénéficiaires de la Loi sur la dépendance est suspendue pendant un an. Le salaire minimum – 641 euros, inférieur au seuil de pauvreté – est gelé, tout comme les salaires des fonctionnaires. Enfin, la droite s’attaque au marché du travail en détruisant les conventions collectives et en facilitant les procédures de licenciements. En réaction, pas moins de deux millions de personnes ont manifesté dans 57 villes du pays, le 19 février.


En Belgique, le plan de rigueur prévoit 12 milliards «  d’assainissements  » en 2012  : du jamais vu depuis 30 ans. Les jeunes chômeurs devront désormais attendre 12 mois avant de toucher une allocation, dont la durée pourrait être ramenée à 3 ans. Les chômeurs de longue durée verront leur allocation évoluer sous le seuil de pauvreté. Les travailleurs âgés perdront leurs droits à la retraite anticipée et devront travailler au moins jusqu’à 62 ans. L’indexation des salaires sur le coût de la vie est également remise en cause.


Face à ces attaques, une grève générale de 24 heures a été organisée le 30 janvier dernier : la première depuis 1993. Les transports ferroviaires étaient à l’arrêt. Aucun tramway, bus ou métro ne circulait à Bruxelles. Dans tout le pays, les transports en commun étaient très perturbés. L’aéroport de Charleroi, dans le sud, était fermé. Les salariés du port d’Anvers, l’un des plus importants d’Europe, avaient décidé de se joindre au mouvement et des grévistes organisaient plusieurs blocages de routes et d’autoroutes, principalement à l’entrée des zones industrielles. Dans le privé, la grève était massive, notamment dans la sidérurgie, la pétrochimie ou la grande distribution.


source : lariposte.com

Crise de l 'euro :la Grèce en 2011, le Portugal en 2012



Le Portugal est en train de vivre ce que la Grèce subit depuis maintenant plus d'un an.


Les indicateurs économiques mettent en évidence une similitude lourde de sens entre la situation du Portugal actuellement (mars 2012) et celle de la Grèce en mars 2011.


1ère variable très importante pour étudier la situation d'un pays: le taux d'intérêt à 10 ans. En deux mots, de ce taux va dépendre la charge d'intérêt de la dette, et la soutenabilité celle-ci. Il y a un an, le taux d'intérêt grec était de 11,4% et le taux actuel au Portugal est de 12,8% . Bingo!


Etant donné les taux d'intérêts ultra-élevés, les deux pays n'empruntent plus sur les marchés (car en empruntant à 12%, autant vous dire que la dette est vite insoutenable) et sont donc dépendants des plans d'aide de la troïka (Banque Centrale Européenne, Union Européenne et Fond Monétaire International). Le 1er plan d'aide pour la Grèce date du 2 mai 2010, et celui pour le Portugal du 4 mai 2011 ! Le hasard comme par hasard...


D'un point de vue de la notation souveraine donnée par Moody's, il est encore une fois possible de tracer un parallèle plus qu'inquiétant. Il y a un an, en mars 2011, la notation de l'Etat grec était "B1". Le Portugal a actuellement une notation de "Ba3", soit seulement un cran de plus que la Grèce il y a un an!


Pour finir, si l'on compare les prévisions de croissance publiées par l'OCDE il y a un an en ce qui concerne la Grèce (OECD Economic Outlook, November 2010), et celles publiées très récemment pour le Portugal (OECD Economic Outlook, November 2011), les prévisions sont frappantes de ressemblance. La croissance grecque pour 2011, estimée par l'OCDE en 2010, était de -2,7% ; la croissance au Portugal en 2012, estimée par l'OCDE en 2011, est de -3,2% (GDP at market prices). En réalité en 2011, le PIB grec a diminué de 6,9%, soit 4 points de plus que la prévision de l'OCDE. La récession en 2012 au Portugal va mécaniquement faire augmenter la dette en pourcentage du PIB : taux d'intérêt, croissance, inflation et solde budgétaire primaire.


Si l'on regarde la situation de la Grèce il y a un an et les prévisions faites à cette époque pour l'année 2012 en Grèce (prévisions de l'OCDE, qui se sont révélées fausses par ailleurs), et celle du Portugal actuellement, il y a de quoi avoir peur... Il faut cependant garder en tête que le déficit budgétaire est moins catastrophique au Portugal qu'en Grèce (General Government financial balance ci-dessus), et que le gouvernement portugais n'est pas le gouvernement grec.
source : captaineconomics